• REVUE du 12 au 16 fév 2019


    ⇒ 12 au 16 fév. 2019 ⇒
     


    Médias francophones européens   

    LES THÈMES PARTICULIERS
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    1-0/ Sources d'information - 2-0/ François/Vatican - 3-1/ Église/abus sexuels- 3.2/ Église & Chine - 3.3/ Synode =  4-0/ Liturgie - 5-0/ Spiritualité
    6-0/ Bioéthique - 6-1/ PMA/GPA/IVG - 6-2/ Euthanasie - 6-3/ Intel. artificielle - 6-4/ Éthique (sujets div.) - 7-0/ Laïcité -  8-0/ Société - 8-1/ Brexit - 8-2/ CETA - 8-3/ Écologie - 8-4/ Migration - 8-5/ Union européenne - 8-6/ Pays de l'U.E - 8-6-1/ Italie - 8-6-2/ Espagne - 9-0/ Pays divers - 9-1/- Islam - 9-2/ Proche Orient - 9-3/ Moyen Orient - 9-4/ Extrême Orient - 
    9-5/ Amérique du Nord - 9-6/ Amérique Centrale - 9-/7 Amérique du sud - 9-8/ - Afrique - 10-0/ Thèmes divers – 11-0/ Média-Presse-Info 12-0/ Dossier spécial - 13-0/ Annexes  

      DOCUMENTS SPÉCIAUX

    1- ABUS SEXUELS CLÉRICAUX :
    LE POINT DE VUE DE JEAN-MARIE GUÉNOIS
    INTERVIEWÉ PAR LE MENSUEL « LA NEF »
     

    Tous les présidents de conférences épiscopales du monde sont convoqués à Rome, du 21 au 24 février, pour réfléchir avec le pape et les responsables de la Curie, à la prévention des abus sur les mineurs et les adultes vulnérables. Vers un enfumage ou une réaction salutaire ? Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef du Figaro, responsable des affaires religieuses, est interrogé dans La Nef à propos des scandales d’abus sexuels qui souillent l’Eglise. Extrait publié par le site web « Salon beige » :

    «Comment analysez-vous le fait que le pape n’ait pas répondu ou fait répondre aux graves accusations de Mgr Vigano comme le souhaitaient nombre d’évêques américains ?

    L’épiscopat américain, comme l’épiscopat africain, figurent parmi les épiscopats les moins en phase avec l’actuel pontificat. Cela dit, l’Église reste l’Église. La foi catholique n’est pas ici en jeu. Il s’agit d’opinions sur des orientations pastorales qui peuvent avoir de lourdes conséquences.

    L’affaire Vigano est d’un tout autre ordre. Si Mgr Vigano a ruiné sa crédibilité en demandant la démission du pape, ce n’est pas pour autant un hurluberlu. Vigano est celui qui, sous Benoît XVI, avait déjà osé dénoncer les compromissions financières au sein du Vatican. Il était en charge du gouvernorat de la cité du Vatican, il savait tout. Sa dénonciation adressée à Benoît XVI s’était retrouvée dans la presse en raison des fuites de documents de l’affaire Vatileaks. Ce n’est pas Vigano qui les avait provoquées. C’est donc un homme à la réputation de rigidité et de droiture. Par devoir de « conscience », il vient de sacrifier sa carrière et sa réputation pour dénoncer la prégnance de l’homosexualité dans certains milieux ecclésiaux et les réseaux de pouvoirs de ce genre dans l’Église. Il a été attaqué comme personne, mais personne n’a pu contester le fond de ses propos.

    Le pape, par ailleurs, ne pouvait répondre à quelqu’un qui demandait publiquement sa démission. Enfin sur la question « homosexuelle » tout le monde sait que ce n’est pas un sujet hors de propos. Au printemps 2017, Mgr Luigi Capozzi, secrétaire du cardinal Coccopalmerio, président du Conseil pour les textes législatifs, fut arrêté par la gendarmerie Vatican dans son appartement au deuxième étage du palais de la Doctrine de la foi lors d’une partie fine homosexuelle avec de la drogue… Autre fait retentissant, la démission de Mgr Krzysztof Charamsa, en octobre 2015, veille du synode sur la famille, pour proclamer son homosexualité. Il était secrétaire adjoint de la Commission théologique internationale, basée au Vatican. L’affaire de Mgr Ricca, l’un des hommes de confiance du pape François à qui il a confié de superviser indirectement les finances du Saint-Siège est également indéniable. C’est en répondant à une question à son propos, car un scandale homosexuel le concernant était connu, dans l’avion du retour des premières JMJ de François au Brésil, que le pape a prononcé la fameuse phrase « qui suis-je pour juger ? » Il faudrait ajouter en 2018, l’affaire Barros au Chili, l’affaire du cardinal McCarrick aux États-Unis, l’affaire de Mgr Pineda au Honduras qui fut auxiliaire du cardinal Maradiaga, conseiller de François. Et celle qui vient de rebondir avec l’argentin Mgr Zanchettaqui touche très directement le pape qui l’a promu à Rome. Toutes sont des questions d’homosexualité. Il ne s’agit pas de « juger » quiconque comme dit le pape mais les accusations de Vigano ne sont pas des lubies.

    À l’occasion de l’affaire Vigano, certains ont évoqué un « complot » du catholicisme conservateur américain pour déstabiliser le pape François : qu’en pensez-vous ?

    Il n’est pas faux que des groupes conservateurs américains catholiques s’emploient dans une vision très « Far West » à déstabiliser le pape. Il n’est pas faux que Mgr Vigano y a des amis et des appuis. Il n’est pas faux qu’il a fait relire sa lettre par Marco Tossati – un des grands vaticanistes de la Stampa à l’époque de Jean-Paul II – aujourd’hui publiquement anti-François. Ce qui a nourri – après une première salve d’accusations diffamantes sur la personne de Vigano – la seconde ligne de défense pour contre-attaquer les révélations de sa lettre : on l’a alors accusé d’être aux mains de lobbies ennemis du pape François. Mais c’est oublier que Vigano n’est pas un prêtre du fond des Pouilles. Il a occupé la plus haute charge de gestion interne du Vatican, il a occupé le plus haut poste diplomatique, celui de Washington. Son objection de conscience vient donc de loin : il l’avait exprimée, sous Benoît XVI, contre les malversations financières dans la gestion des finances du Vatican profitant à des entreprises amies avec des « commissions », en liquide ; il l’a exprimé, sous François, contre le cardinal McCarrick, ancien archevêque de Washington qui a reconnu avoir couché avec ses… séminaristes, symbole donc des réseaux homosexuels dans l’Église. On dit Vigano rigide et ambitieux. On devrait aussi reconnaître son courage et sa conscience. Même si ce prélat a manqué de prudence en demandant au pape sa démission… »

    http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2019/02/11/abus-sexuels-clericaux-le-point-de-vue-de-jean-marie-guenois-6128095.html

     2- ANALYSE CRITIQUE DU DOCUMENT D'ABOU DHABI
    SIGNÉ PAR LE PAPE FRANÇOIS ET L'IMAM AL-TAYEB D'AL-AZHAR

    Le Document d’Abou Dhabi sur la Fraternité humaine, pour la paix mondiale et la coexistence commune signée par le pape François pose nombre de questions qui ont été largement soulevées dans la presse française, notamment à propos de cette phrase :« Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains. »

    L’intrusion des « diversités de religion » dans ce catalogue du vouloir divin a suscité de justes réserves, et même des indignations : comment peut-on dire que Dieu a « voulu » l’erreur, et encore, en mettant cela sur le même plan que sa volonté de créer la différence des sexes ?

    S’il ne manque pas de commentateurs qui tentent de sauver le propos en expliquant, soit qu’il s’agit en réalité de la manière dont Dieu « permet » l’erreur et le mal, soit qu’il y soit fait référence au plan où la diversité des religions témoigne du désir naturel de l’homme de connaître Dieu, ces interprétations semblent bien téméraires.

    Il suffit de lire la suite du document : « Cette Sagesse divine est l’origine dont découle le droit à la liberté de croyance et à la liberté d’être différents. C’est pourquoi on condamne le fait de contraindre les gens à adhérer à une certaine religion ou à une certaine culture, comme aussi le fait d’imposer un style de civilisation que les autres n’acceptent pas. »

    Une fois de plus il y a un monde entre la « liberté d’être différents » et le prétendu droit à l’erreur qui se profile ici : un droit qui n’existe pas. Il s’agit d’une possibilité tolérée afin que l’homme puisse librement adhérer au vrai et au bien : qu’il puisse librement aimer Dieu, Dieu-Trinité qui est le vrai Dieu, en somme.

    On ne « condamne » donc pas « le fait de contraindre les gens à adhérer à une certaine religion » parce que Dieu a voulu la diversité des religions, mais parce que Dieu veut que l’homme adhère à lui par un libre acte de la volonté.

    Diane Montagna cite dans LifeSiteNews le commentaire d’un Dominicain à propos de la phrase sur la diversité des religions : pour lui, le passage controversé « est faux dans son sens obvie, et il est en réalité hérétique ».

    « Les différentes religions disent des choses incompatibles à propos de qui est Dieu et comment il veut être adoré. Elles ne peuvent donc toutes être vraies. Donc Dieu, qui est vérité, ne peut vouloir toutes les religions », a expliqué ce théologien qui a préféré garder l’anonymat : « Dieu permet aux religions non catholiques d’exister, mais permettre une chose n’est pas une manière de la vouloir, c’est une manière de ne pas vouloir l’empêcher. Ainsi Dieu permet que de nombreuses personnes innocentes soient tuées, mais Il ne le veut pas. Nous ne parlerions pas par exemple de la volonté permissive de Dieu de voir les Juifs être gazés, par exemple. (…) Même la diversité des langues, si elle fut à l’origine une punition, a été voulue et causée par Dieu ? Mais la diversité des religions est due au péché et ainsi, elle n’est ni voulue ni causée par Dieu. Nous pouvons dire qu’elle “tombe sous le coup de sa providence” mais cela est vrai de tout, même les pires crimes. »

    Le même Dominicain a souligné l’usage problématique du mot « foi » dans le document, appliqué à tous les croyants, car il s’agit de la « vertu par laquelle Dieu nous  amène à l’assentiment vis-à-vis de ce qu’Il a révélé à travers les prophètes de l’Ancien Testament et les apôtres du Nouveau, et par-dessus tout à travers son Fils. Les personnes qui croient en des religions non chrétiennes ne le font pas par la foi, comme le souligne Dominus Iesus 7, mais par quelque opinion humaine. »

    Eh oui : quand le pape signe solennellement un document, ès-qualités, il le fait en tant que chef des catholiques et gardien de la doctrine, et les mots doivent correspondre à leur sens précis, sous peine d’en laisser abâtardir la signification.

    C’est là pourtant l’économie de tout le document d’Abou Dhabi, qui met les croyants et les croyances sur le même plan, au nom d’une « fraternité » onze fois citée mais privée de la seule chose qui puisse la causer et la justifier : la présence d’un Père.

    Vu que ce texte évoque les relations entre les catholiques et les musulmans – et plus exactement entre l’Eglise catholique et « Al-Azhar », l’université islamique du Caire comme représentant de l’islam, qui lui n’est pas nommé – cette absence du Père n’a rien d’étonnant. L’islam considère l’adoration de la Sainte Trinité comme une activité d’« associateurs » – une abomination – et pour lui qualifier Dieu de Père est en soi un blasphème.

    Certes le pape François a mentionné Dieu, Père de tous les hommes,  lors de sa conférence de presse dans l’avion du retour. Mais cela ne pouvait figurer dans le document.

    La fraternité, ici, c’est la « coexistence commune » (mais que cela veut-il donc dire ? – « pacifique », on aurait compris !) et une volonté d’en finir avec l’effusion du sang des innocents. Et aussi, en passant, l’appel à la justice sociale, à l’arrêt de la « dégradation environnementale », où « les valeurs de la paix, de la justice, du bien, de la beauté, de la fraternité humaine et de la coexistence commune » sont présentées comme « ancre de salut ».

    Et non plus Jésus-Christ, notre unique Salut…

    Les deux signataires renvoient dos à dos les extrémismes et fondamentalismes pour mieux vanter la tolérance et la fraternité : « L’histoire affirme que l’extrémisme religieux et national, ainsi que l’intolérance, ont produit dans le monde, aussi bien en Occident qu’en Orient, ce que l’on pourrait appeler les signaux d’une “troisième guerre mondiale par morceaux” ». Manière de rejeter la responsabilité des malheurs actuels pareillement sur certains chrétiens et certains musulmans, sans s’autoriser le moindre regard de comparaison et de critique sur le contenu de leurs deux religions.

    Et comme décidément nous sommes en politique – une politique qui fleure le discours habituel de l’ONU – le document dénonce « l’injustice et l’absence d’une distribution équitable des ressources naturelles dont bénéficie seulement une minorité de riches », ce qui soit dit en passant ne manque pas de sel vu que le texte a été signé dans l’une des richissimes monarchies pétrolières du Proche Orient.

    Oui, le texte rappelle l’importance de la famille, dénonce l’avortement et l’euthanasie : on peut en effet se retrouver avec des non-catholiques au service de la loi naturelle et du bien commun. Mais la notion de famille est bien différente en islam et dans le christianisme, tout comme l’avortement qui est toléré pour les musulmanes pour éviter le scandale ou pendant les premières semaines de grossesse…

    Ecoutez ceci :

    « Nous déclarons – fermement – que les religions n’incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, d’hostilité, d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang. Ces malheurs sont le fruit de la déviation des enseignements religieux, de l’usage politique des religions et aussi des interprétations de groupes d’hommes de religion qui ont abusé – à certaines phases de l’histoire – de l’influence du sentiment religieux sur les cœurs des hommes pour les conduire à accomplir ce qui n’a rien à voir avec la vérité de la religion, à des fins politiques et économiques mondaines et aveugles. »

    La manière dont Mahomet a fondé l’islam et présidé à sa première expansion était-elle donc une première « déviation » – au demeurant conforme aux textes de l’islam, eux-mêmes déjà déviants ?

    On lit aussi : « En effet, Dieu, le Tout-Puissant, n’a besoin d’être défendu par personne et ne veut pas que Son nom soit utilisé pour terroriser les gens. » Et pourtant, les pays de charia condamnent de mort l’apostat.

    Une fois de plus, l’ironie du propos mérite d’être souligné : le même Al-Tayeb, imam d’Al-Azhar, appelait en 2015 à « tuer, crucifier et amputer les mains et les pieds » des « terroristes » de l’Etat islamique, « conformément au Coran ». Mémoire sélective, décidément.

    Le site hispanophone Infovaticana de son côté, citant le spécialiste du Proche-Orient Raymond Ibrahim, affirme même que l’imam Al-Tayeb est coutumier du double langage. Le site rapporte les propos que celui-ci est accusé d’avoir tenus au cours de sa propre émission télévisée lors du dernier ramadan : « Les docteurs de l’islam et les imams des quatre écoles de jurisprudence considèrent que l’apostasie est un crime et sont d’accord pour dire que l’apostat doit renoncer à son apostasie ou être exécuté. »

    S’il est vrai que le document d’Abou Dhabi affirme la « liberté de croyance » de chacun, il n’y est nullement question de la conversion – et surtout pas de la conversion de l’islam au christianisme qui constitue précisément, selon le Coran, une apostasie.

    L’imam, de l’université islamique du Caire, et le pape, chef de l’Eglise universelle fondée par Jésus-Christ, le Verbe de Dieu, ont aussi vanté la citoyenneté :

    « Le concept de citoyenneté se base sur l’égalité des droits et des devoirs à l’ombre de laquelle tous jouissent de la justice. C’est pourquoi il est nécessaire de s’engager à établir dans nos sociétés le concept de la pleine citoyenneté et à renoncer à l’usage discriminatoire du terme minorités, qui porte avec lui les germes du sentiment d’isolement et de l’infériorité ; il prépare le terrain aux hostilités et à la discorde et prive certains citoyens des conquêtes et des droits religieux et civils, en les discriminant. »

    Il faut comprendre ces mots dans le contexte où les emploie l’imam Al-Tayeb. Rapportant en janvier 2017 ses propos, un journaliste de Radio Vatican expliquait : « Le cheikh Ahmed Al Tayeb est revenu sur le concept de la dhimma, la protection que l’Etat musulman accordait aux minorités non-musulmanes à l’époque médiévale. » Une protection qui passait par la soumission…

    Radio Vatican poursuivait : « La dhimma impliquait que les non-musulmans devaient s’acquitter d’un impôt (la jizya) en contrepartie d’une protection des autorités civiles. Ce qui revenait, de fait, à instaurer une inégalité administrative entre les citoyens. Mais selon le grand imam, appliquer la dhimma aujourd’hui, dans un contexte profondément différent, constituerait une “forme d’injustice et un manque de raisonnement scientifique”. Pour le cheikh Al Tayeb, tous les citoyens sont égaux, et les chrétiens, précise-t-il, “ne peuvent être considérés comme une minorité, un terme chargé de connotations négatives”. »

    Où l’on voit que la déclaration d’Abou Dhabi ne sort pas du néant, où l’on retrouve des expressions propres aux deux signataires – ainsi des mots « troisième guerre mondiale par morceaux » cités plus haut qui avaient été prononcés par le pape François et  qui sont ici appliqués à « l’extrémisme religieux et national, ainsi que l’intolérance ».

    Ce vocabulaire a pour particularité de renvoyer dos à dos tous les « extrémismes », réels ou imaginaires, comme je le notais plus haut. Il désigne de manière suffisamment claire pour qu’on puisse y faire référence les réactions populaires (pour ne pas dire « populistes ») que l’on constate dans des pays d’Occident face à l’arrivée massive de migrants musulmans.

    Ou pour le dire autrement : en recherchant la « diffusion de la culture de la tolérance » et la protection de tous les lieux de culte et de tous les croyants, il s’agit de mettre toutes les religions sur un pied d’égalité – et pas seulement sur le plan politique.

    Qu’une entente se fasse pour en finir avec la persécution violente des chrétiens au Proche-Orient – dans des pays, soit dit en passant, évangélisés au temps des premiers chrétiens et où ils sont chez eux depuis des temps immémoriaux – qui pourrait s’en plaindre ? Et si pratiquement, cela leur vaut un peu plus de libertés et de droits, on ne peut qu’applaudir.

    Mais cela ne dispense pas d’essayer de comprendre ce qui se passe. De percevoir, notamment, que c’est un accord à deux faces, « équilibré » si on veut, qui revendique aussi des droits pour les « minorités » – qu’on ne devrait donc  plus appeler ainsi – musulmanes en Occident. De comprendre, aussi, que le relativisme de la phrase « Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains » affleure à plusieurs reprises dans le document.

    Par exemple, ici :

    « La relation entre Occident et Orient est une indiscutable et réciproque nécessité, qui ne peut pas être substituée ni non plus délaissée, afin que tous les deux puissent s’enrichir réciproquement de la civilisation de l’autre, par l’échange et le dialogue des cultures. L’Occident pourrait trouver dans la civilisation de l’Orient des remèdes pour certaines de ses maladies spirituelles et religieuses causées par la domination du matérialisme. Et l’Orient pourrait trouver dans la civilisation de l’Occident beaucoup d’éléments qui pourraient l’aider à se sauver de la faiblesse, de la division, du conflit et du déclin scientifique, technique et culturel. »

    Tantôt « l’Eglise catholique et Al-Azhar », tantôt « Al-Azhar et l’Eglise catholique » – il faut bien ménager les susceptibilités – s’engagent à travailler à la mise en œuvre du document qui est présenté en réalité comme feuille de route pour les Etats et les politiques du monde entier :

    « A cette fin, l’Eglise catholique et Al-Azhar, par leur coopération commune, déclarent et promettent de porter ce Document aux Autorités, aux Leaders influents, aux hommes de religion du monde entier, aux organisations régionales et internationales compétentes, aux organisations de la société civile, aux institutions religieuses et aux Leaders de la pensée ; et de s’engager à la diffusion des principes de cette Déclaration à tous les niveaux régionaux et internationaux, en préconisant de les traduire en politiques, en décisions, en textes législatifs, en programmes d’étude et matériaux de communication. 

    « Al-Azhar et l’Eglise Catholique demandent que ce Document devienne objet de recherche et de réflexion dans toutes les écoles, dans les universités et dans les instituts d’éducation et de formation, afin de contribuer à créer de nouvelles générations qui portent le bien et la paix et défendent partout le droit des opprimés et des derniers. »

    Une fois de plus, il s’agit de modifier les esprits et les cœurs pour arriver à la « fraternité » et à la « tolérance » universelles, tout cela « dans le but d’atteindre une paix universelle dont puissent jouir tous les hommes en cette vie ».

    Ce vocabulaire ne détonnerait pas en loge et il coïncide parfaitement avec les documents internationaux, onusiens ou de l’Unesco, dans lesquels les religions traditionnelles et les différences nationales sont présentées comme les facteurs de perturbation de la paix et de l’harmonie entre les hommes. On est en réalité très loin de la phrase de Jésus-Christ : « Ne pensez pas que Je sois venu apporter la paix sur la terre ; Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. »

    Jésus est venu arracher le monde aux ténèbres, notamment aux ténèbres des fausses religions, et Il a aussi prévenu ses disciples qu’ils devaient tous prendre leur croix pour le suivre. Prêcher la vérité et la servir expose à l’incompréhension et à la persécution, voire au martyre. Et en dernière analyse, la seule vraie paix est celle qui accompagne l’adhésion à la vérité. La paix sur cette terre est un bien auquel on peut aspirer, mais point au prix de la vérité…

    Le fait d’un accord avec l’islam appelle d’autres questions, et notamment celle de la sincérité islamique ; puisque le Coran recommande et justifie la « taqiyya » ou la dissimulation de sa propre foi pour sauver sa peau, ou encore, selon des exégètes musulmans remontant au Xe siècle pour faciliter la conquête par la dissimulation stratégique, l’apparence de loyauté à l’égard des non musulmans.

    Mais il y a aussi la question de la représentativité d’Al-Azhar, haut-lieu du sunnisme mais n’ayant pas autorité universelle sur les sunnites – et ne parlons même pas des chiites.

    Plus encore que tout cela, le Document sur la Fraternité humaine témoigne d’une restructuration de l’islam en cours (sincère ou non, c’est une autre histoire). La tendance est nette aujourd’hui : il s’agit de vider l’islam de ses aspérités, de ses aspects incompatibles avec la modernité, de le rendre acceptable en le faisant renoncer à ce qu’il est et à réinterpréter le coran, ce qui est en soi impossible en islam puisqu’il s’agit du livré « incréé » exprimant – même dans ses contradictions internes – la parole d’Allah.

    Cette marche vers la restructuration, on la note dans les discours du président al-Sissi en Egypte comme dans ceux d’Al-Tayeb, dans les modernisations en cours en Arabie saoudite à la déclaration conjointe de 1.829 théologiens islamiques au Pakistan au printemps dernier.

    C’est une restructuration qui vise à rendre l’islam compatible avec le relativisme actuel, une démarche dont on peut raisonnablement dire que la religion catholique la subit aussi, avec l’idée qu’on peut croire ce qu’on veut, pourvu qu’on n’ait pas la prétention de se dire dans la vérité. Tous doivent alors se soumettre ensemble aux Lumières – ce n’est pas un hasard si les mots et les concepts de liberté, égalité, fraternité sont omniprésents dans le document – et se fondre dans une spiritualité globale présentée comme la religiosité commune capable d’assurer la paix.

    On ne peut comprendre le Document d’Abou Dhabi en dehors de ce contexte, d’une série de démarches dont les rencontres précédentes entre le pape François et l’imam Al-Tayeb ne sont que des épisodes qui s’insèrent dans un ensemble qui mobilise des institutions internationales, des responsables d’Etat et des représentants de religions du monde entier.

    Pas plus tard qu’en octobre dernier, Astana – la capitale du Kazakhstan – accueillait de telles personnalités (l’Eglise catholique était représentée par le cardinal Coccopalmerio), avec Al-Tayeb soi-même et quelques autres muftis de la Ligue Arabe ou de Russie. Ils se sont tous retrouvés dans la « Pyramide de la Paix » où une table ronde signifie la mise sur un pied d’égalité de toutes les religions, le tout parmi une lourde pléthore de symboles maçonniques.

    J’ai consacré à cette rencontre une chronique que vous trouverez ici. Cette réunion éclaire d’une lumière singulière – et à mon sens inquiétante – l’accord auquel sont parvenus le pape François et l’imam Al-Tayeb. Et explique aussi le recours à la phrase « controversée » du Document d’Abou Dhabi sur la diversité des religions « voulue » par Dieu : c’en est en réalité la phrase pivot, l’affirmation inévitable, le fondement sur lequel tout le reste est construit.

    https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2019/02/analyse-document-abou-dhabi-pape-francois-al-tayeb-critique.html 

    3- LE DON DE L’ADOPTION FILIALE.
    La foi chrétienne, seule religion valide et voulue par Dieu

    Réaction de Mgr Schneider à la déclaration du pape François à Abou Dhabi signée avec l'imam al Tayeb d'Al-Azhar

    Avec l’aimable autorisation de Mgr Schneider, évêque auxiliaire d’Astana, nous reproduisons sa réaction à la déclaration du pape François à Abou Dhabi signée avec l’imam al Tayeb d’Al-Azhar. 

    La Vérité de l’adoption filiale en Jésus-Christ, vérité intrinsèquement surnaturelle, constitue la synthèse de toute la Révélation divine. Être adopté par Dieu comme fils constitue toujours un don gratuit de la grâce, le don le plus sublime de Dieu à l’humanité. On ne l’obtient, cependant, qu’à travers la foi personnelle en Jésus-Christ et par la réception du baptême, ainsi que le Seigneur l’a lui-même enseigné : « En vérité, en vérité, je te le dis, aucun homme, s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit-Saint, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’esprit est esprit. Ne t’étonnes pas de ce que je t’ai dit : “Il faut que vous naissiez de nouveau.” » (Jn 3, 5-7).

    Au cours de ces dernières décennies on a souvent entendu – y compris de la bouche de certains représentants de la hiérarchie de l’Église – des déclarations à propos de la théorie des « chrétiens anonymes ». Cette théorie affirme ce qui suit : la mission de l’Église dans le monde consisterait au bout du compte à faire naître la conscience que tous les hommes doivent avoir de leur salut en Jésus-Christ, et par voie de conséquence, de leur adoption filiale en Jésus-Christ. Car, selon cette même théorie, chaque être humain possède déjà la filiation divine dans les profondeurs de sa personnalité. Cependant, une telle théorie contredit directement la Révélation divine, telle que le Christ l’a enseignée, et que ses apôtres et l’Église ont toujours transmise depuis plus de 2000 ans, sans changement et sans l’ombre d’un doute.

    Dans son essai Le mystère des juifs et des gentils dans l’Église (Die Kirche aus Juden und Heiden), Erik Peterson, converti et exégète bien connu, a depuis bien longtemps – c’était en 1933 – mis en garde contre le danger d’une telle théorie, affirmant que l’on ne peut réduire le fait d’être chrétien (Christsein) à l’ordre naturel, où les fruits de la rédemption acquise par Jésus-Christ seraient généralement imputés à chaque être humain comme une sorte d’héritage du seul fait que celui-ci partagerait la nature humaine avec le Verbe incarné. Mais l’adoption filiale en Jésus-Christ n’est pas un résultat automatique qui serait garanti par l’appartenance à la race humaine.

    Saint Athanase (cf. Oratio contra Arianos II, 59) nous a laissé une explication à la fois simple et pertinente à propos de la différence entre l’état naturel des hommes en tant que créatures de Dieu et la gloire de celui qui est fils de Dieu en Jésus-Christ. Saint Athanase tire son explication des paroles du saint Évangile selon saint Jean, qui affirment : « Mais, à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu ; à ceux qui croient en son nom, qui ne sont pas nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. » Jean utilise l’expression « ils sont nés » pour dire que les hommes deviennent fils de Dieu non par nature, mais par adoption. Cela montre l’amour de Dieu, le fait que Celui qui est leur créateur devient aussi alors, par la grâce, leur Père. Cela se produit lorsque, comme le dit l’Apôtre, les hommes reçoivent dans leur cœur l’esprit du Fils incarné, qui crie en eux : « Abba, Père ! »

    Saint Athanase poursuit son explication en disant qu’en tant qu’êtres créés, les hommes ne peuvent devenir fils de Dieu que par la foi et le baptême, lorsqu’ils reçoivent l’Esprit du véritable Fils de Dieu, le Fils de Dieu par nature (verus et naturalis Filius Dei). C’est précisément pour cette raison que le Verbe est devenu chair, afin de rendre les hommes capables d’adoption en tant que fils de Dieu et de participation à la nature divine. Par conséquent, par nature, Dieu n’est pas au sens propre le Père de tous les êtres humains. C’est seulement si une personne accepte consciemment le Christ et est baptisée qu’elle pourra crier en vérité : « Abba, Père » (Rom 8, 15 ; Gal 4, 6).

    Depuis les débuts de l’Église cette affirmation a existée, comme en témoignait Tertullien : « On ne naît pas chrétien, mais on devient chrétien » (Apol., 18, 5). Et saint Cyprien de Carthage a formulé cette vérité avec justesse, en affirmant : « Il ne peut pas avoir Dieu pour père, celui qui n’a pas l’Église pour mère » (De unit., 6).

    La tâche la plus urgente de l’Église en notre temps est de se soucier du changement climatique spirituel et de la migration spirituelle, à savoir de ce que le climat de non croyance en Jésus-Christ, le climat du rejet de la royauté du Christ, puissent être changés en climat de foi explicite en Jésus-Christ, en climat d’acceptation de sa royauté, et que les hommes puissent migrer depuis la misère de l’esclavage spirituel de l’incroyance vers le bonheur d’être fils de Dieu, et depuis une vie de péché vers l’état de grâce sanctifiante. Voilà les migrants dont il est urgent que nous prenions soin.

    Le christianisme est la seule religion voulue par Dieu. Donc, il ne peut jamais être mis côte à côte avec les autres religions comme s’il en était complémentaire. Ceux-là violeraient la vérité de la révélation divine, telle qu’elle est affirmée sans équivoque dans le Premier commandement du Décalogue, qui affirmeraient que la diversité des religions est voulue par Dieu. Selon la volonté du Christ, la foi en Lui et en son enseignement divin doit remplacer les autres religions, cependant non pas par la force, mais par la persuasion aimante, tel que cela est exprimé dans l’hymne des Laudes de la fête du Christ Roi : « Non Ille regna cladibus, non vi metuque subdidit : alto levatus stipite, amore traxit omnia » (« Il assujettit les peuples ni par l’épée, ni par la force ni la peur, mais élevé sur la croix Il attire amoureusement toutes choses à Lui »).

    Il n’y a qu’un chemin vers Dieu, et c’est Jésus-Christ, car Lui-même a dit : « Je suis le chemin » (Jn 14, 6). Il n’y a qu’une vérité, et c’est Jésus-Christ, car Lui-même a dit : « Je suis la vérité » (Jn 14, 6). Il n’y a qu’une vraie vie surnaturelle de l’âme, et c’est Jésus-Christ, car Lui-même a dit : « Je suis la vie » (Jn, 14, 6).

    Le Fils incarné de Dieu a enseigné qu’en dehors de la foi en Lui il ne peut y avoir de religion vraie et agréable à Dieu : « Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Jn, 10, 9). Dieu a commandé à tous les hommes, sans exception, d’écouter son Fils : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-Le ! » (Marc, 9, 7). Dieu n’a pas dit : « Vous pouvez écouter mon Fils ou vous pouvez écouter d’autres fondateurs de religion, car c’est ma volonté qu’il y ait diverses religions. » Dieu nous a interdit de reconnaître la légitimité de la religion d’autres dieux : « Tu n’auras point d’autres dieux (étrangers) devant moi » (Ex. 20, 3) et : « Ne portez pas un même joug avec les infidèles ; car quelle union y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? Ou quelle association entre la lumière et les ténèbres ? Ou quel accord entre le Christ et Bélial ? Ou quelle part entre le fidèle et l’infidèle ? Quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles ? » (2 Cor. 6, 14-16).

    Si d’autres religions correspondaient de la même manière à la volonté de Dieu, il n’y aurait jamais eu la condamnation divine de la religion du Veau d’or au temps de Moïse (cf. Ex. 32, 4-20) ; et s’il en était ainsi, les chrétiens d’aujourd’hui pourraient impunément cultiver la religion d’un nouveau Veau d’or, puisque toutes les religions sont, selon cette théorie, des chemins qui plaisent aussi à Dieu. Dieu a donné aux Apôtres, et à travers eux à l’Église, pour tous les temps, l’ordre solennel d’instruire toutes les nations et les croyants de toutes les religions dans l’unique Foi véritable, en leur apprenant à observer tous ses commandements divins et en les baptisant (cf. Mt. 28, 19-20). Depuis les prédications des Apôtres et du premier pape, l’apôtre saint Pierre, l’Eglise a toujours proclamé qu’il n’y a de salut en aucun autre nom, c’est-à-dire, en aucune foi sous le ciel, par lequel les hommes doivent être sauvés, mais au Nom et dans la Foi en Jésus-Christ (cf. Actes 4, 12).

    Avec les mots de saint Augustin, l’Église a enseigné de tout temps (à propos de la religion chrétienne) : « Voilà cette religion qui nous ouvre la voie universelle de la délivrance de l’âme, voie unique, voie vraiment royale, par où on arrive à un royaume qui n’est pas chancelant comme ceux d’ici-bas, mais qui est appuyé sur le fondement inébranlable de l’éternité » (La Cité de Dieu, 10, 32, 1).

    Ces paroles du grand pape Léon XIII témoignent du même enseignement immuable du Magistère de tous les temps, lorsqu’il affirmait : « Mettre sur le pied de l’égalité toutes les formes religieuses (...) à lui seul, ce principe suffit à ruiner toutes les religions, et particulièrement la religion catholique, car, étant la seule véritable, elle ne peut, sans subir la dernière des injures et des injustices, tolérer que les autres religions lui soit égalées » (Encyclique Humanum genus n° 16).

    À une époque récente, le Magistère a présenté en substance le même enseignement immuable dans le document Dominus Iesus (6 août, 2000), dont nous citons ces affirmations pertinentes : « Cette distinction n’est pas toujours présente dans la réflexion actuelle, ce qui provoque souvent l’identification entre la foi théologale, qui est l’accueil de la vérité révélée par le Dieu Un et Trine, et la croyance dans les autres religions, qui est une expérience religieuse encore à la recherche de la vérité absolue, et encore privée de l’assentiment à Dieu qui se révèle. C’est là l’un des motifs qui tendent à réduire, voire même à annuler, les différences entre le christianisme et les autres religions » (n° 7).

    « Les solutions qui envisageraient une action salvifique de Dieu hors de l’unique médiation du Christ seraient contraires à la foi chrétienne et catholique » (n° 14).

    « On se propose souvent d’éviter en théologie des termes comme “unicité”, “universalité”, “absolu”, parce qu’ils donneraient l’impression d’une insistance excessive sur le sens et la valeur de l’événement salvifique de Jésus-Christ vis-à-vis des autres religions. Or, ce langage exprime en fin de compte la fidélité à la Révélation » (n° 15).

    « Il serait clairement contraire à la foi catholique de considérer l’Église comme un chemin de salut parmi d’autres. Les autres religions seraient complémentaires à l’Église, lui seraient même substantiellement équivalentes, bien que convergeant avec elle vers le Royaume eschatologique de Dieu » (n° 21).

    « Cette vérité de foi (...) exclut radicalement la mentalité indifférentiste “imprégnée d’un relativisme religieux qui porte à considérer que ‘toutes les religions se valent’ (Jean-Paul II, Lettre encyclique Redemptoris missio 36)” » (n° 22).

    On aurait épargné le martyre aux Apôtres et aux innombrables martyrs chrétiens de tous les temps, spécialement ceux des trois premiers siècles, s’ils avaient dit : « La religion païenne et son culte est un chemin qui correspond aussi à la volonté de Dieu. » Il n’y aurait pas eu par exemple de France chrétienne, pas de « Fille aînée de l’Église » si saint Remi avait dit à Clovis, roi des Francs : « Ne méprisez pas la religion païenne que vous avez adorée jusqu’à présent, et adorez désormais le Christ que vous avez persécuté jusqu’à maintenant. » Le saint évêque a en réalité parlé très différemment, même si c’est d’une manière assez rude : « Adore ce que tu as brûlé, et brûle ce que tu as adoré. »

    La vraie fraternité universelle ne peut se réaliser qu’en Jésus-Christ, et précisément entre personnes baptisées. La pleine gloire de fils de Dieu ne sera atteinte que dans la vision béatifique de Dieu au ciel, comme l’enseigne la Sainte Écriture : « Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu et que nous le soyons en effet. Si le monde ne nous connaît pas, c’est parce qu’il ne l’a pas connu. Bien-aimés, nous sommes dès maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que, lorsque ce sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jn 3, 1-2).

    Aucune autorité sur terre – pas même l’autorité suprême de l’Église – n’a le droit de dispenser les gens d’autres religions de la foi explicite en Jésus-Christ en tant que Fils incarné de Dieu et seul sauveur de l’humanité, et ce avec l’assurance que les différentes religions sont voulues en tant que telles par Dieu lui-même. Elles restent indélébiles – car écrites du doigt de Dieu et d’une clarté cristalline – les paroles du Fils de Dieu : « Celui qui croit en Lui n’est pas jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il ne croit pas au nom du Fils unique de Dieu » (Jn, 3, 18). Cette vérité a valu jusqu’à maintenant pour toutes les générations chrétiennes, et elle restera valide jusqu’à la fin des temps, indépendamment du fait que certaines personnes dans l’Église en notre temps si capricieux, si lâche, si avide de sensationnel et conformiste, réinterprète cette vérité dans un sens contraire à sa formulation évidente, présentant ainsi cette réinterprétation comme si elle constituait une continuité du développement de la doctrine.

    En dehors de la foi chrétienne, aucune autre religion ne peut être un chemin vrai, voulu par Dieu, puisque la volonté explicite de Dieu est celle-ci : que tous croient en son Fils : « La volonté de mon Père qui m’a envoyé, c’est que quiconque voit le Fils, et croit en lui, ait la vie éternelle » (Jn 6, 40). En dehors de la foi chrétienne, aucune autre religion n’est capable de transmettre la vraie vie surnaturelle : « Or la vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissent, vous le seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ » (Jn, 17, 3).

    fait le 8 février 2019
    + Athanasius Schneider,
    évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Sainte-Marie à Astana (Kazakhstan)
    https://webmail.bell.net/appsuite/#!&app=io.ox/mail&folder=default0/INBOX

     

     

     

    4-  “SODOMA”, DE FRÉDÉRIC MARTEL :
    UN LIVRE DE COMBAT CONTRE LA TRADITION DE L'EGLISE
    ET SES DÉFENSEURS COMME LE CARDINAL BURKE
     

    Tout ce qui est excessif est insignifiant, disait Talleyrand. Ce sont les premiers mots qui viennent à l'esprit lorsqu'on lit les « bonnes feuilles » de Sodoma (pas besoin de vous faire un dessin), le livre à paraître du militant homosexuel Frédéric Martel. Oui, insignifiant comme les mensonges de celui qui est « père du mensonge », insignifiant comme ce qui procède par insinuation, suggestion, fabrication d'images, rumeurs, ouï-dire, insignifiant comme la grosse artillerie que l'on sort pour détourner l’attention d’un problème précis en essayant de détruire, en même temps, celui qui le pose.

    L'idée force de Sodoma tient en quelques lignes : le Vatican est le plus vaste club « gay » au monde, car 80 % de ses clercs – prélats, cardinaux, monsignore y compris – sont homosexuels, actifs ou refoulés. Et même, insinue-t-il, trois papes récents : Pie XII, Jean XXIII et Paul VI... Et comme c’est un secret maladivement gardé, c’est cette « culture du secret » qui explique le choix de « couvrir » les prêtres pédophiles au cours de ces dernières décennies – la crainte de se faire soi-même « outer ».

    Mais outre que cela apparaît comme une exagération délibérée, il s’agit avant tout d’une charge massive contre tout ce qu’il y a de traditionnel dans l’Eglise : notamment sa doctrine morale, sa liturgie de jadis, ses interdits sexuels, « l’hypocrisie » et la « double vie » des opposants conservateurs au pape François. Tout cela ne s’expliquerait que par un seul biais : l’homosexualité active ou refoulée, forcément cachée, de ses prêtres, évêques, cardinaux, papes qui font partie d’une société essentiellement homosexuelle dont les décisions ont été, au bout du compte, dictées par cette situation. On n’en finirait pas de donner des exemples de ces analyses psychologiques de comptoir qui émaillent le livre de Martel.

    Une grille de lecture homosexuelle plaquée

    Ce livre est d’ailleurs une grille de lecture, assumée, plaquée comme telle sur toute l’histoire récente de l’Eglise catholique. Il lui faut des homosexuels partout, certains réels sans aucun doute, d’autres sont peut-être « de la paroisse », comme il le dit ironiquement, parmi ceux qui sont évoqués nommément ou non – mais imaginés pour bien d’autres. Cela procède d’un raisonnement explicite : l’Eglise est sociologiquement homosexuelle parce qu’elle impose le célibat sacerdotal et que la continence est «  contre nature ». Donc, le prêtre soumis à ce régime a toutes les chances d’être un homosexuel qui se cache.

    Dans un entretien avec Le Point, Martel va même plus loin : « Bien sûr qu’il y a des hétérosexuels au Vatican ; d’ailleurs, certains harcèlent les bonnes sœurs, comme vient de le reconnaître le pape François. » La chasteté, la pureté, sont tenues pour impossibles, exceptionnelles, voire ridicules – ou simplement le fait des unstraight : ceux qui sans avoir de pulsions sexuelles à l’égard des femmes, sont des hétérosexuels maniérés ou efféminés qui ne passent pas à l’acte avec des hommes.

    Fondamentalement, et au-delà de son optique « pro-gay » qui ne reproche nullement aux clercs leurs attirances et leur activité homosexuelles, Sodoma est une gigantesque entreprise de souillure de l’Eglise catholique, insultée dans son être et dans ses enseignements. Paradoxalement, Martel l’a reconnu lui-même, c’est une défense et une illustration des options et de la pastorale du pape François. D’ailleurs s’il y a des cardinaux qu’il apprécie, ils se trouvent dans l’aile libérale de l’Eglise : Schönborn, Kasper, Cupich, Tobin, Farrell...

    Alors, gigantesque ou insignifiant ? Insignifiant dans le fond, parce qu’on a l’impression de se trouver face à cette variété la plus insidieuse de la désinformation, qui enrobe le mensonge de demi vérités – mais ici, les mensonges paraissent caricaturaux. Gigantesque dans la manière, puisque Frédéric Martel y travaille depuis quatre ans, passant une semaine par mois à Rome, se rendant dans une trentaine de pays pour des entretiens «  à domicile », assisté de quelque 80 petites mains dans le monde pour mener ses recherches, le tout avec la complicité avouée de « quatre proches collaborateurs du pape François » qui étaient au courant «  depuis longtemps » de la teneur de son projet.

    Imagine-t-on ce que cela demande comme financement ? L’éditeur Robert Laffont a-t-il, seul, les reins aussi solides ?  Qui a coordonné la traduction simultanée en huit langues – un peu comme le Da Vinci Code qui m’est immédiatement venu à l’esprit en lisant ce brûlot et avec lequel les journalistes du Point font aussi le rapprochement ? La sortie dans 20 pays ? Tout cela demande des moyens fabuleux (du point de vue des journalistes qui peinent à faire rembourser la moindre note de frais), des réseaux sur une même ligne, une volonté commune, dotée de riches moyens, pour passer à l’acte.

    Mais pourquoi Le Montage de Vladimir Volkoff me vient-il à l’esprit de manière aussi lancinante ?

    Le livre sort, oh combien opportunément, le 21 février, le jour même de l’ouverture du sommet sur les abus sexuels au Vatican, en huit langues et dans 20 pays. Il paraît que la sortie française était prévue en septembre, mais qu’elle a été retardée pour en faire un événement international. Mais que la date  définitive n’ait pas été choisie pour coïncider avec la réunion organisée à Rome paraît difficilement croyable.

    L'attaque contre les « tradi » et les « dubia »

    Alors que la « droite » de l’Eglise répète qu’on ne peut aborder la question des abus sexuels et de la « pédophilie » de certains prêtres – en fait, les abus, voire la séduction exercés sur des adolescents, l’éphébophilie, donc – sans évoquer le fléau de l’homosexualité des clercs, Sodoma est une riposte. Ils « en » sont tous. Ils sont d’autant plus homosexuels qu’ils dénoncent l’homosexualité. C’est la droite : «  Ces  conservateurs, ces “tradi”, ces “dubia”,  sont bien les fameux “rigides qui mènent une double vie”  dont parle si souvent François », écrit Martel. Donc, l’homosexualité n’est pas le problème. Le problème, c’est la droite. Le problème, ce sont les interdits sexuels – interdit de la contraception comprise – que l’Eglise a décrétés parce qu’elle abrite tant d’homophiles cachés qui sont des homophobes de façade.

    Et qu’ils sont donc imbéciles ou escroqués, ces catholiques qui tentent de suivre ces règles inhumaines imposées par des hommes de double vie ! Tel est le message à peine voilé de Frédéric Martel, un message qu’il attribue d’ailleurs d’une certaine manière au pape François en citant ses nombreuses diatribes contre la corruption à la Curie.

    Est-ce une « bombe », comme l’écrit déjà la presse internationale ? Ce le serait si tout était rigoureusement vrai – ce dont on peut très légitimement douter, vu la personnalité de l’auteur et la teneur de son message. Il y a du roman à thèse dans cet ouvrage... Mais il n’y a aucun doute que le livre a été fait pour être exploité comme tel, et que les gros médias vont s’en donner à cœur joie.

    Si l’on s’en tient à la lettre de Sodoma, non, ce n’est pas une bombe, tant il y a d’insinuations risibles et d’accusations ou allégations sans fondement. Elles visent prioritairement ceux qui ont participé à la claire réaffirmation de la doctrine catholique face à la lente montée de l’idéologie du genre et des « droits LGBT » au cours de ces dernières décennies, et ceux qui sont perçus comme menant l’opposition face à la libéralisation « pastorale » soutenue par le pape François : du cardinal Burke à Mgr Viganò dont « l’affaire » est présentée comme « la guerre du vieux placard contre le nouveau placard » !

    Les incohérences du chapitre sur le cardinal Raymond Burke

    Parmi les chapitres déjà disponibles en ligne se trouve celui consacré avec gourmandise au cardinal Raymond Burke, qui serait franchement hilarant s’il n’était aussi odieux et faux.

    Martel assure avoir eu un rendez-vous avec le cardinal Burke (un « dubia », comme il dit) dans son appartement, rendez-vous manqué car à ce moment-là, Burke aurait été appelé par le pape en vue d’une remontée de bretelles. Du coup, on a droit à une description de l’appartement romain du cardinal, présenté comme une « vaste garçonnière »  munie d’« art ornemental des vieux dandys », « et des napperons ! »,  Martel décrit « un autel particulier dans un décor de faux iceberg, un retable en forme de triptyque coloré, comme une petite chapelle ouverte, agrémentée d’une guirlande illuminée qui clignote, avec, posé en son milieu, le célèbre chapeau rouge du Cardinal. Un chapeau ? Que dis-je : une coiffe ! »

    Bref, c’est le décor d’un appartement d'une précieuse surannée forcément narcissique. Après avoir visité, comme il le raconte, la « luxueuse » salle de bains et repéré «  des dizaines de bouteilles de champagne, Martel «  devine une armoire à glace, ou bien est-ce une psyché, ces grands miroirs inclinables qui  permettent de se voir en totalité », « ce qui m’enchante », dit-il. « Si j’avais fait l’expérience d’ouvrir les trois portes en même temps, je me serais vu comme le cardinal chaque matin : sous toutes les coutures, environné de son image, enlacé de lui-même. »

    Oui, tels sont des procédés de ce journaliste et chercheur, ancien collaborateur de Michel Rocard, conseiller de Martine Aubry, attaché culturel à l’ambassade de France aux Etats-Unis, directeur de recherches à l’Institut de relations internationales et stratégiques... Militant politique et haut fonctionnaire, parfaitement introduit dans la jet-set mondialiste.

    Il consacre des pages et des pages aux vêtures liturgiques du cardinal Burke : cappa magna et « galero cardinalice » qui lui donne « l’air d’une vieille femme vindicative », chapes et « robes à vertugadin »... Je vous épargne la suite, grotesque et diffamatoire.  Voilà le cardinal assimilé à une drag-queen, présenté comme l’incarnation de la théorie du genre... On perçoit trop le ressentiment d’un militant gay contre un homme qui a qualifié l’homosexualité de « grave péché » pour se laisser prendre.

    Mais une certaine presse s’y laissera prendre, elle, trop heureuse de l’aubaine. Le Point a déjà publié des extraits de ce chapitre délirant.

    Il serait tentant de traiter cela par le mépris. Mais il faut quand même apporter quelques petites précisions, car elles jettent une lumière révélatrice sur la manière de travailler de Frédéric Martel.

    A propos du cardinal Burke, on note à quelques pages d'intervalle ces deux descriptions contradictoires : d’abord, c’est un « cardinal américain, petit homme trapu ». Un peu plus loin, on apprend que « l’homme est grand – en cappa magna, il devient géant – on dirait une dame viking ! » Martel le connaît-il seulement, cet homme accessible et affable, tellement plus facile à aborder que bien des évêques français ?

    Le connaît-il, cet homme pour qui la pastorale ne s'exerce que dans la vérité, mais avec proximité et une attention véritablement paternelle, comme en a attesté notamment un jeune homme homosexuel que Burke, alors évêque au Wisconsin, a ramené à la foi ?

    Benoît XVI, Gänswein et Fellini,

    ou comment les idées germent dans l'esprit de Frédéric Martel

    Martel assimile clairement les ornements traditionnels de l'Eglise à une expression homosexuelle. Dans le cas de Frédéric Martel, cela est très net. Quand il s’attaque à Benoît XVI, « dandy homosexualisé », et Georg Gänswein, son secrétaire, il présente la messe du sacre épiscopal de ce dernier comme une « cérémonie fellinienne ». Quand il voit des chapes et des chasubles à l’ancienne, Martel pense aussitôt à Fellini Roma, avec le défilé de mode du clergé.

    « Ne délirez-vous pas ? », l’interroge Le Point. « Mais ce sont eux qui délirent ! Pour la consécration de son secrétaire particulier Georgh Gänswein, Benoît XVI a organisé l’une des messes les plus extravagantes de l’histoire », répond Martel Cette messe, on peut la voir ici. Voilà un jugement qui suffit à disqualifier Martel – vous pourrez vérifier vous-même.
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    Les titres du jeudi 14 février 2019 – Agir maintenant contre la faim
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    ZENIT LE MONDE VU DE ROME
    Les titres du vendredi 15 février 2019 – Les Béatitudes, loi de la joie
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    2-0 PAPE FRANÇOIS ET ÉGLISE CATH. (& AUTRES)

     

    PEUT-ON PÉCHER CONTRE LA TERRE ET LA NATURE ?
    Pour le pape François, il existe bien des péchés contre la nature, la terre et la création.

    Recevant les enseignants et les étudiants d’un institut de formation à la théologie morale, le pape a plus largement plaidé pour « une théologie morale qui n’hésite pas à’se salir les mains’du concret des problèmes », loin de toute « idéalisation excessive ».

    Voir aussi sur croire.com

    Le cri du pape François en faveur de notre planète

    Prier pour la terre avec François

    « Lorsque j’administre le sacrement de réconciliation - et lorsque je le faisais autrefois -, (les fidèles) se reprochent rarement d’avoir violé la nature, la terre et la création. Nous ne sommes pas encore conscients de ce péché. »

    Recevant samedi 9 février les représentants de l’Institut supérieur de théologique académie Alphonsienne, le pape a invité ces enseignants et étudiants en théologie morale à aider les fidèles à « prendre conscience du besoin urgent de participer fermement à un effort commun visant à prendre soin de la maison commune ».

    Mais plus largement, c’est une véritable feuille de route que le pape François a dressée aux responsables de cet institut fondés par les rédemptoristes et qui fête ses 70 ans. Avec vigueur, et citant les différents textes de son pontificat, il a plaidé pour « une théologie morale qui n’hésite pas à’se salir les mains’ du concret des problèmes, en particulier de la fragilité et de la souffrance de ceux qui voient leur avenir menacé ».

    Guérir et libérer

    Le pape François a alerté ces enseignants sur la manière même de concevoir. « Comme saint Alphonse, nous devons toujours éviter de nous laisser emprisonner dans des positions d’école ou dans des jugements formulés’loin de la situation concrète et des possibilités réelles’ des personnes et des familles », leur a-t-il rappelé, en les mettant en garde « contre une’idéalisation excessive’ de la vie chrétienne ».

    « La réalité à écouter est avant tout les souffrances et les espoirs de ceux pour lesquels les mille formes du pouvoir du péché continuent de condamner l'insécurité, la pauvreté et la marginalisation. Saint Alphonse se rendit vite compte que le monde n’a pas besoin d’être interdit et encore moins condamné mais guéri et libéré, à l'imitation de l'action du Christ », a insisté François.

    Anne-Bénédicte Hoffner

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Peut-pecher-contre-terre-nature-2019-02-12-1701002006?amp=;;; 

    NOUS AVONS DÉJÀ LE CREDO, À QUOI SERT DONC LE MANIFESTE DE LA FOI DU CARDINAL MÜLLER ?

    Rédigé par Adélaïde Pouchol suite à un entretien avec l’abbé Hervé Benoît le 15 février 2019 dans Religion

    Le 9 février, le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi publiait un texte intitulé : Manifeste de la foi. Comportant des similitudes avec le Credo de Paul VI, la profession de foi que le pape avait donné au monde en 1968, pour donner au peuple chrétien un roc sur lequel s'amarrer pour traverser la tempête qu'affrontait l'Église. Cinq jours plus tôt, le pape signait le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune. Un texte qui fait polémique. Faut-il voir un lien entre les deux textes ? Adélaïde Pouchol, rédactrice en chef adjointe de L'Homme Nouveau, a posé la question à l'abbé Hervé Benoît. 

    Le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi (CDF), a publié le 9 février dernier Manifeste de la foi pour dire les vérités essentielles de la foi « face à la confusion croissante sur la doctrine ». Le Credo ne suffit-il pas à dire ces vérités essentielles ? 

    Abbé Hervé Benoît : Pour autant que je puisse comprendre le document publié par le cardinal Müller, comme simple « prêtre de terrain », il ne me semble y avoir chez lui aucune intention, de près ou de loin, de remplacer le Credo. Il dit en toutes lettres « vouloir rendre témoignage publiquement à la vérité de la Révélation ». Dont acte. Il donne un témoignage de foi, comme baptisé, comme évêque et comme ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Il passe en revue, avec force et vigueur, les points les plus souvent remis en question aujourd’hui : la Sainte Trinité, le Christ, l’Église, les sacrements, le salut, l’enfer. Rien de bien révolutionnaire, on le voit. Remarquons qu’il s’adresse surtout aux prêtres et aux évêques, d’une façon vigoureuse (est-ce lui le « Panzer Kardinal » ?), pour les encourager à enseigner à temps et à contretemps. 

    Paul VI avait publié une « Profession de foi » en 1968 et le cardinal Müller semble s'inscrire dans une même démarche sauf qu'il n'est pas pape et n'est plus à la tête de la CDF. Quelle valeur magistérielle ce texte a-t-il ?

    Votre remarque est juste. J’ai immédiatement pensé à cette profession de foi, qui fit tant de bien il y a cinquante ans. Sur le plan du « genre littéraire », le texte du cardinal Müller est un écrit de circonstance, en forme de « catéchisme express », une sorte de compendium du compendium, pour ainsi dire, appuyé en permanence et explicitement sur le Catéchisme de l’Église catholique. Je serais presque tenté de dire que l’autorité de la profession de foi du cardinal Müller pourrait se mesurer à sa coïncidence avec le grand Catéchisme. On a même l’impression que, parfois, pour aller au plus pressé (je n’ai eu le temps de vérifier) il s’est contenté de faire des « copier-coller », ce qui est une manière de dire : allez voir là où tout est dit. 

    Le cardinal Müller avait rédigé son texte avant que ne paraisse le très problématique Document sur la fraternité universelle signé par le Pape à Abou Dhabi, reste que la Déclaration de foi apparaît comme une remise en cause à peine masquée des partis pris du Pape. Faudrait-il donc choisir entre le Pape et l’un de ses cardinaux ?

    Je crois que vous exagérez un peu. Si le texte du cardinal précède celui du pape, je ne me risquerai certainement pas à d’acrobatiques contorsions mentales pour savoir si « on peut mettre Abou Dhabi dans une bouteille ». Plus sérieusement, quoi qu’on en ait sur l’enseignement du pape François, quel que soit l’agacement que peuvent parfois provoquer ses formules à l’emporte-pièce, et les à-peu-près théologiques que l’on peut découvrir dans son enseignement, le Pape reste le Pape. Le pape François tient à enseigner dans un style populaire et décontracté, pour capter l’auditoire de base, comme le font certains curés de banlieue, à la manière de Don Camillo, ou de mon ami « le curé enragé » sur YouTube. Est-ce efficient ? Le rapport qualité-prix est-il préservé ? Je n’oserais décider trop vite, ni dans un sens ni dans l’autre. La « Deutsche Qualität » théologique du précédent pontificat me convenait beaucoup mieux, mais « qui suis-je pour juger ? ». 

    Pour prendre un exemple concret, le cardinal Müller redit avec force la nécessité et la grandeur du célibat des prêtres alors que le pape François a plusieurs fois évoqué sa possible remise en question. Comme fidèles, comment devons-nous accueillir ces positions contradictoires ?

    Nous devrions garder « le calme des vieilles troupes » qui ne se laissent pas emporter par la moindre vaguelette médiatique. Si le Pape a évoqué une remise en question du célibat sacerdotal dans l’Église latine, c’est dans certaines conditions très particulières. Pour être honnête, il a aussi redit à plusieurs reprises qu’il n’était pas question de remettre en cause la loi générale. Est-il opportun de revenir sur un sujet de prédilection pour les pseudo-agitateurs progressistes dans et hors de l’institution ? Pour ma part, je n’en suis pas convaincu. Mais, jusqu’à preuve du contraire, je ne jouis pas du charisme du successeur de Pierre. À chacun son travail, comme dit le proverbe. Comme fidèles, appuyons-nous sur la foi de l’Église, et j’ai la faiblesse de penser que le pape et le cardinal ayant, chacun dans son style, l’intention de faire de même, ils ne sont pas en contradiction. Je ne veux pas relativiser, bien sûr, mais écoutons l’appel du cardinal et replongeons-nous dans l’enseignement de l’Église, par nous-mêmes, plutôt que de rester accrochés à l’actualité toujours fuyante.

    http://www.hommenouveau.fr/2775/religion/nous-avons-deja-le-credo--a-quoi-sert-donc-le-manifeste-de-la-foi-du-cardinal-muller--.htm 

    EGLISE : RETOUR SUR LES « AFFAIRES »

    Fondateur de l’agence I.Média à Rome où il a passé une dizaine d’années, puis chef du service religion à La Croix, Jean-Marie Guénois est maintenant rédacteur en chef au Figaro, responsable des affaires religieuses. Il est l’un de nos meilleurs « vaticanistes » et il nous parle ici des « affaires » qui secouent l’Église : « procès Barbarin », témoignage de Mgr Vigano, réorganisation de la « com » du Vatican…

    La Nef – Quelle signification a selon vous le « procès Barbarin » ?
    Jean-Marie Guénois – Le procès « Barbarin », il faut le rappeler avec netteté, est avant tout le procès du Père Bernard Preynat, ce prêtre pédophile lyonnais. Il a reconnu les faits. Son jugement est attendu en 2019. Le cardinal Decourtray, informé de ce cas, l’avait déplacé mais ne l’a jamais mis hors course comme cela se pratiquait à l’époque. C’est donc lui le premier responsable hiérarchique de cette affaire. L’honnêteté intellectuelle impose de reconnaître que le cardinal Barbarin a donc hérité de cette situation confirmée, avant lui, par deux autres archevêques de Lyon, Mgr Ballland et Mgr Billé. Il faut aussi intégrer dans l’analyse le fait indéniable que ni les familles, ni les victimes n’avaient jamais porté plainte au civil et ne voulaient pas le faire. Le procès « Barbarin » n’est donc pas tout à fait le sien. Il est vrai – et c’est l’autre volet de l’analyse – que le cardinal Barbarin, très probablement informé du problème, n’a pas réagi assez vite sur le dossier Preynat comme lui reproche l’association de victimes de ce prêtre constituée quand ils ont vu qu’il était toujours en fonction et qu’il avait des responsabilités. Mais il faut aussi observer que le cardinal Barbarin, hormis ce cas ancien, n’a rien à se reprocher dans la gestion de ce type d’affaires depuis qu’il est évêque. Il a toujours immédiatement sanctionné et encouragé l’action de poursuite au civil. Barbarin n’est donc pas le cardinal Law, l’archevêque de Boston qui déplaçait sans vergogne des prêtres pédophiles sans avertir les paroisses suivantes du danger. Il n’est pas non plus Mgr Pican ou Mgr Fort, deux évêques français qui ont été condamnés avec sursis pour cette pratique de « couverture » de prêtres pédophiles selon les consignes de l’époque pour « éviter le scandale ». Mais Barbarin est devenu un symbole. Il est primat des Gaules. Il est cardinal. Il a manifesté contre le mariage pour tous. Sa position ecclésiale, sociale et médiatique fait qu’il a concentré sur lui le procès d’une société contre l’Eglise catholique. Bien qu’il ait été acquitté en août 2016, il n’est donc pas étonnant qu’il soit ainsi poursuivi parce que notre société n’accepte pas, avec raison, que l’Eglise catholique ait pu organiser un tel système de couverture de prêtres catholiques pédophiles. Ils sont une minorité, certes, les jeunes évêques paient pour leurs ainés certes, mais comme aux USA avec le cardinal Law, c’est un moment de vérité pour la France et l’Eglise de France. Il y en aura d’autres dans d’autres pays. L’Eglise d’Italie commence seulement par exemple à se demander pourquoi elle ne connaît quasiment pas d’affaires de pédophilies alors que beaucoup de situations ont été étouffées. Cela pose évidemment la question des limites de la société dite de « transparence » mais il y a aussi derrière cette indignation face à des prêtres pervers, l’attente consciente ou non, de prêtres saints. De l’Eglise, les gens attendent un exemple.

    Certains voient cette épreuve contre l’Eglise comme une agression, d’autres comme une purification. Mais j’ai toutefois toujours été frappé dans ces affaires par l’insensibilité de certains prêtres pour les victimes. Il est pourtant inadmissible et criminel, de manipuler l’innocence et la confiance d’un enfant pour sa propre jouissance. Et encore plus insupportable de mentir pour couvrir cela. Et, encore pire, d’instrumentaliser Dieu par la confession de la victime… Comment minimiser de tels actes ? Que révèlent-ils de l’état moral du clergé ? La violence de « l’attaque » de l’Eglise est aussi proportionnelle à cette insensibilité cléricale – se sont des enfants, des petits, que l’on a broyé – et au souci des clercs de se protéger comme une caste d’intouchables. On fait trop vite le procès des médias dans cette affaire. L’Eglise doit regarder son péché en face et en sortir avec les moyens qui lui sont propres. Quels fruits porterait-elle autrement ?

    Comment voyez-vous l’avenir sur ces affaires d’abus sexuels dans l’Église ?
    En France, nous sommes dans l’âge III des affaires de pédophilies. Et cela va durer très longtemps. Parce que certains pays emblématiques du catholicisme comme l’Italie, commencent à peine l’âge I : celui de la mise à jour des affaires de pédophilie, au simple niveau des prêtres. D’autres pays, comme le Chili, traverse l’âge II : celui de la mise en cause de tel ou tel évêque dans telle ou telle affaires précises. D’autres vivent l’âge III, France, Etats-Unis, Allemagne, Irlande : avec le procès global, systémique de l’Eglise catholique, de son droit canonique, de sa responsabilité hiérarchique, du Vatican aussi. Tout cela, et à une échelle mondiale, va donc durer longtemps : plusieurs dizaines d’Etats aux Etats-Unis ont lancé des enquêtes publiques comme celles de la Pennsylvanie rendue publique le 15 août dernier. Nous allons avoir comme cela, à dates régulières, des litanies de chiffres sordides, ici et là dans le monde. Sans oublier la nouvelle campagne qui vient de commencer sur un plan mondial avec les sœurs violées par des prêtres. Mais le plus ravageur à présent – et c’est aussi l’enjeu de l’affaire Barbarin qui sera probablement acquitté le 7 mars – n’est pas tant le crime de l’abbé untel que l’incompréhensible faute morale d’une hiérarchie qui a fermé les yeux quand elle n’a pas accusé de diffamation les victimes comme dans l’affaire Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ, ou acheté le silence des familles. Aux Etats-Unis : il y avait un « prix », autour de 25 000 dollars, par affaire pour obtenir le silence quand l’accusation de diffamation lancée aux victimes ne suffisait pas à « calmer » les plaignants… Il va donc falloir du temps à l’Eglise pour retrouver sa crédibilité. Cette crédibilité n’a d’ailleurs qu’un seul nom : la sainteté. Et en particulier aux yeux du « monde ». .

    Le pape a convoqué les présidents des conférences épiscopales à Rome du 21 au 24 février sur la question des abus sexuels dans l’Eglise : que peut-il sortir d’une telle réunion ? L’Eglise peut-elle faire plus que les mesures déjà prises et est-elle surtout définitivement sortie d’une certaine « culture du silence » pour étouffer les scandales ?
    L’Église peut progresser sur deux points : rompre la culture du silence, du tabou sur ce thème dans beaucoup de pays ; et mettre en œuvre une justice interne pour que les évêques qui couvrent sciemment ce genre de scandales de mœurs, soient écartés des responsabilités. Au fond l’Église a plus besoin d’un effort moral décisif et efficace pour écarter ce péché que de nouveaux règlements qui existent. Elle doit aussi soutenir, mordicus, l’écrasante majorité de ses prêtres fidèles, ses prêtres saints, pécheurs comme tous mais qui ne transigent pas, qui combattent et qui se relèvent et en relèvent tant d’autres. Ces prêtres qui vont bien existent. Ils sont magnifiques et exemplaires dans leur incroyable vocation ! Ils subissent injustement un amalgame inique, injuste et insupportable. Je ne comprends pas, à cet égard comment l’Église est toujours incapable – après des années de crises – de faire passer ce simple message : les prêtres pédophiles sont une minorité de minorité de prêtres. Un seul prêtre pédophile est de trop mais l’immense majorité de prêtres n’est pas pédophile ! La rencontre de février a pour objectif de marquer un grand coup sur le plan mondial. Le pape veut contraindre les conférences des évêques à avancer fermement sur ce sujet. Il faut donc souhaiter que ce coup de gong ne soit seulement médiatique. C’est une culture profonde cléricale qu’il s’agit de réformer. Cette culture est habituée au secret légitime de la confession mais il a été perverti dans ces affaires. Cette culture est coutumière d’un esprit de solidarité communautaire légitime entre prêtres et frères mais il a été perverti pour couvrir le mal. Il faudra donc du temps pour guérir. Mais, à tout prendre, il vaut mieux de sortir d’une impasse que de s’y perdre.

    Les évêques américains, lors de leur assemblée plénière de novembre, avaient prévu des mesures précises, notamment concernant les évêques, ce qui était une première, qui ont été ajournées par Rome : pourquoi cet ajournement, alors que l’Assemblée plénière des évêques de France a pu prendre au même moment des mesures concrètes (création d’une commission…) ?
    Il y a un paradoxe parfait dans cette « intervention » romaine : le pape, qui veut une décentralisation de l’exercice du pouvoir dans l’Église au bénéfice des conférences épiscopales, a bloqué de façon autoritaire une initiative épiscopale locale aux États-Unis. Les explications données sont techniques. Le texte américain serait arrivé trop tard à Rome pour que les canonistes puissent avoir le temps de le valider correctement. Mais la réalité est ailleurs. Rome refuse que le dernier mot dans ces affaires échappe aux évêques qui seraient alors soumis à des décisions de laïcs, car les évêques américains voulaient aller dans ce sens pour décléricaliser la gestion de ces scandales. Et, second élément, l’épiscopat américain est un des rares dans le monde à avoir le courage d’oser exprimer ses divergences de vues avec le pape François. Cette intervention est donc aussi un épisode de ce bras de fer discret mais tendu.

    Comment analysez-vous le fait que le pape n’ait pas répondu ou fait répondre aux graves accusations de Mgr Vigano comme le souhaitaient nombre d’évêques américains ?
    L’épiscopat américain, comme l’épiscopat africain, figurent parmi les épiscopats les moins en phase avec l’actuel pontificat. Cela dit, l’Église reste l’Église. La foi catholique n’est pas ici en jeu. Il s’agit d’opinions sur des orientations pastorales qui peuvent avoir de lourdes conséquences.
    L’affaire Vigano est d’un tout autre ordre. Si Mgr Vigano a ruiné sa crédibilité en demandant la démission du pape, ce n’est pas pour autant un hurluberlu. Vigano est celui qui, sous Benoît XVI, avait déjà osé dénoncer les compromissions financières au sein du Vatican. Il était en charge du gouvernorat de la cité du Vatican, il savait tout. Sa dénonciation adressée à Benoît XVI s’était retrouvée dans la presse en raison des fuites de documents de l’affaire Vatileaks. Ce n’est pas Vigano qui les avait provoquées. C’est donc un homme à la réputation de rigidité et de droiture. Par devoir de « conscience », il vient de sacrifier sa carrière et sa réputation pour dénoncer la prégnance de l’homosexualité dans certains milieux ecclésiaux et les réseaux de pouvoirs de ce genre dans l’Église. Il a été attaqué comme personne, mais personne n’a pu contester le fond de ses propos.
    Le pape, par ailleurs, ne pouvait répondre à quelqu’un qui demandait publiquement sa démission. Enfin sur la question « homosexuelle » tout le monde sait que ce n’est pas un sujet hors de propos. Au printemps 2017, Mgr Luigi Capozzi, secrétaire du cardinal Coccopalmerio, président du Conseil pour les textes législatifs, fut arrêté par la gendarmerie Vatican dans son appartement au deuxième étage du palais de la Doctrine de la foi lors d’une partie fine homosexuelle avec de la drogue… Autre fait retentissant, la démission de Mgr Krzysztof Charamsa, en octobre 2015, veille du synode sur la famille, pour proclamer son homosexualité. Il était secrétaire adjoint de la Commission théologique internationale, basée au Vatican. L’affaire de Mgr Ricca, l’un des hommes de confiance du pape François à qui il a confié de superviser indirectement les finances du Saint-Siège est également indéniable. C’est en répondant à une question à son propos, car un scandale homosexuel le concernant était connu, dans l’avion du retour des premières JMJ de François au Brésil, que le pape a prononcé la fameuse phrase « qui suis-je pour juger ? » Il faudrait ajouter en 2018, l’affaire Barros au Chili, l’affaire du cardinal McCarrick aux États-Unis, l’affaire de Mgr Pineda au Honduras qui fut auxiliaire du cardinal Maradiaga, conseiller de François. Et celle qui vient de rebondir avec l’argentin Mgr Zanchetta qui touche très directement le pape qui l’a promu à Rome. Toutes sont des questions d’homosexualité. Il ne s’agit pas de « juger » quiconque comme dit le pape mais les accusations de Vigano ne sont pas des lubies.

    À l’occasion de l’affaire Vigano, certains ont évoqué un « complot » du catholicisme conservateur américain pour déstabiliser le pape François : qu’en pensez-vous ?
    Il n’est pas faux que des groupes conservateurs américains catholiques s’emploient dans une vision très « Far West » à déstabiliser le pape. Il n’est pas faux que Mgr Vigano y a des amis et des appuis. Il n’est pas faux qu’il a fait relire sa lettre par Marco Tossati – un des grands vaticanistes de la Stampa à l’époque de Jean-Paul II – aujourd’hui publiquement anti-François. Ce qui a nourri – après une première salve d’accusations diffamantes sur la personne de Vigano – la seconde ligne de défense pour contre-attaquer les révélations de sa lettre : on l’a alors accusé d’être aux mains de lobbies ennemis du pape François. Mais c’est oublier que Vigano n’est pas un prêtre du fond des Pouilles. Il a occupé la plus haute charge de gestion interne du Vatican, il a occupé le plus haut poste diplomatique, celui de Washington. Son objection de conscience vient donc de loin : il l’avait exprimée, sous Benoît XVI, contre les malversations financières dans la gestion des finances du Vatican profitant à des entreprises amies avec des « commissions », en liquide ; il l’a exprimé, sous François, contre le cardinal McCarrick, ancien archevêque de Washington qui a reconnu avoir couché avec ses… séminaristes, symbole donc des réseaux homosexuels dans l’Église. On dit Vigano rigide et ambitieux. On devrait aussi reconnaître son courage et sa conscience. Même si ce prélat a manqué de prudence en demandant au pape sa démission.
    Il y a depuis décembre de nombreux changements dans l’organisation de la communication du Vatican (départs de G.M. Vian, de Greg Burke…) : quels sont les raisons et le sens de ces changements ?
    C’est de la cuisine interne. Si Greg Burke, membre de l’Opus Dei et journaliste professionnel américain unanimement reconnu, a quitté son poste, ce n’est pas pour une question idéologique, pour ou contre le pape, mais en raison d’une divergence de vision d’organisation globale de la communication. La salle de presse dont il était le directeur, a toujours été sous la coupe de la Secrétairerie d’État, donc de l’administration centrale de l’Église catholique et non sous la coupe de l’entourage du pape. Il se trouve que pour deux secteurs stratégiques – les finances et la communication – le pape François a créé deux nouvelles instances, le secrétariat pour l’économie et un dicastère pour la communication, qu’il supervise directement au détriment de la Secrétairerie d’État. François veut ainsi réduire le pouvoir qu’elle avait totalement pris sous Benoît XVI. Mais la salle de presse, comme l’Osservatore Romano, ont fait de la résistance, ils voulaient rester sous la tutelle de la Secrétairerie d’État pour une bonne raison : ils pensaient que leur responsabilité n’était pas seulement une question de « com » mais qu’elle était aussi ecclésiale et géopolitique. D’où l’intérêt, leur semblaient-ils, de dépendre d’experts en la matière au sein de la Secrétairerie d’État et non de gens formés à la pure communication. Vian a été remercié du jour au lendemain. Burke a été conduit à donner sa démission. Ce qui s’est joué est donc, sur le fond, l’opposition entre une vision guidée par l’école actuelle de la « com » de personnalités, le pape en l’occurrence – avec les outils du « story-telling », de la construction d’image –, et l’école plus classique d’un service d’information au service du Saint-Siège et de l’Église catholique dont le pape est le premier responsable. Com personnelle contre com institutionnelle, même si c’est une simplification. Il est également vrai qu’en cette période de crise de l’Église et d’affaiblissement d’image pour le pape, François a appelé près de lui une équipe de crise avec des gens en qui il a une totale confiance, mais ce n’est pas l’argument central.

    Certains « vaticanistes » ont interprété ces changements comme une « défaite » de la Secrétairerie d’Etat qui aurait ainsi perdu le contrôle de l’OR et de la salle de presse du Saint-Siège, ce qui supposerait une rivalité entre le pape François et le cardinal Parolin qu’il a lui-même nommé : que pensez-vous de cette analyse, et si elle était exacte, ne serait-ce pas une bonne chose que le pape reprenne sous sa coupe des pouvoirs de la Secrétairerie d’Etat, dont beaucoup se plaignent de la trop grande puissance au sein de la Curie qui aurait considérablement gêné le pape Benoît XVI ?
    Je me méfie des explications simplistes surtout quand elles sont fondées sur un rapport de force politique interne. Je pense avoir traité cette question dans la réponse précédente mais ces épisodes mettent surtout en évidence une problématique importante qui touche tous les dirigeants aujourd’hui comme le montre les exemples Macron ou Trump. A vouloir communiquer et diriger en direct, via des réseaux sociaux ou des interventions multiples sur tous les sujets, le dirigeant prend le risque du retournement brutal d’opinion. Après le temps de la séduction, du parler franc, du sans filtre, vient forcément le temps des erreurs de langages, des malentendus. La séduction, déçue, se transforme vite en rejet, parfois radical, parce qu’elle était superficielle, fondée sur une politique d’images. Le pape François n’est pas à l’abri de ce genre de phénomène. Ce qui amène la question centrale et la nécessité des écrans de pouvoir. Ce sont les institutions. Elles protègent, le peuple et l’élu. Elles créent des périmètres de sécurité pas seulement physique. C’est notamment le rôle de l’administration centrale de l’Eglise, la secrétairerie d’Etat. Elle est lourde mais indispensable. François, par mandat de ses confrères cardinaux qui l’ont élu dans le contexte du traumatisme de la renonciation de Benoît XVI pour mener à bien la réforme de la Curie, veut l’alléger. Une nouvelle constitution de la Curie romaine est attendue à Pâques. Pour l’heure, rien n’a changé sinon que les luttes de pouvoirs se sont intensifiées en raison de ces évolutions probables et de leurs enjeux. Il est vrai que le gouvernement de Benoît XVI avait été comme étouffé. Mais non par la Secrétairerie d’Etat, en tant que telle, mais par la forte personnalité du Secrétaire d’Etat, le cardinal Bertone qui en voulant protéger le pape, l’avait mis sous une cloche de verre en le rendant inaccessible. Ce dérapage de pouvoir curial fut davantage une question d’hommes et de caractères, que de structures. De même à la fin des années de Jean-Paul II, son secrétaire particulier avait-il beaucoup de leviers en mains. De même aujourd’hui, la personnalité bouillonnante de François qui entend tout superviser, écrase celle du cardinal Parolin, Secrétaire d’Etat, pourtant premier ministre.  Mais s’en tenir à ces seules analyses de structure conduit à ne pas saisir le mystère de l’Eglise. Jean-Paul II, Benoît XVI, François, ont eu des farouches opposants et des soutiens passionnés, cela n’a pas empêché un rayonnement personnel et une exigence particulière pour l’Eglise liée à leur charisme, pour une époque donnée. Les controverses seront donc intarissables mais la grâce aussi.

    Propos recueillis par Christophe Geffroy

    https://lanef.net/2019/02/01/eglise-retour-sur-les-affaires/ 

    PIERRE MANENT ET OLIVIER ROY: «L'EUROPE EST-ELLE ENCORE CHRÉTIENNE?»

    Par  Eugénie Bastié  

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Alors que l'Europe est confrontée à la présence d'une importante population musulmane, la question des «racines chrétiennes» du Vieux Continent a surgi dans le débat public. Le Figaro fait dialoguer celui qui croit au ciel et celui qui n'y croit pas dans une conversation stimulante, qui aborde en profondeur les sujets les plus brûlants auxquels est confrontée notre civilisation.

    Intellectuel de premier plan, le philosophe Pierre Manent revendique la «marque chrétienne» des nations européennes. Il pense que les catholiques peuvent être le pont entre les musulmans et la République. Une réflexion que l'auteur avait brillamment exposée dans Situation de la France (Desclée de Brouwer, 2015).

    Pour sa part, dans son nouvel essai, L'Europe est-elle chrétienne? (Seuil), le chercheur Olivier Roy, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), examine la question délicate des rapports entre christianisme, culture et identité. Le professeur à l'Institut européen de Florence avertit des dangers que comporte, selon lui, une vision identitaire du christianisme.

    LE FIGARO.- Êtes-vous tous les deux d'accord pour parler de «racines chrétiennes» de l'Europe?

    Olivier ROY.- Je suis tout à fait d'accord pour dire que l'Europe, et en particulier le projet de construction européenne tel que pensé par les pères fondateurs, se réfère à un héritage chrétien. L'Europe occidentale, c'est l'espace du christianisme latin, ...

    http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2019/02/06/31004-20190206ARTFIG00248-pierre-manent-et-olivier-roy-l-europe-est-elle-encore-chretienne.php 

    6 ANS APRÈS LA RENONCIATION DE BENOIT XVI, L’ACTUALITÉ D’UN MAGISTÈRE

    Francois Dupas

    Le 11 février 2013 survenait une annonce sans précédent : un Souverain Pontife renonçait à sa charge pour raison d’âge, choisissant de continuer de vivre non loin de son successeur en tant que Pape « émérite ». Mais ne retenir de lui que cet événement est une erreur à éviter.

    Six années ont passé depuis ce coup de tonnerre dans un ciel serein. La première renonciation d’un Pape pour raisons de santé et de vieillesse. Le 11 février 2013, Benoît XVI, alors presque arrivé au terme de la huitième année de son pontificat, annonçait sa volonté de quitter le ministère pétrinien à la fin du mois, parce qu’il ne se sentait plus en mesure de porter – physiquement et spirituellement – le poids du pontificat. Le poids d’un ministère qui, au cours du dernier siècle, a profondément changé en ce qui concerne les modalités de son exercice, avec l’ajout de célébrations, d’engagements, de rendez-vous et de voyages internationaux.

    Beaucoup a été dit et écrit à propos de cet événement qui marquera l’histoire de l’Église. Et l’on peut courir le risque de concentrer toute son attention uniquement sur ce geste humble et révolutionnaire, jusqu’à finir par faire passer au second plan le témoignage personnel et surtout le magistère de Benoît XVI. À propos du témoignage, étant donné le début maintenant imminent de la Rencontre pour la protection des mineurs qui réunira au Vatican avec le Pape François les présidents des Conférences épiscopales du monde entier, il convient de rappeler que c’est justement Benoît XVI qui a entamé les rencontres avec les victimes des abus. Des rencontres loin des caméras de télévision, des rencontres faites d’écoute, de prière et de pleurs. Bien sûr, ces rencontres se sont accompagnées de normes plus claires et décisives pour combattre la terrible plaie des abus. Mais il ne fait aucun doute que le changement de mentalité demandé avant tout aux évêques et aux supérieurs religieux passe par cette capacité à rencontrer les victimes et leurs familles, en se laissant blesser par leurs récits dramatiques, pour prendre conscience d’un phénomène qui ne pourra jamais être combattu uniquement par des normes, des codes ou des ‘best practices’. 

    Concernant le magistère du Pape Benoît XVI, trop souvent ‘écrasé’ par des lectures réductrices et des clichés préconçus incapables d’en valoriser la richesse, la complexité et la fidélité à l’enseignement du Concile Œcuménique Vatican II, comment ne pas rappeler l’insistance sur le fait que l’Église « ne possède rien par elle-même face à Celui qui l’a fondée, de sorte qu’elle pourrait donc dire : nous avons fait cela très bien ! Son sens consiste à être un instrument de la rédemption, à se laisser pénétrer par la parole de Dieu et à transformer le monde en l’introduisant dans l’union d’amour avec Dieu ». À l’opposé, donc, du fait de mettre sa confiance dans les stratégies et les projets. L’Église, continuait Benoît XVI dans un discours prononcé à la Salle de concert de Fribourg-en-Brisgau en septembre 2011, « est là, où vraiment elle est elle-même, toujours en mouvement, se mettant continuellement au service de la mission, qu’elle a reçue du Seigneur. C’est pourquoi elle doit toujours s’ouvrir aux préoccupations du monde -auquel elle appartient-, se consacrer sans réserve à elles, pour continuer et rendre présent l’échange sacré qui a commencé avec l’Incarnation ».

    Dans ce même discours, Benoît XVI mettait en garde contre la tendance contraire. Celle « d’une Église qui est satisfaite d’elle-même, qui s’installe dans ce monde, qui est autosuffisante et s’adapte aux critères du monde. Elle donne assez souvent à l’organisation et à l’institutionnalisation une importance plus grande qu’à son appel à l’ouverture vers Dieu et à ouvrir le monde à son prochain ».  Par conséquent, le Souverain Pontife allemand montrait dans ce discours l’aspect positif de la sécularisation, qui a « contribué de façon essentielle à [la] purification et à [la] réforme intérieure » de l’Église, même en l’expropriant de ses biens et en supprimant ses privilèges. Car « libérée du fardeau et des privilèges matériels et politiques, l’Église peut se consacrer mieux et de manière vraiment chrétienne au monde entier ; elle peut être vraiment ouverte au monde. Elle peut à nouveau vivre avec plus d’aisance son appel au ministère de l’adoration de Dieu et au service du prochain », concluait Benoît XVI.

    https://www.infocatho.fr/6-ans-apres-la-renonciation-de-benoit-xvi-lactualite-dun-magistere/ 

    UN ÉVÊQUE AMÉRICAIN ÉVOQUE LA DIVISION DANS L’EGLISE

    Dans un livre-entretien paru aux Etats-Unis en novembre 2018, l’évêque de Lincoln (Nebraska), expose comment réagir face à « l’incertitude et la confusion » qui règnent selon lui « au plus haut dans l’Eglise ». Un chapitre de l’ouvrage intitulé Mind, Heart and Soul : Intellectuals and the Path to Rome, est consacré à l’entretien accordé par Mgr James Conley, au Professeur Robert George, de l’université de Princeton. 

    L’évêque de Lincoln, qui s'occupe d’un comité pour la promotion et la défense du mariage au sein de la Conférence épiscopale américaine, est interrogé sur les divisions qui se font jour actuellement dans l’Eglise : « Il y a des voix importantes qui se font entendre afin de remettre en question plusieurs vérités fondamentales touchant le mariage et la sexualité », indique Mgr Conley, qui pointe du doigt « des théologiens, des évêques et des cardinaux ». 

    Et le prélat de rappeler que « même un pape ne saurait annuler ce qui a déjà été enseigné de façon infaillible », mais qu’il convient dans ce cas de revenir au sensus fidelium, à l’enseignement ferme, constant et véridique de l’Eglise ». 

    Pour l’évêque de Lincoln, la vie du cardinal John Henry Newman peut être d’un réel secours afin de saisir le rôle du successeur de Pierre, notamment sous l’actuel pontificat : « alors qu’il (Newman) avait un profond respect pour la papauté, il savait aussi que tout ce qui sort de la bouche d’un pape n’appartient pas au dépôt de la foi ». 

    Ce constat lucide s’ajoute à d’autres prises de positions épiscopales, toujours plus nombreuses, touchant la crise que traverse l’Eglise, que l’on peut rapprocher de ce qu’évoquait le Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, l’abbé Davide Pagliarani, dans un entretien à FSSPX.Actualités du 12 octobre 2018 : « notre vœu le plus cher est que l’Eglise officielle ne considère plus la Tradition comme un fardeau ou un ensemble de vieilleries dépassées, mais bien comme l’unique voie possible pour se régénérer elle-même ». 

    https://fsspx.news/fr/un-eveque-americain-evoque-la-division-dans-eglise-44770?utm_source=Fraternit%C3%A9+Saint-Pie+X+%7C+Lettre+d%27information&utm_campaign=af3ab28151-EMAIL_CAMPAIGN_2019_02_12_07_56&utm_medium=email&utm_term=0_a6b7ceb6e8-af3ab28151-203918605 

    UN THÉOLOGIEN ROMAIN INTERVIENT DANS LE DÉBAT SUR L’INTERCOMMUNION

    Par fsspx.news

    Mgr Nicolas Bux.

    Un pape ne saurait en aucun cas abdiquer le devoir d’enseigner inhérent à la charge de successeur de Pierre, au motif d’une "gouvernance synodale" de l’Eglise. C’est ce qu’a déclaré Mgr Nicolas Bux, ancien consultant de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le 14 mai 2018.

    Mgr Bux est intervenu dans les colonnes du site d’informations La Nuova Bussola Quotidiana pour rappeler que l’Eglise catholique est d’essence « hiérarchique et non synodale » et que les « enjeux pastoraux » ne peuvent être résolus qu’à « la lumière de la saine doctrine ».

    Ce n’est donc pas dans « le consensus le plus large possible », pourtant demandé par le pape François à la Conférence des évêques d’Allemagne, que se trouve la solution du problème de l’accès des protestants au sacrement de l’Eucharistie.

    Les réflexions de l’ancien consultant de la Congrégation pour la doctrine de la foi interviennent quelques jours après un entretien accordé à Vatican Insider par le cardinal Walter Kasper. Ce dernier y affirmait que rien ne s’oppose, dans l’enseignement des derniers papes, à l’intercommunion sacramentelle entre catholiques et protestants.

    Pour Mgr Bux, le cardinal force l’interprétation des passages qu’il cite à l’appui de sa thèse, et omet ceux qui le gênent. Le simple fait d’une « opposition croissante entre les fidèles et les évêques d’une part, et entre les évêques eux-mêmes d’autre part », sur une question aussi cruciale que l’intercommunion sacramentelle, manifeste bien aux yeux du prélat italien, que la solution du cardinal Kasper ne relève pas de l’évidence.

    « L'exercice du ministère pétrinien qui indique le cap à suivre à toute l’Eglise », conclut Mgr Bux, est « indispensable : le pape ne peut pas abdiquer ce devoir-là. » Il est à souhaiter que ce théologien de renom soit entendu.

    De ce débat actuellement ouvert, il faut aussi retenir la dimension aléatoire du magistère moderne, qui n'ose plus proclamer les droits de la vérité et entend s'adapter à toutes les consciences ou situations, selon les pays, les cultures ou les sensibilités. Un magistère à l'autorité douteuse perd nécessairement en force et en crédibilité. Le pape a pour fonction de paître les brebis et les agneaux du troupeau du Christ (Jn 21, 15-17), et de confirmer ses frères dans la foi (Lc 22, 32). Pas d'entretenir le flou ou d'ignorer la doctrine au nom d'une pastorale élastique.

    https://fsspx.news/fr/un-theologien-romain-intervient-dans-le-debat-sur-intercommunion-37959 

    “SODOMA”, DE FRÉDÉRIC MARTEL : UN LIVRE DE COMBAT CONTRE LA TRADITION DE L'EGLISE
    et ses défenseurs comme le cardinal Burke

    Rédigé par Jeanne Smith le 14 février 2019 dans Religion

    Le 21 février prochain, jour de l'ouverture du sommet sur les abus sexuels, le livre du journaliste Frédéric Martel sera disponible en librairie. Le titre est évocateur : Sodoma. Fruit selon son auteur, de quatre ans d'enquête, le brûlot mettrait à jour l'omniprésence des homosexuels au sein du Vatican. Jeanne Smits a publié sur son blog un article qui soulève beaucoup de questions autant sur les réelles motivations de Frédéric Martel, que sur la qualité de ses recherches. Nous mettons l'article à votre disposition : 


    Tout ce qui est excessif est insignifiant, disait Talleyrand. Ce sont les premiers mots qui viennent à l'esprit lorsqu'on lit les « bonnes feuilles » de Sodoma (pas besoin de vous faire un dessin), le livre à paraître du militant homosexuel Frédéric Martel. Oui, insignifiant comme les mensonges de celui qui est « père du mensonge », insignifiant comme ce qui procède par insinuation, suggestion, fabrication d'images, rumeurs, ouï-dire, insignifiant comme la grosse artillerie que l'on sort pour détourner l’attention d’un problème précis en essayant de détruire, en même temps, celui qui le pose.
    L'idée force de Sodoma tient en quelques lignes : le Vatican est le plus vaste club « gay » au monde, car 80 % de ses clercs – prélats, cardinaux, monsignore y compris – sont homosexuels, actifs ou refoulés. Et même, insinue-t-il, trois papes récents : Pie XII, Jean XXIII et Paul VI… Et comme c’est un secret maladivement gardé, c’est cette « culture du secret » qui explique le choix de « couvrir » les prêtres pédophiles au cours de ces dernières décennies – la crainte de se faire soi-même « outer ».
    Mais outre que cela apparaît comme une exagération délibérée, il s’agit avant tout d’une charge massive contre tout ce qu’il y a de traditionnel dans l’Eglise : notamment sa doctrine morale, sa liturgie de jadis, ses interdits sexuels, « l’hypocrisie » et la « double vie » des opposants conservateurs au pape François. Tout cela ne s’expliquerait que par un seul biais : l’homosexualité active ou refoulée, forcément cachée, de ses prêtres, évêques, cardinaux, papes qui font partie d’une société essentiellement homosexuelle dont les décisions ont été, au bout du compte, dictées par cette situation. On n’en finirait pas de donner des exemples de ces analyses psychologiques de comptoir qui émaillent le livre de Martel.
    Une grille de lecture homosexuelle plaquée

    Ce livre est d’ailleurs une grille de lecture, assumée, plaquée comme telle sur toute l’histoire récente de l’Eglise catholique. Il lui faut des homosexuels partout, certains réels sans aucun doute, d’autres sont peut-être « de la paroisse », comme il le dit ironiquement, parmi ceux qui sont évoqués nommément ou non – mais imaginés pour bien d’autres. Cela procède d’un raisonnement explicite : l’Eglise est sociologiquement homosexuelle parce qu’elle impose le célibat sacerdotal et que la continence est «  contre nature ». Donc, le prêtre soumis à ce régime a toutes les chances d’être un homosexuel qui se cache.
    Dans un entretien avec Le Point, Martel va même plus loin : « Bien sûr qu’il y a des hétérosexuels au Vatican ; d’ailleurs, certains harcèlent les bonnes sœurs, comme vient de le reconnaître le pape François. » La chasteté, la pureté, sont tenues pour impossibles, exceptionnelles, voire ridicules – ou simplement le fait des unstraight : ceux qui sans avoir de pulsions sexuelles à l’égard des femmes, sont des hétérosexuels maniérés ou efféminés qui ne passent pas à l’acte avec des hommes.
    Fondamentalement, et au-delà de son optique « pro-gay » qui ne reproche nullement aux clercs leurs attirances et leur activité homosexuelles, Sodoma est une gigantesque entreprise de souillure de l’Eglise catholique, insultée dans son être et dans ses enseignements. Paradoxalement, Martel l’a reconnu lui-même, c’est une défense et une illustration des options et de la pastorale du pape François. D’ailleurs s’il y a des cardinaux qu’il apprécie, ils se trouvent dans l’aile libérale de l’Eglise : Schönborn, Kasper, Cupich, Tobin, Farrell…
    ors, gigantesque ou insignifiant ? Insignifiant dans le fond, parce qu’on a l’impression de se trouver face à cette variété la plus insidieuse de la désinformation, qui enrobe le mensonge de demi vérités – mais ici, les mensonges paraissent caricaturaux. Gigantesque dans la manière, puisque Frédéric Martel y travaille depuis quatre ans, passant une semaine par mois à Rome, se rendant dans une trentaine de pays pour des entretiens «  à domicile », assisté de quelque 80 petites mains dans le monde pour mener ses recherches, le tout avec la complicité avouée de « quatre proches collaborateurs du pape François » qui étaient au courant «  depuis longtemps » de la teneur de son projet.
    Imagine-t-on ce que cela demande comme financement ? L’éditeur Robert Laffont a-t-il, seul, les reins aussi solides ?  Qui a coordonné la traduction simultanée en huit langues – un peu comme le Da Vinci Code qui m’est immédiatement venu à l’esprit en lisant ce brûlot et avec lequel les journalistes du Point font aussi le rapprochement ? La sortie dans 20 pays ? Tout cela demande des moyens fabuleux (du point de vue des journalistes qui peinent à faire rembourser la moindre note de frais), des réseaux sur une même ligne, une volonté commune, dotée de riches moyens, pour passer à l’acte.
    Maiis pourquoi Le Montage de Vladimir Volkoff me vient-il à l’esprit de manière aussi lancinante ?
    Le livre sort, oh combien opportunément, le 21 février, le jour même de l’ouverture du sommet sur les abus sexuels au Vatican, en huit langues et dans 20 pays. Il paraît que la sortie française était prévue en septembre, mais qu’elle a été retardée pour en faire un événement international. Mais que la date  définitive n’ait pas été choisie pour coïncider avec la réunion organisée à Rome paraît difficilement croyable.

    L'attaque contre les « tradi » et les « dubia »

    Alors que la « droite » de l’Eglise répète qu’on ne peut aborder la question des abus sexuels et de la « pédophilie » de certains prêtres – en fait, les abus, voire la séduction exercés sur des adolescents, l’éphébophilie, donc – sans évoquer le fléau de l’homosexualité des clercs, Sodoma est une riposte. Ils « en » sont tous. Ils sont d’autant plus homosexuels qu’ils dénoncent l’homosexualité. C’est la droite : «  Ces  conservateurs, ces “tradi”, ces “dubia”,  sont bien les fameux “rigides qui mènent une double vie”  dont parle si souvent François », écrit Martel. Donc, l’homosexualité n’est pas le problème. Le problème, c’est la droite. Le problème, ce sont les interdits sexuels – interdit de la contraception comprise – que l’Eglise a décrétés parce qu’elle abrite tant d’homophiles cachés qui sont des homophobes de façade.
    Et qu’ils sont donc imbéciles ou escroqués, ces catholiques qui tentent de suivre ces règles inhumaines imposées par des hommes de double vie ! Tel est le message à peine voilé de Frédéric Martel, un message qu’il attribue d’ailleurs d’une certaine manière au pape François en citant ses nombreuses diatribes contre la corruption à la Curie.
    Est-ce une « bombe », comme l’écrit déjà la presse internationale ? Ce le serait si tout était rigoureusement vrai – ce dont on peut très légitimement douter, vu la personnalité de l’auteur et la teneur de son message. Il y a du roman à thèse dans cet ouvrage… Mais il n’y a aucun doute que le livre a été fait pour être exploité comme tel, et que les gros médias vont s’en donner à cœur joie.
    Si l’on s’en tient à la lettre de Sodoma, non, ce n’est pas une bombe, tant il y a d’insinuations risibles et d’accusations ou allégations sans fondement. Elles visent prioritairement ceux qui ont participé à la claire réaffirmation de la doctrine catholique face à la lente montée de l’idéologie du genre et des « droits LGBT » au cours de ces dernières décennies, et ceux qui sont perçus comme menant l’opposition face à la libéralisation « pastorale » soutenue par le pape François : du cardinal Burke à Mgr Viganò dont « l’affaire » est présentée comme « la guerre du vieux placard contre le nouveau placard » !

    Les incohérences du chapitre sur le cardinal Raymond Burke

    Parmi les chapitres déjà disponibles en ligne se trouve celui consacré avec gourmandise au cardinal Raymond Burke, qui serait franchement hilarant s’il n’était aussi odieux et faux.
    Martel assure avoir eu un rendez-vous avec le cardinal Burke (un « dubia », comme il dit) dans son appartement, rendez-vous manqué car à ce moment-là, Burke aurait été appelé par le pape en vue d’une remontée de bretelles. Du coup, on a droit à une description de l’appartement romain du cardinal, présenté comme une « vaste garçonnière » munie d’« art ornemental des vieux dandys », « et des napperons ! »,  Martel décrit « un autel particulier dans un décor de faux iceberg, un retable en forme de triptyque coloré, comme une petite chapelle ouverte, agrémentée d’une guirlande illuminée qui clignote, avec, posé en son milieu, le célèbre chapeau rouge du Cardinal. Un chapeau ? Que dis-je : une coiffe ! »
    Bref, c’est le décor d’un appartement d'une précieuse surannée forcément narcissique. Après avoir visité, comme il le raconte, la « luxueuse » salle de bains et repéré «  des dizaines de bouteilles de champagne, Martel «  devine une armoire à glace, ou bien est-ce une psyché, ces grands miroirs inclinables qui  permettent de se voir en totalité », « ce qui m’enchante », dit-il. « Si j’avais fait l’expérience d’ouvrir les trois portes en même temps, je me serais vu comme le cardinal chaque matin : sous toutes les coutures, environné de son image, enlacé de lui-même. »
    Oui, tels sont des procédés de ce journaliste et chercheur, ancien collaborateur de Michel Rocard, conseiller de Martine Aubry, attaché culturel à l’ambassade de France aux Etats-Unis, directeur de recherches à l’Institut de relations internationales et stratégiques… Militant politique et haut fonctionnaire, parfaitement introduit dans la jet-set mondialiste.
    Il consacre des pages et des pages aux vêtures liturgiques du cardinal Burke : cappa magna et « galero cardinalice » qui lui donne « l’air d’une vieille femme vindicative », chapes et « robes à vertugadin »… Je vous épargne la suite, grotesque et diffamatoire.  Voilà le cardinal assimilé à une drag-queen, présenté comme l’incarnation de la théorie du genre… On perçoit trop le ressentiment d’un militant gay contre un homme qui a qualifié l’homosexualité de « grave péché » pour se laisser prendre.

    Mais une certaine presse s’y laissera prendre, elle, trop heureuse de l’aubaine. Le Point a déjà publié des extraits de ce chapitre délirant.
    Il serait tentant de traiter cela par le mépris. Mais il faut quand même apporter quelques petites précisions, car elles jettent une lumière révélatrice sur la manière de travailler de Frédéric Martel.
    A propos du cardinal Burke, on note à quelques pages d'intervalle ces deux descriptions contradictoires : d’abord, c’est un « cardinal américain, petit homme trapu ». Un peu plus loin, on apprend que « l’homme est grand – en cappa magna, il devient géant – on dirait une dame viking ! » Martel le connaît-il seulement, cet homme accessible et affable, tellement plus facile à aborder que bien des évêques français ?
    Le connaît-il, cet homme pour qui la pastorale ne s'exerce que dans la vérité, mais avec proximité et une attention véritablement paternelle, comme en a attesté notamment un jeune homme homosexuel que Burke, alors évêque au Wisconsin, a ramené à la foi ?
     Benoît XVI, Gänswein et Fellini,
    ou comment les idées germent dans l'esprit de Frédéric Martel

    Martel assimile clairement les ornements traditionnels de l'Eglise à une expression homosexuelle. Dans le cas de Frédéric Martel, cela est très net. Quand il s’attaque à Benoît XVI, « dandy homosexualisé », et Georg Gänswein, son secrétaire, il présente la messe du sacre épiscopal de ce dernier comme une « cérémonie fellinienne ». Quand il voit des chapes et des chasubles à l’ancienne, Martel pense aussitôt à Fellini Roma, avec le défilé de mode du clergé.
    « Ne délirez-vous pas ? », l’interroge Le Point. « Mais ce sont eux qui délirent ! Pour la consécration de son secrétaire particulier Georgh Gänswein, Benoît XVI a organisé l’une des messes les plus extravagantes de l’histoire », répond Martel Cette messe, on peut la voir ici. Voilà un jugement qui suffit à disqualifier Martel – vous pourrez vérifier vous-même.

    http://www.hommenouveau.fr/2776/religion/sodoma--de-frederic-martel---un-livre-de-combat-contre-la-tradition-de-l-eglise-bret-ses-defenseurs-comme-le-cardinal-burke.htm 

    SODOME DE FRÉDÉRIC MARTEL : UN PAMPHLET LGBT CONTRE L'EGLISE CATHOLIQUE

    De Roberto de Mattei sur le site de Correspondance Européenne :

    Un pamphlet LGBT contre l’Eglise

    Le titre en est Sodome et l’auteur, Frédéric Martel, un activiste LGBT français bien connu. Le livre est cependant né au Italie au cours d’un entretien entre l’auteur et l’éditeur Carlo Feltrinelli, fils de Gian Giacomo, l’éditeur terroriste mort le 14 mars 1972 alors qu’il posait une bombe sur un pylône à haute tension de l’ENEL à Segrate. Sodome sera présenté au cours des tous prochains jours en huit langues et une vingtaine de pays. Le lancement officiel se fera le 21 février en concomitance avec l’ouverture au Vatican de la réunion de haut niveau dédiée aux abus sexuels sur mineurs. Il s’agit donc d’une puissante opération médiatique qui a comme cible l’Eglise catholique. L’auteur du libre, Frédéric Martel, présenté par la presse sous les titres de fois en fois de sociologue, chercheur, historien, est parvenu à une certaine popularité grâce à son dernier essai, traduit en diverses langues, Global gay – publié en Italie par Feltrinelli – dédié à l’actuelle marche triomphante du mouvement homosexualiste dans le monde entier.

    Impliqué directement dans de nombreuses associations actives dans la diffusion du programme LGBT Frédéric Martel est engagé depuis des années en première ligne dans le processus de promotion et de « normalisation » de l’homosexualité. Le militantisme LGBT de l’auteur de Sodome l’a porté à être l’un des principaux promoteurs de la loi n°99-944 du novembre 1999 (Du pacte civil de solidarité et du concubinage), sur ce qu’il est convenu d’appeler les PACS, qui introduisirent en France les unions civiles. Au cours des années suivantes, l’activiste LGBT a continué à apporter sa contribution à la cause homosexualiste en dédiant de nombreux articles à l’introduction du pseudo mariage homosexuel en France, jusqu’à sa légalisation complète intervenue le 18 mai 2013.

    Frédéric Martel affronte maintenant la sodomie au sein de l’Eglise, en affirmant avoir conduit une enquête de terrain d’une durée de 4 ans, en interrogeant quelques 1.500 personnes au Vatican et dans différents pays du monde. En réalité, ce dont le livre manque cruellement est justement la documentation. Nous ne savons rien, en effet, après sa lecture, de plus que ce que nous ne savions auparavant sur la diffusion de l’homosexualité dans l’Eglise. Ce très grave problème, placé sous les projecteurs par le témoignage de S.Exc. Mgr Carlo Maria Viganò, a été analysé de manière scientifique et documentée par deux chercheurs polonais, les Pères Dario Oko et Andrzej Kobyliński, auteurs d’études qui ont été ignorées par la presse internationale. Cependant Frédéric Martel ne cherche pas la vérité. Il a une thèse idéologique à démontrer et il ne démontre rien au fil de ses pages. Il ne fait que suggérer, insinuer, calomnier, dénigrer. 

    Mgr Battista Ricca, qualifié par le vaticaniste Sandro Magister de « prélat du groupe de pression homosexuel » lui ouvre les portes du Vatican. « Il m’indique minutieusement comment franchir le contrôle des gendarmes puis celui des gardes suisses. Je croiserai souvent ce prélat aux yeux liquides, un franc-tireur proche de François qui a connu la gloire et la chute. C’est à lui que je devrai, comme on le verra, de pouvoir loger dans l’une des résidences du Vatican ». L’auteur raconte s’être installé à Rome une semaine par mois, « logeant même régulièrement à l’intérieur du Vatican grâce à l’hospitalité de hauts prélats qui, parfois, se révélaient être eux-mêmes « de la paroisse »"; "Une quarantaine de Cardinaux et des centaines d’Evêques, de monsignori, de prêtres et de « nonces » (les ambassadeurs du pape) ont accepté de me rencontrer. Parmi eux, des homosexuels assumés, présents chaque jour au Vatican, m’ont fait pénétrer leur monde d’initiés ».

    Parmi ses informateurs, se trouve le Père Antonio Spadaro « un jésuite considéré comme l’une des éminences grises du pape, avec lequel j’ai régulièrement discuté au siège de la revue La Civiltà Cattolica, dont il est le directeur ». C’est lui qui lui explique que « le cardinal Burke a pris la tête de l’opposition au pape ». S.Em. le Cardinal Raymond Leo Burke, auquel Frédéric Martel dédie un chapitre de son livre, représente logiquement l’une de ses cibles. Sa faute ? Condamner de manière catégorique l’homosexualité. La thèse de Frédéric Martel est que derrière tout homophobe se cache en réalité un homosexuel mais, dans la mesure où rien de ce genre ne peut être démontré vis-à-vis du Cardinal américain, l’activiste français se contente d’une description minutieuse et caricaturale du très normal appartement du Cardinal. « Le cardinal – écrit-il – évoque irrésistiblement dans ses accoutrements vestimentaires et son allure insolite une drag-queen ». Toutefois Frédéric Martel  admet : « Burke est l’un des rares à avoir le courage de ses opinions », comme par ailleurs Mgr Viganò, qui lui semble « comme un témoin fiable et sa lettre irrécusable »"; « il me semble néanmoins – ajoute-t-il  –  que le geste de Viganò est plus irrationnel et solitaire qu’on ne l’a cru : c’est un acte désespéré, une vengeance personnelle, qui est d’abord le fruit d’une blessure intime profonde ».

    De quoi sont coupables les ecclésiastiques homosexuels ? Non pas d’avoir violé la loi morale mais d’être hypocrites et de ne pas avoir rendu publiquement témoignage de leur vice. « Qu’il soit bien clair que, pour moi, un prêtre ou un cardinal ne doit avoir aucune honte à être homosexuel ; je pense même que ce devrait être un statut social possible, parmi d’autres ». Les hommes d’Eglise devraient dire : nous sommes homosexuels et nous nous en vantons et l’Eglise dire : je me suis trompée en condamnant l’homosexualité.

    C’est la raison pour laquelle Frédéric Martel est un partisan de la « réforme » du Pape François : « La démission de Benoît XVI et la volonté de réforme du pape François contribuent à libérer la parole ». « Ce pape latino est le premier à avoir employé le mot « gay » – et non plus seulement le mot « homosexuel » – et on peut le considérer, si on le compare à ses prédécesseurs, comme le plus « gay-friendly » des souverains pontifes modernes. Il a eu des mots à la fois magiques et retors sur l’homosexualité : « Qui suis-je pour juger ? » Et on peut penser que ce pape n’a probablement pas les tendances ni l’inclination qu’on a attribuées à quatre de ses prédécesseurs récents. Pourtant, François fait l’objet aujourd’hui d’une violente campagne menée, en raison même de son libéralisme supposé sur les questions de morale sexuelle, par des cardinaux conservateurs qui sont très homophobes – et, pour la plupart d’entre eux, secrètement homophiles ». « Ce qui insupporte François, ce n’est pas tant cette homophilie si répandue que l’hypocrisie vertigineuse de ceux qui prônent une morale étriquée tout en ayant un compagnon, des aventures et quelquefois des escorts. Voilà pourquoi il fustige sans répit les faux dévots, les bigots insincères, les cagots. Cette duplicité, cette schizophrénie, François les a souvent dénoncées dans ses homélies matinales de Santa Marta. Sa formule mérite d’être placée en exergue de ce livre : « Derrière la rigidité, il y a toujours quelque chose de caché ; dans de nombreux cas, une double vie ».

    Frédéric Martel, comme le Pape François, est convaincu que derrière chaque homophobe se cache un homophile, un homme attiré ou obsédé par l’homosexualité, qu’il la pratique ou non. « On peut même dire qu’il y a une règle non écrite qui se vérifie presque toujours à Sodome : plus un prélat est homophobe, plus il a de chances d’être lui-même homosexuel ». « Plus un prélat est véhément contre les gays, plus son obsession homophobe est forte, plus il a de chances d’être insincère et sa véhémence de nous cacher quelque chose ».

    Le but de ce livre ? Abattre la Bastille de la morale catholique : « Cinquante ans après Stonewall, la révolution gay aux Etats-Unis, le Vatican est le dernier bastion à libérer ! Beaucoup de catholiques ont désormais l’intuition de ce mensonge, sans avoir encore pu lire la description de Sodome ».

    Les étapes à réaliser sont : appuyer et encourager la réforme du Pape François, disqualifier les hommes d’Eglise fidèles à la Tradition, empêcher qu’au sein de l’Eglise ne soit discutée la plaie de l’homosexualité, surtout lors de la prochaine réunion de haut niveau de ce mois de février. Il faut remarquer cependant que l’appui du mouvement LGBT au Pape François ne l’aidera certes pas dans la situation de grave difficulté dans laquelle il se trouve. Les Cardinaux et Evêques démonisés dans le livre sortiront renforcés après cette attaque si mal conduite et si les Présidents des Conférences épiscopales mondiales ne devaient pas traiter de l’homosexualité, la réunion du 21 au 24 février se soldera par un échec. Cependant, ce qui peut d’ores et déjà être considéré comme un flop est le pamphlet de Frédéric Martel.

    http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2019/02/14/sodome-de-frederic-martel-un-pamphlet-lgbt-contre-l-eglise-c-6128692.html 

    LETTRE D'UN PRÊTRE DÉSEMPARÉ
    Source [Blog Benoît et moi] Ce n'est pas le premier... Il écrit à AM Valli pour lui confier son désarroi face à ce pontificat dérangeant (7/2/2019).

    Je suis un prêtre du diocèse de Gênes et je n'aurais jamais pensé arriver à nourrir une telle perplexité à l'égard de celui qui siège sur la Chaire de Pierre. J'ai toujours considéré le Pape comme une référence inamovible dans ma vie chrétienne. Ceux qui, comme moi, ont grandi avec Jean-Paul II, ont vu dans les papes de grands exemples de foi vécue dans le concret et dans la sainteté.
    J'ai accueilli avec regret la démission du pape Benoît XVI. Il n'utilisait jamais de mots au hasard, il était sage, il m'a aidé à m'élever vers le transcendant: un homme de Dieu.
    J'ai vécu l'élection de l'archevêque de Buenos Aires sans préjugé:je ne le connaissais pas, et puis d'un autre côté le Pape est le Pape.
    Pendant des mois, j'ai écouté avec intérêt ses paroles, voyant en lui une simplicité qui m'a fait dire: «Au vu de sa capacité à entrer dans le cœur des gens, de sa sensibilité envers ceux qui souffrent, il réussira peut-être à être plus incisif dans l'annonce du Christ et des vérités de la foi, de manière à réveiller les peuples occidentaux de cette anesthésie des consciences».
    Mais jour après jour, j'ai commencé à percevoir un crescendo d'ambiguïté très subtil. Dans ses messages, je notais quelque chose de déformé. Au début, je ne le comprenais pas bien, mais c'était comme si de ses paroles, de ses réparties, de ses interviews, émergeait un regard complètement horizontal sur la vie, à l'exclusion du plan vertical et du jugement de Dieu et avec un mépris bien peu miséricordieux pour ceux qui ont d'autres opinions.
    Aujourd'hui, je dois dire que dans l'Église catholique, je me sens presque dans une religion différente de celle dans laquelle j'ai été élevé quand j'étais enfant. L'obsession pour les thèmes sociaux est insupportable. Il semble qu'aient été oubliés les grands saints de la charité, pour lesquels l'attention au frère naissait de la contemplation et de l'adoration du Christ. Les appels de Bergoglio sonnent comme ceux d'un homme politique. L'Église «en sortie» et «hôpital de campagne» est considérée comme une agence de services sociaux.
    Franchement, tout en partageant l'importance d'aider les pauvres et les nécessiteux, une Église comme celle-là ne m'attire pas, elle n'est pas la communauté de ceux qui sont sauvés par Christ.
    Je suis également frappé par l'ambiguïté sur les questions familiales. Parfois, les discours du Pape semblent beaux, mais ensuite, en y repensant, je me rends compte qu'ils ne transmettent pas une vision claire. À quoi Amoris letitiae a-t-elle abouti? A une grande confusion. Concrètement, aujourd'hui chacun fait ce qu'il veut, met l'homme au premier plan et oublie le commandement divin.
    Cette confusion, ce manque de clarté, sont inquiétants: ils semblent intentionnels. Mais dans quel but?
    Dans la foi, je cherche la clarté, la solidité. Je cherche le salut. Mais aujourd'hui, il semble que le pape nous dise qu'il suffit de faire un peu de bien à l'autre et pour le reste tout va bien. Il n'y a plus l'annonce du Christ comme unique sauveur, plus l'appel à la vie éternelle et aux choses du ciel.
    Je n'aurais jamais pensé éprouver une telle perplexité face à la figure du successeur de Pierre, mais franchement je ne la comprends pas, je me sens perdu. Je continue parce que sans le Seigneur, la vie n'est que désespoir et j'essaie de rester fidèle à cet ineffaçable depositum fidei bimillénaire. Je me nourris de la vie des saints, j'écoute les paroles de Marie dans les apparitions, qui rappellent le sens vertical de la vie. Et j'avoue avec tristesse que j'ai du mal à prononcer le nom de notre Pape pendant la messe. J'ai du mal à le voir à la télévision et quand des gens m'interrogent à son propos, j'essaie de changer de sujet. Je suis oppressé par l'idée que celui qui devrait être pour moi le chef de l'Église sur terre n'est qu'un obstacle que je préfère désormais éviter.
    Où nous mène le successeur de Pierre? Où veut nous conduire cette Église qui ne nous indique pas le péché mortel et ne nous aide pas à l'éviter? Que veut-elle nous dire quand elle oublions d'affirmer que le Christ est le seul sauveur et que les religions ne sont pas toutes égales? Veut-on nous emmener au ciel, ou bien ailleurs ?

    Un prêtre

    http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Lettre-d-un-pretre-desempare 

    LE CARDINAL KEVIN FARRELL A ÉTÉ NOMMÉ CAMERLINGUE DE LA SAINTE EGLISE ROMAINE : UN CHOIX JUDICIEUX ?

    L'information figure sur Vatican News :

    Le cardinal Kevin Farrell est le nouveau camerlingue de la Sainte Église romaine

    Le Pape François a nommé le cardinal américain pour succéder au cardinal Tauran, décédé l’été dernier.

    Le cardinal américain Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, a été nommé camerlingue de la Sainte-Église romaine. Il s’agit d’un poste clé au sein de la Curie romaine, puisqu’il serait en charge d’assurer l’intérim en cas de décès ou de renonciation du Saint-Père. Cette charge était restée vacante depuis le décès, l’été dernier, du cardinal français Jean-Louis Tauran, qui occupait alors cette responsabilité depuis décembre 2014.

    Précisément, la Constitution apostolique Universi Domini Gregis, promulguée par le saint Pape Jean-Paul II en 1996, attribue au camerlingue la prérogative de l’administration des biens temporels du Saint-Siège durant la période sede vacante du pouvoir pontifical. Lors de la dernière période de vacance pontificale, à partir de la démission effective de Benoît XVI le 28 février 2013 à 20h, et jusqu’à l’élection du Pape François le 13 mars 2013, cette charge était occupée par le cardinal Tarcisio Bertone, ancien Secrétaire d’État.

    Le cardinal Kevin Farrell, 71 ans, a été appelé par le Pape François pour prendre en charge le nouveau Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie institué le 1er septembre 2016. Originaire d’Irlande mais arrivé aux États-Unis dans les années 1960, il a notamment été évêque auxiliaire de Washington de 2001 à 2007 puis évêque de Dallas de 2007 à 2016. Il a été créée cardinal en novembre 2016, lors de la clôture du Jubilé de la Miséricorde, peu après avoir pris ses fonctions à Rome.

    Son dicastère est notamment en charge de l’organisation des JMJ et de la Rencontre mondiale des familles. À ce titre, le cardinal Farrell a accompagné le Pape lors de ses récents voyages apostoliques en Irlande et au Panama.

    Pourtant,on peut avoir de sérieuses réserves concernant ce prince de l'Eglise, proche du Père Maciel et de l'ex cardinal McCarrick, comme le signalait Sandro Magister :

    Né en Irlande, Mgr Farrell est entré chez les Légionnaires du Christ vers le milieu des années soixante, quand cette organisation était encore modeste et que son maléfique fondateur, Marcial Maciel, était encore nimbé d’une aura de respectabilité universelle. Ayant quitté la Légion une quinzaine d’années plus tard, Mgr Farrell a par la suite gardé un silence complet sur les méfaits sexuels de Maciel – qui avaient alors éclaté au grand jour – et a toujours feint de n’avoir jamais eu de contact digne de ce nom avec lui.  Il ressort cependant de témoignages fiables qu’il exerçait des responsabilités dans la Légion et qu’il jouissait d’une proximité non épisodique avec Maciel qui rend invraisemblable qu’il ne se soit pas rendu compte des comportements malsains de son supérieur.

    Après avoir quitté la Légion, Mgr Farrell fut incardiné comme prêtre dans l’archidiocèse de Washington où il devint évêque auxiliaire fin 2001, alors que McCarrick était titulaire depuis un an.

    La promotion de McCarrick au rang d’archevêque de la capitale des États-Unis – au sommet d’une ascension qui l’avait vu nommé auxiliaire de New-York puis évêque de Metuchen et enfin archevêque de Newark – avait déjà alors suscité une série d’objections, justement à cause de ce qui filtrait déjà sur ses insatiables pratiques sexuelles. Les objections étaient montées jusqu’à Rome.  Mais la nomination avait malgré tout suivi son cours et l’année suivante, McCarrick fut même créé cardinal.

    Pourtant, la nomination de l’irlandais Farrell comme son auxiliaire suscita également la stupeur. Son activité chez les Légionnaires du Christ ne plaidait certes pas en sa faveur vu que l’on commençait à parler de la double vie de son fondateur Maciel ainsi que des complicités et des silences coupables de tant de personnes de son entourage.  Mais McCarrick était désormais un poids lourd de la hiérarchie supérieure américaine et même au-delà.  Il voulut Farrell à ses côtés et il l’obtint, avant de l’ordonner évêque en personne.  Il décida aussi qu’il habiterait dans le même appartement que lui à Washington, non pas au palais épiscopal mais au quatrième étage d’un ancien orphelinat, réaménagé pour l’occasion.  À nouveau, il semble invraisemblable que Farrell n’ait rien remarqué des aventures sexuelles débridées à répétition de son patron.

    En 2006, McCarrick quitte l’archidiocèse de Washington pour dépassement de la limite d’âge mais il contenue à exercer une puissante influence dans les hautes sphères de l’Église. L’année suivante, Mgr Farrell change lui aussi de siège et est promut à Dallas, un diocèse de premier ordre, avec le soutien ostentatoire de son mentor.

    Dans la dernière phase du pontifical de Jean-Paul II et sous le pontificat de Benoît XVI, Mgr Farrell ne s’est jamais exposé en première ligne, aux côtés les cardinaux et évêques américains de tendance progressiste. McCarrick bien.  Par exemple, il faisait partie des critiques de la directive publiée par Joseph Ratzinger aux évêques des États-Unis leur demandant de refuser la communion eucharistique aux politiciens catholiques favorables à la légalisation de l’avortement.  Et il a ouvertement soutenu l’un de ces politiciens « pro-choice », John Kerry, dans sa compagne pour les élections présidentielles de 2004.

    Cependant, depuis que Benoît XVI a fait place au Pape François, même Mgr Farrell s’est rapidement aligné sur la nouvelle tendance. Aux États-Unis, il a immédiatement rejoint l’équipe des chefs de file progressistes – eux aussi sous la houlette de McCarrick – Blaise Cupich et Joseph Tobin, promus par Jorge Mario Bergoglio respectivement à Chicago et à Newark, l’un et l’autre eux aussi promptement créés cardinaux.  Il a salué avec enthousiasme l’interprétation d’« Amoris laetitia » favorable à la communion aux divorcés remariés.  Et surtout, entretemps devenu cardinal préfet du nouveau dicastère du Vatican pour les laïcs, la famille et la vie, il a signé la préface et la recommandation d’un des livres les plus emblématiques du nouveau climat bergoglien :

    > James Martin S.J., « Building a Bridge. How the Catholic Church and the LGBT Community Can Enter into a Relationship of Respect, Compassion, and Sensitivity », HarperCollins US, 2018.

    L’auteur, l’un des plus célèbres jésuites des États-Unis et rédacteur-vedette de l’hebdomadaire « America », voudrait par ce livre ouvrir la voie à une révision substantielle, par la voie « pastorale », de la doctrine de l’Église catholique sur l’homosexualité.

    Mais la préface du cardinal Farrell de ce livre ne représente pas le seul soutien notable qu’il a donné à ce prétendu changement de paradigme. Grâce à son rôle à la Curie, le cardinal Farrell a également été l’organisateur de la rencontre mondiale des familles à Dublin, où le P. Martin fera partie des hôtes et des rapporteurs, aux côté de couples homosexuels du monde entier.

    http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2019/02/15/le-cardinal-kevin-farrell-a-ete-nomme-camerlingue-de-la-sain-6128948.html 

    6 ANS APRÈS LA RENONCIATION DE BENOIT XVI, L’ACTUALITÉ D’UN MAGISTÈRE
    Le 11 février 2013 survenait une annonce sans précédent : un Souverain Pontife renonçait à sa charge pour raison d’âge, choisissant de continuer de vivre non loin de son successeur en tant que Pape « émérite ». Mais ne retenir de lui que cet événement est une erreur à éviter.

    Six années ont passé depuis ce coup de tonnerre dans un ciel serein. La première renonciation d’un Pape pour raisons de santé et de vieillesse. Le 11 février 2013, Benoît XVI, alors presque arrivé au terme de la huitième année de son pontificat, annonçait sa volonté de quitter le ministère pétrinien à la fin du mois, parce qu’il ne se sentait plus en mesure de porter – physiquement et spirituellement – le poids du pontificat. Le poids d’un ministère qui, au cours du dernier siècle, a profondément changé en ce qui concerne les modalités de son exercice, avec l’ajout de célébrations, d’engagements, de rendez-vous et de voyages internationaux.

    Beaucoup a été dit et écrit à propos de cet événement qui marquera l’histoire de l’Église. Et l’on peut courir le risque de concentrer toute son attention uniquement sur ce geste humble et révolutionnaire, jusqu’à finir par faire passer au second plan le témoignage personnel et surtout le magistère de Benoît XVI. À propos du témoignage, étant donné le début maintenant imminent de la Rencontre pour la protection des mineurs qui réunira au Vatican avec le Pape François les présidents des Conférences épiscopales du monde entier, il convient de rappeler que c’est justement Benoît XVI qui a entamé les rencontres avec les victimes des abus. Des rencontres loin des caméras de télévision, des rencontres faites d’écoute, de prière et de pleurs. Bien sûr, ces rencontres se sont accompagnées de normes plus claires et décisives pour combattre la terrible plaie des abus. Mais il ne fait aucun doute que le changement de mentalité demandé avant tout aux évêques et aux supérieurs religieux passe par cette capacité à rencontrer les victimes et leurs familles, en se laissant blesser par leurs récits dramatiques, pour prendre conscience d’un phénomène qui ne pourra jamais être combattu uniquement par des normes, des codes ou des ‘best practices’. 

    Concernant le magistère du Pape Benoît XVI, trop souvent ‘écrasé’ par des lectures réductrices et des clichés préconçus incapables d’en valoriser la richesse, la complexité et la fidélité à l’enseignement du Concile Œcuménique Vatican II, comment ne pas rappeler l’insistance sur le fait que l’Église « ne possède rien par elle-même face à Celui qui l’a fondée, de sorte qu’elle pourrait donc dire : nous avons fait cela très bien ! Son sens consiste à être un instrument de la rédemption, à se laisser pénétrer par la parole de Dieu et à transformer le monde en l’introduisant dans l’union d’amour avec Dieu ». À l’opposé, donc, du fait de mettre sa confiance dans les stratégies et les projets. L’Église, continuait Benoît XVI dans un discours prononcé à la Salle de concert de Fribourg-en-Brisgau en septembre 2011, « est là, où vraiment elle est elle-même, toujours en mouvement, se mettant continuellement au service de la mission, qu’elle a reçue du Seigneur. C’est pourquoi elle doit toujours s’ouvrir aux préoccupations du monde -auquel elle appartient-, se consacrer sans réserve à elles, pour continuer et rendre présent l’échange sacré qui a commencé avec l’Incarnation ».

    Dans ce même discours, Benoît XVI mettait en garde contre la tendance contraire. Celle « d’une Église qui est satisfaite d’elle-même, qui s’installe dans ce monde, qui est autosuffisante et s’adapte aux critères du monde. Elle donne assez souvent à l’organisation et à l’institutionnalisation une importance plus grande qu’à son appel à l’ouverture vers Dieu et à ouvrir le monde à son prochain ».  Par conséquent, le Souverain Pontife allemand montrait dans ce discours l’aspect positif de la sécularisation, qui a « contribué de façon essentielle à [la] purification et à [la] réforme intérieure » de l’Église, même en l’expropriant de ses biens et en supprimant ses privilèges. Car « libérée du fardeau et des privilèges matériels et politiques, l’Église peut se consacrer mieux et de manière vraiment chrétienne au monde entier ; elle peut être vraiment ouverte au monde. Elle peut à nouveau vivre avec plus d’aisance son appel au ministère de l’adoration de Dieu et au service du prochain », concluait Benoît XVI.

    https://www.infocatho.fr/6-ans-apres-la-renonciation-de-benoit-xvi-lactualite-dun-magistere/ 

    LE VATICAN ET MICROSOFT LANCENT UN PRIX SUR L’ÉTHIQUE DANS L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
    Le président de Microsoft, Brad Smith, a été reçu par le Pape François mercredi 13 février en audience privée au Vatican.

    En visite sur la péninsule italienne pour un congrès sur la démocratie numérique tenu à Rome, Brad Smith, président et chef des affaires juridiques du géant américain de l’informatique, Microsoft, a rencontré le Pape François ce mercredi au Vatican, rapporte la Salle de presse du Saint-Siège le 13 février.

    IA et fracture numérique

    En présence du président de l’Académie pontificale pour la vie, Mgr Vincenzo Paglia, le Pape et Brad Smith ont évoqué les enjeux d’une intelligence artificielle (IA) « au service du bien commun », ainsi que les différents moyens « de réduire la fracture numérique dans le monde ».

    Il est également ressorti de cette audience privée que Microsoft et l’Académie pontificale pour la Vie allaient s’associer pour promouvoir un prix international sur « l’éthique dans l’intelligence artificielle ». L’IA, à laquelle l’Académie pontificale pour la vie, très avertie sur le sujet, dédiera son assemblée plénière de 2020.

    L’éthique, priorité du Saint-Siège

    En 2019, l’institution vaticane s’intéressera à « la roboéthique : humains, machines et santé », thème de sa plénière tenue du 25 au 27 février prochain.

    L’Académie pontificale pour la vie, qui célèbre cette année son quart de siècle – elle fut fondée par Jean-Paul II le 11 février 1994 -, consacre ses travaux aux neurosciences, à la bioéthique et aux modifications du génome humain, aux soins palliatifs, mais aussi depuis quelques années « aux nouvelles frontières des enjeux de vie », sous-tendues par l’intelligence artificielle et la robotique.

    https://www.infocatho.fr/le-vatican-et-microsoft-lancent-un-prix-sur-lethique-dans-lintelligence-artificielle/ 

     

    2-1 L’ÉGLISE ET LES ABUS SEXUELS

    L'ARCHEVÊQUE AMÉRICAIN MCCARRICK DÉFINITIVEMENT RENVOYÉ DE L'ÉTAT CLÉRICAL

    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Tribunal de la doctrine de la foi: Theodor McCarrick est renvoyé de l’état clérical

    Une sentence sans appel

    La Congrégation pour la doctrine de la foi a émis une sentence sans appel: Theodore Edgar McCarrick, 88 ans, archevêque émérite de Washington (Etats-Unis) est déclaré coupable de « sollicitation dans la confession » et de « violation du 6e commandement » avec enfants et adultes, il est par conséquent « renvoyé de l’état clérical », annonce le Vatican, ce samedi 16 février 2019.

    « Le 11 janvier 2019, le Congrès de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a émis le décret conclusif du procès pénal contre Theodore Edgar McCarrick, archevêque émérite de Washington, DC, par lequel l’accusé a été déclaré coupable du crimes suivants commis en tant que clerc: sollicitation dans la confession et violations du sixième Commandement du Décalogue avec des enfants et des adultes, avec la circonstance aggravante d’abus de pouvoir, par conséquent, la peine de renvoi de l’état clérical lui a été imposée », précise le communiqué.

    Il ajoute que lors de la session ordinaire du 13 février 2019, « la Congrégation pour la doctrine de la foi a examiné les arguments présentés dans l’appel de l’appelant et a décidé de confirmer le décret du Congrès ».

    La même source indique que « cette décision a été notifiée à Theodore McCarrick le 15 février 2019 ».

    Enfin, cette décision est sans appel: « Le Saint-Père a reconnu le caractère définitif de cette décision, conformément à la loi, ce qui rend le cas res iudicata, c’est-à-dire non susceptible d’appel ultérieur. »

    C’est en septembre 2017 que l’archidiocèse de New York a signalé au Saint-Siège les accusations portées par un homme contre Theodore McCarrick pour des abus remontant aux années 1970, alors qu’il était adolescent.

    Le pape François a fait procéder à une enquête préliminaire approfondie dans l’archidiocèse de New York: la documentation a ensuite été transmise à la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    Le directeur éditorial du Dicastère pour al communication, Andrea Tornielli rappelle, dans Vatican News en italien, les étapes historiques qui ont conduit à cette sentence.

    La lettre du pape François au Peuple de Dieu

    En juin 2018, le cardinal secrétaire d’État, Pietro Parolin, à la demande du pape François, a ordonné à Theodore McCarrick de ne plus exercer publiquement son ministère sacerdotal.

    Le 28 juillet 2018, le pape François a accepté sa démission du Collège des cardinaux en lui interdisant l’exercice tout ministère public et en lui enjoignant de mener une vie de prière et de pénitence.

    Le 6 octobre 2018, une déclaration du Saint-Siège a déclaré que tout abus ou sa couverture « ne peuvent pas être tolérés » et qu’un traitement « différent pour les évêques » qui les auraient commis ou couverts serait « une forme de cléricalisme inacceptable ». Et il réitérait « l’invitation pressante » du pape François « à s’unir pour lutter contre le grave fléau des abus commis à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église et pour empêcher que de tels crimes ne soient commis à l’encontre des plus innocents et des plus vulnérables de la société ».

    En vue de la réunion au Vatican des présidents des conférences épiscopales du monde entier du 21 au 24 février 2019, il soulignait ces paroles du pape dans sa Lettre au Peuple de Dieu du 20 août 2018: « Ainsi, le seul chemin que nous ayons pour répondre à ce mal qui a gâché tant de vies est celui d’un devoir qui mobilise chacun et appartient à tous comme peuple de Dieu. Cette conscience de nous sentir membre d’un peuple et d’une histoire commune nous permettra de reconnaitre nos péchés et nos erreurs du passé avec une ouverture pénitentielle susceptible de nous laisser renouveler de l’intérieur. »

    La lettre du cardinal Marc Ouellet

    Le 7 octobre 2018, le cardinal Marc Ouellet a publié une lettre ouverte pour répondre aux accusations de l’ancien nonce à Washington, Carlo Maria Viganò, concernant l’affaire McCarrick. Il donne un témoignage personnel en tant que préfet de la Congrégation pour les évêques.

    On peut se demander, reconnaît-il, comment il a été possible qu’un homme, dont l’incohérence est aujourd’hui connue, ait été promu à plusieurs reprises, jusqu’aux plus hautes fonctions d’archevêque de Washington et de cardinal. Il se dit surpris et reconnaît les failles du processus de sélection mené dans son cas.

    Il rappelait que les décisions prises par les papes se fondent sur les informations disponibles à ce moment précis et qui font l’objet d’un jugement prudentiel non infaillible.

    En outre, observe-t-il, McCarrick a pu se défendre avec une grande habileté contre les doutes suscités à son sujet. Et si, avant une certaine date, des décisions fortes n’ont pas été prises, c’est qu’alors, contrairement à aujourd’hui, il n’y avait aucune preuve suffisante de sa culpabilité.

    Pendant le pontificat de Benoît XVI, a-t-il expliqué, Theodore McCarrick avait été « instamment prié » de ne pas voyager et de ne pas paraître en public, afin de ne pas provoquer d’autres rumeurs à son sujet. Invitation, cependant, largement ignorée.

    Le cardinal Ouellet dénonçait fermement comme mensonge le fait de présenter ces mesures comme des « sanctions » décrétées par Benoît XVI et annulées par le pape François, qui, entre autres, n’a rien eu à voir avec les promotions de McCarrick à New York, Metuchen, Newark et Washington. Au contraire, le pape François l’a écarté de sa dignité de cardinal « lorsqu’une allégation crédible d’abus contre des mineurs est devenue évidente « .

    Renvoi de l’état clérical

    Il est donc aujourd’hui renvoyé définitivement de l’état clérical.

    Le Code de droit canonique de 1983 indique que « l’ordination sacrée, une fois validement reçue, n’est jamais annulée » (canon 290), un prêtre peut toutefois perdre l’état clérical, c’est-à-dire qu’il perd tous les droits et les devoirs propres à son état, notamment en ce qui concerne l’administration des sacrements. Sauf pour le sacrement de la réconciliation en cas de danger de mort, a confirmé le Conseil pontifical pour les textes législatifs en 1997.

    Le droit canonique ajoute que un ancien clerc qui a perdu l’état clérical reste astreint au célibat: « la perte de l’état clérical ne comporte pas la dispense de l’obligation du célibat, qui n’est concédée que par le seul Pontife romain » (c. 291).

    http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2019/02/16/l-archeveque-americain-mccarrick-definitivement-renvoye-de-l-6129145.html 

    SOMMET SUR LES ABUS SEXUELS AU VATICAN : DE BONNES QUESTIONS

    Du site "Pro liturgia" :

    Au cours d’une conférence publiée par le « National Catholic Register » Mgr Carlo Viganò, ancien nonce aux Etats-Unis, a déclaré : « Bien que je prie pour le succès du sommet devant aborder la question des abus sexuels dans l’Eglise, différentes questions montrent qu’il n’y a pas vraiment de volonté de s’attaquer aux véritables causes de la situation actuelle. » 

    Mgr Viganò a ensuite précisé les « différentes questions » :

    « 1) Pourquoi la réunion se concentre-t-elle uniquement sur la maltraitance des mineurs ? Ces crimes sont certes les plus terribles, mais ce qui s’est passé aux Etats-Unis et au Chili, et qui a largement provoqué le sommet à venir, a pour objet la maltraitance de jeunes adultes, y compris de séminaristes, et pas seulement des mineurs. Or, presque rien n’a été dit sur l’inconduite sexuelle chez les adultes, qui est en elle-même un grave abus d’autorité pastorale, que la relation soit ou non « consentie ».

    2) Pourquoi le mot « homosexualité » n’apparaît-il jamais dans les derniers documents officiels du Saint-Siège ? Bien que la plupart des homosexuels ne soient en aucun cas des “abuseurs”, il est un fait que la grande majorité des victimes d’abus commis par des religieux homosexuels sont des adolescents et des post-adolescents. Croire que pour condamner les abus il suffit d’affirmer qu’on a de la compassion pour les victimes relève de l’hypocrisie. Une revitalisation spirituelle du clergé est certes nécessaire, mais elle ne sera inefficace tant que la question de l’homosexualité n’est pas franchement abordée.

    3) Pourquoi le pape François garde-t-il des homosexuels notoires parmi ses proches collaborateurs, voire les nomme-t-il lui-même à ses côtés ? Pourquoi a-t-il refusé de répondre à des questions légitimes et sincères sur cette question ? Sa réelle volonté de réformer la Curie et de lutter contre la corruption risque de lui faire perdre toute sa crédibilité. »

    Et Mgr Viganò de conclure : « J’ai demandé au Saint-Père de reprendre les engagements qu’il avait lui-même pris lorsqu’il a pris ses fonctions de successeur de Pierre. J’ai souligné qu’il s’était donné pour mission de renforcer ses frères et de guider toutes les âmes à suivre le Christ sur le chemin de la croix. Je l’ai mis au défi - et maintenant je le prie à nouveau - de dire la vérité, de se repentir, de montrer sa volonté de suivre la mission confiée à Pierre de confirmer ses frères dans la foi (Lc 22, 32).

    Je prie pour que les évêques rassemblés à Rome se souviennent du Saint-Esprit qu’ils ont donné aux prêtres par imposition des mains et pour qu’ils s’acquittent de leur responsabilité en faisant pression pour que les questions posées ci-dessus puissent avoir des réponses claires. Je prie pour qu’ils ne rentrent pas dans leurs pays sans des réponses adéquates à ces questions ; car sans ces réponses, ils abandonneraient leurs troupeaux aux loups et infligeraient des conséquences terribles à l’ensemble de l’Eglise.

    Je garde espoir car je sais que le Seigneur n’abandonnera jamais son Eglise. »

    http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2019/02/16/sommet-sur-les-abus-sexuels-au-vatican-de-bonnes-questions-6129143.html 

    LE NONCE APOSTOLIQUE EN FRANCE VISÉ PAR UNE ENQUÊTE

    Mgr Luigi Ventura fait l’objet d’une enquête des autorités françaises pour «agressions sexuelles».

    Le nonce apostolique en France depuis 2009, Mgr Luigi Ventura est visé par une enquête pour «agressions sexuelles», c’est ce qu’indique ce vendredi 15 février le quotidien français Le Monde. Un jeune cadre employé par la Direction générale aux relations internationales de la Mairie de Paris l’accuse de plusieurs attouchements en marge d’une réception à l’hôtel de ville, le 17 janvier. Le nonce apostolique avait alors participé à la cérémonie des vœux de la maire de Paris, Anne Hidalgo, aux autorités civiles, diplomatiques et religieuses.

    La Mairie de Paris a transmis le 23 janvier au procureur de la République de Paris un signalement sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale, qui oblige « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire » apprenant un crime ou un délit à le signaler au procureur de la République et à lui transmettre les renseignements nécessaires. Une enquête a aussitôt été ouverte par le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, a appris Le Monde de sources judiciaires. Le premier district de la police judiciaire a été saisi.

    «Le Saint-Siège a appris par la presse qu'une enquête avait été ouverte par les autorités françaises à l'encontre de Mgr Luigi Ventura, nonce apostolique à Paris. Le Saint-Siège attend les conclusions de l'enquête», a fait savoir le directeur par intérim de la Salle de Presse du Saint-Siège, Alessandro Gisotti.

    https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2019-02/nonce-apostolique-france-enquete.html 

    GEORGES PONTIER : “MALGRÉ LA PERTE DE CRÉDIBILITÉ, DEMEURE UNE ATTENTE ENVERS L’ÉGLISE”

    Interview Marie-Lucile Kubacki et Sophie Lebrun

    Du 21 au 24 février, tous les présidents de conférences épiscopales du monde sont convoqués par le pape François à Rome pour parler de la lutte contre les abus sexuels sur mineurs dans l’Église. Une première mondiale à laquelle participera, pour la France, l’archevêque de Marseille Georges Pontier.

    Dans quel état d’esprit vous rendez-vous à cette rencontre au Vatican ?

    Je me réjouis de cette initiative du pape François.... On est au cœur du péché et il est bon que l’on regarde tout cela en face. J’y vais donc dans un état d’esprit d’action de grâce et avec le désir de collaborer à cette réflexion commune. Mais je sais aussi que ce n’est pas une réunion seule, si importante soit elle, qui peut changer le cœur des personnes. J’espère donc que cela déborde de notre groupe, car ce n’est pas simplement une affaire de prêtres et de consacrés. Les communautés chrétiennes les mettent sur un tel piédestal qu’elles n’osent pas affronter celui dont elles savent pourtant qu’il commet des choses inavouables.

    Comment avez-vous préparé ce sommet ?

    Je m’y prépare dans la disponibilité intérieure et la prière pour être désarmé, ne pas être dans une posture défensive mais avoir un cœur ouvert et accueillant aux changements qu’il nous faut continuer d’adopter. Je me prépare en rencontrant des victimes, comme nous l’avons fait à Lourdes, ou dans mon diocèse à Marseille lors de journées de formation. Il faut écouter encore et encore ces récits, rencontrer les personnes. Il est difficile de comprendre l’ampleur d’une blessure quand on ne la vit pas soi même, l’ébranlement – certains disent le tsunami – qui rejaillit sur les existences. J’ai également beaucoup échangé avec des prêtres, des animateurs de pastorale des jeunes, des éducateurs de l’enseignement catholique... L’étape de Lourdes, en novembre dernier [les évêques de France avaient reçu des victimes lors de leur assemblée plénière bi-annuelle, NDLR] nous a permis de voir qu’on ne peut avancer qu’avec les victimes : elles ne sont pas les seuls interlocuteurs, mais elles sont des interlocuteurs nécessaires.

    Du silence du rejet à celui de l’écoute : à Lourdes, victimes et évêques face à face

    Nous sommes à l’aune d’un vrai changement de culture, comme dirait le pape François…

    Il faut à la fois une libération de la parole et une conversion du regard qui remettent chacun à sa place, afin de ne pas fabriquer des situations qui peuvent produire ces espèces d’abus de conscience et de pouvoir. Comment ? Nous avons un grand travail à mener en Église sur les relations : ce que l’on appelle la hiérarchie ne doit pas être une hiérarchie de domination mais un service rendu. ...

    http://www.lavie.fr//religion/catholicisme/georges-pontier-malgre-la-perte-de-credibilite-demeure-une-attente-envers-l-eglise-13-02-2019-96341_16.php 

    ABUS SEXUELS : DEVANT LES PARLEMENTAIRES, L’EGLISE RÉUSSIT SON EXAMEN

    Publié le 12/02/2019 à 19h45 - Modifié le 12/02/2019 à 20h12 Sophie Lebrun

    Les représentants de l’Eglise catholique engagés de la lutte contre la pédophilie ont été auditionnés, mardi 12 février, par les parlementaires de la mission d’information sur les infractions sexuelles.

    Les parlementaires les attendaient de pied ferme, et une élue n’a pas manqué de le souligner : si la mission d’enquête parlementaire sur les infractions sexuelles commises sur mineurs existe aujourd’hui, c’est à cause – ou grâce à – l’Eglise catholique. De son nom complet, la « mission commune d’information sur les politiques publiques de prévention, de détection, d’organisation des signalements et de répression des infractions sexuelles susceptibles d’être commises par des personnes en contact avec des mineurs dans le cadre de l’exercice de leur métier ou de leurs fonctions » a auditionné trois responsables de la lutte contre les abus sexuels sur mineurs au sein de l’Eglise catholique ce 12 février après-midi : Olivier Ribadeau-Dumas, porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF), Luc Crepy, évêque du Puy-en-Velay et président de la Cellule permanente de lutte contre la pédophilie et Ségolaine Moog, déléguée de la CEF pour la lutte contre la pédophilie. 

    Dans l’ancienne chapelle de la chambre des Pairs, au Sénat, Mgr Ribadeau-Dumas a fait le tour des initiatives prises dans l’Eglise pour la protection des mineurs : des cellules d’écoute et d’accueil aux nombreuses commissions engagées dans ce domaine – celle d’Alain Christnacht qui conseille les évêques sur les cas de prêtres condamnés par la justice, celle de Jean-Marc Sauvé pour faire la lumière sur 70 ans d’histoire sur le sujet, celle qui depuis novembre dernier réfléchit à un « geste financier symbolique » pour les victimes dont les cas sont prescrits… 

    Ségolaine Moog a détaillé les nombreuses formations proposées aux diocèses et aux acteurs catholiques en charge de l’accueil d’enfants et de jeunes, quand Mgr Crepy est revenu sur celles concernant les séminaristes et les prêtres ainsi que le prochain rendez-vous à Rome, fin février, pour les présidents de toutes les conférences épiscopales du monde.

    « Je veux redire ma douleur que nous n’ayons pas pu agir plus tôt, mieux », a répété Olivier Ribadeau-Dumas. « En mars 2016, des journalistes présents à une conférence de presse nous ont dit : "On vous a cru en 2001, quand vous avez dit avoir pris conscience, comment pouvons-nous vous croire aujourd’hui ?" Ce qui s’est passé, c’est que les victimes ont parlé », a-t-il ajouté, en insistant : « J’ai la conviction intime et profonde que quelque chose d’inexorable s’est produit, qu’on ne pourra pas revenir en arrière. » ...

    http://www.lavie.fr//religion/catholicisme/abus-sexuels-devant-les-parlementaires-l-eglise-reussit-son-examen-12-02-2019-96340_16.php 

    Donald Trump est officiellement obèse

    Avec 110 kilos pour 1,90 mètre, l'indice de masse corporelle de Donald Trump est passé à 30. Le président américain entre dans la catégorie de l'obésité.

    Par L'Obs

    Shutdown oblige, Trump commande des burgers à ses invités à la Maison-Blanche

    Donald Trump pourrait avoir mangé quelques hamburgers de trop. Sean Conley, le médecin de la Maison-Blanche, l’a fait savoir après une visite de routine. Avec 110 kilos pour 1,90 mètre, le président des Etats-Unis a vu son indice de masse corporelle passé à 30. Ce qui signifie qu’il est entré dans la catégorie de l'obésité rapporte "le Parisien", ce vendredi 15 février.

    Fast-food à la Maison-Blanche

    Le penchant de Donald Trump pour les aliments gras, notamment les fast-food, n'est pas un mystère. Mi-janvier, faute de cuisiniers à la Maison-Blanche à cause du shutdown, il avait accueilli les Clemson Tigers, une équipe de football américain, avec un banquet de burgers en provenance de McDonald's, Wendy's et Burger King.

    Une initiative qui a fait sourire tout le monde, sauf  Sean Conley, qui avait déjà prévenu le président de soigner davantage sa forme et de faire plus d’activité physique. En 2018, il pesait 108 kilos.

    "Shutdown" oblige, Trump commande des burgers à ses invités à la Maison-Blanche

    Sean Conley a néanmoins affirmé ce jeudi :

    "En prenant en compte tous les résultats d’analyses, les examens et les recommandations des spécialistes, j’estime que l’état de santé général du président reste très bon."

    "Risque cardiaque supérieur à la normale"

    En revanche, ceux qui s'inquiètent pour la santé du successeur de Barack Obama ne manquent pas. Theodore Strange, docteur à l’hôpital universitaire de Staten Island, explique que, selon l'échelle de risque de la société américaine de cardiologie, "le risque cardiaque [chez Donald Trump] est supérieur à la normale, probablement en raison de son poids et d’un taux de cholestérol LDL supérieur à 100, le 'mauvais' cholestérol".

    Comme des dizaines de millions d’Américains, le président Trump prend d’ailleurs tous les jours de façon préventive une faible dose d’aspirine, afin de réduire le risque de crise cardiaque. Il consomme également des statines contre le mauvais cholestérol, dont la dose a été augmentée selon le nouveau bulletin.

    En revanche, son niveau de "bon" cholestérol (58) serait "excellent", selon Theodore Strange. Donald Trump ne boit pas d’alcool et ne fume pas, mais il n’a jamais fait mystère de sa passion pour le Coca Light et le fast-food.

    1. E. G. 

    EXCLUSIF. « SODOMA », LE LIVRE-CHOC SUR L'HOMOSEXUALITÉ AU VATICAN

    « Le Point » a lu l'ouvrage de Frédéric Martel sur l'omniprésence de prélats gay au sommet de l'Église. Une enquête explosive qui va provoquer le débat.

    Par Thomas Mahler

     « Le Vatican a une communauté homosexuelle parmi les plus élevées au monde et je doute que, même dans le Castro de San Francisco, ce quartier gay emblématique, aujourd'hui plus mixte, il y ait autant d'homos ! » Publié en France le 21 février et simultanément en sept autres langues, Sodoma (Robert Laffont) affiche en couverture un cierge, mais a tout d'une bombe éditoriale. Son auteur, le journaliste, chercheur et écrivain Frédéric Martel, spécialiste de la question homosexuelle, a enquêté pendant quatre ans au sein du Vatican, mais aussi dans trente pays. L'auteur du Rose et le Noir et de Mainstream a interrogé près de 1 500 personnes, dont 41 cardinaux, 52 évêques et monsignori et 45 nonces apostoliques.

    Sur 630 pages, le sociologue décrit ce qu'il nomme « le secret le mieux gardé du Vatican » : l'omniprésence des homosexuels au sommet de l'Église. On connaissait les scandales récents, comme l'arrestation du prêtre Luigi Capozzi, organisateur d'orgies chimiques dans son appartement du Vatican, ou les ahurissantes allégations en août dernier de monseigneur Vigano, accusant, entre autres, le pape d'avoir couvert les abus sexuels de l'ancien cardinal Theodore McCarrick. On savait aussi que le pape François multipliait les attaques à peine voilées contre les « rigides qui mènent une double vie ». Mais Frédéric Martel entend mettre au jour tout un système, non pas un « lobby gay » comme on l'entend souvent, mais presque une normalité. Selon lui, « l'homosexualité s'étend à mesure que l'on s'approche du saint des saints ; il y a de plus en plus d'homosexuels lorsqu'on monte dans la hiérarchie catholique. Dans le collège cardinalice et au Vatican, le processus préférentiel est abouti : l'homosexualité devient la règle, l'hétérosexualité l'exception. » Il affirme qu'une autre règle contre-intuitive, mais « qui se vérifie presque toujours », est que les prélats qui tiennent les discours les plus homophobes et traditionnels sur le plan des mœurs s'avèrent eux-mêmes en privé homosexuels ou homophiles, étant ces fameux « rigides » hypocrites dénoncés par François.

    Retrouvez notre entretien avec Frédéric Martel, l'auteur de l'enquête : « Le Vatican, c'est Fifty Shades of Gay »

    « Qui suis-je pour juger ? »

    En dépit d'un titre provocateur (quoique biblique) et de quelques scènes dignes de Priscilla folle du désert (la description de la messe de consécration de Georg Gänswein, secrétaire personnel de Benoît XVI...), Sodoma n'est pas un pamphlet, mais une palpitante plongée dans les arcanes du Vatican comme en Amérique latine ou dans toute l'Europe. On passe de somptueux penthouses de cardinaux aux bas-fonds de la gare Termini où se côtoient « deux misères sexuelles », celle des prêtres et celle de migrants prostitués. On navigue entre Proust et le thomisme, Jacques Maritain et la queer theory.

    Découvrez les extraits exclusifs du livre de Frédéric Martel

    Le livre revisite les pontificats de Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI sous ce prisme gay. Il est particulièrement terrible pour le pape polonais, qui a multiplié les anathèmes contre l'homosexualité et le préservatif en pleine épidémie du sida, mais dont l'entourage proche aurait été majoritairement constitué de gays, dont deux éminents cardinaux à l'homophobie d'apparat qui ont été mêlés à une affaire de réseau de prostitution masculine. Le pape François apparaît, lui, comme le héros du livre, multipliant en bon jésuite les déclarations ambiguës sur le sujet, mais auteur en 2013 d'une formule historique : « Qui suis-je pour juger ? »

    Lire aussi Réforme du Vatican : le pape François isolé

    Un « Da Vinci Code » du pontificat de Bergoglio

    Si Frédéric Martel prend le soin de distinguer la question de l'homosexualité de celle des scandales d'abus sexuels qui se multiplient au sein de l'institution catholique, il assure que cette culture du secret est une clé essentielle pour comprendre pourquoi certains cardinaux et évêques ont couvert des actes pédophiles.

    « Sodoma : enquête au cœur du Vatican », de Frédéric Martel, éd. Robert Laffont, 638 pages,  23 euros, parution 21 février

    Dans un épilogue bouleversant, l'écrivain révèle que le prêtre de sa jeunesse, du côté d'Avignon, est mort du sida dans les années 1990, abandonné par l'Église. Citant Rimbaud (« Je n'aime pas les femmes. L'amour est à réinventer »), il assure que certains résidents du Vatican ont, du fait des contraintes du célibat, réinventé leurs amours, un vieux cardinal vivant avec « son beau-frère » ou beaucoup d'autres avec leur secrétaire privé. Frédéric Martel dit d'ailleurs sa sympathie pour nombre de prélats « dans le placard » qu'il a rencontrés, même les plus conservateurs.

    Le Point publie en exclusivité des extraits de ce livre sulfureux. Spécialiste du Vatican, notre confrère Jérôme Cordelier explique en quoi l'ouvrage est le « Da Vinci Code du pontificat de Bergoglio ». Nous avons aussi longuement interrogé Frédéric Martel sur les coulisses de son travail. L'écrivain assure que Sodoma n'est pas un livre anticlérical, mais une investigation sur une « communauté homosexuelle un peu particulière ». Enfin, nous ouvrons le débat en donnant la parole au grand vaticaniste Henri Tincq, qui salue le sérieux de l'enquête, et l'abbé Christian Venard, aumônier militaire, qui assure que « l'immense majorité des religieux, religieuses et prêtres vivent dans la fidélité à leur engagement de chasteté ».

    EXCLUSIF. « Sodoma », le livre-choc sur l'homosexualité au Vatican

    « Le Point » a lu l'ouvrage de Frédéric Martel sur l'omniprésence de prélats gay au sommet de l'Église. Une enquête explosive qui va provoquer le débat.

     « Le Vatican a une communauté homosexuelle parmi les plus élevées au monde et je doute que, même dans le Castro de San Francisco, ce quartier gay emblématique, aujourd'hui plus mixte, il y ait autant d'homos ! » Publié en France le 21 février et simultanément en sept autres langues, Sodoma (Robert Laffont) affiche en couverture un cierge, mais a tout d'une bombe éditoriale. Son auteur, le journaliste, chercheur et écrivain Frédéric Martel, spécialiste de la question homosexuelle, a enquêté pendant quatre ans au sein du Vatican, mais aussi dans trente pays. L'auteur du Rose et le Noir et de Mainstream a interrogé près de 1 500 personnes, dont 41 cardinaux, 52 évêques et monsignori et 45 nonces apostoliques.

    Sur 630 pages, le sociologue décrit ce qu'il nomme « le secret le mieux gardé du Vatican » : l'omniprésence des homosexuels au sommet de l'Église. On connaissait les scandales récents, comme l'arrestation du prêtre Luigi Capozzi, organisateur d'orgies chimiques dans son appartement du Vatican, ou les ahurissantes allégations en août dernier de monseigneur Vigano, accusant, entre autres, le pape d'avoir couvert les abus sexuels de l'ancien cardinal Theodore McCarrick. On savait aussi que le pape François multipliait les attaques à peine voilées contre les « rigides qui mènent une double vie ». Mais Frédéric Martel entend mettre au jour tout un système, non pas un « lobby gay » comme on l'entend souvent, mais presque une normalité. Selon lui, « l'homosexualité s'étend à mesure que l'on s'approche du saint des saints ; il y a de plus en plus d'homosexuels lorsqu'on monte dans la hiérarchie catholique. Dans le collège cardinalice et au Vatican, le processus préférentiel est abouti : l'homosexualité devient la règle, l'hétérosexualité l'exception. » Il affirme qu'une autre règle contre-intuitive, mais « qui se vérifie presque toujours », est que les prélats qui tiennent les discours les plus homophobes et traditionnels sur le plan des mœurs s'avèrent eux-mêmes en privé homosexuels ou homophiles, étant ces fameux « rigides » hypocrites dénoncés par François.

    Retrouvez notre entretien avec Frédéric Martel, l'auteur de l'enquête : « Le Vatican, c'est Fifty Shades of Gay »

    « Qui suis-je pour juger ? »

    En dépit d'un titre provocateur (quoique biblique) et de quelques scènes dignes de Priscilla folle du désert (la description de la messe de consécration de Georg Gänswein, secrétaire personnel de Benoît XVI...), Sodoma n'est pas un pamphlet, mais une palpitante plongée dans les arcanes du Vatican comme en Amérique latine ou dans toute l'Europe. On passe de somptueux penthouses de cardinaux aux bas-fonds de la gare Termini où se côtoient « deux misères sexuelles », celle des prêtres et celle de migrants prostitués. On navigue entre Proust et le thomisme, Jacques Maritain et la queer theory.

    Découvrez les extraits exclusifs du livre de Frédéric Martel

    Le livre revisite les pontificats de Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI sous ce prisme gay. Il est particulièrement terrible pour le pape polonais, qui a multiplié les anathèmes contre l'homosexualité et le préservatif en pleine épidémie du sida, mais dont l'entourage proche aurait été majoritairement constitué de gays, dont deux éminents cardinaux à l'homophobie d'apparat qui ont été mêlés à une affaire de réseau de prostitution masculine. Le pape François apparaît, lui, comme le héros du livre, multipliant en bon jésuite les déclarations ambiguës sur le sujet, mais auteur en 2013 d'une formule historique : « Qui suis-je pour juger ? »

    Lire aussi Réforme du Vatican : le pape François isolé

    Un « Da Vinci Code » du pontificat de Bergoglio

    Si Frédéric Martel prend le soin de distinguer la question de l'homosexualité de celle des scandales d'abus sexuels qui se multiplient au sein de l'institution catholique, il assure que cette culture du secret est une clé essentielle pour comprendre pourquoi certains cardinaux et évêques ont couvert des actes pédophiles.

    « Sodoma : enquête au cœur du Vatican », de Frédéric Martel, éd. Robert Laffont, 638 pages,  23 euros, parution 21 février

    Dans un épilogue bouleversant, l'écrivain révèle que le prêtre de sa jeunesse, du côté d'Avignon, est mort du sida dans les années 1990, abandonné par l'Église. Citant Rimbaud (« Je n'aime pas les femmes. L'amour est à réinventer »), il assure que certains résidents du Vatican ont, du fait des contraintes du célibat, réinventé leurs amours, un vieux cardinal vivant avec « son beau-frère » ou beaucoup d'autres avec leur secrétaire privé. Frédéric Martel dit d'ailleurs sa sympathie pour nombre de prélats « dans le placard » qu'il a rencontrés, même les plus conservateurs.

    Le Point publie en exclusivité des extraits de ce livre sulfureux. Spécialiste du Vatican, notre confrère Jérôme Cordelier explique en quoi l'ouvrage est le « Da Vinci Code du pontificat de Bergoglio ». Nous avons aussi longuement interrogé Frédéric Martel sur les coulisses de son travail. L'écrivain assure que Sodoma n'est pas un livre anticlérical, mais une investigation sur une « communauté homosexuelle un peu particulière ». Enfin, nous ouvrons le débat en donnant la parole au grand vaticaniste Henri Tincq, qui salue le sérieux de l'enquête, et l'abbé Christian Venard, aumônier militaire, qui assure que « l'immense majorité des religieux, religieuses et prêtres vivent dans la fidélité à leur engagement de chasteté ».

    Lire aussi la réaction de l'abbé Christian Venard : « Tirer sur l'Église est un sport facile »

    « Sodoma : enquête au cœur du Vatican », de Frédéric Martel, éd. Robert Laffont, 638 pages, 23 euros, parution 21 février 

    2-2 L’ÉGLISE ET LA CHINE 

    2-3 L’ÉGLISE ET LE SYNODE 

     

    2-4 L’ÉGLISE ET L’ISLAM

    ÉGLISE CATHOLIQUE : L’ “ARCHE DE LA FRATERNITÉ” ET LA CHARITÉ CHRÉTIENNE

    Le logo du voyage du pape François aux Emirats Arabes Unis représente une colombe portant dans son bec un rameau d’olivier. C’est une image, a expliqué le pape, « qui rappelle le récit du déluge primordial, présent en diverses traditions religieuses. Selon le récit biblique, pour préserver l’humanité de la destruction, Dieu demande à Noé d’entrer dans l’arche avec sa famille. Nous aussi aujourd’hui, au nom de Dieu, pour sauvegarder la paix, nous avons besoin d’entrer ensemble, comme une unique famille, dans une arche qui puisse sillonner les mers du monde en tempête : l’arche de la fraternité ».

    Selon cette lecture, l’Arche de Noé est une arche de la fraternité où cohabitent des hommes de diverses religions, parce que Dieu lui-même a voulu le pluralisme religieux. En effet, le pape a-t-il ajouté: « Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains ». Cette lecture semble renverser la doctrine de l’Evangile. En effet l’Arche, que Noé construisit sur l’ordre divin avant le Déluge, pour lui servir de refuge pour lui-même, sa famille et toutes les espèces animales (Gen. 6, 13-22), est présenté par saint Paul comme un refuge de salut pour les croyants et signe de perdition pour le monde (Hébr. 11, 7).

    C’est pourquoi la Tradition catholique a toujours vu dans l’Arche de Noé le symbole de l’Eglise, en dehors de laquelle il n’y a point de salut (cf. Saint Ambroise, De Noe et Arca, 6. 9, in Migne, Patrologia Latina, vol. 14, coll. 368-374, et Hugo von Hurter, De arca Noe Ecclesiae typo Patrum sententiae, in Sanctorum Patrum opuscula selecta, III, Innsbruck 1868, p. 217-233).

    C’est pour cela que l’Eglise a la mission de conserver et répandre la foi catholique. Notre-Seigneur a dit en effet aux Apôtres : « Allez par le monde entier, prêchez l’Evangile à toute créature. Qui croira et sera baptisé sera sauvé : mais qui ne croira pas, sera condamné» (Marc. 16, 15 et 16). Et l’Apôtre des Gentils rappelle : « Il n’y a qu’un seul Dieu, une seule foi, un seul baptême » (Eph. 4, 5).

    C’est un dogme de foi proclamé par le IVème Concile du Latran sous Innocent III que « L’Eglise universelle des fidèles est une et en dehors d’elle absolument personne ne peut être sauvé ». Le principe “nulla salus extra Ecclesiam” n’exclut pas du salut ceux qui sont hors de l’Eglise du fait d’une erreur invincible, mais lui sont ordonnés au moins par un désir implicite. Mais ceux-là sont cependant privés de l’assurance de la grâce et des moyens ordinaires de l’obtenir. Cette vérité de foi a été confirmée, notamment, par Grégoire XVI (Mirari Vos du 15 août 1832); Pie IX (Singulari quidem du 17 mars 1856 aux évêques autrichiens); Léon XIII (Satis cognitum du 29 juin 1896).

    Pie XI, dans l’encyclique Mortalium animos du 6 janvier 1928, explique à son tour que dans le domaine de la foi, on ne peut arriver à une unité fraternelle comme dans le domaine politique. Subordonner la vérité de la foi à la fraternité revient à professer l’indifférentisme religieux, condamné de façon constante par le Magistère universel de l’Eglise.

    La “Fraternité”, est au contraire, avec la “Liberté” et l’“Egalité”, l’un des principes fondateurs de la Révolution française. Le trinôme révolutionnaire se réduit à un système de relations où n’existe aucun principe transcendant de référence, et les trois valeurs suprêmes, considérées chacune comme un absolu, entrent nécessairement en conflit.

    A défaut de fin supérieure, la fraternité, loin de constituer un élément de cohésion de la société, devient la source de sa désagrégation. En effet, si les hommes, au nom de la fraternité, en viennent à se voir obligés de cohabiter sans une fin qui donne un sens à leur sentiment d’appartenance, l’“Arche” devient une prison, et la fraternité, imposée verbalement, est destinée à se renverser dans un mouvement centrifuge vers la fragmentation et le chaos.

    La simple affirmation de la cohabitation fraternelle n’est pas à même de justifier le sacrifice, qui est la plus haute expression de l’amour envers le prochain ; et ce parce que le sacrifice implique un renoncement à un bien réel au nom de biens supérieurs ; mais la fraternité ne propose rien de supérieur qui soit digne de sacrifice, au-delà de la cohabitation, qui n’est pas une valeur, mais reste un fait dépourvu de sens. Le mythe de la fraternité cache en réalité le plus profond égoïsme social et représente l’antithèse de la charité chrétienne, unique véritable fondement des rapports sociaux entre les hommes.

    La Fraternité constitue aussi un dogme de la maçonnerie, qui dans son idéologie et ses rituels propose une parodie de la doctrine et de la liturgie chrétiennes. Ce n’est pas un hasard si la Grande Loge d’Espagne a remercié le pape François pour son message du 25 décembre 2018, par ce tweet : « Todos los masones del mundo se unen a la petición del Papa por “la fraternida dentre personas de diversas religiones”» (Tous les francs-maçons du monde rejoignent la demande du pape pour la “fraternité entre personnes des diverses religions”) (https://twitter.com/GranLogiaEspana/status/1082192984161038336).

    «Dans son message de Noël de la Loge centrale du Vatican, – poursuivent les francs-maçons espagnols – le pape François a appelé au triomphe de la fraternité universelle parmi tous les êtres humains : “Mon souhait pour un joyeux Noël est un désir de fraternité, de fraternité parmi les peuples de toutes les nations et de toutes les cultures, la fraternité entre les gens avec des idées différentes, mais en mesure de respecter et d’ écouter l’ autre, la fraternité entre les peuples de différentes religions».

    En réalité, la Franc-Maçonnerie est toujours condamnée par l’Eglise, même si les hommes d’Eglise, jusque dans ses plus hautes autorités, semblent en embrasser les idées. Mais l’enseignement du Divin Maître continue à résonner dans le cœur des fidèles : l’amour pour le prochain ne peut qu’être fondé sur l’amour de Dieu. Et sans référence au vrai Dieu, qui ne peut être aimé qu’au sein de l’Arche de Salut qu’est l’Eglise, la fraternité n’est qu’un vain mot qui masque notre haine de Dieu et du prochain (Roberto de Mattei).

    https://webmail.bell.net/appsuite/#!&app=io.ox/mail&folder=default0/INBOX 

    Mgr Schneider rappelle que toutes les religions ne se valent pas
    Le don de l’adoption filiale

    La foi chrétienne, seule religion valide et voulue par Dieu

    La Vérité de l’adoption filiale en Jésus-Christ, vérité intrinsèquement surnaturelle, constitue la synthèse de toute la Révélation divine. Etre adopté par Dieu comme fils constitue toujours un don gratuit de la grâce, le don le plus sublime de Dieu à l’humanité. On ne l’obtient, cependant, qu’à travers la foi personnelle en Jésus-Christ et par la réception du baptême, ainsi que le Seigneur l’a lui-même enseigné : « En vérité, en vérité, je te le dis, aucun homme, s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit-Saint, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’esprit est esprit. Ne t’étonnes pas de ce que je t’ai dit : “Il faut que vous naissiez de nouveau.” » (Jn 3, 5-7).

    Au cours de  ces dernières décennies on a souvent entendu – y compris de la bouche de certains représentants de la hiérarchie de l’Eglise – des déclarations à propos de la théorie des « chrétiens anonymes ». Cette théorie affirme ce qui suit : la mission de l’Eglise dans le monde consisterait au bout du compte à faire naître la conscience que tous les hommes doivent avoir de leur salut en Jésus-Christ, et par voie de conséquence, de leur adoption filiale en Jésus-Christ. Car, selon cette même théorie, chaque être humain possède déjà la filiation divine dans les profondeurs de sa personnalité. Cependant, une telle théorie contredit directement la Révélation divine, telle que le Christ l’a enseignée, et que ses apôtres et l’Eglise l’ont toujours transmise au long de plus de 2.000 ans, sans changement et sans l’ombre d’un doute.

    Dans son essai Le mystère des juifs et des gentils dans l’Eglise (Die Kirche aus Juden und Heiden) Erik Peterson, converti et exégète bien connu, a depuis bien longtemps – c’était en 1933 – mis en garde contre le danger d’une telle théorie, affirmant que l’on ne peut réduire le fait d’être chrétien (« Christsein ») à l’ordre naturel, où les fruits de la rédemption acquise par Jésus-Christ seraient généralement imputés à chaque être humain comme une sorte d’héritage du seul fait que celui-ci partagerait la nature humaine avec le Verbe incarné. Mais l’adoption filiale en Jésus-Christ n’est pas un résultat automatique qui serait garanti par l’appartenance à la race humaine.

    Saint Athanase (cf. Oratio contra Arianos II, 59) nous a laissé une explication à la fois simple et pertinente à propos de la différence entre l’état naturel des hommes en tant que créatures de Dieu et la gloire de celui qui est fils de Dieu en Jésus-Christ. Saint Athanase tire son explication des paroles du saint Evangile selon saint Jean, qui affirment : « Mais, à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu ; à ceux qui croient en son nom, qui ne sont pas nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. » Jean utilise l’expression « ils sont nés » pour dire que les hommes deviennent fils de Dieu non par nature, mais par adoption. Cela montre l’amour de Dieu, le fait que Celui qui est leur créateur devient aussi alors, par la grâce, leur Père. Cela se produit lorsque, comme le dit l’Apôtre, les hommes reçoivent dans leur cœur l’esprit du Fils incarné, qui crie en eux : « Abba, Père ! »

    Saint Athanase poursuit son explication en disant qu’en tant qu’être créé, les hommes ne peuvent devenir fils de Dieu que par la foi et le baptême, lorsqu’ils reçoivent l’Esprit du véritable Fils de Dieu, le Fils de Dieu par nature (verus et naturalis Filius Dei). C’est précisément pour cette raison que le Verbe est devenu chair, afin de rendre les hommes capables d’adoption en tant que fils de Dieu et de participation à la nature divine. Par conséquent, par nature, Dieu n’est pas au sens propre le Père de tous les êtres humains. C’est seulement si une personne accepte consciemment le Christ et est baptisée qu’elle pourra crier en vérité : « Abba, Père » (Rom 8, 15 ; Gal 4, 6).

    Depuis les débuts de l’Eglise cette affirmation a existée, comme en témoignait Tertullien : « On ne naît pas chrétien, mais on devient chrétien » (Apol., 18, 5). Et saint Cyprien de Carthage a formulé cette vérité avec justesse, en affirmant : « Il ne peut pas avoir Dieu pour père, celui qui n’a pas l’Eglise pour mère » (De unit., 6).

    La tâche la plus urgente de l’Eglise en notre temps est de se soucier du changement climatique spirituel et de la migration spirituelle, à savoir de ce que le climat de non croyance en Jésus-Christ, le climat du rejet de la royauté du Christ, puissent être changés en climat de foi explicite en Jésus-Christ, en climat d’acceptation de sa royauté, et que les hommes puissent migrer depuis la misère de l’esclavage spirituel de l’incroyance vers le bonheur d’être fils de Dieu, et depuis une vie de péché vers l’état de grâce sanctifiante. Voilà les migrants dont il est urgent que nous prenions soin.

    Le christianisme est la seule religion voulue par Dieu. Donc, il ne peut jamais être mis côte à côte avec les autres religions comme s’il en était complémentaire. Ceux-là violeraient la vérité de la révélation divine, telle qu’elle est affirmée sans équivoque dans le Premier commandement du Décalogue, qui affirmeraient que la diversité des religions est voulue par Dieu. Selon la volonté du Christ, la foi en lui et en son enseignement divin doit remplacer les autres religions, cependant non pas par la force, mais par la persuasion aimante, tel que cela est exprimé dans l’hymne des Laudes de la fête du Christ Roi : “Non Ille regna cladibus, non vi metuque subdidit : alto levatus stipite, amore traxit omnia” (« Il assujettit les peuples ni par l’épée, ni par la force ni la peur, mais élevé sur la croix Il attire amoureusement toutes choses à Lui »).

    Il n’y a qu’un chemin vers Dieu, et c’est Jésus-Christ, car Lui-même a dit : « Je suis le chemin » (Jn 14, 6). Il n’y a qu’une vérité, et c’est Jésus-Christ, car Lui-même a dit : « Je suis la vérité » (Jn 14, 6). Il n’y a qu’une vraie vie surnaturelle de l’âme, et c’est Jésus-Christ, car Lui-même a dit : « Je suis la vie » (Jn, 14, 6).

    Le Fils incarné de Dieu a enseigné qu’en dehors de la foi en Lui il ne peut y avoir de religion vraie et agréable à Dieu : « Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Jn, 10, 9). Dieu a commandé à tous les hommes, sans exception, d’écouter son Fils : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-Le ! » (Marc, 9, 7). Dieu n’a pas dit : « Vous pouvez écouter mon fils ou vous pouvez écouter d’autres fondateurs de religion, car c’est ma volonté qu’il y ait diverses religions. » Dieu nous a interdit de reconnaître la légitimité de la religion d’autres dieux : « Tu n’auras point d’autres dieux (étrangers) devant moi » (Ex. 20, 3) et : « Ne portez pas un même joug avec les infidèles ; car quelle union y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou quelle association entre la lumière et les ténèbres ? ou quel accord entre le Christ et Bélial ? ou quelle part entre le fidèle et l’infidèle ? quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles ? » 52 Cor. 6, 14-16).

    Si d’autres religions correspondaient de la même manière à la volonté de Dieu, il n’y aurait jamais eu la condamnation divine de la religion du Veau d’or au temps de Moïse (cf. Ex. 32, 4-20) ; et s’il en était ainsi, les chrétiens d’aujourd’hui pourraient impunément cultiver la religion d’un nouveau Veau d’or, puisque toutes les religions sont, selon cette théorie, des chemins qui plaisent aussi à Dieu. Dieu a donné aux Apôtres, et à travers eux à l’Eglise, pour tous les temps, l’ordre solennel d’instruire toutes les nations et les croyants de toutes les religions dans l’unique Foi véritable, en leur apprenant à observer tous ses commandements divins et en les baptisant (cf. Mt. 28, 19-20). Depuis les prédications des Apôtres et du premier pape, l’apôtre saint Pierre, l’Eglise a toujours proclamé qu’il n’y a de salut en aucun autre nom, c’est-à-dire, en aucune foi sous le ciel, par lequel les hommes doivent être sauvés, mais au Nom et dans la Foi en Jésus-Christ (cf. Actes 4, 12).

    Avec les mots de saint Augustin l’Eglise a enseigné de tout temps [à propos de la religion chrétienne] : « Voilà cette religion qui nous ouvre la voie universelle de la délivrance de l’âme, voie unique, voie vraiment royale, par où on arrive à un royaume qui n’est pas chancelant comme ceux d’ici-bas, mais qui est appuyé sur le fondement inébranlable de l’éternité » (La Cité de Dieu, 10, 32, 1).

    Ces paroles du grand pape Léon XIII témoignent du même enseignement immuable du Magistère de tous les temps, lorsqu’il affirmait : « Mettre sur le pied de l’égalité toutes les formes religieuses (…) à lui seul, ce principe suffit à ruiner toutes les religions, et particulièrement la religion catholique, car, étant la seule véritable, elle ne peut, sans subir la dernière des injures et des injustices, tolérer que les autres religions lui soit égalées » (Encyclique Humanum genus n°16).

    A une époque récente, le Magistère a présenté en substance le même enseignement immuable dans le document Dominus Iesus (6 août, 2000), dont nous citons ces affirmations pertinentes :

    « Cette distinction n’est pas toujours présente dans la réflexion actuelle, ce qui provoque souvent l’identification entre la foi théologale, qui est l’accueil de la vérité révélée par le Dieu Un et Trine, et la croyance dans les autres religions, qui est une expérience religieuse encore à la recherche de la vérité absolue, et encore privée de l’assentiment à Dieu qui se révèle. C’est là l’un des motifs qui tendent à réduire, voire même à annuler, les différences entre le christianisme et les autres religions » (n° 7).

    «  Les solutions qui envisageraient une action salvifique de Dieu hors de l’unique médiation du Christ seraient contraires à la foi chrétienne et catholique » (n° 14).

    « On se propose souvent d’éviter en théologie des termes comme “unicité”, “universalité”, “absolu”, parce qu’ils donneraient l’impression d’une insistance excessive sur le sens et la valeur de l’événement salvifique de Jésus-Christ vis-à-vis des autres religions. Or, ce langage exprime en fin de compte la fidélité à la Révélation » (n° 15).

    « Il serait clairement contraire à la foi catholique de considérer l’Eglise comme un chemin de salut parmi d’autres. Les autres religions seraient complémentaires à l’Eglise, lui seraient même substantiellement équivalentes, bien que convergeant avec elle vers le Royaume eschatologique de Dieu » (n° 21).

    « Cette vérité de foi (…) exclut radicalement la mentalité indifférentiste “imprégnée d’un relativisme religieux qui porte à considérer que ‘toutes les religions se valent’ (Jean-Paul II, Lettre encyclique Redemptoris missio 36)” » (n° 22).

    On aurait épargné le martyre aux Apôtres et aux innombrables martyrs chrétiens de tous les temps, spécialement ceux des trois premiers siècles, s’ils avaient dit : « La religion païenne et son culte est un chemin qui correspond aussi à la volonté de Dieu. » Il n’y aurait pas eu par exemple de France chrétienne, pas de « Fille aînée de l’Eglise », si saint Remi avait dit à Clovis, roi des Francs : « Ne méprisez pas la religion païenne que vous avez adorée jusqu’à présent, et adorez désormais le Christ que vous avez persécuté jusqu’à maintenant. » Le saint évêque a en réalité parlé très différemment, même si c’est d’une manière assez rude : « Adore ce que tu as brûlé, et brûle ce que tu as adoré. »

    La vraie fraternité universelle ne peut se réaliser qu’en Jésus-Christ, et précisément entre personnes baptisées. La pleine gloire de fils de Dieu ne sera atteinte que dans la vision béatifique de Dieu au ciel, comme l’enseigne la Sainte Ecriture : « Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu et que nous le soyons en effet. Si le monde ne nous connaît pas, c’est parce qu’il ne l’a pas connu. Bien-aimés, nous sommes dès maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que, lorsque ce sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jn 3, 1-2).

    Aucune autorité sur terre – pas même l’autorité suprême de l’Eglise – n’a le droit de dispenser les gens d’autres religions de la foi explicite en Jésus-Christ en tant que Fils incarné de Dieu et seul sauveur de l’humanité, et ce avec l’assurance que les différentes religions sont voulues en tant que telles par Dieu lui-même. Elles restent indélébiles – car écrites du doigt de Dieu et d’une clarté cristalline – les paroles du Fils de Dieu : « Celui qui croit en Lui n’est pas jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il ne croit pas au nom du Fils unique de Dieu » (Jn, 3, 18). Cette vérité a valu jusqu’à maintenant pour toutes les générations chrétiennes, et elle restera valide jusqu’à la fin des temps, indépendamment du fait que certaines personnes dans l’Eglise en notre temps si capricieux, si lâche, si avide de sensationnel et conformiste, réinterprète cette vérité dans un sens contraire à sa formulation évidente, présentant ainsi cette réinterprétation comme si elle constituait une continuité du développement de la doctrine.

    En dehors de la foi chrétienne, aucune autre religion ne peut être un chemin vrai, voulu par Dieu, puisque la volonté explicite de Dieu est celle-ci : que tous croient en son Fils : « La volonté de mon Père qui m’a envoyé, c’est que quiconque voit le Fils, et croit en lui, ait la vie éternelle » (Jn 6, 40). En dehors de la foi chrétienne, aucune autre religion n’est capable de transmettre la vraie vie surnaturelle : « Or la vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissent, vous le seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ » (Jn, 17, 3).

    http://www.revue-item.com/14043/la-religion-chretienne-est-la-seule-voulue-par-dieu/?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+revueItem+%28La+Revue+Item+%7C+La+tradition+sans+peur%29

    3-0 ŒCUMÉNISME 

    4-0 LITURGIE

     

    5-0 SPIRITUALITÉ

     

    DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA

     (...) – Ce que tu dis maintenant se rattache à ce dont tu as parlé chez Daniel, n’est-ce pas ? Ce n’est pas ce qui entre dans l’homme qui le corrompt, mais ce qui sort de lui, demande pensivement Simon le Zélote.
           – Oui » répond brièvement Jésus.
           Pierre, après un moment de silence, parce que le sérieux de Jésus intimide les caractères les plus exubérants, demande :
           « Maître, moi – et je ne suis pas le seul –, je n’ai pas bien compris la parabole. Explique-la-nous un peu. Comment se fait-il que ce qui entre ne rend pas impur et que ce qui sort le fait ? Moi, si je prends une amphore propre et que j’y verse de l’eau sale, je la contamine. Par conséquent, ce qui entre dedans la contamine. Mais si je verse sur le sol de l’eau d’une amphore remplie d’eau pure, je ne contamine pas l’amphore parce que de l’amphore, il sort de l’eau pure. Et alors ? »
           Jésus répond :
           « Nous ne sommes pas une amphore, Simon. Nous ne sommes pas des amphores, mes amis. Et tout n’est pas pur dans l’homme ! Mais êtes-vous encore maintenant sans intelligence ? Réfléchissez au cas sur lequel les pharisiens vous accusaient. Vous, disaient-ils, vous vous contaminiez parce que vous portiez de la nourriture à votre bouche avec des mains poussiéreuses, en sueur, impures en somme. Mais où allait cette nourriture ? De la bouche à l’estomac, de celui-ci au ventre, du ventre à l’égout. Mais cela peut-il apporter l’impureté à tout le corps, et à ce qui est contenu dans le corps, si cela passe seulement par le canal approprié pour remplir son office de nourrir la chair, uniquement celle-ci et en finissant, comme il est juste que cela finisse, aux lieux d’aisance ? Ce n’est pas cela qui contamine l’homme !
           Ce qui contamine l’homme, c’est ce qui est à lui, uniquement à lui, engendré et enfanté par son moi. C’est-à-dire ce qu’il a dans le cœur, et qui du cœur monte aux lèvres et à la tête, corrompt la pensée et la parole et contamine l’homme tout entier. C’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises, les homicides, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages et les blasphèmes. C’est du cœur que proviennent les cupidités, les penchants vicieux, les orgueils, les envies, les colères, les appétits exagérés, l’oisiveté coupable. C’est du cœur que vient l’excitation à toutes les actions. Et si le cœur est mauvais, elles seront mauvaises comme le cœur. Toutes les actions : des idolâtries aux médisances sans sincérité... Tous ces graves désordres qui vont de l’intérieur à l’extérieur corrompent l’homme, mais pas le fait de manger sans se laver les mains. La science de Dieu n’est pas quelque chose de terre à terre, une boue que tout pied peut fouler. Mais c’est une connaissance sublime qui vit dans les régions des étoiles et de là descend avec des rayons de lumière pour devenir clarté pour les justes. Ne veuillez pas, vous au moins, l’arracher aux cieux pour l’avilir dans la boue... Allez-vous reposer, maintenant. Moi, je sors pour prier. »
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    Lire le récit en entier : https://valtorta.fr/deuxieme-annee-vie-publique-de-jesus/parabole-sur-les-fronts-des-rois-detrones.html#vision-301.5 

    DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
          – Pourquoi tes disciples transgressent-ils les traditions des anciens ? Aujourd’hui, nous les avons observés. Aujourd’hui même, pas plus tard qu’il y a une heure ! Ils sont entrés dans leur salle pour manger sans s’être purifiés les mains auparavant ! »
           Si les pharisiens avaient dit : “ et ils ont égorgé des habitants auparavant ”, ils n’auraient pas pris un ton d’aussi profonde horreur.
           « Vous les avez observés, oui. Il y a tant de choses à voir, et qui sont belles et bonnes ! Des choses qui font bénir le Seigneur de nous avoir donné la vie pour que nous ayons la possibilité de les voir et parce qu’il les a créées ou permises. Et pourtant vous ne les regardez pas, et avec vous beaucoup d’autres. Mais vous perdez votre temps et votre paix à poursuivre ce que vous ne jugez pas bon.
           Vous ressemblez à des chacals, ou plutôt à des hyènes qui suivent à la trace une pestilence en négligeant les senteurs que le vent apporte des jardins parfumés. Les hyènes n’aiment pas les lys et les roses, le jasmin et le camphre, les cinnamomes et les œillets. Pour elles, ce sont des odeurs désagréables. Mais la puanteur d’un corps en putréfaction au fond d’un ravin, ou dans une ornière, enfoui sous les ronces où l’a enseveli un assassin, ou rejeté par la tempête sur une plage déserte, gonflé, violet, crevé, horrible, oh ! Quel fumet agréable pour les hyènes ! Et elles hument le vent du soir, qui condense et transporte toutes les émanations que le soleil a évaporées après les avoir chauffées, pour sentir cette vague odeur qui les attire. Après les avoir découvertes et en avoir trouvé la direction, les voilà qui partent en courant, le museau à l’air, les lèvres déjà retroussées dans ce frémissement des mâchoires semblable à un rire hystérique, pour aller là où se trouve la putréfaction. Et que ce soit un cadavre d’homme ou de quadrupède, celui d’une couleuvre tuée par un paysan, ou encore d’une fouine par une ménagère, que ce soit simplement un rat crevé, ah ! Voilà qui plaît ! Elles enfoncent alors leurs crocs dans cette puanteur repoussante, se régalent et se pourlèchent les babines...
           Des hommes qui se sanctifient de jour en jour, cela n’a rien d’intéressant ! Mais si un seul fait du mal, ou si plusieurs négligent ce qui n’est pas un commandement divin mais une pratique humaine – appelez-la même tradition, précepte, comme vous voudrez, c’est toujours une règle humaine –, alors on se dérange, alors on note. On suit même un soupçon... seulement pour se réjouir, en voyant que le soupçon est réalité.
           Mais répondez donc, répondez, vous qui êtes venus non par amour, non par foi, non par honnêteté, mais dans une intention malveillante, répondez : pourquoi transgressez-vous un commandement de Dieu par une de vos traditions ? Vous ne viendrez tout de même pas me dire qu’une tradition est plus importante qu’un commandement ? Et pourtant Dieu a dit : “ Honore ton père et ta mère, et qui maudira son père ou sa mère mérite la mort ” ! Or vous déclarez au contraire : “ Quiconque a dit à son père et à sa mère : ‘ ce que tu devrais avoir de moi est corban ’, celui-là n’est plus obligé de s’en servir pour son père et sa mère. ” Par votre tradition, vous avez donc annulé le commandement de Dieu.
           Hypocrites ! Isaïe a bien prophétisé à votre sujet : “ Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi, car son culte et ses doctrines ne sont que vrais commandements humains. ”
           Alors que vous transgressez les commandements de Dieu, vous vous en tenez au cérémonial des hommes, au lavage des amphores et des calices, des plats et des mains, et autres usages semblables. Alors que vous justifiez l’ingratitude et l’avarice d’un fils en lui offrant l’échappatoire de l’offrande du sacrifice pour ne pas donner un pain à celui qui l’a engendré, qui a besoin d’aide et qu’on a l’obligation d’honorer parce qu’il est père, vous vous scandalisez devant quelqu’un qui ne se lave pas les mains. Vous altérez et violez la parole de Dieu pour obéir à des paroles que vous avez inventées et que vous avez élevées à la dignité de préceptes. Vous vous proclamez ainsi plus justes que Dieu. Vous vous arrogez un droit de législateurs alors que Dieu seul est le Législateur dans son peuple. Vous... » (...)
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    Lire le récit en entier : https://valtorta.fr/deuxieme-annee-vie-publique-de-jesus/le-ressuscite-de-naim.html#vision-300.6 

    DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA

    Ecoute, Maître : tu nous as dit précédemment que si quelqu’un n’écoute pas son frère, pas même en présence de témoins, que la synagogue le conseille. Maintenant, si j’ai bien compris ce que tu nous as dit depuis que nous nous connaissons, il me semble que la synagogue sera remplacée par l’Eglise, ce groupe que tu fonderas. Alors, où irons-nous pour conseiller les frères obstinés ?
           – Vous irez chez vous, parce que c’est vous qui serez mon Eglise. Par conséquent, les fidèles viendront à vous, soit pour avoir un conseil pour eux-mêmes, soit pour donner un conseil à d’autres. Je vous en dis plus : non seulement vous pourrez donner des conseils, mais vous pourrez aussi absoudre en mon nom. Vous pourrez délier des chaînes du péché et vous pourrez lier deux personnes qui s’aiment pour en faire une seule chair. Et ce que vous aurez fait sera valide aux yeux de Dieu comme si Dieu lui-même l’avait fait. En vérité, je vous dis : ce que vous aurez lié sur la terre sera lié au Ciel, ce que vous aurez délié sur la terre sera délié au Ciel. Et je vous dis encore, pour vous faire com­prendre la puissance de mon Nom, de l’amour fraternel et de la prière : si deux de mes disciples – et je considère maintenant comme tels tous ceux qui croiront au Christ – se réunissent pour demander quelque chose de juste en mon nom, cela leur sera accordé par mon Père. Car c’est une grande puissance que la prière, une grande puissance que l’union fraternelle, une très grande, une infinie puissance que mon nom et ma présence parmi vous. Et là où deux ou trois seront réunis en mon nom, je serai au milieu d’eux et je prierai avec eux, et le Père ne refusera rien à ceux qui prient avec moi. Car beaucoup n’obtiennent pas ce qu’ils demandent parce qu’ils prient seuls, ou pour des motifs illicites, ou par orgueil, ou avec le péché sur leur cœur. Faites-vous un cœur pur pour que je puisse être avec vous, puis priez, et vous serez écoutés. »
           Pierre est pensif... Jésus s’en rend compte et lui en demande la raison. Et Pierre explique :
           « Je réfléchis au grand devoir auquel nous sommes destinés, et j’en ai peur, peur de ne pas savoir bien faire (...)
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    Lire le récit en entier : https://valtorta.fr/deuxieme-annee-vie-publique-de-jesus/envoi-en-mission-des-soixante-douze.html#vision-278.2 

    DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA 

     (…) – C’est presque le soir, arrêtez-vous chez moi. C’est une maison de pauvres, mais de gens honnêtes. Je peux vous donner du lait dès que mes fils reviendront avec les brebis. Mon mari vous accueillera volontiers.
           – Merci, femme. Si le Maître le veut, nous resterons ici. »
           La femme part vaquer à ses occupations pendant que les apôtres demandent à Jésus ce qu’ils doivent faire.
           « Oui, c’est bien. Demain, nous irons à Cédès, puis vers Pa­néade. J’ai réfléchi, Barthélemy. Il convient de faire comme tu dis. Tu m’as donné un bon conseil. J’espère trouver ainsi d’autres disciples et les envoyer devant moi à Capharnaüm. Je sais qu’à Cédès il doit y en avoir maintenant quelques-uns, parmi lesquels les trois bergers libanais. »
           La femme revient et demande :
           « Alors ?
           – Oui, brave femme, nous restons ici pour la nuit.
           – Et pour le dîner. Oh ! Acceptez ! Cela ne me pèse pas. D’ailleurs, la miséricorde nous a été enseignée par certains qui sont disciples de ce Jésus de Galilée, appelé le Messie, qui fait tant de miracles et qui prêche le Royaume de Dieu. Mais ici, il n’est jamais venu, peut-être parce que nous sommes à la frontière syro-phénicienne. Mais ses disciples sont venus, et c’est déjà beaucoup. Pour la Pâque, nous, les villageois, nous voulons aller tous en Judée pour voir si nous trouvons ce Jésus, car nous avons des malades ; les disciples en ont guéri quelques-uns, mais pas tous. Et parmi eux, il y a un jeune homme, fils d’un frère de la femme de mon beau-frère.
           – Qu’a-t-il ? demande Jésus en souriant.
           – Il est… Il ne parle pas et n’entend pas. Il est né comme ça. Peut-être un démon est-il entré dans le sein de la mère pour la faire désespérer et souffrir. Mais il est bon, comme s’il n’était pas possédé. Les disciples ont dit que, pour lui, il faut Jésus de Nazareth parce qu’il doit y avoir quelque chose qui lui manque, et seul ce Jésus…
           Ah ! Voici mes enfants et mon époux ! Melchias, j’ai accueilli ces pèlerins au nom du Seigneur et j’étais en train de parler de Lévi… Sarah, va vite traire le lait et toi, Samuel, descends prendre du vin et de l’huile dans la grotte et apporte des pommes du grenier. Dépêche-toi, Sarah, nous allons préparer les lits dans les chambres du haut.
           – Ne te fatigue pas, femme. Nous serons bien n’importe où. Pourrais-je voir l’homme dont tu parlais ?
           – Oui… Mais… Oh ! Seigneur ! Mais tu es peut-être le Nazaréen ?
           – C’est moi. »
           La femme s’écroule à genoux en s’écriant :
           « Melchias, Sarah, Samuel ! Venez adorer le Messie ! Quelle journée ! Quelle journée ! Et moi, je l’ai dans ma maison ! Et je lui parle comme ça ! Et je lui ai apporté de l’eau pour laver sa blessure… Oh !… »
           Elle s’étrangle d’émotion. Mais ensuite elle court à la bassine et la voit vide :
           « Pourquoi avez-vous jeté cette eau ? Elle était sainte ! Oh ! Melchias ! Le Messie chez nous…
           – Oui. Mais sois bonne, femme, et n’en parle à personne. Va plutôt chercher le pauvre graçon et amène-le moi ici… » dit Jésus en souriant…
           Melchias revient promptement avec le jeune sourd-muet et ses parents, ainsi qu’avec la moitié du village au moins… La mère du malheureux adore Jésus et le supplie.
           « Oui, ce sera comme tu veux. »
           Il prend par la main le sourd-muet, l’éloigne un peu de la foule qui se presse et que les apôtres, par pitié pour la main blessée de Jésus, s’efforcent d’écarter. Jésus attire tout près de lui le handicapé, lui met ses index dans les oreilles et la langue sur les lèvres entrouvertes puis, levant les yeux vers le ciel qui s’assombrit, il lui souffle sur le visage et crie d’une voix forte : “ Ouvrez-vous ! ”, puis il se recule.
           Le jeune homme le regarde un moment tandis que la foule chuchote. Il est surprenant de voir le changement du visage du sourd-muet, d’abord apathique et triste, puis surpris et souriant. Il porte les mains à ses oreilles, il les presse, les écarte… Il se convainc qu’il entend vraiment et ouvre la bouche en disant :
           « Maman ! J’entends ! Oh ! Seigneur, je t’adore ! »
           La foule est prise par l’enthousiasme habituel, et elle l’est d’autant plus qu’elle se demande :
           « Mais comment peut-il déjà savoir parler s’il n’a jamais entendu un mot depuis qu’il est né ? Un miracle dans le miracle ! Il lui a délié la langue et ouvert les oreilles et, en même temps, il lui a appris à parler. Vive Jésus de Nazareth ! Hosanna au Saint, au Messie ! »
           Et ils se pressent contre lui, qui lève sa main blessée pour bénir, pendant que quelques-uns, avertis par la femme de la maison, se lavent le visage et les mains avec les gouttes restées dans la bassine.
           Jésus les voit et s’écrie :
           « En raison de votre foi, soyez tous guéris. Rentrez chez vous. Soyez bons, honnêtes. Croyez à la parole de l’Evangile et gardez pour vous ce que vous savez jusqu’à ce que vienne l’heure de le proclamer sur les places et sur les routes de la terre. Que ma paix soit avec vous. »
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    Lire le récit en entier : https://valtorta.fr/troisieme-annee-vie-publique-de-jesus/guerison-d-un-sourd-muet.html#vision-341.4 

    « HENRI DE LUBAC ET LA «CÉLÈBRE MÈRE SAINT-JEAN» », PAR LE P. JACQUES SERVAIS

    L’Osservatore Romano rapporte la rencontre du théologien et de la Prieure des Ursulines

    L’Osservatore Romano en italien du 10 février 2019, rapporte le soutien apporté au grand théologien français et cardinal Henri de Lubac S. J. (1896-1991) par la Prieure générale des Ursulines de l’Union Romaine, Mère Saint-Jean, à un moment décisif. La reconnaissance de sa théologie se traduisit plus tard par sa nomination en tant qu’expert du concile, et c’est en 1983 qu’il sera créé cardinal par Jean-Paul.

    Voici, pour les lecteurs de Zenit, le texte français du père Jacques Servais S.J., recteur de la Casa Balthasar de Rome, fondée en 1990 sous le patronage du cardinal J. Ratzinger.

    ***

    Le 29 juin 1952, Henri de Lubac recevait du P. Janssens, Général de la Compagnie de Jésus, une lettre dans laquelle celui-ci faisait sien le jugement « des théologiens nombreux, qualifiés par leur science et leur bienveillance » estimant que ses ouvrages contenaient « plusieurs erreurs » visées par l’Encyclique Humani generis. Dès 1950, des mesures sévères ont été prises à son égard. Notre jésuite veut obtenir quelques éclaircissements sur le fond comme sur les faits, mais en vain : le P. Général qui l’a fermement soutenu au début de l’affaire du Surnaturel mais a fait retirer du commerce son Corpus mysticum, se dérobe toujours. Constatant l’iniquité de la situation, le P. André Ravier, supérieur de la province lyonnaise depuis 1951, cherche à l’aider. Des confrères résidant à Rome, le P. René Arnou, professeur à l’Université Grégorienne, le P. Stanislas Lyonnet, professeur à l’Institut Biblique, et le P. Irénée Hausherr, professeur à l’Institut Oriental, trouvent un prétexte pour le faire venir dans la Cité éternelle : une série de leçons sur l’Église à des jeunes religieuses. Tous trois, à des titres différents, sont liés d’amitié avec la célèbre Prieure générale des Ursulines de l’Union Romaine. C’est à elle qu’ils demandent de fournir au P. de Lubac l’occasion de venir à Rome et elle va lui ouvrir généreusement les portes de son couvent et rendre possible l’entrevue espérée avec le P. Général.

    Mère Marie de Saint-Jean Martin est une figure de premier plan de l’Institut qu’elle dirige depuis 1926 et une personnalité influente dans les milieux romains. Dans les années trente un dicton courait dans Rome : « Il n’y a dans toute la Ville que trois hommes : Pie XI, Mussolini et la Mère Saint-Jean ». Elle désirait, expliquera plus tard dans son Mémoire le P. de Lubac, « se faire pardonner de s’être d’abord laissé circonvenir contre moi par quelques prêtres intégristes ». Mieux informée sur son compte, comme elle possède ses entrées au Vatican elle se propose de lui obtenir une audience auprès du Saint-Père. La règle interdit aux jésuites de s’adresser directement au Pape. Aussi le P. Arnou, se faisant l’interprète de son ami, la remercie de sa pensée : « Le P. de Lubac y serait très sensible. Mais il vient surtout pour voir notre Père Général et parler longuement, à cœur ouvert, avec lui. Si, après ces conversations, le Père Général juge opportun que le P. de Lubac voie le St. Père, il sera plus normal que lui-même le demande ».

    Peu après, le 13 janvier 1953, le P. de Lubac confirme personnellement la requête : « Le Père Lyonnet m’écrit que vous voulez bien m’inviter à donner à vos religieuses du « 3e an » quelques conférences sur l’Église ». Et sans dire que les maisons romaines de la Compagnie lui sont fermées, il ajoute : « Je vous serais reconnaissant si vous pouviez me loger : le P. Lyonnet me dit que ce serait le plus pratique ». La réponse, positive, ne tarde pas et pour mieux rendre possible les conversations en question, Mère Saint-Jean l’invite non seulement à venir instruire ses sœurs tertiaires mais à satisfaire un autre vieil ami, le P. Hubert du Manoir, en lui donnant un chapitre sur Marie de l’Incarnation et Marie dans un des nombreux volumes de son encyclopédie Maria (1954). Ainsi va-t-il loger pendant quelques semaines, à partir du 29 janvier, dans la maison généralice de la via Nomentana 234. De santé fragile et, de plus, éprouvé par l’épreuve récente, il n’arrive pas à tenir lui-même les leçons demandées. « En fait, » écrira-t-il à son provincial, « c’est le Père Le Landais qui les donne, parlant sur mes notes, car, après un essai loyal, j’ai dû me reconnaître incapable de ce léger effort ».

    « Je ne fais rien ici », rétorque-t-il un jour à la Mère Saint-Jean qui se félicite de sa présence et l’assure de la prière qu’il a modestement demandée. Le lendemain la Supérieure lui fait parvenir un long message, dont les archives du couvent ont conservé une copie unie à la correspondance dont on cite ici des extraits. « L’acte de confiante simplicité que vous avez bien voulu faire hier en demandant ma pauvre prière m’est allé droit au cœur », lui confie-t-elle, « et me décide à vaincre une timidité qui m’aurait gardée silencieuse jusqu’au bout si votre humble Charité ne vous l’avait inspiré. Si je prie pour vous, mon Père : oh ! de toute mon âme. J’ai su de source tout à fait sûre, dès l’événement par lequel Notre-Seigneur a montré jusqu’où Il était sûr de votre amour pour Lui, comment vous aviez su accepter l’épreuve, et quelle édification votre obéissance et votre humilité avaient donnée autour de vous, même à des Universitaires. Et cela, je me suis accordé la joie profonde de l’écrire au Saint-Père après avoir demandé conseil à un « Père grave » de la Compagnie [de Jésus] ». Toutes les sœurs, ajoute-t-elle, ressentent sa présence dans la maison comme une grâce que le Bon Dieu leur a ménagée. Et elle le prie, pour terminer, de vouloir « bénir cette maison et agréer l’expression vraie de [sa] vénération en Notre-Seigneur et Notre-Dame ».

    Sur quoi le P. de Lubac lui répond, tout confus : « Votre charité est si grande et si ingénieuse, qu’elle me surprend toujours par de nouveaux bienfaits ». – « Les petites gâteries que notre cher malade refuse absolument de recevoir chez nous, votre autorité souriante les lui a imposées avec une merveilleuse efficacité ! », s’exclamera quelques semaines plus tard le P. d’Ouince, lui donnant quelques nouvelles de sa santé après son retour à Paris. – Peu avant celui-ci, le 15 mars, le P. de Lubac peut encore lui remettre un exemplaire de sa Méditation sur l’Église, l’ouvrage qui, mis longuement à l’écart, avait dû attendre, pour pouvoir être imprimés, le verdict d’une supercensure de la Compagnie. (« Heureux peut-être au fond de lui-même d’avoir la main forcée » par des censeurs extrêmement élogieux, lit-on dans le Mémoire du théologien, le P. Janssens n’osa pas en fin de compte mettre son veto à la publication ; « un scandale aurait pu s’ensuivre »). Il est surtout content d’avoir pu voir enfin, et par deux fois, le P. Janssens, dans des conditions qu’il lui était impossible d’espérer. « Je n’ai pas cherché à voir beaucoup de monde, mais je suis très heureux, très consolé dans le Seigneur, de mes entretiens avec le T. Rd Père Général », lui écrit-il de Paris. « Votre charité à mon égard ne s’est pas seulement montrée inventive et infiniment délicate : elle avait besoin, pour se réaliser, d’une grande hardiesse de vues. Car je n’avais rien, bien au contraire, qui pût vous incliner à m’accueillir de cette façon et à me faire une telle confiance ».

    Dans le climat d’opposition à la « Nouvelle Théologie » qui imprégnait en particulier l’enseignement imparti dans les institutions ecclésiastiques romaines, il fallait de fait du courage et de la lucidité pour apporter un soutien, fût-il discret, à celui qui en était considéré comme le chef de file. La confiance que Mère Saint-Jean lui accordait, n’était pourtant autre chose à ses yeux qu’un témoignage obligé de gratitude. « Ne parlez pas de “hardiesse de vues” nécessaire pour vous accueillir », répartit-elle : « Non, vraiment non, elle ne l’était pas. Je vous ai mal dit, sans doute, car j’étais gauche à force de respect en votre présence, comment Notre-Seigneur avait bien voulu me donner les moyens de connaître un peu, de comprendre beaucoup l’épreuve qu’Il a permise pour vous parce qu’Il savait comment vous l’accepteriez par amour pour Lui. À cause de cette connaissance, bien qu’elle fût rudimentaire, et de cette compréhension que je crois pouvoir qualifier de profonde, je vous ai été tout de suite reconnaissante d’avoir bien voulu accepter notre humble hospitalité, et ma reconnaissance n’a fait que s’accroître à mesure que vous avez daigné me témoigner la confiance, à laquelle je n’avais aucun droit, de me permettre quelque élargissement de connaissance des faits. Je suis trop maladroite, mon Père, pour vous avoir montré tout ce que Dieu a mis dans mon âme à votre sujet ; mais puisque vous voulez bien prendre notre Ordre dans votre prière, je m’estime, nous nous estimons trop récompensées du très peu que nous avons osé faire pour que vous puissiez le savoir. Et au Ciel, nous nous dédommagerons de la gaucherie de la Mère Générale de l’Union Romaine des Ursulines en présence du très vénéré Père Henri de Lubac ».

    Pour ce dernier, les années 1952-1953 comptent parmi les plus douloureuses. Il est talonné par la censure ecclésiastique. L’écrit lui-même, bien inoffensif, sur Marie de l’Incarnation et la Sainte Vierge qui lui a été demandé durant son séjour romain, est trouvé « gravement hétérodoxe ». Devant ce surprenant verdict, le P. de Lubac exprime sa perplexité à Mère Marie Vianney Boschet, l’archiviste qui lui a apporté une aide précieuse pour sa mise au point : « Je me suis donc trouvé fort embarrassé, d’autant plus que cette expérience, s’ajoutant à d’autres, me donnait le sentiment presque invincible que toute autre formule signée de moi, pourrait donner lieu à des reproches analogues. C’est pourquoi j’ai d’abord envisagé de vous laisser le soin de faire vous-même une nouvelle conclusion, et d’assumer la responsabilité de la publication ». Cherchant conseil auprès du P. Hausherr sur la façon de répondre aux critiques, la Mère Vianney ne reçoit qu’une directive lapidaire : « Ne pas discuter les idées, dire que vous n’avez pas compris ». Faisant allusion aux mésaventures de cette plaquette le P. de Lubac contera, dans son Mémoire, le dénouement de l’affaire : « Il fallut divers pourparlers, des concessions de mots et des explications sans intérêt pour la sortir de l’impasse. Le réviseur de l’ouvrage collectif, qui n’était pas au courant, me demanda de supprimer ces lignes, qu’il avait repérées comme des hors-d’œuvre ; il me fallut lui dire qu’elles m’étaient imposées ».

    Les bonnes relations nouées avec Mère Saint-Jean ne s’interrompront pas au fil des années. Plusieurs autres lettres l’attestent. En mars 1958, le P. de Lubac doit retourner à Rome, pour peu de jours, et il vient de nouveau « frapper en pèlerin » à la porte du Généralat. C’est le P. Claude Mondésert qui sert cette fois d’intermédiaire (en guise de remerciement notre jésuite rédigera, en collaboration avec lui, une autre brochure à l’intention des Ursulines : L’esprit de sainte Angèle). L’« hospitalité toute charitable » reçue de nouveau au couvent restera gravée dans sa mémoire. Si ces jours furent pour lui « comme une oasis, très réconfortante », c’est aussi parce qu’ils marquèrent un tournant dans sa vie. « Depuis mon séjour à Rome, peut-être par l’effet de votre prière, il m’est venu, indirectement, un encouragement paternel du Saint-Père, et je suis heureux de pouvoir vous le dire ». Mère Saint-Jean, qui était proche de Pie XII, a-t-elle effectivement contribué, par ce qu’il qualifie de « courage intrépide », au changement d’attitude à l’égard du P. de Lubac à partir des années soixante ? L’histoire ne nous le dira probablement pas. Il reste que cette femme remarquable avait su discerner chez le jésuite non seulement la sainteté d’une vie toute donnée à l’Église, mais la justesse de ses intuitions théologiques et spirituelles. En souvenir de ses interventions efficaces, à l’abri des regards, il n’est que juste de rendre témoignage, comme le fait celui-ci, à un « cœur plein de charité, de miséricorde pour ceux qui souffrent, et d’amour de la Sainte Église ».

     © Jacques Servais

    https://fr.zenit.org/articles/henri-de-lubac-et-la-celebre-mere-saint-jean-par-le-p-jacques-servais/ 

    DOCTRINE CHRÉTIENNE : LE SACREMENT DE L’ORDRE (1)
    Le sacrement de l’Ordre est un sacrement institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ pour créer dans l’Eglise des évêques et des prêtres dans le but d’exercer les fonctions sacrées qui regardent le culte divin et le salut des âmes. 

    L’Ordre imprime dans l’âme de celui qui le reçoit le caractère de ministre de Dieu. Il lui confère le pouvoir et la grâce d’accomplir les fonctions sacrées. 

    Notre Seigneur Jésus-Christ a institué ce sacrement lorsqu’il a donné aux apôtres et à leurs successeurs dans le sacerdoce le pouvoir d’offrir le sacrifice de la messe ainsi que celui de remettre et de retenir les péchés. L’ordre sacerdotal fut donc établi lors de la dernière Cène et au jour de la Résurrection. 

    « Puis il prit du pain, et ayant rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant : “Ceci est mon corps, qui est donné pour vous : faites ceci en mémoire de moi.” Il fit de même pour la coupe, après le souper, disant : “Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, lequel est versé pour vous” » (Lc 22, 19-20). 

    « Recevez l’Esprit-Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn 20, 23). 

    « Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé : et voici que je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 18-20). 

    Hiérarchie sacrée 

    L’Ordre comprend différents degrés subordonnés les uns aux autres, d’où résulte la hiérarchie sacrée. Le plus élevé d’entre eux est l’Episcopat, qui contient la plénitude du sacerdoce ; puis le Presbytérat ou simple sacerdoce ; enfin le diaconat, le sous-diaconat et les ordres appelés mineurs : portier, lecteur, acolyte, exorciste. 

    https://fsspx.news/fr/doctrine-chretienne-le-sacrement-de-ordre-1-44893?utm_source=Fraternit%C3%A9+Saint-Pie+X+%7C+Lettre+d%27information&utm_campaign=06bf79901f-EMAIL_CAMPAIGN_2019_02_15_08_41&utm_medium=email&utm_term=0_a6b7ceb6e8-06bf79901f-203918605  

    6-0 ÉTHIQUE  


    ÊTRE PÈRE À L’HEURE DU GENRE

    Emmanuelle Lucas , le 12/02/2019 à 19h35
    Si certains stéréotypes ont été bousculés, la figure du père reste bien distincte de celle de la mère, estiment les psychanalystes.

    Brezillon/Tendance floue

    On les croise tôt le matin, sur le chemin de l’école. Avec poussette et sac d’ordinateur. Vantés à longueur de magazines pour leur sens de l’écoute et leur art de mixer une purée maison, les « nouveaux » pères auraient renversé la table des représentations traditionnelles. Ils seraient plus proches de leurs enfants, n’hésiteraient pas à les « materner ». Pour autant, les pères sont-ils devenus des mères comme les autres ?

    La question mérite d’être abordée, alors que la loi sur le mariage pour tous a ouvert la possibilité d’adoption aux couples homosexuels et que la PMA pourrait être prochainement ouverte aux couples de femmes et aux femmes seules.

    « Il faut néanmoins poser le débat en termes équilibrés, commence Jean Matos, chargé de mission à l’archevêché de Rennes (1). Le genre est une grille de lecture des rapports entre les femmes et les hommes dans tous les champs de la vie. Il a pu contribuer à montrer que des rapports inégalitaires se sont construits entre hommes et femmes, y compris au sein de famille. Il peut aussi, dans ses composantes les plus idéologiques, appeler à une déconstruction complète des rôles. »

    i Pourquoi lire La Croix ?+

    La Croix met en valeur les lieux ou les sujets où se joue la dignité des hommes et des femmes de ce temps.

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    Comprendre les enjeux du « genre »

    Jérôme Courduries, anthropologue, enseignant chercheur à l’université Toulouse Jean-Jaurès et spécialiste du genre, appelle à la même prudence : « Certes la société valorise des modèles de masculinité plus divers aujourd’hui qu’hier. Il serait cependant très exagéré de penser que les femmes et les hommes, et partant, les pères et les mères, ont changé. Tout au plus, les pères qui souhaitent être proches de leurs enfants, être dans la douceur, s’autorisent davantage à le faire car ils sont moins soumis à une forme de disqualification qu’auparavant. »

    Travail des femmes

    Participer davantage aux tâches éducatives, s’autoriser à câliner, ne modifierait d’ailleurs pas en profondeur ce qu’est un père, confirment de nombreux psychologues et psychanalystes. « Cette nouvelle implication des pères est avant tout la conséquence du travail des femmes, plus qu’un choix qui correspondrait à une idéologie fondée sur le genre », commence Sabrina de Dinechin, médiatrice familiale catholique. « Depuis un ou deux ans, on parle de déclin du père mais peut-être assiste-t-on plutôt à une transformation de la transmission, analyse pour sa part Danièle Brun (2). Le genre ne met pas en cause les canons de la psychanalyse. »

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    Que faut-il savoir sur la question du genre ?

    Depuis Freud, puis Lacan, en effet, le rôle du père est de garantir la loi. Il sépare la mère et l’enfant d’un amour tout-puissant et pose ainsi l’interdit de l’inceste. De là, il est la figure d’autorité. « Il est, de plus, vu comme le relais d’une histoire familiale. La psychanalyse pense que chaque individu qui naît est porteur d’une histoire familiale. C’est là même une spécificité du petit d’homme. Le père contribue à transmettre une partie de cette histoire à sa façon, qui est différente de celle de la mère. Cela passe notamment par les gestes, par la peau, le toucher, la façon de porter l’enfant, qui n’est pas la même pour le père et pour la mère. »

    Spécificité du père

    Dans un vivifiant ouvrage (3), le psychanalyste Jean-Pierre Winter défend lui aussi la spécificité du père. « Par un syllogisme, on fait parfois valoir aujourd’hui que le père étant un tiers, tous les tiers peuvent être des pères. Ceci est faux. Tous les jours dans ma pratique je vois les dégâts que représente, pour ceux qui la vivent, l’absence du père. »

    Certes, chacun peut rencontrer dans la vie des gens qui, un temps, auront une fonction paternelle – un professeur des écoles par exemple – constate Jean-Pierre Winter, « mais dans le continuum d’une vie, cette personne n’est pas le père. Tout simplement parce que ce dernier est l’unique homme que la mère désigne comme étant celui avec lequel elle a fait l’enfant. » La relation au père est donc à la fois unique et ambivalente pour l’enfant. « Le père est soutien mais aussi gêneur », résume Jean-Pierre Winter. C’est ce paradoxe-là qui ouvre l’espace psychique qui permet à l’enfant de se construire.

    De nouveaux modes de vie

    Reste que les nouveaux modes de vies sont vécus de façon contrastée par les jeunes parents. Certains jeunes hommes ont, en effet, découvert un nouveau rapport à leurs enfants et veulent leur consacrer du temps. « Jamais je ne reviendrai au mode de vie de mon père, explique ainsi Samuel, jeune Parisien d’une quarantaine d’années. Il rentrait chaque soir quand mes frères et moi étions couchés. Il ne nous a pas vus grandir, n’est jamais venu nous chercher à la sortie de l’école. » Lui, à l’inverse n’ignore rien des sorties au parc comme des visites chez le pédiatre.

    Il n’est pas le seul. Jérôme Ballarin, président de l’Observatoire de la parentalité en entreprise, le confirme : « Chaque année, à l’occasion de notre baromètre sur les aspirations des parents salariés, il ressort que les pères, autant que les mères, souhaitent avoir plus de temps avec leurs enfants. » Autre indicateur : les pères sont aussi, en cas de divorce de plus en plus nombreux à demander à exercer une garde alternée pour leurs enfants. Selon les derniers chiffres publiés par l’Insee le mois dernier, le nombre d’enfants en garde alternée a doublé depuis 2010 et atteint les 400 000 enfants.

    Crise de la masculinité

    D’autres, à l’inverse, sont déstabilisés par cette nouvelle condition d’homme moderne. C’est par exemple le constat d’Arnaud Bouthéon. Ce catholique organise chaque année une Marche des pères qui regroupe plus d’un millier de pèlerins. Il estime que le père d’aujourd’hui est le réceptacle d’une crise plus globale de la masculinité. « C’est souvent un homme blessé qui ne sait pas où est sa place, qui n’a pas de travail ou pas de travail digne et qui se retrouve à 45 ans à se dire : quel est le sens de ma vie ? Qu’est-ce que j’ai au fond à apporter à mes enfants ? »

    Pourtant, à l’image d’un entraîneur sportif, le père doit selon lui donner la force et la confiance à ses enfants pour qu’ils prennent leur envol. « Le père reste celui qui élit et qui envoie l’enfant dans le monde. Il est celui qui dit : “Tu es mon bien-aimé. Tu es gavé de talents et je t’envoie vers ta liberté. Et ensemble on va changer le monde.” »

    Lire aussi  :

    » Parlons du genre !, par Aurore Chaillou

    » De quelle égalité filles-garçons parle-t-on ?, par Muriel Salle

    » Éloge de la dualité, par Tugdual Derville

    » Mixité scolaire : quels effets sur les parcours ?, par Isabelle Collet

    » Questionner l’opposition nature-culture, par Bruno Saintôt

    https://www.la-croix.com/Famille/Parents-et-enfants/Etre-pere-lheure-genre-2019-02-12-1201002105?utm_source=Newsletter&utm_medium=email&utm_content=20190216&utm_campaign=NEWSLETTER__CRX_PERSONNALISEE&PMID=cfa268a2a7e3420fc4631730fd4f7196&_ope=eyJndWlkIjoiY2ZhMjY4YTJhN2UzNDIwZmM0NjMxNzMwZmQ0ZjcxOTYifQ%3D%3D

    UNE PHILOSOPHE CONTRE UN NOUVEL ESCLAVAGE

    par Anne Letouzé

    Romancière à succès, cinéaste, philosophe, féministe, Éliette Abécassis est une alliée très solide dans la dénonciation de la gestation pour autrui.

    Manque de chance, pour Éliette Abécassis, son livre n’a pas le côté rose bonbon et émouvant du Qu’est-ce qu’elle a ma famille ? dans lequel Marc-Olivier Fogiel raconte son «  combat pour devenir père  ». Enfin, plutôt la façon dont il a acheté ses enfants aux États-Unis. L’essai de la prof de philo, Bébé à vendre est certes moins glamour mais il a le mérite de raconter de façon moins biaisée la réalité de la gestation pour autrui (GPA), qu’elle n’hésite pas à appeler, à la suite de Jean-Pierre Winter Grossesse Pour Argent ou Grossesse Pour Abandon. L’époque est au pathos et aux lignes chargées d’émotion, pas à une réflexion argumentée sur les dérives de notre société de consommation.

    Quand le monde s’émerveille des prouesses techniques et juridiques qui permettent à l’homme de nier la nature, elle tire la sonnette d’alarme. Face à la dictature de l’émotion, elle raconte la réalité toute nue : «  Se servir du corps de la femme comme d’un réceptacle, la rendre objet et outil en lui niant même le droit d’être mère, est un asservissement et un avilissement d’autant plus pervers qu’il est justifié par le fait de rendre service aux couples qui ne peuvent avoir d’enfant  ». Pas sûr que cela plaise aux adeptes du progrès. L’auteur montre que pour rendre plus acceptable ce qui ne peut l’être, un vocabulaire spécial a été inventé. On ne parle pas d’argent mais de «  compensation financière  », la GPA n’est qu’une sorte de «  don contre don  ». Pourtant, la beauté d’une nouvelle vie ne saurait occulter la face sombre d’un commerce d’êtres humains où l’éthique et la morale n’ont plus voix au chapitre et où le désir individuel est roi. Car ce que cache ce sigle est un vaste trafic commercial, extrêmement juteux pour les firmes qui s’en sont emparé.

    La GPA c’est avant tout un commerce autour des gamètes. Des risques accrus pour celles qui portent ces enfants et pour les enfants eux-mêmes. Des études australiennes ont montré que les grossesses pour autrui débouchent très souvent sur des naissances prématurées, multiples et donc plus risquées. De même qu’il y a plus de risques de fausse couche ou de complication pour la mère. «  Est-il acceptable d’envisager de remédier à la souffrance psychique d’une femme par la mise en danger physique et psychique d’une autre, ainsi que par celle de l’enfant à naître ?  » La question est posée.

    Et elle continue : «  Ce n’est plus la forme de travail qui produit de la valeur, c’est la vie elle-même qui est devenue une marchandise.  » La GPA apparaît, de fait, comme le couronnement d’une société ultra-libérale où tout s’achète et se vend, même un bébé. Elle est aussi le premier pas dans un monde transhumaniste où l’on tente d’effacer l’humain en commençant par l’éradication de la mère.

    L’ouvrage est intéressant car il dévoile cette part d’ombre de la GPA, dont ne parlent pas les médias. Et surtout, peut-être, l’on ne peut taxer Éliette Abécassis d’être «  réactionnaire  » ou «  catho intégriste  », elle qui défend par ailleurs farouchement contraception et avortement. Sa charge philosophique repose sur des faits qui lui ont fait prendre cette position : «  Débattre de la GPA est impossible : on ne débat pas de l’esclavage.  »

    L’auteur ne va cependant pas assez loin quand elle ne veut pas admettre que la contraception, l’avortement et la GPA ne sont que les différentes facettes d’un même processus : celui de la déshumanisation de l’homme. Un homme qui entend s’affranchir toujours davantage de la nature par la technique et veut, une fois de plus, se prendre pour Dieu. Encore et toujours, l’antique faute originelle que cette fille d’un fameux rabbin connaît pourtant si bien.

    https://www.france-catholique.fr/Une-philosophe-contre-un-nouvel-esclavage.html?utm_campaign=Emailing+du+ven.+15%2f02%2f2019+%c3%a0+15%3a30%3a35+St+Thomas&utm_content=Saint+Thomas+d%27Aquin+en+vid%c3%a9o&utm_medium=Emailing+via+Message+Business&utm_source=Message+Business&utm_term=Soci%c3%a9t%c3%a9+de+Presse+France+Catholique

    L'EGLISE CONDAMNE UN AMENDEMENT RIDICULE

    Mgr Bruno Feillet, président du Conseil Famille et Société de la Conférence des évêques de France et évêque auxiliaire de Reims a publié cette déclaration :
    PÈRE ET MÈRE
     Une fois encore, nous constatons, à regret, une tentative au Parlement qui, au prétexte d’unifier les démarches administratives, déconstruit la réalité familiale. Il n’est pas indifférent pour un enfant de se recevoir, en particulier à travers les formulaires administratifs, d’un père et d’une mère. Loin d’être « arriérée » ou « dépassée » cette pratique de mettre « père » et « mère » permet à chacun d’entre nous de se repérer dans les générations qui se succèdent. L’école, en particulier, se doit de participer à cette perception profondément structurante.

    Cette aseptisation administrative de la vie familiale représente le énième avatar de la théorie du genre qui voudrait qu’il soit indifférent d’avoir des parents de même sexe ou de sexe différents. De plus, dans aucune famille, y compris les rares familles où il y a deux adultes de même sexe, on ne se présente comme parent un et parent deux. Faut-il, enfin, se demander qui serait le numéro un et qui serait le numéro deux parmi les parents ? Et en cas de divorce, le numéro deux deviendra-t-il numéro un ? Nous voyons-là tout le ridicule de cet amendement.

    Nous espérons que le bon sens puisse reprendre toute sa place pour le bien premier des enfants !
    http://www.chretiensdanslacite.com/2019/02/parent-1/2-l-eglise-condamne-un-amendement-ridicule.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

     

    « PÈRE ET MÈRE » DÉCLARATION DE MGR BRUNO FEILLET

    Une fois encore, nous constatons, à regret, une tentative au Parlement qui, au prétexte d’unifier les démarches administratives, déconstruit la réalité familiale. Il n’est pas indifférent pour un enfant de se recevoir, en particulier à travers les formulaires administratifs, d’un père et d’une mère. Loin d’être « arriérée » ou « dépassée » cette pratique de mettre « père » et « mère » permet à chacun d’entre nous de se repérer dans les générations qui se succèdent. L’école, en particulier, se doit de participer à cette perception profondément structurante.

    Cette aseptisation administrative de la vie familiale représente le énième avatar de la théorie du genre qui voudrait qu’il soit indifférent d’avoir des parents de même sexe ou de sexe différents. De plus, dans aucune famille, y compris les rares familles où il y a deux adultes de même sexe, on ne se présente comme parent un et parent deux. Faut-il, enfin, se demander qui serait le numéro un et qui serait le numéro deux parmi les parents ? Et en cas de divorce, le numéro deux deviendra-t-il numéro un ? Nous voyons-là tout le ridicule de cet amendement.

    Nous espérons que le bon sens puisse reprendre toute sa place pour le bien premier des enfants !

    Mgr Bruno FEILLET
    Président du Conseil Famille et Société de la CEF
    Évêque auxiliaire de Reims

    https://eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/textes-et-declarations/474717-pere-mere-declaration-de-mgr-bruno-feillet/ 

    RÉVISION DE LA LOI DE BIOÉTHIQUE : “NOUS SOMMES EN TRAIN DE LAISSER PASSER DES CHOSES GRAVISSIMES”

    Francois Dupas

    Pour le Dr Testart, l’un des “pères” du premier bébé-éprouvette français, l’évolution de la recherche sur les embryons tourne au désastre éthique. Il alerte : au nom du progrès social et du bien de l’humanité, il n’y a plus de limites scientifiques. 

    Comment évolue la gestion des questions éthiques dans ce pays ?

    À chaque fois vers une plus grande libéralisation : personne ne propose jamais d’interdire ce qui était autorisé. Pour compenser, on parle d’encadrer les pratiques, on confie la gestion des limites à des autorités qui seraient par principe non critiquables. Le Comité consultatif national d’éthique ou l’Agence de la biomédecine, par exemple. Mais cette dernière est au service de la science elle aussi, et se laisse donc griser par les « progrès » de la médecine !

    Autre exemple, l’Académie de médecine : comme la plupart des médecins qui en font partie ne sont pas compétents sur ces sujets précis (on ne va pas demander à un cardiologue de s’y connaître en médecine de la reproduction), on peut leur raconter ce que l’on veut au nom des progrès de la science et du bien de l’humanité. Qui voudrait s’y opposer ? Personne. Il n’y a donc aucun contre-pouvoir dans ce domaine et quelques rares experts ont les coudées franches. 

    La prochaine loi est communément résumée à l’autorisation de la « PMA pour toutes ». Or ce raccourci vous agace…

    Parce qu’il y a des questions infiniment plus graves à mes yeux et dont personne ne parle. Pas même ceux qui sont censés voter la loi ! Or l’eugénisme s’affirme comme projet de société. C’est ça dont il faudrait parler aujourd’hui. 

    Vous employez là un mot fort et grave. Qu’entendez-vous exactement par eugénisme ?

    La volonté de constituer une espèce humaine de meilleure qualité, plus performante, plus compétitive… C’est le transhumanisme, finalement ! Le but de la médecine serait d’avoir des individus en bonne santé mais elle augmente sans cesse le nombre de ses clients en identifiant des malades qui s’ignoraient et en élevant la barre du « normal ». Si l’on ne fixe pas de limites, cela peut conduire à l’eugénisme.

    En Europe, on n’ose pas en parler parce que ça rappelle le nazisme. Alors nous évitons le débat. Sauf que, dans la pratique du tri des embryons, il est bien question de mettre en compétition les individus qui vont survivre selon des critères de plus en plus exigeants.

    Voilà trente ans que j’alerte et que je préviens. Hélas, je suis bien obligé de vous dire que cela n’a absolument rien changé. J’ai parlé devant des députés, des sénateurs, le Conseil d’État… Les décideurs m’interrogent chaque fois que l’on veut changer une loi. Je leur sers toujours la même rengaine : le gros problème, c’est l’eugénisme. J’explique, ils acquiescent. Me disent que j’ai raison. Et tout se poursuit sans embûches. 

    Valeurs actuelles avait interrogé le président du CCNE, Jean-François Delfraissy. Il défendait l’idée que son travail consistait à mettre en adéquation les évolutions de la science avec ce que la société est capable d’accepter…

    Il le dit souvent et il n’est pas le seul ! Les députés le disent aussi. Mais il faudrait, pour commencer, qu’on m’explique ce que l’extension de la PMA a à voir avec la science. Qu’y a-t-il de nouveau dans cette technique ? Rien. Un donneur de sperme va féconder une femme. La « technologie » qui permet de le faire tient dans un bout de tube ou une seringue. Qu’on arrête de nous enfumer avec les « progrès de la science ». On étend, c’est tout. Ce ne sont pas les progrès de la science qui guident l’éthique, mais les demandes sociales. Et encore, ce ne sont même pas des demandes de la société, mais de quelques-uns. 

    Iriez-vous jusqu’à dire que le dernier avis du CCNE est plus eugéniste encore que le précédent ?

    Oui, et c’est pourquoi j’essaie d’attirer l’attention sur autre chose que la « PMA pour toutes » ! Le CCNE franchit cette fois-ci des pas énormes, sans que rien n’ait été discuté dans les états généraux de la bioéthique. Les députés vont se retrouver avec l’avis du CCNE qui est le même que celui du comité d’éthique de l’Inserm ou de l’Académie de médecine. Ils sont tous d’accord et ils poussent sans que personne ne réagisse. 

    Qu’est-ce qui vous fait parler de « pas énormes franchis » ?

    L’avis préconise de libéraliser encore un peu plus la recherche sur les embryons, en supprimant la nécessité d’une finalité médicale. Maintenant, ce pourrait être pour des enjeux économiques, par exemple ; l’humain devient matière première. On pourrait établir des gestations chez l’animal avec des chimères humain-animal…

    Mais il y a aussi l’élargissement du recours au diagnostic préimplantatoire, au diagnostic préconceptionnel ainsi qu’au diagnostic génétique à généraliser dans la population totale. Il est clairement question de tri d’embryons pour ne garder que les plus performants. Cela mériterait au minimum de longues discussions, or il n’y en a aucune, pas même dans les médias. Nous sommes en train de laisser passer des choses gravissimes.

    Et tout repose sur des mensonges, en plus. À la page 64 de l’« Avis 129 » du CCNE, il est écrit : « La médecine génomique et les examens génétiques permettent de réduire l’incidence de certaines maladies génétiques graves et ouvrent de nouvelles pistes pour des prises en charge adaptées pour les patients. » C’est absolument faux. Cela ne permet pas de réduire l’incidence sauf si l’on interdisait la procréation des couples découverts « à risque », et cela n’ouvre pas de nouvelles pistes puisque, en général, il n’y a pas de traitement. Les embryons sont triés, c’est tout. Ils affirment des choses fausses. Avec l’assurance que leur donne une expertise supposée être la meilleure. 

    Vous expliquez que nous ne revenons jamais en arrière. Nous pensez-vous encore capables d’accepter la moindre limite, finalement ?

    C’est un peu désespérant, à vrai dire. J’avais essayé de prévenir en 1986, avant même l’invention du diagnostic préimplantatoire (DPI, en 1990). Je pressentais que ça déraperait très rapidement et qu’il n’y avait pas de limites possibles. Si l’on arrive à obtenir – par de nouvelles technologies – de nombreux embryons dans les années à venir, des centaines éventuellement, on pourra alors détecter des centaines ou des milliers de supposées pathologies et c’est un véritable système de tri eugénique qui nous guette, d’autant que les servitudes de la fécondation in vitro seraient alors épargnées aux patientes.

    J’étais donc contre, mais quand le DPI a été légalisé en 1994, j’ai cherché des limites possibles. Et j’en ai trouvé une qui vaut ce qu’elle vaut : limiter le diagnostic à une pathologie « particulièrement grave et incurable » par couple. Ça n’a jamais été repris, ni par mes collègues ni par les politiques, alors que c’était la seule façon d’éviter l’élargissement sans limites du DPI, même s’il demeure intrinsèquement eugénique. 

    Comment expliquer ces dérives incessantes ?

    Il y a évidemment un marché financier et professionnel qui en profite. Mais ce n’est pas tout. Il y a aussi une aptitude à accepter les miracles de la science en raison d’une fascination que je trouve assez malsaine. La crainte d’être malade, limité ou de mourir n’est pas nouvelle. Mais la propagande laisse aujourd’hui entendre qu’on pourrait en finir avec ça ! Le charme mensonger opère dans une société de moins en moins capable d’imaginer sereinement son avenir et dans laquelle le politique et le religieux sont en panne. La science est pour certains une nouvelle raison de vivre. 

    Vous arrive-t-il de penser que c’est vous qui avez fait le premier pas de cette marche eugéniste, en réalisant en France la première fécondation in vitro (Fiv) ?

    Non, car le « transhumanisme » consiste à dépasser la condition humaine… Si la Fiv ne guérit personne, elle aide malgré tout un couple à parvenir à ce qu’il devrait être en mesure de faire normalement. Il ne s’agit donc pas de transhumanisme.

    Je sais aussi que, s’il n’y avait pas eu la Fiv, il n’y aurait pas eu la suite… Voilà pourquoi je me suis immédiatement engagé contre les velléités eugénistes. J’ai écrit un livre quatre ans après la naissance d’Amandine, pour tenter d’alerter. Je n’ai pas arrêté de tirer la sonnette d’alarme, avant même l’invention du diagnostic préimplantatoire. Je me doutais que ça viendrait, et le tri des embryons pour la recherche d’un bébé prétendu parfait m’a toujours terrifié. Or cette évolution s’affirme progressivement. 

    Parmi les cibles de votre colère, les centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme (Cecos) occupent une place à part. Pourquoi ?

    Cela fait trente ans que je me bats contre eux parce que je considère que c’est un lobby qui cache complètement ses pratiques, et influe sur la loi par les relais d’influence qu’ils ont partout. Ils sont pour moi les pionniers du nouvel eugénisme que je déplore. La pratique de la PMA est sans doute la spécialité médicale la mieux contrôlée de France, sauf pour ce qui relève des Cecos et du don de sperme.

    Dans les faits, ils sont les seuls responsables de l’origine génétique de l’enfant puisque les dons sont encore anonymes, et qu’eux doivent bien choisir les donneurs puis apparier chacun avec une receveuse. Sur quels critères ? Personne ne le sait, sauf pour la ressemblance avec le père social. Et l’Agence de la biomédecine, censée veiller à la transparence de la pratique, ne s’est jamais penchée là-dessus. Or les Cecos sont forcément tentés de modifier leurs critères de sélection au gré des découvertes génétiques, pour obtenir le « meilleur » bébé possible. C’est glaçant. 

    L’élan transhumaniste que vous nous décrivez peut-il constituer la grande rupture du XXIe siècle ?

    C’est une rupture définitive. Certains proposent, d’autres acceptent et les gens finissent par s’habituer, voire demander.

    Regardez le nombre de gens prêts à porter des bracelets pour savoir le nombre de pas, de battements cardiaques, le poids… Les techniques sont encore rudimentaires, mais l’habitude est là et la prise en compte du corps est incroyablement présente. Ils veulent absolument survivre, c’est tout. Comment imaginer un retour en arrière ? Les gadgets vont peu à peu s’introduire dans nos vies puis dans nos corps, sans que personne ne résiste. 

    Vous parliez tout à l’heure de fascination pour la science. Est-il impossible d’imaginer une autre raison de vivre qui détourne l’être humain de cette fascination ?

    Très honnêtement, je pense que c’est perdu tant que ce système attire et fascine. Parce que sa « religion » est cohérente : elle est celle de la croissance économique, de l’amélioration des capacités humaines, de la toute-puissance d’Internet, de la compétition généralisée…

    Puisqu’on ne peut interdire, qu’il semble impossible de limiter en raison de comités cautions, de la pression internationale ou du tourisme médical, il faut donc espérer que les gens n’en veuillent plus. Il faut générer une autre attirance, comme ce que faisait la religion dans la société, avant.

    Les gens qui occupaient Notre-Dame-des-Landes ont tenté de le faire, à mon avis. Que l’on aime ou pas, ils ont voulu faire comprendre à la société que l’on peut être heureux en vivant plus frugalement mais dans le partage. Ce genre d’alternative naît dans le monde entier, et je crois honnêtement que c’est la seule issue. Je reste persuadé que le modèle actuel ne peut pas satisfaire les aspirations de l’humain.

    Via Généthique.org

    https://www.infocatho.fr/revision-de-la-loi-de-bioethique-nous-sommes-en-train-de-laisser-passer-des-choses-gravissimes/ 

    QU'EST-CE QU'ÊTRE FRANC-MAÇON AU XXIE SIÈCLE ?

    Posted: 14 Feb 2019 07:37 AM PST 

    C’est le titre de la conférence que devait donner le mardi 12 février à Albi l’ancien Grand Maître du Grand Orient de France, Guy Arcizet. Elle a fait l’objet d’une pleine page de l’édition tarnaise de La Dépêche du Midi (le journal de la dynastie maçonnique des Baylet), comportant un état des lieux de la franc-maçonnerie dans le Tarn et surtout un entretien avec Guy Arcizet titré avec un extrait de son propos : « La maçonnerie, c’est une quête de soi et des autres ».

    En soi cet entretien bien terne n’apporte strictement aucun élément nouveau pour la connaissance du phénomène maçonnique. Mais il a pour intérêt d’être comme un échantillon de la propagande maçonnique façon Grand Orient, avec son séculaire rabâchage d’idéologie laïcarde (à rebours de l’authentique laïcité) et surtout quelques affirmations historiquement très contestables voire relevant de la désinformation. Abordons-le donc.

     

    - À la question sur la date de naissance de la franc-maçonnerie, le Grand Maître Arcizet répond : « En juin 1717, des religieux protestants se sont réunis dans une taverne de Londres, « L’oie et le grill », pour fonder l’institution. Mais elle existait très certainement avant. » La nécessaire brièveté d’un entretien n’excuse pas l’inexactitude.

    La vérité c’est que la franc-maçonnerie est née et s’est développée en Grande-Bretagne au moins depuis le XIVe siècle à partir d’associations de libres métiers (« free-masons »), de bâtisseurs d’édifices religieux (cathédrale d’York) ayant pour finalité l’éducation morale, la formation professionnelle et l’entraide. Ce, dans un esprit très catholique comme en témoignent tous les textes fondateurs appelés Old charges (« anciens devoirs »), en grande partie écrits par des religieux enseignant notamment le suivi de la messe et l’importance des sacrements et le culte des saints patrons. On y trouvait l’énoncé des devoirs réciproques des maîtres, des compagnons et des apprentis, hiérarchie constituant millénairement la structure fondamentale des métiers d’artisans et bâtisseurs. Somme toute une institution très semblable à celle, en France, du compagnonnage imprégné de la ferveur religieuse du Moyen Âge constructeur des cathédrales.

    Cette franc-maçonnerie, fondée sur le travail et l’organisation des métiers, fut plus tard désignée comme « opérative » (du latin opera : le travail). Elle avait tout simplement comme structure de fonctionnement les ateliers (encore appelés loges) où les apprentis apprenaient le métier et où les compagnons œuvraient sous la conduite des « passés maîtres », instruits aussi des secrets des métiers.

    À partir de l’époque des guerres de religion, les ateliers accueillaient aussi de plus en plus des réunions discrètes, à l’abri des polices, de rencontre et de réflexion, religieuse, politique et sociale, en un mot de spéculation. Les ateliers abritèrent des cercles ainsi déconnectés des préoccupations et coutumes des chantiers et des métiers. Bien des loges n’en conservèrent que des rites et des mots déracinés de la réalité mais désormais utilisés à des fins de spéculations symbolistes dans une culture de secret initiatique. On ne s’occupait plus essentiellement dans ces ateliers d’activités de construction mais des « penseurs », hiérarchisés selon des grades aux appellations grandiloquentes et fantasmagoriques, s’avisaient de reconstruire le monde. Ainsi se développa, en rupture avec la traditionnelle franc-maçonnerie de travail, l’opérative, une franc-maçonnerie idéologique dite « spéculative ».

    Les historiens de la maçonnerie ne savent pas ce qu’il en fut exactement de la réunion du 24 juin 1717 à la saint Jean d’été, à l’auberge « L’oie et le grill » (nom aujourd’hui du restaurant du Grand orient). Mais toujours est-il qu’elle a signifié le divorce entre les deux maçonneries. L’ancien Grand Maître émet donc une contre-vérité flagrante en assénant que l’institution maçonnique fut fondée en cette occasion. Ce qui fut créé alors, ce jour-là ou un autre, ce fut la Grand Loge de Londres.

    Le Grand Maître Arcizet est un peu plus calamiteux en émettant benoitement comme si c’était une hypothèse personnelle que la franc-maçonnerie existait certainement avant. Par ailleurs il affirme que ce sont des « religieux protestants »(sic !) qui se sont réunis à L’oie et le grill. Outre qu’on ne trouve dans aucun document la liste exhaustive des participants, il est peu probable qu’ils étaient tous des « religieux protestants ». Et d’ailleurs qu’entend-il par-là ? Ce qui est sûr, c’est que six ans plus tard fut publié à Londres le « Livre des constitutions » attribuées à Anderson, texte fondamental de la franc-maçonnerie moderne. James Anderson était en effet un pasteur de l’Église presbytérienne d’Écosse mais « les constitutions » qui portent son nom furent probablement une œuvre collective dont le rédacteur principal fut John Desaguliers, fils d’un pasteur protestant de La Rochelle et lui-même devenu pasteur et chapelain dans l’Église anglicane.

    Ces constitutions n’étaient plus catholiques comme les « Old charges » mais d’affirmation déiste. Et cette franc-maçonnerie moderne, spéculative, idéologiquement constructiviste, ne recevait plus des travailleurs mais des bourgeois et des aristocrates n’ayant plus de pouvoirs réels dans la monarchie parlementaire mais avides de s’affubler de titres souvent grandiloquents voir plus extravagants les uns que les autres (« Prince des Serpents d’Airains », « Grand Inquisiteur Commandeur », « Sublime Prince du Royal Secret »,...).

    Transportée en France, la franc-maçonnerie spéculative fit naître en 1738 la Grande Loge de France puis en 1773 le Grand Orient de France avec comme Grand Maître Louis-Philippe, duc de Chartres, qui deviendra duc d’Orléans et prendra sous la Révolution le nom de Philippe-Égalité, votant ignoblement à la Convention, le 18 janvier 1793, la condamnation à mort du roi Louis XVI, son cousin. Ce qui ne lui épargna pas d’être lui-même guillotiné le 6 novembre suivant. En 1877, le convent du Grand Orient décida de supprimer l’obligation pour les loges de travailler « à la gloire du Grand Architecte De L’Univers ». Rupture donc avec le déisme officiel de la maçonnerie, et engagement toujours plus fort du Grand Orient dans la politique. C’est la Troisième République maçonnique et radicale. 

    - Le Grand Maître Arcizet déclare : « On est passé à une maçonnerie beaucoup plus politique, surtout en France. Fin XIXesiècle il n’y avait pas de parti politique. Un certain nombre d’hommes sont venus dans les loges pour construire la république ».La vérité c’est qu’il y avait en France à la fin du XIXe siècle nombre d’organisations politiques socialistes, radicales, anarchistes, bonapartistes, conservatrices, monarchistes... Et par exemple un Jaurès n’éprouva pas besoin d’entrer en maçonnerie à l’égard de laquelle il n’exprima qu’une certaine ironie (voir notre livre « Jaurès, le mythe et la réalité »).

    La vérité c’est que les hommes venus dans les loges s’affairèrent à construire non pas « la république » mais une République maçonnique ! Une république violemment anticatholique de persécution du clergé et des fidèles (expulsion des congrégations, confiscations des biens religieux, fermetures des collèges...).

    Le Grand Maître dit que cela a donné « les lois sur l’abolition de l’esclavage, toutes les lois sur la protection maternelle et infantile ». Toutes ? Bien sûr que non ! Car comme le reconnaissait le radical Édouard Herriot lui-même (il n’était pas maçon), de la Restauration jusqu’aux années 1930, les plus actifs défenseurs de la condition ouvrière et promoteurs de bien des principales mesures ou lois sociales, avant celles du Front populaire, furent les chrétiens sociaux (Villermé, Villeneuve-Bargemont, Montalembert, Léon Harmel, Benoit d’Azy, Lerolle, Albert de Mun, Armand de Melun, La Tour du Pin, etc.). 

    - Le Grand Maître dit encore : « Puis est venu le séisme de la Seconde Guerre mondiale. Il y avait 39 000 maçons en 1940. Persécutés, ils ont disparus des loges et en 1945, 2 000 à 3 000 frères seulement sont revenus. Il a fallu tout remonter ».

    Ça, c’est encore une superbe façon de travestir l’histoire et de manipuler les chiffres et les mots. Certains, à cette lecture trop rapide d’une expression ambiguë, pourraient peut-être croire que sur les 39 000 maçons de 1939, seulement 2 à 3 000 sont revenus des camps. Non, nuance de taille : c’est le chiffre imprécis de ceux qui selon Arcizet auraient repris leurs activités maçonniques. Car la vérité c’est que, comme on peut le lire dans la très maçonnique Encyclopédie de la franc-maçonnerie, la part prise dans la Résistance par les réseaux maçonniques n’a pas été absolument négligeable mais tout de même assez peu importante. Et s’il y eut près d’un millier de « frères » déportés et cinq cent quarante fusillés, ce fut parce que résistants, nullement parce que maçons !

    La vérité c’est que la majorité des frères, tout comme la majorité des Français, ne s’engagèrent pas. La vérité c’est aussi qu’il en eut une petite minorité dans la collaboration comme dans la résistance. Otto Abetz, l’ambassadeur en France d’Hitler, ancien franc-maçon, veillait avec Pierre Laval et Marcel Déat, « amis de la maçonnerie », qui détestaient les anti-maçons de Vichy, à ce que les maçons ne soient pas réprouvés en tant que tels. Et d’ailleurs le franc-maçon Peyrouton, gendre de Malvy, emprisonné pendant la Grande Guerre pour ses activités pacifistes dénoncées par Clémenceau, n’avait-il pas été nommé ministre de l’Intérieur ?

    Monsieur Arcizet ignore peut-être que dans le Tarn, en 1945, au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe où on détenait des prisonniers suspects d’avoir été des collaborateurs, il y avait nombre de militants de Marcel Déat et parmi eux suffisamment de francs-maçons pour créer une loge dite « sauvage », intitulée « Les orphelins de la Veuve ».

    Tout comme le Parti communiste qui, d’ailleurs, la combattait férocement, la franc-maçonnerie a eu par trop tendance à se parer des vertus de la Résistance. Certes pas à la hauteur du parti lénino-stalinien qui persista longtemps à se proclamer « le parti des 75 000 fusillés », chiffre bidon, finalement ramené dans le journal Le Monde à moins de 4 000, déjà terrible, bien sûr. 

    - Le Grand Maître Arcizet égrène ensuite les lieux communs de la logomachie du Grand Orient. Sur « l’idée laïque qui, selon lui, serait née au XVIe siècle » alors que la laïcité authentique est le fait de la parole décisive de Jésus-Christ : « Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu, ce qui appartient à Dieu ». Par extension, César est d’abord devenu un titre puis a signifié l’État. Or, cet État, quand il est sous le contrôle de la maçonnerie et notamment du Grand Orient comme celui de la IIIeRépublique radicale ou encore celui du Mexique révolutionnaire ou celui des dirigeants Jeunes-Turcs, tous maçons organisateurs du génocide arménien, tend à s’approprier non seulement tout ce qui appartient à Dieu, confisquant les biens de l’Église, mais ce qui relève de la liberté et du droit des familles : l’éducation des enfants.

    Le Grand Maître écrit de la laïcité : « C’est une idée révolutionnaire. On peut accueillir l’autre avec un regard désintéressé. L’émancipation c’est le fil conducteur. Aujourd’hui on continue à se poser la question de l’émancipation et de l’idée laïque qui reste un combat. Ce combat c’est celui de la liberté absolue de penser ». N’est-ce pas un peu du charabia ? Mais qu’entend-on au Grand Orient par « émancipation » ?

    L’embêtant, c’est que, pour le Grand Orient, la liberté de penser c’est celle de penser comme l’on y pense. L’embêtant, c’est qu’avec la plupart des autres obédiences maçonniques, le Grand Orient a approuvé et même inspiré sans cesse le développement du carcan des lois de police de la pensée soi-disant antiracistes, et ce avec d’odieux amalgames.

    Alors, prenant le Grand Maître au mot, revendiquons la liberté de penser, après de longues études historiques, lectures et réflexions, que la puissance trop peu visible de la franc-maçonnerie est contraire au bon fonctionnement de la démocratie. En effet, les loges et fraternelles et autres groupements et cercles de « frangins » qui en procèdent, ne constituent-ils pas à l’évidence des lieux de connivence et souvent de véritables hiérarchies parallèles, c’est-à-dire des « pouvoirs non assortis de responsabilités ».

    Et quand certains osent assimiler la critique de l’opposition à la franc-maçonnerie qualifiée de maçonnophobie et à l’amalgamer avec de l’antisémitisme, ne se livrent-ils pas à une ignoble désinformation ? 

    - À la dernière question du très gentil journaliste de La Dépêche du Midi « Que vous a apporté la franc-maçonnerie ? », l’ancien Grand Maître répond : « J’ai osé penser différemment à partir du moment où j’ai été franc-maçon. La maçonnerie, c’est d’abord une quête de soi-même et des autres, c’est se poser des questions sans être sûr des réponses. C’est aussi la transmission, la spiritualité et la transcendance dans un idéal laïque ».

    Penser différemment ? Très bien ! Mais à lire ses réponses toujours dans le même « blabla grand-orienté », on a plutôt l’impression d’un grand conformisme. Les dernières phrases enfin sont de celles que l’on trouve sans originalité à peu près dans toutes les revues de propagande du Grand Orient.

    On aurait préféré que le Grand Maître soit questionné sur ce qu’il entend par « spiritualité et transcendance dans un idéal laïque ». Spiritualité, sans la connaissance que nous sommes à la fois corps et esprit et âme ? Étrange ! Transcendance sans la réflexion rationnelle que pour tout ce qui existe il faut bien qu’il y ait eu un principe créateur ? Finalement, transcendance sans Dieu ?

    À l’image de ses temples sans ouverture, que ce soit dans les expériences de l’égrégore ou de l’entéléchie, l’interrogation maçonnique dans toutes les obédiences ne nous parait être que dans l’introspection. Il y a, nous semble-t-il, plus de fermeture que d’ouverture, plus de ténèbres terrestres que de lumières du ciel dans le symbolisme et l’occultisme maçonniques. Les propos de l’ancien Grand Maître ne nous ont pas effacé cette impression.

    Dernier point encore : La Dépêche du Midinous donne les chiffres de quarante-et-une loges dans le Tarn réparties dans sept obédiences avec un effectif total « entre 1 200 à 1 500 maçons et maçonnes ». Ce n’est pas négligeable mais en cohérence avec l’effectif national de toutes les obédiences, de l’ordre de 150 000. Mais l’influence de la maçonnerie ne passe pas que par les loges. Même si les « fraternelles » interobédientielles dans les administrations et professions qui étaient les lieux de l’affairisme maçonnique à l’origine des principaux scandales de la Ve République ont été officiellement supprimées, en fait elles se sont maintenues sous d’autres noms. La Dépêche donne encore le montant moyen de l’adhésion à l’année : 300 euros. C’est plus cher que les cotisations des partis politiques.

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    7-0 LAICITÉ

     

    LE GRAND ORIENT DE FRANCE PRÉPARE UNE LOI DE RÉVISION DE LA LOI DE 1905
    Source [Le Salon Beige]  L’Institut Diderot a récemment organisé une réflexion sur la laïcité, centrée sur l’avenir de la Loi 1905 et sur la séparation des Eglises et de l’Etat, avec Jean-Claude Seys, président de l’Institut Diderot, et Jean-Philippe Hubsch, Grand Maître du Grand Orient de France. L’intervention de ce dernier est accessible ici.

    Au cours de cette séance, Jean-Philippe Hubsch rappelle que la première génération républicaine est quasiment franc-maçonne. Il estime qu’il est nécessaire de revoir la loi, notamment pour s’adapter à l’émergence d’une religion qui est considérée comme deuxième de France numériquement : l’islam. Au sein de la franc-maçonnerie, il y a eu la création de l’appel des 113, qui s’oppose fermement à la modification des articles 1 et 2 (loi de 1905, consolidée en mars 2008) et de toute disposition qui pourrait modifier les relations entre l’Etat et les religions de France.

    Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.

    Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes. Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons. Les établissements publics du culte sont supprimés, sous réserve des dispositions énoncées à l’article 3.

    Le Grand Orient déposera, à priori mi-février, un projet de loi avec les points suivants :

    une demande de transparence du financement des cultes

    la garantie du respect de l’ordre public

    le besoin de consolider la gouvernance des associations cultuelles.

    Quelques remarques du Grand Maître :

    Le discours de Macron aux Bernardins laisse le Grand Orient perplexe, car il estime que Macron cherchait à faire de l’identitarisme.

    La laïcité est tantôt opposée à l’Islam, tantôt elle le considère comme une ouverture à un projet multiculturaliste.

    La franc-maçonnerie du Grand Orient est associée au mot de laïcité : elle est gardienne du temple. Elle est universaliste, car la loge est une marque de tolérance et d’ouverture : accueillir l’autre oui, mais seulement dans le cas d’une appartenance à des bases communes.

    Principe de laïcité en entreprise :

    Les juridictions judiciaires sont compétentes, mais cela ne s’applique pas aux entreprises privées. Certaines personnes estiment que la liberté de conscience et de culte recule. Pour cela, l’Etat Républicain doit se protéger des attaques communautaristes de certains groupes de pression.

    Selon le Grand-Orient, chaque citoyen doit pouvoir exprimer ses libertés mais dans la sphère privée. En public, c’est dans le respect de la laïcité. Il est rappelé que nul n’a à connaître les choix politiques et religieux d’une personne et cela, l’Etat s’interdit d’y renoncer. Par ailleurs, la religion est une opinion (sic) qui peut changer.

    Quelques questions des participants :

    Concernant l’islam, pouvons-nous réellement laisser cette religion se gérer lorsque nous savons que des imams ne parlent pas français, qu’ils reçoivent des financements étrangers, qu’il y a un non-respect de la laïcité républicaine et que la liberté de conscience des femmes est très restreinte ?

    Réponse : réformer l’islam de France est une volonté d’Emmanuel Macron et les grands maîtres des différentes obédiences approuvent.

    Est-ce qu’une modification du Concordat d’Alsace-Moselle est prévue ?

    Réponse : A priori, non. Cependant, il faut apporter une évolution au Concordat, dans le but de le supprimer un jour en transférant les charges financières sur les communautés territoriales.

    Que font les francs-maçons musulmans du Grand Orient de France pour protéger la laïcité républicaine ?

    Réponse : ils ne sont pas répertoriés donc le nombre est inconnu, mais nous savons qu’ils sont les plus ardents défenseurs de la laïcité. En Turquie et en Tunisie, certains risquent leur vie en étant franc-maçon, nous espérons que cela ne sera pas le cas de l’Italie.

    Comment réécrire une loi qui corresponde aux attentes d’une société en 2019, tout en respectant le principe de laïcité ?

    Réponse : La France est un pays où les religions et les agnostiques vivent correctement. La loi 1905 fonctionne depuis plus d’un siècle. Par ailleurs, on donne une place trop importante au religieux, contrairement au poids réel.

    Les églises construites avant 1905 sont financées par les finances publiques, ne faut-il pas annuler cela pour prendre en compte la rupture d’égalité ?

    Réponse : Il y a une antériorité historique qui rend la restauration légitime. Certes nous constatons une rupture d’égalité, mais pas au point de devoir aller dans le sens d’une modification.

    Ne faut-il pas former les ministres des cultes sur les principes de la laïcité ?

    Réponse : Ce rôle est celui de l’éducation universitaire, sans pour autant rentrer dans la gestion du culte.

    Concernant la révision des lois bioéthiques, est-ce normal que nous ayons une présence religieuse et notamment catholique dans le débat ?

    Réponse : Oui bien sûr, il est normal que le pouvoir public écoute et reçoive les grands courants religieux.

    Remarques de quelques participants :

    La troisième génération des immigrés est animée par la pauvreté, elle est incapable de financer son culte. Il faut donc rétablir le principe d’égalité en instaurant d’urgence un plan Marshall dans les banlieues.

    Les imams doivent pouvoir prêcher en français, après obtention d’un diplôme universitaire certifié par l’Etat.

    L’Etat n’a pas à organiser une religion, mais il doit imposer une règle républicaine.

    http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Le-Grand-Orient-de-France-prepare-une-loi-de-revision-de-la-loi-de-1905 

    SUISSE : LA NOUVELLE LOI GENEVOISE SUR LA LAÏCITÉ – L’ÉTAT DOIT-IL S’OCCUPER DES RELIGIONS ?

    Par Jean-François Mayer - Religioscope, 11 février 2019

    Le 10 février 2019, 55,1 % des votants du canton de Genève ont accepté la nouvelle Loi sur la laïcité de l’État (LLE). Celle-ci avait été adoptée par le Grand Conseil (parlement cantonal) en avril 2018, mais avait été contestée par des référendums. Certains articles, notamment celui interdisant aux fonctionnaires ou aux élus d’arborer publiquement des signes religieux dans l’exercice de leurs fonctions, ont été au cœur de débats. Ceux-ci ne sont pas terminés, car des recours devront être traités par la justice. Arrière-plan, analyse et réflexions.

    Le pasteur Blaise Menu, modérateur de la Compagnie des pasteurs et des diacres de l'Eglise Protestante de Genève, a bien voulu partager avec nous quelques autres angles d'approche, qui complètent l'analyse proposée par Religioscope. Ces réflexions nous semblent de nature à intéresser les lecteurs de ce site : nous ajoutons donc ce document en format PDF au bas de cette page, après les notes de fin.

    Les armoiries de Genève devant le Mur des Réformateurs, avec ses grandes figures du mouvement protestant. Jean Calvin (1509-1564) est le second à partir de la gauche. La construction de ce mur débuta en 1909, à l'occasion du 400e anniversaire de la naissance de Calvin, et fut achevée en 1917. « Interpréter la Réforme à travers ce qu’elle a apporté à l’établissement des démocraties constitue son fil directeur », explique Alexandre Fiette dans un article du blog des Musées d'art et d'histoire de Genève (© 2011 Elena Duvernay | Dreamstime.com).

    En Suisse, l’organisation des relations entre religions et État n’est pas du ressort de la Confédération, mais de celui des cantons. Cela entraîne une variété de situations, avec des pratiques différentes d’un canton à l’autre. Deux cantons se définissent comme laïcs : Genève et Neuchâtel.

    Genève et les religions : de la « Rome protestante » à la laïcité

    Dans le cas de Genève, la séparation entre l’Église et l’État fut décidée en 1907, dans un contexte différent de celui de la France et avec des rivalités politiques locales qu’il serait trop long de résumer ici. Sur le plan formel, il s’agissait d’une suppression du budget des cultes[1]. Contrairement à la France, la mesure ne touchait pas l’Église catholique romaine, mais l’Église nationale protestante et la petite Église catholique nationale (dissidence catholique libérale soutenue par l’État). Le vote catholique romain contribua décisivement à l’adoption de la loi de séparation.

    Cependant, en 1945, une loi autorisa le Conseil d’État (gouvernement cantonal) à percevoir une contribution ecclésiastique volontaire pour le compte de l’Église nationale protestante, de l’Église catholique romaine et l’Église catholique chrétienne (nom qu’adopta par la suite l’Église catholique nationale). Aucun contribuable n’est obligé de verser cette contribution : l’impôt est notifié au contribuable, mais son paiement est facultatif. Pour son travail de perception, les Églises remboursent à l’État 2 % de la recette brute.

    Chaque année, les Églises établies du canton de Genève rappellent à leurs fidèles l'importance de la contribution ecclésiastique pour leur financement.

    Entrée en vigueur en 2013, la nouvelle Constitution de la République et canton de Genève contient un article 3 sur la laïcité, composé de trois brefs alinéas :

    1 L’État est laïque. Il observe une neutralité religieuse.

    2 Il ne salarie ni ne subventionne aucune activité cultuelle.

    3 Les autorités entretiennent des relations avec les communautés religieuses.

    Genèse de la Loi sur la laïcité de l’État

    Dans le sillage de cette nouvelle Constitution, le gouvernement cantonal décida en 2013 de constituer un groupe de travail pour étudier la portée et la mise en œuvre de l’alinéa 3 de l’article 3. La question scolaire et celle des cimetières en étaient explicitement exclues. Ce groupe de travail rendit son rapport un an plus tard. Une consultation fut alors lancée auprès des partis politiques, des associations religieuses et d’autres groupes. Le Conseil d’État déposa devant le Grand Conseil un projet de loi en novembre 2015. Cela fut suivi par deux années de traitement en commission des droits de l’homme du parlement cantonal, puis un projet de loi qui fut discuté au Grand Conseil lors de séances qui se tinrent durant les mois de mars et d’avril 2018.

    Lionel Halpérin, rapporteur de la commission des droits de l’homme, expliquait bien quelle recherche d’équilibre avait présidé aux travaux en commentant le vote final de la commission :

    « (…) si le vote de la commission a été aussi serré en troisième débat – 4 oui contre 3 non et 2 abstentions – ce n'est pas l'expression d'un fort mécontentement : c'est parce que certains députés ont considéré que la commission n'était pas allée assez loin dans la mise en œuvre d'une laïcité rigoureuse, tandis que d'autres, au contraire, ont estimé que le texte ne ménageait pas une place suffisante à la liberté religieuse. Le projet de loi tel qu'issu des travaux de la commission est donc le fruit d'un fragile équilibre, et il nous appartient d'y apporter ce soir les aménagements que nous jugerons utiles, dans un sens ou dans l'autre. »[2]

    La plupart des amendements proposés lors des séances de mars et d’avril 2018 du Grand Conseil furent rejetés par une majorité de députés. Cependant, une disposition non prévue fut ajoutée à l’article 3 du projet de loi lors d’une séance du jeudi 23 mars, avec la teneur suivante :

    « Lorsqu'ils siègent en séance plénière, ou lors de représentations officielles, les membres du Grand Conseil et des Conseils municipaux s'abstiennent de signaler leur appartenance religieuse par des signes extérieurs. »

    Cet ajout constitue l’un des points qui ont le plus fait l’objet de critiques durant les débats qui ont préludé au vote du 10 février 2019.

    La Loi sur la laïcité de l’État fut adoptée par le Grand Conseil en avril 2018 par 63 oui contre 25 non et 3 abstentions. Mais elle se trouva rapidement attaquée par quatre référendums, qui recueillirent un nombre cumulé de signatures suffisant pour imposer un vote. C’est cela qui a finalement conduit à l’acceptation de la nouvelle loi par une majorité de votants.

    Avant de passer à une brève mise en contexte et analyse, nos lecteurs trouveront ci-après, au format PDF, le texte intégral de la loi adoptée par le parlement cantonal genevois le 26 avril 2018 et approuvée par une majorité des votants genevois le 10 février 2019.

     La montée de la non-appartenance

    Pendant longtemps, une grande majorité de la population suisse appartenait à l’une des communautés religieuses établies. Même si celles-ci pouvaient faire l’objet de contestations ou de controverses parfois vives (le Kulturkampf fut aussi une réalité en Suisse au XIXe siècle), ces institutions religieuses détenaient un quasi-monopole de la gestion du sacré. Il existait certes des minorités religieuses, des groupes non conformistes par rapport à ces groupes religieux dominants, mais leur importance statistique était faible. En 1960, à Genève, on comptait 45,7 % de réformés et 47,7 % de catholiques romains : plus de 93 % de la population se répartissait donc entre ces deux confessions, et leur part commune était même encore plus grande dans nombre de cantons. Moins de 0,5 % de la population genevoise se déclarait sans religion.

    Au cours des cinquante dernières années, à des degrés divers, la Suisse a connu des transformations considérables du paysage religieux. Tout d’abord, la non-appartenance à un groupe religieux a connu une progression très rapide au cours des récentes décennies, avec des pointes dans de grandes villes, à commencer par Bâle et Genève. Même s’il existe certaines divergences entre les statistiques cantonales et les statistiques fédérales à ce sujet[3], et même si les résultats du relevé structurel annuel qui a remplacé depuis 2010 le recensement fédéral ne permettent que des comparaisons limitées, les ordres de grandeur sont suffisamment parlants : dans la population résidente permanente âgée de 15 ans ou plus à Genève en 2017, l’Office fédéral de la statistique (OFS) dénombre un peu plus de 41 % de personnes sans appartenance religieuse, pour un peu plus de 32 % de catholiques et un peu moins de 9 % de réformés[4].

    À côté de ce déclin massif de l’appartenance religieuse, le contexte genevois, comme celui de l’Europe en général de façon plus ou moins forte, est marqué par une diversification des affiliations, croyances et pratiques religieuses. Les musulmans (6,5 % de la population genevoise en 2017 selon l’OFS) en constituent la composante qui frappe le plus le public, pour des raisons liées à la perception de la migration et de l’islam dans le monde occidental contemporain, mais ils ne sont pas les seuls qui contribuent à la variété des voies religieuses.

    Face à de telles situations, il est compréhensible que des États souhaitent mettre à jour et moderniser leur cadre législatif relatif aux religions, afin de tenir compte de cette nouvelle situation et des perspectives qu’elle ouvre. La tendance générale en Suisse tend à affirmer plus fortement la neutralité de l’État en matière religieuse, avec des variations liées aux héritages cantonaux, et à envisager des modalités de reconnaissance de nouveaux acteurs religieux : dans plusieurs cantons, au fil du temps, des dispositions ont été adoptées pour élargir la possibilité de reconnaissance de droit public ou d’intérêt public à des communautés religieuses de droit privé, fixant pour cela différentes conditions.

    Dans le canton de Genève, avec sa référence laïque (et inévitablement des influences des débats français à ce sujet), le choix a été plus ambitieux : celui d’un projet englobant définissant la laïcité et ses conséquences pratiques, les relations entretenues par les autorités cantonales avec les organisations religieuses et la place reconnue à celles-ci dans la société.

    Si cette approche a été soutenue par une majorité du parlement cantonal en avril 2018 et des votants en février 2019, une telle démarche n’allait pas sans dire. Certains membres de la commission chargée de l’examen du projet de loi prônaient de s’en tenir à une stricte non-intervention dans les affaires religieuses, estimant que le principe même d’une loi particulière sur les affaires religieuses était dangereux et conduisait l’État à abandonner sa neutralité. Au nom de celle-ci, ces minoritaires proposaient également de revenir sur l’article 3, alinéa 3 de la constitution cantonale et de renoncer aux relations entretenues par les autorités avec les communautés religieuses, en le remplaçant par le passage de la précédente constitution disposant que « les cultes s’exercent et les Églises s’organisent en vertu de la liberté de réunion et du droit d’association », leurs adhérents étant tenus de se conformer aux lois générales. Un tel choix aurait pu sembler donner aux religions une liberté maximale et en même temps les préserver du regard étatique : il aurait aussi marqué un pas de plus dans la privatisation du religieux, tandis que la nouvelle loi le reconnaît comme une catégorie spécifique avec des interlocuteurs identifiés comme tels.

    Dans l’esprit des autorités, même si la nouvelle loi est aussi le résultat du « fragile équilibre » recherché au cours de son élaboration, elle représente une modernisation qui bénéficie aux communautés religieuses et permet d’essayer de prendre en compte à la fois la laïcité et les réalités religieuses.

    Comme le soulignait le communiqué du Conseil d’État du 27 avril 2018 se félicitant de l’adoption de la loi par le Grand Conseil, celle-ci permet « l’abrogation des lois anticléricales de la fin du XIXe siècle ». En effet, même si elle était tombée en désuétude, il existait toujours dans la législation genevoise une Loi sur le culte extérieur de 1875 décrétant que « toute célébration de culte, procession ou cérémonie religieuse quelconque est interdite sur la voie publique » et que « le port de tout costume ecclésiastique ou appartenant à un ordre religieux est interdit sur la voie publique à toute personne ayant un domicile ou une résidence dans le canton. » Avec l’entrée en vigueur de la LLE, ces dispositions sont abrogées.

    La nouvelle loi peut aussi se targuer de ne pas ignorer les religions. L’article 11 décrète « l’enseignement du fait religieux dans sa diversité » dans les établissements scolaires publics, sans prosélytisme.

    Mais si les communautés religieuses établies ont soutenu cette loi avec détermination, malgré leurs réserves sur quelques passages, c’est surtout parce qu’elle vient ancrer leur présence de façon presque inespérée dans un contexte de déclin numérique.

    C’est tout d’abord l’ancienne « contribution ecclésiastique volontaire », qui se transforme en « contribution religieuse volontaire » (article 5), dans l’idée de l’ouvrir à d’autres communautés religieuses que cela intéresserait. Sur le plan du financement, ce n’est pas indifférent, même si cette contribution ne suffit pas à couvrir les besoins de ces Églises. Du point de vue de l’État, l’ouverture à d’autres communautés permet de justifier la poursuite de cette pratique, d’autant plus que les frais de perception sont couverts. Certains milieux laïcs souhaitaient voir cette contribution purement et simplement supprimée.

    Un autre point appréciable pour les communautés religieuses établies est l’article 8 sur l’accompagnement philosophique, spirituel ou religieux, qui leur donne la garantie de pouvoir assurer le service d’aumônerie dans différentes institutions.

    Enfin, même si l’article 4 ne contraint pas l’État à entretenir des relations avec les organisations religieuses, il ancre cette possibilité dans la loi.

    On peut être surpris de découvrir un article 10, alinéa 2, prévoyant que « le canton peut prendre des mesures contre les dérives de type sectaire ». Aucun autre canton suisse ne connaît une telle disposition. Plus qu’au contexte genevois de laïcité, cet article est un héritage d’un épisode de la vie publique genevoise, dans le sillage de l’affaire du Temple Solaire (en particulier l’épisode du Vercors en 1995), avec la publication d’un audit sur les dérives sectaires en 1997.

    Notons que l’alinéa 1 du même paragraphe donne la possibilité à l’État de « soutenir des actions favorisant le dialogue interreligieux et la paix religieuse ». Cet alinéa est révélateur de plusieurs dimensions : la conscience du rôle que peuvent jouer des religions pour prévenir des conflits ; le souci d’une coexistence pacifique dans une société religieusement diverse ; les préoccupations de prévention de l’extrémisme religieux ; la volonté de promouvoir avant tout les courants religieux favorables au dialogue. Ces préoccupations et ces approches ne sont pas uniques à Genève.

    Signes religieux extérieurs et présence religieuse dans l’espace public

    Outre les contestations de fond de certains groupes par rapport au principe même d’une loi ou au maintien et à l’élargissement de la contribution religieuse volontaire, les points de friction ont surtout porté sur l’article 3 et l’article 6. Pour le premier, ce sont avant tout les musulmans qui ont eu — à juste titre — le sentiment d’être visés, même si la plupart des intervenants religieux disent souhaiter une modification de cet article ; pour le second, ce sont surtout les évangéliques qui sont montés aux barricades.

    En effet, l’article 3 ne permettra pas à une femme portant un foulard islamique d’être employée par une administration publique, en tout cas si elle est en contact avec le public, et il interdit aux parlementaires cantonaux et membres de conseils municipaux de porter des signes indiquant leur appartenance religieuse. Il se trouve qu’une élue musulmane (membres des Verts) portant foulard siège actuellement dans un conseil municipal du canton.

    L’article 3 comporte deux dimensions faisant débat. D’une part, il quitte le champ des communautés religieuses pour prescrire des comportements individuels acceptables ou non — en l’occurrence savoir si un employé de l’État ou un élu a le droit d’arborer un signe susceptible d’indiquer son appartenance religieuse. D’autre part, même s’il est défini en termes généraux et entraîne potentiellement des conséquences pour des membres de toute communauté (pas de kippa juive, pas de croix chrétienne, pas de turban sikh, etc.), il ne fait aucun doute que cet article vise avant tout les musulmans ; sans le dire explicitement, il s’inscrit dans les controverses apparues depuis la fin du XXe siècle autour du foulard islamique, et pour l’instant n’a des conséquences que pour les musulmans.

    L’alinéa 4 est surprenant, en décrétant que des élus ne peuvent porter aucun signe indicateur de leur appartenance religieuse dans l’exercice de leurs fonctions : en toute logique, il revient à exclure potentiellement certains courants religieux (ou composants de ceux-ci) de l’arène parlementaire et donc de la possibilité d’une représentation politique légale.

    Les Verts, auxquels appartient l’unique élue actuellement susceptible d’être touchée par cet alinéa, ont déjà déposé un recours à ce sujet, avant même de connaître les résultats. Celui-ci devra maintenant être examiné par la Chambre constitutionnelle du canton de Genève. Il est probable que les autorités considéreront que ce recours a un effet suspensif ; l’élue concernée pourra donc sans doute continuer d’exercer son mandat dans l’attente de la décision.

    Quant à l’article 6, il décrète dans son alinéa 1 que « les manifestations religieuses cultuelles se déroulent dans le domaine privé ». Des exceptions peuvent être faites. Quant aux manifestations non cultuelles de groupes religieux dans le domaine public, elles « sont soumises aux dispositions générales de la loi sur les manifestations sur le domaine public » (alinéa 3). Tenir un stand dans l’espace public ne pose donc en principe pas de problème, sous réserve de l’autorisation usuelle. En revanche, pour des communautés évangéliques qui procèdent à un baptême sur les rives du lac Léman, de telles pratiques tombent à première vue sous le coup de l’interdiction.

    Du point de vue du Réseau évangélique de Genève (REG), en tout cas, le principe même est problématique, comme l’explique Michael Mutzner, par ailleurs secrétaire général adjoint du Réseau évangélique suisse (RES) : « Il n’y a pas de raison de justifier une séparation entre les événements cultuels et les non cultuels. Une telle distinction est arbitraire et contraire à la liberté religieuse. »[5]

    Avec l’appui du RES, le REG a donc déposé l’an dernier déjà un recours contre certains alinéas de l’article 3[6] et contre l’article 6 de la LLE.

    Les opposants à la LLE et leurs arguments

    La LLE a fait face à l’opposition d’une coalition de groupes aux motivations variées : les partis de gauche (Parti socialiste, Ensemble à gauche, Parti du travail, solidaritéS, Verts…), des partis chrétiens (le Parti évangélique au centre-gauche et l’Union démocratique fédérale à droite, tandis que le Parti démocrate-chrétien soutenait la LLE), certains syndicats, des associations musulmanes et féministes...

    Dans leurs commentaires (publiés dans la brochure d’information envoyée par les autorités aux votants pour leur faire connaître le texte de la LLE et résumer les prises de position à ce sujet), les comités référendaires expliquaient s’insurger contre « une loi liberticide, qui caricature la laïcité, bafoue les droits humains et trahit l’esprit de Genève ».

    « Nous voulons une Genève vraiment laïque, pratiquant une laïcité démocratique respectueuse des droits de chacun·e. L’État n’a pas à intervenir dans les questions religieuses. Il ne doit pas y avoir de régime particulier pour les un·e·s ou les autres en la matière. La liberté de conscience, d’opinion, d’expression, d’association, de manifestation, soit tous les droits et libertés publiques sont à appliquer dans ce domaine comme dans les autres. Évitons en la matière des dérives ‘à la française’. »

    Parmi les arguments particuliers qui venaient s’y ajouter, notons la revendication du « droit des femmes à décider pour et par elles-mêmes », puisque l’article 3 a manifestement été pensé par rapport aux femmes musulmanes : « Un enjeu central de l’égalité femmes-hommes est la liberté de disposer de son corps. Avec cette loi, c’est un parlement composé de 70 % d’hommes qui prescrit comment des femmes doivent ou non se vêtir. »

    Un autre argument particulier, émanant d’organisations syndicales, portait sur la défense des employés de l’État : « la laïcité de l’État doit se manifester dans la neutralité de l’action de ses employé·e·s, face à la population. Pas dans leur apparence. »

    On pourra lire et télécharger ci-dessous l’un des formulaires de référendum des opposants à la LLE.

    https://www.religion.info/2019/02/11/nouvelle-loi-genevoise-sur-la-laicite/ 

     

    8-0 SOCIÉTÉ (Politique, etc) et GILETS JAUNES

    CHRISTINE LAGARDE, LA DIRECTRICE DU FMI, PRÉVIENT D’UN RISQUE GRAVE DE TEMPÊTE MONDIALE MAIS PERSONNE NE SEMBLE L’ENTENDRE

    La directrice du FMI a une fois de plus mis en garde le monde contre les risques de tempête. Mais qui l’écoute ? Personne !

    Avec Jean-Marc Sylvestre

    Christine Lagarde a une fois de plus mis en garde le monde occidental des risques de tempête économique et financière qui s’amoncellent sur la planète. Sous-entendu : « il va être urgent de réagir ! »

    Lancer de telles alertes d’un air grave et dans un anglais parfait doit constituer l’essentiel de son job.

    Christine Lagarde intervenait hier devant le World Gouvernements Summit, c’est un sommet annuel sur la gouvernance mondiale où se réunissent à Dubaï des décideurs politiques et économiques du monde entier.

    En gros, étaient là une bonne partie de ceux qui participent au World Economic Forum de Davos en Suisse. C’était fin janvier et Christine Lagarde était déjà intervenue pour prévenir des risques que courrait l’économie mondiale, en mettant l‘accent sur les disfonctionnements structurels liés au creusement des inégalités et du protectionnisme.

    Dans quelques jours, la directrice du FMI sera à Washington, siège de l’organisation pour y signer une pile de parafeurs, et repartira sans doute en Asie ou ailleurs pour faire part de ses inquiétudes à d’autres. C’est son job, et de l’avis de tous ceux qui fréquentent l’institution internationale, elle le fait plutôt bien. Cela dit, on ne peut pas s’empêcher de s’interroger sur l’utilité de cette institution que Christine Lagarde incarne sans doute beaucoup mieux que son prédécesseur. Du moins, elle soulève moins de commendataires sarcastiques.

    Ne soyons pas trop sévère, ces mises en garde ne sont pas inutiles. Compte tenu de l'armada d’économistes qui analysent la situation mondiale et son évolution, les diagnostics que Christine Lagarde porte sont plutôt crédibles. Et si ces prévisions ne se réalisent pas toujours, c’est que son travail a été écouté par les gouvernements ou les marchés. Ce qui sort du FMI a donc indéniablement un rôle dissuasif ou correctif. 

    Pour la deuxième fois en très peu de temps, Christine Lagarde est revenue sur les sujets qui fâchent et qui sont de nature à déséquilibrer la situation économique mondiale. Elle retient quatre séries de facteurs inquiétants et pour ceux qui savent décrypter la langue du FMI, cet éclairage n’arrive pas par hasard.

    Le premier sujet d’inquiétude est alimenté par les tensions commerciales notamment entre la Chine et les Etats-Unis. Cette mise en garde est publiée à la veille de la rencontre entre les dirigeants américains et chinois pour essayer de prolonger ou d’alléger le dispositif de limitation ou de rééquilibrage des échanges commerciaux. La mise en garde s’adresse aussi bien aux dirigeants chinois qu’aux dirigeants américains, même si le FMI ne peut pas s’opposer au projet US de résorber une partie de son déficit commercial avec les pays émergents. Ce qui perturbe le FMI, c’est que la tentation protectionniste des grands pays occidentaux pour s’affranchir de la dépendance dans laquelle ils se retrouvent avec les émergents va à l'encontre des projets et des objectifs du FMI, qui a toujours été de favoriser le commerce mondial. Pour le FMI, le commerce mondial est non seulement un facteur de progrès mais aussi un facteur de paix. Or, pour le FMI, les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis ont déjà commencé à affecter l‘économie mondiale. 

    Le deuxième sujet d’inquiétude tient au ralentissement de la croissance chinoise. C’est ce ralentissement qui tire à la baisse le prix du pétrole et des matières premières. C’est ce ralentissement qui freine l'ensemble de l’économie mondiale. Or le monde a besoin d’une croissance forte pour diffuser le progrès à des populations qui se retrouvent à l’écart du développement. Le monde développé a besoin lui aussi de la croissance des émergents pour tirer sa propre croissance. 

    Le troisième sujet sur lequel Christine Lagarde veut interpeller les gouvernances occidentales porte sur le resserrement des taux d‘emprunt qui intervient au moment où les gouvernements, les entreprises et les ménages ont accumulé des dettes extrêmement lourdes. 

    Enfin, Christine Lagarde est venue prévenir, là encore une fois de plus, des incertitudes liées au Brexit. Elle ne juge pas cette décision politique, elle souligne le manque de préparation pour assurer la transition et rappelle ce qu’est le dogme du FMI, favoriser le commerce mondial. 

    Les remarques de la directrice générale du FMI sont intéressantes mais, outre l’aspect pédagogique qui n’est pas fondamentalement nouveau, elle nous oblige à nous interroger sur le rôle du FMI. Sans aucun autre pouvoir que celui du verbe, de telles remontrances ont un impact assez réduit.

    Le FMI a été créé en 1945. C’est une institution internationale qui regroupe 189 pays, et dont le but est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, garantir la stabilité financière, faciliter les échanges internationaux, contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et faire reculer la pauvreté »

    Concrètement, le FMI a donc pour fonction d'assurer la stabilité monétaire et financière et de gérer les crises provoquées par un déficit devenu insupportable. Quand un pays fait défaut, le FMI lui fournit des crédits pour financer une situation qui met en péril l'organisation gouvernementale du pays, la stabilité de son système financier (banques, marchés financiers) ou les flux d'échanges avec le reste du monde. Le FMI prête de l’argent le temps que la confiance revienne. Alors il met des conditions de réformes structurelles propres à redresser la situation. Après 1976 et la disparition d’un système de change fixe, le FMI a perdu l'essentiel de sa raison d'être et se consacrera aux problèmes d'endettement des pays en développement.

    Sauf que la mondialisation à la fin du siècle dernier a ouvert ces pays aux fonds d’investissements internationaux. Par ailleurs, le FMI a vu ses ressources baisser.

    Depuis, le FMI  exerce un rôle de superviseur de la politique économique des pays qui sont membres de l’OMC, mais comme le FMI a peu de moyens coercitifs, son influence a beaucoup baissé.
    Actuellement, le FMI n’a aucun pouvoir pour s’immiscer dans la politique américaine qui diffuse la musique protectionniste dans le monde. Le FMI doit d’ailleurs être très prudent dans ses analyses et sa communication publique parce que les Etats–Unis sont les premiers contributeurs financiers au FMI et le moins que l’on puisse dire, c’est que Donald Trump n’aurait aucun mal à couper les vivres de l’institution.

    A priori, Christine Lagarde n’a pas reçu de tweets menaçants ou ironiques du président des Etats-Unis, c’est quand même la preuve de sa très grande habileté.

    https://www.atlantico.fr/decryptage/3565797/christine-lagarde-la-directrice-du-fmi-previent-d-un-risque-grave-de-tempete-mondiale-mais-personne-ne-semble-l-entendre-jean-marc-sylvestre 

    LE RETOUR DE L'EMPIRE

    De quoi les gilets jaunes sont-ils le nom ? Sans s'en douter, ils annoncent peut-être l’arrivée ou plutôt le retour d’un système impérial basé sur l'institutionnalisation de la violence. Celle-ci vise à dominer les masses laborieuses pour mieux les pressurer.
    Sommes-nous en train de tourner le dos à plusieurs siècles d'expérience démocratique ? L'historien Gabriel Martinez-Gros, auteur d'une magistrale Brève Histoire des empires (Seuil, 2014), s'exprime sur le sujet pour la première fois.

    Gabriel Martinez-Gros, professeur d'histoire médiévale du monde musulman à l'Université de Paris-X.

    Un millier de voitures brûlent et…

    Ce matin-là, la radio commentait l’arrestation la veille d’Éric Drouet, pour n’avoir pas déposé en préfecture une demande d’autorisation de manifester- en fait la « manifestation » se limitait à une dizaine de Gilets Jaunes et au dépôt de quelques bougies en hommage aux victimes de ces dernières semaines.

    Un dirigeant toulousain du mouvement, interrogé, faisait remarquer qu’on arrêtait Drouet pour une peccadille, mais qu’on laissait brûler sans réagir – et sans la moindre arrestation – un millier de véhicules dans la nuit du Réveillon. Toujours à Toulouse, un peu plus tard sur la même radio, une militante Gilet Jaune s’indignait des destructions dont les manifestations étaient le prétexte. « Regardez, ajoutait-elle, ils sont en train de monter une barricade. Et les gens de la rue ne font rien ».

    Les deux remarques, justes et profondes, mettent le doigt sur la brèche qui s’élargit dans notre société entre ceux qui prennent le droit de la violence et ceux qui en ont peur. Les premiers sont une mince minorité, belliqueuse et solidaire dans le combat quotidien de la rue – c’est ce qu’on nomme une « bande » ; les autres, craintifs et isolés, l’immense majorité, fuient l’affrontement avant de devoir probablement se soumettre.

    La violence fait ligne de crête entre ceux qui l’acceptent, puis la revendiquent et en font une arme, une position sociale et un moyen de vivre ; et ceux qui sont destinés, tôt ou tard, à capituler devant eux. Ce fossé n’existait pas dans les mêmes proportions il y a cinquante ans, et encore moins il y a cinq cents ans. On y serait descendu dans « sa » rue pour la protéger et la revendiquer.

    Mais il y a plus étonnant : l’action de l’État, qui est supposé combler le fossé de violence qui se creuse au sein de la citoyenneté, l’approfondit au contraire, comme le note bien le premier témoin, en respectant le territoire des bandes et en appesantissant à l’inverse son autorité sur les pacifiques.

    Si les riverains se mêlaient de s’emparer de la sécurité de leur rue, c’est à eux que la police recevrait instruction de s’en prendre. On serait tenté de crier à l’absurdité. On aurait tort. On est en fait en présence d’un fonctionnement politique parfaitement cohérent, l’un des plus anciens au monde et des mieux connus.

    Les Gilets Jaunes face à l’empire

    Sans le savoir bien sûr, les Gilets Jaunes viennent de découvrir l’empire. Car l’empire, ce n’est ni un territoire, ni une dynastie, et moins encore un peuple – réalité que l’empire abhorre -, c’est un système de gouvernement précisément fondé sur cette infranchissable ligne de partage entre violents solidaires d’une part, soumis désolidarisés de l’autre, ce que le grand historien arabe du XIVe siècle Ibn Khaldûn nomme « bédouins » (les violents solidaires) et « sédentaires » (les soumis désolidarisés) ; ou ce que le sociologue Ernest Gellner, grand lecteur du premier, nommait plus simplement « loups » et « moutons ».

    D’où vient l’empire ? Évidemment au départ de conquêtes, qui expliquent le contraste des loups dominants et des moutons soumis. Les premiers empires apparaissent brutalement au milieu du premier millénaire avant notre ère, quand les masses humaines productives atteignent le seuil critique qui fait de leur invasion et de leur domination une entreprise très profitable.

    En quelques siècles, les dimensions de ces empires, leur population, leurs capitales se dilatent dans des proportions inouïes, de l’Assyrie à l’empire d’Alexandre et à Rome en Méditerranée ; des principautés « des Printemps et des Automnes » aux « Royaumes Combattants » et enfin à l’Empire unifié en Chine.

    Mais le propre du mécanisme impérial, c’est qu’une fois en place, il s’efface rarement. Le peuple fondateur de l’empire peut s’affaiblir, se « sédentariser » à son tour, se rendre aux valeurs chaleureuses et pacifiques du monde des « moutons » selon Gellner, un autre le remplacera dans le rôle des loups.

    C’est ainsi par exemple que le nom de « Romains » désigne à l’âge de la conquête de la Méditerranée (IIe-Ier s. av. notre ère) le peuple des vainqueurs, et quelques siècles plus tard, au Bas-Empire (IVe-Ve s. de notre ère), la foule désarmée des pacifiques rangée derrière ses évêques face aux Barbares désormais en charge de l’armée romaine et de la force.

    Forces de l’empire, faiblesses de la démocratie

    Mais pourquoi l’empire se maintient-il ? Parce qu’il est économiquement pertinent, à Rome comme en Chine. Le rassemblement de dizaines de millions de producteurs sous son autorité, pour la première fois dans l’histoire humaine, permet la levée régulière de l’impôt, qui remplace avantageusement, pour les maîtres comme pour les sujets, la brutalité du tribut et du pillage.

    La mobilisation de l’impôt, l’expansion de la capitale, le rassemblement des savoir-faire, permettent d’obtenir les seuls gains possibles de productivité que permette une société agraire de progrès très lents, et d’en redistribuer au total le bénéfice à tous.

    L’empire survit parce qu’il offre le meilleur vivre. Il n’a pas pour but, comme le croit une naïve légende, de conquérir, mais d’enrichir son troupeau de moutons (ses soumis) en lui procurant les meilleurs pâturages (le meilleur niveau de vie) qui lui feront la meilleure laine à prélever (l’impôt le plus lourd).

    L’empire subsiste parce qu’il propose à ses populations autant de satisfactions économiques qu’il leur retire de droits politiques, à l’exact inverse de la cité. Il est mal à l’aise avec les questions d’identité, de culture, d’histoire. Il vous comprendra mieux si vous lui parlez de niveau de vie.

    Mais ne vivons-nous pas en démocratie ? Il est vrai qu’à la différence de la Chine, de l’Inde, du Moyen-Orient islamique, l’Europe et l’Occident en général se sont dégagés de la formule impériale. À deux reprises...

    Une première fois à la « chute de l’empire romain » – c’est-à-dire à l’effondrement de l’État et de l’impôt aux Ve-VIe s., le seul schéma envisageable de disparition de l’empire. L’éclipse de l’impôt d’État jusqu’au XIVe siècle a donné à l’Occident une constitution historique dont nous mesurons mal à quel point elle fait exception dans l’histoire du monde.

    Une seconde fois, l’Occident a rompu avec l’empire avec la Révolution industrielle, à partir de la fin du XVIIIe siècle, parce qu’elle a créé des sources de richesse indépendantes du prélèvement fiscal, de l’omnipotence de l’État, du désarmement des peuples.

    Les révolutions politiques qui ont suivi, en Amérique, en France puis partout ailleurs en Europe au XIXe siècle, ont concilié ce que la formule impériale sépare absolument : armer les peuples, leur donner le pouvoir tout en les enrichissant. Non sans risque : l’empire est profondément pacifiant et pacifique. Il ne vise qu’à tondre ses troupeaux.

    Nos démocraties (et les régimes de masse totalitaires fondés sur le même principe de la « souveraineté du peuple ») furent au contraire terriblement guerrières dans la première moitié du vingtième siècle.

    Pourquoi nous quittons la démocratie

    Nous sommes sur la voie de quitter la démocratie. D’abord pour les mêmes raisons, inversées, qui nous avaient permis de la construire : une moindre croissance économique, un vieillissement du monde, en contradiction avec les rodomontades du « jeunisme » et la mythologie de la Silicon Valley.

    Cette morosité économique croissante, de crise en crise, conduit les peuples à se réfugier sous l’aile protectrice de l’État et de sa fiscalité, seuls capables d’assurer à nouveau les investissements nécessaires et de redistribuer les bénéfices de plus en plus maigres et inégalitaires de la croissance. Les Gilets Jaunes aussi rêvent de l’empire parfait. Les retraités grecs ne transigent pas avec l’honneur national, mais ils ont voté pour le maintien dans l’euro, qui garantit le niveau de leurs pensions.

    À ce mouvement de fond qui affecte ou affectera le monde dans son ensemble – les taux de fécondité les plus faibles, depuis cette décennie, ont été observés en Asie Orientale, Taiwan, Corée du Sud, Hong-Kong et Singapour, et non en Europe -, l’Europe ajoute le trait impérial majeur : elle a été désarmée depuis 1945 par la victoire de l’Union Soviétique et des États-Unis.

    Vainqueurs secondaires, la France et la Grande-Bretagne ont été autorisées à l’usage des armes dans leurs colonies, dans d’étroites limites que l’échec de l’expédition de Suez de 1956 leur a rappelées. La France seule continue aujourd’hui d’exercer ce droit ou cette mission en Afrique.

    Contrairement à ce que proclament ses dévots, ce n’est pas l’Union Européenne qui assure la paix sur l’ouest du continent depuis soixante-quinze ans, mais le désarmement imposé par la puissance américaine. Si légère et généreuse qu’ait été la domination des États-Unis, elle a contribué à créer les conditions de l’empire, dont l’Union Européenne est l’incarnation parfaite.

    Parfaite parce qu’elle ne se préoccupe pas de politique (c’est l’affaire des Américains), mais seulement d’économie, d’accumulation et de redistribution de ressources que n’amputent pas les dépenses militaires. Bruxelles est un rêve de vizir, une banque déguisée en État pour reprendre à l’inverse les mots de Voltaire sur la Compagnie anglaise des Indes.

    L’immigration ne nous sauvera pas

    L’actuelle question migratoire donne la vraie mesure du débat. De sonores statistiques bruxelloises insistent sur les dizaines de milliers d’informaticiens dont l’Allemagne a besoin, et proclament la nécessité de l’immigration.

    Des voix plus discrètes et plus sourdes soulignent avec plus de sincérité et de réalisme les énormes besoins de l’industrie de la vieillesse européenne, aides ménagères, aides à domicile, soignants, qui exigeront la création de millions de nouveaux emplois médiocrement payés, que l’immigration seule peut assurer.

    Les uns et les autres parient sur le rajeunissement durable et donc le regain de consommation et de prospérité que ces nouvelles populations apporteront. À tort. Aux USA, les statistiques ethniques montrent que la fécondité des Hispaniques immigrants tend à s’aligner dès la deuxième génération sur celle de la population générale ; l’immigration ne nous sauvera pas longtemps du vieillissement.

    Le raisonnement est pourtant juste, à court terme, si on s’en tient à l’économie, comme le fait toujours l’empire. Mais peut-on remplacer mécaniquement un Allemand par un Syrien, un Espagnol par un Gambien sans considérer ce que les uns et les autres portent de mœurs, de langues, d’histoires différentes ?

    Oui, si on s’en tient à quelques valeurs sociétales supposées universelles – et pourtant étrangement nouvelles. Oui surtout si la décision des peuples, si l’existence même des peuples, n’est plus l’essentiel. Si la vraie différence passe entre loups et moutons, quelle importance que le loup, ou le mouton, soit blanc ou gris ?

    https://www.herodote.net/articles/article.php?ID=1774 

    LES HÉROS DE LA VENDÉE

    Les guerres civiles sont souvent le théâtre des pires atrocités, mais de l’horreur des charniers surgissent parfois des figures que l’Histoire avec sa grande hache permet de révéler. Si la guerre de Vendée compte parmi les épisodes les plus sanglants de l’histoire de France, son récit relève d’une épopée grandiose et tragique que Napoléon qualifia de « guerre de géants ». C’est aux chefs de cette insurrection que Jean-Joël Brégeon, historien spécialiste de la Révolution française et du premier Empire, consacre son dernier livre Les héros de la Vendée (éditions du Cerf), restituant à travers une galerie de portraits la dimension épique de leur engagement qui les conduira jusqu’au sacrifice ultime.

    Blancs ou Bleus, la révolte d’une génération

    Jean-Joël Brégeon considère que la Vendée représenta la « révolte d’une génération ». La Révolution française permit, chez les républicains comme chez les royalistes, l’émergence d’une nouvelle génération de chefs militaires qui bouleversa les concepts de la guerre classique. Au sein des armées de la République, Marceau, Hoche, Kléber, Travot sortirent du rang à la faveur de la révolution. Mais encore ceux-ci avaient-ils choisi le métier des armes, pour affronter « l’effroi du monde, la tragédie de la vie, l’incertitude des jours… » (Sylvain Tesson). Tandis qu’au contraire, les futurs généraux insurgés aspiraient, pour la plupart, à mener une vie paisible, loin du fracas des armes et des tumultes des batailles. Sans la Révolution, tous seraient restés de parfaits inconnus. Mais c’était sans compter l’imprévu de l’Histoire, transformant leur vie en destin, quittant leur statut d’hommes ordinaires pour se muer en héros.

    Les chefs de l’armée blanche procèdent en effet de milieux divers, la plupart n’ont pas d’expérience militaire, mais si les hommes du peuple ne manquent pas, l’essentiel du commandement vient de la noblesse. Ces chefs sauront évoluer dans leur stratégie, par choix ou poussés par les évènements. La guerre de Vendée connaîtra ainsi deux phases distinctes : aux grandes batailles rangées du début du conflit succédera la « petite guerre », faite de coups de main et d’embuscades, s’appuyant sur le soutien de la population. « La Vendée a fait réfléchir les plus grands stratèges, Napoléon, Jomini, Clausewitz. Plus tard en Russie, les chefs bolcheviks nourriront leur réflexion de cet exemple ».

    Avec honneur, fidélité et panache

    Une phrase, sous la plume de Jean-Joël Brégeon, résume l’engagement des généraux vendéens : « Les Vendéens ne se battent pas pour la victoire finale, ils se battent pour l’honneur, par fidélité ». Honneur, fidélité, ces mots reviennent souvent dans le récit, mais aussi le panache. Beaucoup sont sans illusion sur l’issue tragique de la bataille mais tous plongent sans hésiter dans le chaudron rougeoyant de l’insurrection. Pour illustrer cette attitude, Jean-Joël Brégeon cite Rabelais, « parce que les gens libres, bien nés, bien éduqués, vivant en bonne société, ont naturellement un instinct, un aiguillon qu’ils appellent honneur et qui les pousse toujours à agir vertueusement ».

    À la lecture de la vie de ces généraux, on reste subjugué devant leur droite attitude, guidés par une éthique chevaleresque mêlant ardeur au combat et magnanimité pour les vaincus, affrontant avec lucidité leur destin malgré des conditions dantesques. Cathelineau, Lescure, d’Elbée, Bonchamps passèrent comme des éclairs fulgurants dans l’Histoire, fauchés dès les premiers mois du soulèvement. La Rochejaquelein, celui qui « ne voulait être qu’un hussard, pour avoir le plaisir de se battre », mourra à 21 ans, moins d’un an après son engagement dans l’insurrection. Charette et Stofflet, les deux derniers « géants », tinrent trois ans à peine face aux armées républicaines lancées à leurs trousses.

    Le livre présente également l’entourage de chaque chef vendéen sous forme de courtes notices biographiques. Leur lecture laisse songeur : enfants ou vieillards, nobles ou paysans, hommes ou femmes, mères, sœurs ou filles, tous ou presque ont péri, sur l’échafaud, fusillés, noyés, tués au feu. Leur évocation laisse deviner l’ampleur du cataclysme qui dévasta la Vendée martyre.

    Au-delà du caractère quasi romanesque de la vie des « héros de la Vendée », Jean-Joël Brégeon consacre la troisième partie de son livre aux abondantes sources historiographiques – plus de cinquante mille – traitant du soulèvement de 1793 et aborde notamment la controverse sur la reconnaissance du génocide vendéen, née de la célébration du bicentenaire de la Révolution. S’il se refuse à confondre histoire et mémoire, l’auteur reconnaît que le débat ainsi engendré a fait progresser la recherche historique et démontré la réalité de « l’extermination de populations civiles » par la République.

    * * *

    En tête de chacun des chapitres consacrés à la vie d’un général vendéen, Jean-Joël Brégeon a choisi de faire figurer une citation appropriée de l’Iliade. C’est un choix heureux. À travers son livre, il dit le courage de La Rochejaquelein qui, comme Hector, affronte en combat singulier ses ennemis, il dit la ruse de Charette qui, comme Ulysse, sut échapper tant de fois à de nombreux périls, il dit la bonté d’âme de Bonchamps qui, comme Priam, pardonne à ses ennemis… à trente siècles de distance, c’est un même sang et une même éthique qui traverse et porte ces héros.

    La dimension éminemment tragique de l’insurrection vendéenne, qui fut un échec sanglant, ne fut pas vaine pour autant. « Si les dieux ont infligé la mort à tant d’hommes, c’est pour donner des chants aux gens de l’avenir » (VIII, 579–580) nous dit Homère dans l’Iliade. Selon la formule de Dominique Venner dans son livre Le samouraï d’Occident, la geste héroïque des Vendéens a ainsi « transcendé le malheur en beauté ».

    BCT

    Jean-Joël Brégeon, Les héros de la Vendée, éditions du Cerf (2019)

    https://institut-iliade.com/les-heros-de-la-vendee/?ct=t(Newsletter_p_riodique_RSS1_3_2015) 

    LA PIÈCE DE THÉÂTRE QUI NOUS A CONVAINCUS QUE LE MARIAGE ÉTAIT UN MÉNAGE À TROIS
    Après un premier spectacle autobiographique à succès, l’auteur de "Je danserai pour toi", Sophie Galitzine, revient sur les planches avec une nouvelle pièce sur la thématique du couple et du mariage. "Le fruit de nos entrailles", qui fait salle pleine tous les soirs depuis presque un mois, ré-invite tous les couples à s’engager pleinement et à s’aimer jusqu’au bout.

    Et si, à l’approche de la Saint-Valentin, on se recentrait sur ce qui fait l’essence même du couple ? Si l’on se remémorait les fondements qui ont poussé, un jour, à sauter le pas et à prononcer un grand oui ? Au petit théâtre de l’Essaion, à Paris, Louison, l’héroïne de « Je danserai pour toi », l’a fait. Après sa conversion fulgurante qui l’a ramené dans les pas de Dieu, elle a rencontré Max. Un amour évident qui l’a poussé à dire oui. « J’ai eu envie de traiter cette question de l’engagement à travers le sacrement du mariage. Comment trouver les ressources pour aimer et rester fidèle ? », raconte, à Aleteia, Sophie Galitzine qui interprète Louison.

    Car c’est là où le bât blesse. Après plusieurs années de mariage, se rappelle-t-on encore ce que l’on a placé derrière ce « oui » ? Comment aimer et se donner jusqu’au bout ? Des fiançailles à la vieillesse, Louison et Max racontent l’histoire d’une vie à deux. L’histoire d’un amour qui, parfois émerveille, parfois exaspère, parfois se ravive et parfois se lasse. Mais une vie à deux qui fait le pari d’aller jusqu’au bout. Avec un petit coup de pouce venu du ciel.

    S’aimer oui, mais s’aimer mieux

    L’amour, l’engagement, le don, la fidélité, la fécondité d’un couple… dans ce deuxième volet Max et Louison sont confrontés à cette dure réalité qui obsède tous les couples. Au milieu de la routine, des troubles et des désirs de l’âme humaine, une réponse. Pour Max et Louison, ce sera Dieu. Un mariage à trois donc ? « Quand je me suis mariée et que nous sommes rentrés chez nous, j’ai vraiment eu le sentiment, avec mon mari, qu’une troisième personne était entrée dans notre vie », explique Sophie Galitzine. « Des matins, quand je suis fatiguée, je prends appui sur le Christ. C’est notre médiateur, celui qui nous aide à nous aimer plus largement. Laisser entrer la grâce, cela aide beaucoup au quotidien », ajoute-t-elle.

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    Exercices pratiques pour entretenir la flamme dans son couple

    Si pour Sophie Galitzine, Dieu est sa clé à elle pour apprendre à aimer l’autre chaque jour un peu plus — et surtout un peu mieux — ses mots, souvent justes, parlent cependant à tous, croyants ou non. « On a voulu parler à tous les couples. J’ai pleins d’amis autour de moi qui sont fidèles et engagés sans pour autant être forcément chrétiens. J’ai surtout voulu partir de l’humanité de deux personnes. La pièce n’est pas là pour faire culpabiliser les couples qui n’ont pas mis Dieu au centre de leur vie. Ils ne connaîtront peut-être pas la fécondité de la croix mais une espérance est bien sûr possible pour chacun ».

    L’engagement, corps et âme

    Art-thérapeute en parallèle de sa carrière de comédienne, et très inspirée par la théologie du corps de Jean Paul II, Sophie Galitzine donne à la danse une place prépondérante au cœur de son spectacle. Tantôt drôle, tantôt dramatique ou sensuelle, elle permet au couple d’exprimer ce que les mots n’arrivent plus à dire. « Dans mon métier d’art-thérapeute, j’utilise la danse pour accompagner et soigner les gens. C’est un chemin que j’ai eu besoin d’emprunter, personnellement, pour réunifier mon corps et mon âme. C’est une porte pour trouver un chemin d’unification. La danse permet d’accéder au silence, à la prière et de rencontrer l’autre autrement. Car le don est aussi physique. La théologie du corps m’a appris à ne pas séparer la sexualité de la prière et de la vie affective ».

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    En robe de mariée tout au long du spectacle, Louison rappelle que le mariage se vit au quotidien. Ce « oui », prononcé, n’est pas le « oui » d’un jour mais celui de chaque jour. « Le fruit de nos entrailles c’est cela, l’amour qui grandit chaque jour au cœur de deux êtres. Un amour fragile qu’il faut entretenir et faire grandir. La fécondité d’un couple ne se résume pas aux enfants car, avant les parents, il y a le couple. » Un plaidoyer en faveur du mariage ? « J’espère, oui, donner envie aux gens de s’engager ».

    https://fr.aleteia.org/2019/02/11/la-piece-de-theatre-qui-nous-a-convaincus-que-le-mariage-etait-un-menage-a-trois/ 

    DAVID GRAEBER DÉVOILE LE SECRET LE MIEUX CACHÉ DU CAPITALISME

    “Il y a une relation inverse entre le montant du salaire et l’utilité du boulot”

    teur du livre phénomène Bullshit Jobs explique pourquoi les entreprises créent et conservent des masses d’emplois bidons, à rebours de tout ce qu’on croit savoir sur l’efficacité capitaliste. Et ce sont les salariés eux-mêmes qui le lui ont dit. Décapant.

    Comment définissez-vous les « jobs à la con » – en anglais les “bullshit jobs” ?

    David Graeber : Ma définition est entièrement subjective : si les gens trouvent que leur boulot n’a pas de sens, que s’il disparaissait cela ne changerait rien, qu’à la limite le monde s’en porterait légèrement mieux, ça veut dire qu’ils font un job à la con. Les raisons peuvent être différentes : soit ils glandent toute la journée, soit ils ont l’impression que leur travail n’apporte rien à leur employeur, soit c’est carrément leur entreprise ou leur secteur qui est inutile.  

    Vous posez la question aux employés mais pas au patron. Pourquoi ?

    Le patron n’est pas au courant ! Si vous passez votre temps à bidouiller des memes de chats, vous n’allez pas le lui dire.  

    Combien de gens font des jobs à la con, selon vous ? 

    Avec ma méthode subjective, je suis probablement en-dessous de la vérité. Les gens qui écrivent des rapports que personne ne lit n’en ont pas forcément conscience ! À l’origine, j’estimais qu’il y avait environ 10 % de bullshit jobs, occupés en général par des CSP+ – moi, je viens d’un milieu ouvrier où le travail consiste réellement à fabriquer des choses. Alors j’ai commencé à demander autour de moi : « qu’est-ce que vous faites au travail, en vrai ? ». On me donnait des réponses plutôt évasives, avant de finir par avouer : « En vrai, je  travaille au maximum une heure par jour ». J’ai donc écrit un article, par provocation, pour dire qu’un tas de jobs administratifs étaient complètement inutiles. Et là, badaboum, tout le monde s’est rué dessus, il a été traduit en 30 langues en deux semaines. Je n’avais pas imaginé que tant de gens se sentiraient concernés. Du coup YouGov a fait un sondage qui montrait que 37 % des salariés jugeaient que leur travail n’apportait rien d’utile à personne. Une autre enquête sur l’implication au travail a révélé qu’une grande majorité des gens étaient des « désengagés passifs », en gros qu’ils dormaient en marchant ! Les « engagés actifs » n’étaient que 15 % et, enfin, 15 % se classaient dans les « désengagés actifs », ceux qui détestent tellement leur job qu’ils s’arrangent pour le faire mal. 

    Vous faites une différence entre « boulots à la con » et « boulots de merde ». Expliquez-nous.

    Prenez les techniciens de surface à la London School of Economics : ils se lèvent à 5 heures, portent un uniforme débile et nettoient la merde, au sens strict. Ils utilisent des produits toxiques et, quand ils tombent malades, ils ne sont pas payés. Mais il font un job utile : s’ils n’étaient pas là, la LSE deviendrait invivable en deux jours. Ça, c’est un boulot de merde. En revanche, l’assistant du vice-doyen, qui a son propre bureau et gagne plus que moi, a probablement un boulot à la con. Quoique, si ça se trouve, son job consiste à inventer du travail à me faire faire !   

    “Le prestige et le pouvoir des directeurs dépend largement du nombre de salariés qu’ils ont sous leurs ordres” 

    Vous classez les jobs à la con en catégories assez loufoques. Comment les avez-vous choisies ?

    En dialoguant avec les intéressés. Près de 300 travailleurs sont devenus mes correspondants sur le terrain, ce sont eux qui me racontent comment ça se passe. J’ai construit une typologie soit en utilisant leurs propres termes, soit en m’inspirant de ce qui semble être la norme dans certains secteurs. 

    La première catégorie est celle des « larbins ». Qu’est-ce qu’elle recouvre ?

    Pour moi, les larbins sont là essentiellement pour que quelqu’un d’autre puisse se sentir important, par exemple le réceptionniste dans une société qui ne reçoit jamais personne. En un sens, la plupart des jobs à la con relèvent de cette catégorie des « larbins ». Dans les grosses boîtes, personne ne cherche à supprimer les emplois inutiles parce que le prestige et le pouvoir des directeurs dépend  largement du nombre de salariés qu’ils ont sous leurs ordres. Prenez la fabrication d’un rapport annuel : une personne est chargée des diagrammes, une autre des illustrations, cinq autres de la rédaction… Personne ne le lira, mais le directeur pourra dire : « j’ai 500 personnes dans mon département ». C’est l’équivalent d’un chevalier au Moyen Âge, qui avait un serviteur juste pour lui épiler la moustache, un autre pour astiquer ses étriers, et ainsi de suite. 

    Et les autres catégories ?

    Il y a ceux que j’appelle les « porte-flingue » : leur fonction s’explique uniquement par le fait que d’autres entreprises en ont aussi – les avocats d’affaires, par exemple. Il y a ensuite les « rafistoleurs » : ils sont là pour résoudre un problème qui ne devrait pas se poser. Si votre toit fuit, vous pouvez soit réparer la fuite, soit mettre un seau et embaucher un type pour vider le seau. Raisonnablement, personne ne devrait choisir la deuxième option, et pourtant c’est ce que font beaucoup d’entreprises ! Une autre catégorie que j’aime bien est celle des « cocheurs de cases ». Beaucoup de gens se plaignent d’avoir tellement de paperasses à remplir pour expliquer comment ils font leur travail qu’il ne leur reste plus de temps pour le faire. Une femme chargée de l’animation dans une maison de retraite me racontait qu’une grande partie de son travail consistait à aller voir les pensionnaires un par un pour leur demander ce qui leur ferait plaisir. Elle devait leur faire remplir des formulaires complexes, puis entrer leurs réponses dans un tableau Excel… si bien qu’elle n’avait plus le temps de distraire qui que ce soit ! Quelquefois, histoire de faire quand même quelque chose, elle prenait un petit moment et jouait du piano pour les pensionnaires.  

    Est-ce que tout ça est lié au développement du secteur des services ?

    Il y a toute une rhétorique sur la montée d’une soi-disant économie des services. On utilise le mot « service » pour désigner les technologies de l’information ou des fonctions d’encadrement qu’on ne sait pas comment nommer. Mais si vous regardez les emplois qui consistent effectivement à fournir un service, comme coiffeur ou serveur de café, ils représentent à peine 20 % de la population active, exactement comme il y a un siècle. Ce qui a changé, c’est qu’il y a moins de domestiques et plus de vendeurs dans les boutiques. En revanche, les boulots liés aux technologies de l’information et au contrôle ont explosé. Employés, superviseurs, managers, qui représentaient peut-être 20 % de la main d’œuvre dans les années 30, atteignent les 75 % dans certains pays. C’est dans cette masse qu’ont proliféré les boulots à la con. 

    “Si les salariés étaient copropriétaires de leur boîte, ils ne s’obligeraient pas mutuellement à faire un travail idiot” 

    Dans votre précédent livre, Bureaucracy, vous avez montré que loin de disparaître en même temps que le communisme, la bureaucratie avait en fait augmenté. Est-ce la cause principale des jobs à la con ?

    Oui, mais je veux préciser que c’est la fusion public-privé qui  crée le plus de bureaucratie. Je raconte dans mon livre l’histoire d’un type qui était sous-traitant du sous-traitant d’un sous-traitant de l’armée allemande [rires]. Si un haut gradé allemand voulait déplacer son ordinateur portable d’un bureau à un autre, il devait demander à quelqu’un d’appeler quelqu’un pour que quelqu’un d’autre fasse 500 km avec une voiture de location, remplisse un formulaire, mette un truc dans une boîte pour qu’après un autre type le retire. Trois entreprises mobilisées pour ça, c’est dingue, non ? Ce système, le plus inefficace qui soit, a été créé par la privatisation et les partenariats public-privé. 

    Vous avez manqué votre vocation de cost-killer ! Si vous étiez chef d’entreprise, vous licencieriez tout ce monde ?

    Si j’étais chef d’entreprise, je démissionnerais et je donnerais les rênes aux salariés pour qu’ils fassent le tri. Je parie que s’ils étaient copropriétaires de la boîte, ils ne s’obligeraient pas mutuellement à faire un travail idiot. 

    Plus sérieusement, comment expliquer que les entreprises ne réduisent pas drastiquement leurs effectifs ? 

    Bonne question. Il y a eu des expériences intéressantes : une firme suédoise a essayé de voir ce qui se passerait si les gens travaillaient cinq heures au lieu de huit, mais avec le même salaire. Résultat : l’activité a augmenté ! 

    Alors, pourquoi tout le monde ne fait-il pas pareil ?

    Parce que ce qui est en jeu, ce n’est pas que la rationalité économique. Dans une économie financiarisée, ça ne marche pas comme dans le capitalisme classique, où des entreprises moyennes ou petites sont en concurrence sur un marché. Là où ce type d’économie existe encore, vous ne trouverez pas beaucoup de boulots à la con. Dans la restauration, par exemple, les patrons ne vont pas payer des gens à se tourner les pouces. Mais si vous êtes la banque JP Morgan Chase, la logique est différente. L’essentiel des profits des grands groupes financiers ne viennent pas de ce qu’ils vendent, ni de ce qu’ils fabriquent, mais de rentes créées par la réglementation. Dans une certaine forme de gouvernance, l’inefficacité peut être efficace.  

    Si nous ne suivons pas les règles d’efficience du capitalisme, alors dans quel système vivons-nous ?

    On pourrait comparer ça à une sorte de féodalisme.  Dans le capitalisme, vous embauchez des gens pour produire des trucs, vous les vendez, et c’est comme ça que vous faites des profits ; le système féodal, c’est de l’appropriation directe. Si vous payez les paysans, c’est du capitalisme ; si vous prenez 50 % de la récolte, c’est du féodalisme. J’ai essayé de savoir quel pourcentage du revenu des Américains partait dans le secteur financier (remboursements de prêts immobiliers, crédits à la consommation, prêts étudiants…). Je n’ai pas trouvé de statistiques, même auprès de la Réserve fédérale. Certains économistes disent que c’est 15 %, d’autres disent que c’est la moitié, en tout cas ce n’est pas si éloigné du seigneur qui s’arroge une grosse part de la récolte. JP Morgan Chase fait d’énormes bénéfices sur les commissions et les pénalités, alors ils ont mis en place un système calqué sur les règles définies par l’État, et, au moindre pas de travers, ils vous prélèvent des frais. Voilà comment les banques gagnent de l’argent aujourd’hui. Cela ressemble à la féodalité dans la mesure où l’appropriation est fondée sur du droit, en l’occurrence sur des besoins réglementés. 

    “Avec la politique de l’offre et la théorie du ruissellement, on donne de l’argent aux riches en leur disant : tenez, allez créer des emplois” 

    Quel rôle joue la politique dans ce système ?

    Il y a une énorme pression politique en faveur de la création d’emplois. C’est peut-être la seule chose que la gauche et la droite ont en commun. En Union soviétique, le régime se faisait fort de fournir un emploi à chacun. En Occident, la pression aujourd’hui concerne surtout le secteur privé. La solution social-démocrate consiste à stimuler la demande afin que les entreprises embauchent des travailleurs pour fournir des biens et services aux consommateurs. La solution de droite, dominante depuis les années 80, c’est la politique de l’offre et la théorie du ruissellement : on donne de l’argent aux riches en leur disant « tenez, allez créer des emplois ! » Cela n’a pas très bien fonctionné en Amérique, où 80 % de cet argent a servi aux entreprises à racheter leurs propres actions. Et de toute façon, elles ne vont pas embaucher des gens pour produire des trucs si personne n’est là pour acheter. La conclusion logique, c’est qu’elles créent des postes de larbins.

     Si les gens souffrent d’occuper des jobs à la con, pourquoi n’en trouvent-ils pas qui servent à quelque chose ?

    Parce qu’ils ne peuvent pas ! Il y a une relation inverse entre le montant du salaire et l’utilité du boulot. Notre société est ainsi faite : si vous voulez faire un travail utile, comme enseignant, par exemple, on vous paye tellement mal que vous ne pouvez même pas fournir le nécessaire à vos propres enfants. C’est un scandale. Quand je militais dans le mouvement « Occupy Wall Street », en 2011-2012, on avait ouvert une page pour ceux qui voulaient nous soutenir mais qui étaient trop pris par leur travail : on a eu des milliers de témoignages qui se ressemblaient tous, des personnes employées dans le social, la santé ou l’éducation et qui étaient complètement sous-payées. Les deux tiers étaient des femmes. J’appelle ça la révolte des classes soignantes. 

    Vous dites qu’on leur fait payer une forme « d’envie morale »…

    Mais oui, c’est fascinant. L’envie morale, c’est le fait d’en vouloir à quelqu’un parce qu’il agit de façon plus morale que vous, et semble ainsi clamer à la face du monde qu’il vous est moralement supérieur. Ce ressentiment joue à plein dans notre société. Les gens disent : « Les professeurs qui s’occupent de nos enfants ne doivent pas être motivés par l’argent ». Mais jamais ils n’auraient l’idée de dire qu’il faut moins payer les banquiers pour ne pas confier leur argent à des gens intéressés ! Ce qui est à l’œuvre, c’est bien cette envie morale, comme si les altruistes étaient assez récompensés par leur propre vertu, à la façon stoïcienne. 

    Vous défendez l’idée d’un revenu universel. Pourquoi ?

    Il existe deux versions du revenu universel : une de droite où on donnerait un revenu aux gens mais en les privant des autres prestations sociales, et une de gauche où on complèterait leurs revenus. Je ne suis d’accord avec aucune des deux. Pour moi, il faut que le revenu universel soit suffisant pour vivre. Je suis pour séparer entièrement les moyens d’existence et le travail. Si vous êtes vivant, vous méritez d’avoir de quoi vivre.
    À vous de décider ensuite ce que vous voulez attribuer à la société. Avec ce genre de revenu universel, le difficile sera de trouver des gens pour nettoyer les égouts : il faudra les payer très cher ! Mais personne n’acceptera plus un boulot à la con, parce que ce que veulent les gens, c’est se sentir utiles. 

    Mais comment définir objectivement quels sont les jobs utiles à la société ?

    Je suppose que les gens savent de quoi ils parlent. S’ils me disent qu’il n’y a aucune valeur sociale dans le travail qu’ils font, je les crois. Les économistes pensent que tout ça est purement subjectif, mais en réalité les gens possèdent vraiment une théorie de la valeur sociale. Ils la ressentent intuitivement et agissent avec l’idée qu’elle existe indépendamment du marché.  

    “La forme ultime de violence sociale, c’est quand seuls les riches peuvent se permettre d’avoir un travail gratifiant !” 

    Apparemment, pas mal de jeunes quittent leurs emplois de bureau pour ouvrir des boulangeries. Est-ce une manière de trouver du sens ?

    Oui, mais ce sont des gens qui ont les moyens. C’est la forme ultime de violence sociale : seuls les riches peuvent se permettre d’avoir un travail gratifiant ! 

    Quelle différence faites-vous entre être utile et être productif ?

    L’idée de production est on ne peut plus trompeuse. L’économie dérive de la philosophie morale, qui elle-même est une branche de la théologie, et tous ses raisonnements restent imprégnés de sensibilité religieuse. Nous vivons avec l’idée chrétienne que le travail est au fond le châtiment du péché originel, mais aussi une imitation de Dieu qui a créé l’univers à partir de rien. La production est un fantasme d’enfantement masculin : produire signifie étymologiquement « pousser dehors ». Il est dit dans la Bible que les hommes travailleront à la sueur de leur front et que les femmes enfanteront dans la douleur. Le parallèle entre produire des biens et produire des enfants est évident : dans les deux cas il s’agit de faire sortir du néant par un processus douloureux. La théorie de la valeur travail chère au mouvement ouvrier du XIXe siècle reflétait cette vision patriarcale de la production. Les marxistes disent : « Voici un verre. Combien d’heures de travail et combien de ressources a-t-il fallu pour fabriquer ce verre ? » Mais la vraie question est : si vous produisez ce verre une fois, vous le lavez combien de fois ? Le marxisme oublie qu’en parlant seulement de la production, on efface des pans entiers du travail, celui que font les femmes, souvent sans aucune rémunération. 

    C’est la différence qu’établit Hannah Arendt entre le travail répétitif (ou labeur) et le travail créatif (ou œuvre).

    Oui. À la suite d’Arendt, nous avons pris l’habitude d’opposer le travail créatif au travail répétitif. Mais ce dernier recèle bien plus de créativité qu’on ne croit. Peut-être pas laver la vaisselle, mais s’occuper des enfants, certainement. Savez-vous quelles sont les principales exportations anglaises ? La littérature fantastique, la musique, les blagues, l’humour : tout ce dont les classes populaires, surtout les femmes, se servent pour amuser les enfants. C’est un travail qui ne reçoit ni reconnaissance ni rémunération, et pourtant il est le plus créatif qui soit. 

    “Je penche pour une théorie spinozienne du travail où le but serait d’accroître ou de conserver la liberté d’une autre personne” 

    La question est intéressante : on serait tenté de considérer le divertissement comme inutile. Vous non ?

    https://www.philonomist.com/fr/entretien/david-graeber-devoile-le-secret-le-mieux-cache-du-capitalisme 

    CHRISTINE LAGARDE, LA DIRECTRICE DU FMI, PRÉVIENT D’UN RISQUE GRAVE DE TEMPÊTE MONDIALE MAIS PERSONNE NE SEMBLE L’ENTENDRE

    La directrice du FMI a une fois de plus mis en garde le monde contre les risques de tempête. Mais qui l’écoute ? Personne !

    Avec Jean-Marc Sylvestre

    Christine Lagarde a une fois de plus mis en garde le monde occidental des risques de tempête économique et financière qui s’amoncellent sur la planète. Sous-entendu : « il va être urgent de réagir ! »

    Lancer de telles alertes d’un air grave et dans un anglais parfait doit constituer l’essentiel de son job.

    Christine Lagarde intervenait hier devant le World Gouvernements Summit, c’est un sommet annuel sur la gouvernance mondiale où se réunissent à Dubaï des décideurs politiques et économiques du monde entier.

    En gros, étaient là une bonne partie de ceux qui participent au World Economic Forum de Davos en Suisse. C’était fin janvier et Christine Lagarde était déjà intervenue pour prévenir des risques que courrait l’économie mondiale, en mettant l‘accent sur les disfonctionnements structurels liés au creusement des inégalités et du protectionnisme.

    Dans quelques jours, la directrice du FMI sera à Washington, siège de l’organisation pour y signer une pile de parafeurs, et repartira sans doute en Asie ou ailleurs pour faire part de ses inquiétudes à d’autres. C’est son job, et de l’avis de tous ceux qui fréquentent l’institution internationale, elle le fait plutôt bien. Cela dit, on ne peut pas s’empêcher de s’interroger sur l’utilité de cette institution que Christine Lagarde incarne sans doute beaucoup mieux que son prédécesseur. Du moins, elle soulève moins de commendataires sarcastiques.

    Ne soyons pas trop sévère, ces mises en garde ne sont pas inutiles. Compte tenu de l'armada d’économistes qui analysent la situation mondiale et son évolution, les diagnostics que Christine Lagarde porte sont plutôt crédibles. Et si ces prévisions ne se réalisent pas toujours, c’est que son travail a été écouté par les gouvernements ou les marchés. Ce qui sort du FMI a donc indéniablement un rôle dissuasif ou correctif. 

    Pour la deuxième fois en très peu de temps, Christine Lagarde est revenue sur les sujets qui fâchent et qui sont de nature à déséquilibrer la situation économique mondiale. Elle retient quatre séries de facteurs inquiétants et pour ceux qui savent décrypter la langue du FMI, cet éclairage n’arrive pas par hasard.

    Le premier sujet d’inquiétude est alimenté par les tensions commerciales notamment entre la Chine et les Etats-Unis. Cette mise en garde est publiée à la veille de la rencontre entre les dirigeants américains et chinois pour essayer de prolonger ou d’alléger le dispositif de limitation ou de rééquilibrage des échanges commerciaux. La mise en garde s’adresse aussi bien aux dirigeants chinois qu’aux dirigeants américains, même si le FMI ne peut pas s’opposer au projet US de résorber une partie de son déficit commercial avec les pays émergents. Ce qui perturbe le FMI, c’est que la tentation protectionniste des grands pays occidentaux pour s’affranchir de la dépendance dans laquelle ils se retrouvent avec les émergents va à l'encontre des projets et des objectifs du FMI, qui a toujours été de favoriser le commerce mondial. Pour le FMI, le commerce mondial est non seulement un facteur de progrès mais aussi un facteur de paix. Or, pour le FMI, les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis ont déjà commencé à affecter l‘économie mondiale 

    Le deuxième sujet d’inquiétude tient au ralentissement de la croissance chinoise. C’est ce ralentissement qui tire à la baisse le prix du pétrole et des matières premières. C’est ce ralentissement qui freine l'ensemble de l’économie mondiale. Or le monde a besoin d’une croissance forte pour diffuser le progrès à des populations qui se retrouvent à l’écart du développement. Le monde développé a besoin lui aussi de la croissance des émergents pour tirer sa propre croissance. 

    Le troisième sujet sur lequel Christine Lagarde veut interpeller les gouvernances occidentales porte sur le resserrement des taux d‘emprunt qui intervient au moment où les gouvernements, les entreprises et les ménages ont accumulé des dettes extrêmement lourdes. 

    Enfin, Christine Lagarde est venue prévenir, là encore une fois de plus, des incertitudes liées au Brexit. Elle ne juge pas cette décision politique, elle souligne le manque de préparation pour assurer la transition et rappelle ce qu’est le dogme du FMI, favoriser le commerce mondial. 

    Les remarques de la directrice générale du FMI sont intéressantes mais, outre l’aspect pédagogique qui n’est pas fondamentalement nouveau, elle nous oblige à nous interroger sur le rôle du FMI. Sans aucun autre pouvoir que celui du verbe, de telles remontrances ont un impact assez réduit.

    Le FMI a été créé en 1945. C’est une institution internationale qui regroupe 189 pays, et dont le but est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, garantir la stabilité financière, faciliter les échanges internationaux, contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et faire reculer la pauvreté »

    Concrètement, le FMI a donc pour fonction d'assurer la stabilité monétaire et financière et de gérer les crises provoquées par un déficit devenu insupportable. Quand un pays fait défaut, le FMI lui fournit des crédits pour financer une situation qui met en péril l'organisation gouvernementale du pays, la stabilité de son système financier (banques, marchés financiers) ou les flux d'échanges avec le reste du monde. Le FMI prête de l’argent le temps que la confiance revienne. Alors il met des conditions de réformes structurelles propres à redresser la situation. Après 1976 et la disparition d’un système de change fixe, le FMI a perdu l'essentiel de sa raison d'être et se consacrera aux problèmes d'endettement des pays en développement.

    Sauf que la mondialisation à la fin du siècle dernier a ouvert ces pays aux fonds d’investissements internationaux. Par ailleurs, le FMI a vu ses ressources baisser.

    Depuis, le FMI  exerce un rôle de superviseur de la politique économique des pays qui sont membres de l’OMC, mais comme le FMI a peu de moyens coercitifs, son influence a beaucoup baissé.
    Actuellement, le FMI n’a aucun pouvoir pour s’immiscer dans la politique américaine qui diffuse la musique protectionniste dans le monde. Le FMI doit d’ailleurs être très prudent dans ses analyses et sa communication publique parce que les Etats–Unis sont les premiers contributeurs financiers au FMI et le moins que l’on puisse dire, c’est que Donald Trump n’aurait aucun mal à couper les vivres de l’institution.

    A priori, Christine Lagarde n’a pas reçu de tweets menaçants ou ironiques du président des Etats-Unis, c’est quand même la preuve de sa très grande habileté.

    https://www.atlantico.fr/decryptage/3565797/christine-lagarde-la-directrice-du-fmi-previent-d-un-risque-grave-de-tempete-mondiale-mais-personne-ne-semble-l-entendre-jean-marc-sylvestre`

     

    8-1 BREXIT (ET ROYAUME UNI)

     

    LEÇONS D’UNE NATION DIVISÉE

    Ce que le Brexit nous apprend sur la décision collective

    Julian Baggini

    Cofondateur de The Philosopher’s Magazine, Julian Baggini contribue à un grand nombre de journaux, magazines et intervient régulièrement sur la BBC. Il est l’auteur de nombreux livres de philosophie à destination du grand public, non traduits en français.

    Bon pour les affaires, le Brexit ? Rien n’est moins sûr. Mais on peut tirer quelques leçons de cet événement sur l’art et la manière de ne pas prendre de bonnes décisions collectives. Les entreprises seraient bien avisées de s’en inspirer pour ne pas répéter les erreurs des Britanniques.

    Les décisions collectives ne se prennent aisément qu'une fois remplies ces trois conditions : d’abord, l’information doit circuler librement et en quantité suffisante ; ensuite, chacun doit pouvoir exprimer ses préférences et opinions ; enfin, il faut qu’un consensus se dégage autour d'une décision acceptable par tous. Si l’une ou plusieurs de ces conditions manque à l’appel, des méthodes claires sont nécessaires pour résoudre les problèmes qui se posent alors. Mais dans le cas du Brexit, aucune méthode ou principe adaptés ne semblent avoir guidé les protagonistes. 

     

    Tout repose sur l'information

    Prenons d'abord le problème de l'information. Si elle n'a pas été correctement informée, même la plus sage des collectivités ne peut qu'échouer à prendre la bonne décision. Or, il est de notoriété publique que la campagne pour le référendum sur le Brexit a été truffée de tentatives de désinformation, avec pour résultat que la grande majorité des votants – y compris parmi les mieux instruits – n'en a pas saisi les enjeux.

    Une large part de l’« information » disponible était par ailleurs constituée de prédictions sur l'après-Brexit, qui étaient par nature loin d’être fiables. Trop de gens ont alors simplement choisi d'ignorer les prédictions qui ne leur plaisaient pas et d’adhérer à celles qui étaient en accord avec leur propre interprétation des événements.

    “Moins nous sommes sûrs de nos preuves, plus nous devons être prudents dans l'action”

    Soupeser les incertitudes est tout aussi crucial. Comme nous en avisait le philosophe sceptique David Hume, « un homme sage proportionne sa foi à la preuve ».  Moins nous sommes sûrs de nos arguments, plus nous devons être prudents dans l'action. Cela nécessite de remettre en question notre propension naturelle à fuir l'incertitude, qui nous pousse à étouffer les doutes gênants, ou encore à transformer des hypothèses douteuses mais bien commodes en quasi-faits. Nous devons aussi accepter qu'aucun individu ne peut honnêtement prétendre avoir compris dans leur intégralité tous les rapports techniques et les recommandations qui parviennent à son bureau. Un collectif efficace doit être prêt à s'en remettre à ses membres les plus qualifiés sur certaines questions, plutôt que d'assurer à l'opinion de chacun une égalité fallacieuse 

    La vérité, rien que la vérité 

    Examinons ensuite le besoin de franchise et d'honnêteté, condition qui a été négligée par bien trop d'acteurs politiques de premier plan dans la saga du Brexit. L’ensemble du Parti travailliste représentant l'opposition a suivi une politique d’« ambiguïté constructive », évitant de se positionner pour mieux contempler avec jubilation les conservateurs au pouvoir en train de s'entredéchirer. Il y a aussi eu les députés dont l'opinion différait de celle de leurs administrés, et qui ont minimisé ces désaccords pour éviter de mettre en péril leurs chances de réélection. Bien peu ont eu le courage de dire à leurs électeurs ce que le philosophe et Premier ministre Edmund Burke déclara aux habitants de Bristol en 1774 : « Votre représentant vous est redevable, non seulement de son travail, mais de son jugement ; et il vous trahit, au lieu de vous servir, s'il le sacrifie à votre opinion. »

    Les entreprises risquent en permanence de prêter le flanc à un manque d'honnêteté similaire. Les gens sont réticents à bousculer ceux dont les faveurs leur sont nécessaires. Il arrive aussi qu'ils se sentent incapables d'exprimer des opinions dont ils savent qu’elles ne sont pas partagées par leurs collègues ou leurs subordonnés. Lutter contre ces tendances devrait faire l'objet d'un effort constant. Les conseils d'administration doivent être des « endroits sûrs » où chacun peut dire ce qu'il pense et où tout le monde partage l'engagement du philosophe à trouver la vérité, aussi inconfortable soit-elle. Ce n’est qu’un engagement véritable à écouter chaque point de vue qui peut engendrer un authentique soutien collectif de la décision finale. 

    Trouver un terrain d'entente 

    “Quand les hommes agissent en faction, ils sont susceptibles, sans honte ni remord, de négliger tous les devoirs de l'honneur et de la morale”– David Hume   

    Enfin, la saga du Brexit fait office de cours magistral sur la question de savoir comment rendre le consensus impossible.  Une impasse rendue inéluctable dès que s'est imposée l'idée de décider de la politique du Royaume-Uni par référendum. Non seulement la nation s'en est trouvée divisée, mais une petite majorité a été incitée à espérer une victoire totale, tandis qu'une grosse minorité se trouvait radicalement lésée. Le Parlement a ensuite aggravé cette erreur en ne formant pas de groupe transpartisan pour préparer le Brexit et en négocier les termes. Les luttes partidaires se sont poursuivies alors que la question n’a rien à voir avec les oppositions traditionnelles entre les partis politiques, travaillistes comme conservateurs étant entre eux profondément divisés sur le sujet. La culture démocratique des Britanniques les a ici plombés plus qu'elle ne les a aidés, avec son modèle politique qui offre des débats agonistiques débouchant sur la victoire d’une majorité. 

    Encore un problème que David Hume avait bien perçu : « Quand les hommes agissent en faction, ils sont susceptibles, sans honte ni remord, de négliger tous les devoirs de l'honneur et de la morale, au service de leur parti », écrivait-il. Les partis « suscitent les plus féroces animosités chez les hommes d'une même nation, qui se doivent pourtant assistance mutuelle et protection les uns aux autres ».

    Ce qui est vrai en politique l'est également en entreprise. Dans les comités et aux conseils d'administration, il est très facile de glisser insensiblement vers une sorte de compétition démocratique entre des points de vue antagonistes. Un bon président essaiera toujours de promouvoir plutôt la recherche d'un consensus acceptable pour tous, même si tous n'adhèrent pas à toutes ses composantes. Ironiquement, un fort leadership s’avère être un prérequis pour que le groupe fonctionne comme une unité efficace – hélas, voilà encore une leçon que la Grande-Bretagne aura donné à ses dépens au reste du monde.

    https://www.philonomist.com/fr/article/lecons-dune-nation-divisee?utm_source=Philosophie+magazine&utm_campaign=a12b89f224-EMAIL_CAMPAIGN_2018_12_05_02_45_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_dee8ebacdf-a12b89f224-217922541 

    BIRMINGHAM. DES PARENTS D’ÉLÈVES MUSULMANS MANIFESTENT CONTRE L’ENSEIGNEMENT DE L’HOMOSEXUALITÉ ET DE LA THÉORIE DU GENRE
    Plus de 300 parents et enfants, majoritairement musulmans, se sont rassemblés cette semaine à Birmingham à l’extérieur d’une école primaire pour protester contre les leçons sur l’homosexualité et la théorie du genre.

    Certains manifestants ont déclaré qu’ils préféreraient quitter le Royaume-Uni plutôt que de permettre à leurs enfants de continuer à fréquenter l’école communautaire Parkfield à Birmingham.

    Durant la manifestation, on pouvait lire des pancartes proclamant : « L’éducation n’est pas l’endoctrinement ».  Un enfant portait une pancarte manuscrite qui disait : « Laissez nos enfants être des enfants ».

    Depuis quelques jours déjà, des centaines de parents avaient signé une pétition dans laquelle ils réclament le retrait de cours de sensibilisation à l’égalité vis-à-vis des personnes LGBT dans le cadre d’un programme spécial, indique The Guardian

    La manifestation s’inscrit dans le cadre d’une campagne contre les cours sur l’égalité à l’école, les parents de ce quartier majoritairement musulman affirmant qu’ils font la promotion de l’homosexualité. Des évangélistes chrétiens se sont joints à eux pour protester en signe de solidarité. La colère des parents est dirigée contre le directeur adjoint de l’école, Andrew Moffat, professeur lui même homosexuel qui est à l’origine du programme pour enseigner aux enfants la loi sur l’égalité et les valeurs britanniques.

    Les élèves de l’école, particulièrement bien réputée, suivent cinq de ces cours par an, qui portent sur les domaines décrits dans la loi : âge, handicap, changement de sexe, mariage et partenariat civil, grossesse ou maternité, race, religion ou convictions, sexe et orientation sexuelle.

    Le programme a été testé pour la première fois à l’école en 2014 et est maintenant enseigné dans des dizaines d’autres écoles du pays.

    1. Moffat, actuellement en lice pour le titre de « meilleur enseignant du monde », un titre tout aussi manipulé que celui de meilleur maire femme du monde, a démissionné d’un poste d’enseignant dans une autre école après un long conflit avec des parents catholiques sur les questions d’homosexualité. Il fait face à une contestation encore plus vive de la part des parents à Parkfield School, où 98% des 750 élèves seraient musulmans.

    Une des représentantes des manifestants déclare au DailyMail : « Ce n’est pas seulement parce que nous sommes musulmans, il y a aussi des chrétiens ici. Nous n’avons rien contre les homosexuels et nous respectons la loi. Nous respectons le fait que M. Moffat est gay et nous sommes heureux qu’il enseigne. Mais si ces leçons continuent, j’enlèverai ma fille de l’école. Les enfants sont affectés sur les plans émotionnel et psychologique ».

    1. Moffat a dit qu’il avait essayé de rencontrer les parents mais qu’il s’était arrêté lorsqu’ils sont devenus agressifs. Il a décrit avoir reçu des menaces de parents par mail et téléphone.. « Ce qui me permet de continuer, c’est le soutien de l’école, et du Conseil municipal ».

    Le gouvernement britannique est en train d’introduire une nouvelle réforme de l’éducation civique, obligatoire cette fois-ci, dont une partie portera sur l’enseignement de la tolérance à l’égard des couples de même sexe et des personnes transgenres.

    Retour à la réalité très difficile pour des idéologues qui se retrouvent confrontés à la réalité de la société ouverte, multiculturelle et multi confessionnelle qu’ils ont enfanté…

    https://www.breizh-info.com/2019/02/15/112282/birmingham-des-parents-deleves-musulmans-manifestent-contre-lenseignement-de-lhomosexualite-et-de-la-theorie-du-genre 

    BREXIT: THERESA MAY MENACÉE D'UNE NOUVELLE RÉBELLION

    Trends Tendances 14/02/19 à 16:24 - Mise à jour à 16:24

    La Première ministre britannique Theresa May est menacée d'une nouvelle rébellion dans les rangs de sa majorité, lors d'un vote jeudi au Parlement sur la conduite à tenir dans les discussions sur le Brexit avec Bruxelles.

    Le gouvernement soumet au vote, à partir de 17H00 (heure locale et GMT), une motion visant à obtenir le soutien des députés dans sa tentative de renégocier l'accord de divorce conclu avec l'Union européenne, qui avait été sèchement recalé lors d'un vote mi-janvier au Parlement britannique.

    L'exécutif y affirme un double objectif: obtenir des "arrangements alternatifs" au "filet de sécurité" censé maintenir une frontière ouverte sur l'île d'Irlande après le Brexit ("backstop" en anglais), et écarter le scénario d'un "no deal", soit une sortie sans accord redoutée par les milieux d'affaires comme par une partie des députés.

    Ces objectifs reprennent les deux amendements adoptés par les députés eux-mêmes fin janvier à la Chambre des communes. Mais les plus fervents Brexiters au sein du Parti conservateur au pouvoir ont menacé d'imposer à Theresa May une nouvelle défaite au Parlement si elle ne reformulait pas cette motion. Ils refusent que le gouvernement puisse cautionner l'abandon du scénario du "no deal".

    "Écarter cette option serait la stratégie de négociation la plus idiote, et ce n'est pas dans l'intérêt national", a tweeté le député Steve Baker, membre de l'European Research Group (ERG), une alliance de plusieurs dizaines de députés conservateurs très eurosceptiques.

    A l'ouverture des débats, le ministre en charge du Brexit, Stephen Barclay, a tenté de rassurer les rangs conservateurs, en assurant que "la priorité" du gouvernement était de remanier le "backstop".

    Il a rappelé que la loi fixant la date du Brexit au 29 mars, avec ou sans accord, "prend le pas" sur la motion, qui n'a pas de valeur contraignante.

    Le ministre du Commerce international et fervent défenseur du Brexit, Liam Fox, a, lui, prévenu les députés qu'un rejet du texte enverrait de "mauvais signaux" à Bruxelles et affaiblirait la capacité de Theresa May à obtenir un accord renégocié.

    "L'UE attend toujours"

    Engagée depuis deux semaines dans de nouvelles discussions avec l'UE, Theresa May peine à obtenir une réouverture des négociations. Alors que les dirigeants européens se montrent inflexibles, elle a reconnu mardi avoir "besoin de temps" pour trouver une issue.

    "L'UE à 27 attend toujours de Londres des propositions concrètes et réalistes pour sortir de l'impasse sur le Brexit", a déclaré mercredi sur Twitter le président du Conseil européen, Donald Tusk.

    La principale pierre d'achoppement demeure la question du filet de sécurité irlandais. Ce dispositif prévoit, en dernier recours, de maintenir le Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE, ainsi qu'un alignement règlementaire sur l'UE plus poussé pour l'Irlande du Nord.

    Il est rejeté par les Brexiters, aux yeux desquels il empêcherait le pays de rompre les liens avec l'UE. Mais les dirigeants européens refusent de le modifier.

    Theresa May a exposé trois solutions pour tenter de parvenir à un nouvel accord: instaurer une date limite à l'application du "backstop", laisser au Royaume-Uni la possibilité d'y mettre fin unilatéralement, ou le remplacer par "des arrangements alternatifs".

    Le gouvernement multiplie les initiatives pour tenter de convaincre les 27. La dirigeante britannique s'est encore entretenue avec les présidents français Emmanuel Macron et roumain Klaus Iohannis mercredi soir.

    Elle se laisse jusqu'au 26 février pour trouver une issue. Sans nouvel accord à cette date, un nouveau débat sera organisé le lendemain sur la conduite à tenir.

    Mais la cheffe du gouvernement est accusée de "jouer la montre" par l'opposition travailliste. Le leader du Labour, Jeremy Corbyn, a déposé un amendement qui sera voté jeudi, pour tenter de limiter les marges de manoeuvres du gouvernement.

    Deux autres amendements ont été sélectionnés par le président de la Chambre, John Bercow et seront soumis aux députés. L'un est soutenu par le parti indépendantiste écossais SNP et demande de repousser la date du Brexit. L'autre, déposé par la députée conservatrice Anna Soubry, réclame la publication de la dernière étude présentée au gouvernement sur l'impact économique d'un Brexit sans accord.

    https://trends.levif.be/economie/politique-economique/brexit-theresa-may-menacee-d-une-nouvelle-rebellion/article-normal-1092707.html?utm_source=Newsletter-15/02/2019&utm_medium=Email&utm_campaign=Newsletter-RNBDAGLV&&cookie_check=1550238154 

    70 ANS APRÈS AVOIR CENSURÉ GEORGE ORWELL, LE BRITISH COUNCIL PRÉSENTE SES EXCUSES

    Le British Council a présenté ses excuses à George Orwell et vient de republier British Cookery, un essai qu'il avait écrit pour eux, sans suite, au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

    70 ans après les faits, le British Council présente ses excuses à feu George Orwell pour avoir commandé puis rejeté son essai sur la nourriture britannique British Cookery, écrit en 1946. L'agence britannique internationale dédiée aux domaines de l'éducation et des relations culturelles avait passé la commande auprès de l'auteur de 1984 dans une optique de promotion outremer de la culture britannique. Le retournement de veste avait été motivé par la misère sociale de l'époque.

    En 1946, la publication d'un essai sur l'opulence de la gastronomie britannique aurait paru indécente à leurs yeux, alors que le Royaume-Uni sortait tout juste de la Seconde Guerre mondiale. Les rations de nourritures étaient alors restreintes depuis 6 ans, ce dont il est par ailleurs conscient alors qu'il écrit ceci: "En parlant de cuisine britannique, on parle donc du passé ou de l'avenir - de plats que les Britanniques voient maintenant un peu rarement, mais qu'ils mangeraient volontiers s'ils en avaient la chance, et qu'ils mangeaient assez souvent jusqu'en 1939."

    Fin connaisseur de la gastronomie britannique

    l'écrivain relate les différences dans les habitudes de ses concitoyens, qu'elles soient relatives au milieu social ou à la zone géographique, brossant ainsi une encyclopédie très instructive de la cuisine britannique. "Le régime britannique est simple, plutôt lourd, peut-être un peu barbare, tirant la plupart de ses vertus dans l'excellence de ses produits locaux et mettant l'accent sur le sucre et les graisses animales."

    Voltaire déplorait l'absence de pluralité de sauces anglaises, ce qu'Orwell commente en expliquant que malgré des légumes cultivés dans des sols gorgés d'eau, donc d'une forte saveur, ils ne sont que bouillis et agrémentés d'une sauce blanche. Le petit déjeuner est distingué par son importance dans la journée d'un Britannique. "Ce n'est pas un en-cas, mais un repas important." Précise-t-il, détaillant ensuite le déroulement "logique" d'un breakfast digne de ce nom. Sachez que vous ne mangerez plus avant le soir. S'ensuivent alors les recettes de pâtisseries. Ça aurait sûrement fait saliver ses concitoyens, peut-être auraient-ils été nostalgiques de leurs sauteries familiales, en effet. Mais de là à censurer?

    Un peu tardivement, l'éditeur Alasdair Donaldson s'est donc exprimé au nom du British Council. "Nous sommes réjouis de pouvoir faire amende honorable au meilleur écrivain politique britannique du 20e siècle en reproduisant son essai original dans son entièreté."

    Quelques recettes sont incluses, dont celle d'une marmelade à l'orange annotée d'un commentaire la fustigeant d'un "bad recipe!!"

    Sandra Farrands

    https://focus.levif.be/culture/livres-bd/70-ans-apres-avoir-censure-george-orwell-le-british-council-presente-ses-excuses/article-normal-1090855.html?utm_source=Newsletter-14/02/2019&utm_medium=Email&utm_campaign=Newsletter-RNBLVFOCW&&cookie_check=1550163905 

    BREXIT: BERNE ET LONDRES SIGNENT UN ACCORD POUR CONJURER L’INCERTITUDE

    Dans un climat commercial plombé par les incertitudes sur l’issue du Brexit, la Suisse et le Royaume-Uni ont signé un accord visant à pérenniser les échanges entre les deux pays. Quel que soit le scénario de sortie, rien ne doit changer

    On frisait la méthode Coué à Berne lundi, comme pour conjurer l’incertitude, la peur du vide. Les mots continuité et stabilité ont été serinés à chaque prise de parole, lors de la conférence de presse qui a suivi la signature de l’accord commercial entre la Suisse et le Royaume-Uni, censé régler l’après-Brexit. Que ce soit dans la bouche du conseiller fédéral chargé de l’Economie, Guy Parmelin, qui soulignait d’emblée la «stabilité» offerte par le texte «qui reprend la majorité des accords commerciaux régissant aujourd’hui les relations entre les deux pays». Ou de celle de Liam Fox, secrétaire d’Etat britannique au Commerce international, qui insistait sur la «continuité qu’il garantit, comme base de nos futures relations commerciales».

    Lire aussi: Londres doit renouveler 40 accords de libre-échange d’ici à fin mars

    Le document formalisé lundi s’inscrit dans le cadre de la stratégie mind the gap du Conseil fédéral, un clin d’œil au métro londonien qui signifie, littéralement, «attention au vide», rappelle Guy Parmelin dans un anglais hésitant. Il fixe non seulement un cadre pour l’éventualité d’une sortie dite ordonnée: poursuite des dispositions bilatérales existantes jusqu’à au moins fin 2020, sans changement pour les entreprises concernées.

    Une solution provisoire en cas de «no deal»

    Surtout, il règle le scénario tant redouté d’un «no deal», dans le cas où Londres ne parviendrait pas à un compromis avec Bruxelles d’ici à la date butoir du 29 mars. Hors de l’Europe, le Royaume-Uni ne bénéficierait plus de l’accord Suisse-UE. C’est le texte signé lundi qui entrerait en vigueur à titre provisoire, dès le lendemain.

    Lire également: Brexit: des accords d’urgence entre Berne et Londres en cas d’échec des négociations

    Concrètement, en cas de sortie dure, l’accord commercial formalisé lundi instaure un accord de libre-échange (ALE) qui préserve au niveau bilatéral l’essentiel des dispositions existant dans l’ALE avec l’Union européenne. Il reprend aussi l’accord de lutte contre la fraude et celui sur les marchés publics.

    Lire encore notre éditorial: Le train fou du Brexit

    Signe de l’urgence avec laquelle a été conclu cet accord, certains protocoles restent en suspens. Notamment en ce qui concerne les équivalences douanières (accord de reconnaissance mutuelle en matière d’évaluation de la conformité), nécessaires pour 80% des marchandises helvétiques exportées vers le Royaume-Uni. Pour les produits pharma et automobiles, qui représentent les trois quarts des exportations, une solution a été trouvée.

    Dix-sept autres secteurs de l’économie helvétique, notamment l’horlogerie et l’industrie des machines, ne sont pas couverts. Les animaux vivants et de produits d’origine animale, aujourd’hui réglementés par l’accord vétérinaire Suisse-UE, seraient soumis aux mêmes contrôles que ceux effectués pour un pays tiers. Idem pour les semences, les plantes et les importations des produits dits biologiques, couverts pour l’heure par l’accord agricole Suisse-UE.

    Milieux économiques soulagés

    Le nouvel accord commercial n’en constitue pas moins «une vraie bonne nouvelle» pour la faîtière des entreprises helvétiques, Economiesuisse, qui salue «un travail intense et intelligent des autorités». «Il apportera aux entreprises de la sécurité sur le plan juridique et une base solide pour poursuivre leurs activités commerciales», souligne de son côté Switzerland Global Enterprise (S-GE), l’organisme chargé par la Confédération et les cantons de promouvoir l’industrie suisse.

    Les incertitudes ont déjà pesé sur les exportations helvétiques vers le Royaume-Uni: si le marché britannique demeure son sixième débouché, elles n’en ont pas moins chuté de 23% l’an dernier à 8,8 milliards de francs, contre 11,4 milliards en 2017, selon l’Administration fédérale des douanes. Une première en trente ans.

    Sur fond de tensions sur l’accord-cadre avec l’UE

    Les crispations actuelles entre la Suisse et l’UE, sur les questions institutionnelles notamment, étaient palpables. Interrogé sur l’éventualité que cet accord commercial conclu de manière bilatérale ne froisse Bruxelles, Guy Parmelin a assuré avoir travaillé «en toute transparence». Reste que la réaction de la Commission européenne est très surveillée, glisse une source proche des discussions.

    A ce propos, lire finalement: Accord-cadre: l’indéchiffrable stratégie du Conseil fédéral

    Le document signé lundi vient compléter d’autres accords déjà conclus entre les deux pays sur le transport routier et aérien et sur les assurances. Il est assorti d’un accord additionnel incluant le Liechtenstein, au titre de l’union douanière entre la Suisse et la Principauté. «Il ne règle pas tout, mais constitue un prélude», selon les termes de Liam Fox. La question de la libre circulation des personnes reste à résoudre. Et le Britannique de conclure, «this is all about continuity», des mois d’intenses négociations pour que surtout rien ne change.

    https://www.letemps.ch/economie/brexit-berne-londres-signent-un-accord-conjurer-lincertitude?utm_campaign=ae193428ec-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_source=Newsletters&utm_term=0_56c41a402e-ae193428ec-109756397 

    BREXIT: THERESA MAY EXHORTE LES PARLEMENTAIRES À CONTRÔLER LEURS NERFS

    Londres, 12 fév 2019 (AFP) - La Première ministre Theresa May va exhorter mardi des députés britanniques impatients à "contrôler (leurs) nerfs", alors qu'elle peine à obtenir de Bruxelles de nouvelles concessions sur l'accord de Brexit, à moins de cinquante jours du divorce.

    Theresa May doit s'adresser à la Chambre des communes en milieu de journée pour informer les députés de l'évolution des discussions entamées avec ses homologues européens pour tenter de modifier le traité de retrait, dont la version initiale a été rejetée par le Parlement en janvier.

    "Les discussions sont dans une phase cruciale", doit affirmer la Première ministre, selon des extraits de son discours diffusés à l'avance par ses services. "Nous devons tous contrôler nos nerfs pour obtenir les changements que cette Chambre a demandés, et réaliser le Brexit à la date prévue", soit le 29 mars.

    Theresa May tarde à obtenir des concessions sur les dispositions relatives au filet de sécurité irlandais ("backstop" en anglais), prévu pour éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord britannique et la République d'Irlande.

    Il prévoit, en dernier recours, de maintenir le Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE, ainsi qu'un alignement règlementaire sur l'UE plus poussé pour l'Irlande du Nord.

    Ce dispositif est rejeté par les Brexiters britanniques, qui estiment qu'il empêcherait le pays de rompre les liens avec l'UE, mais les dirigeants européens ont jusqu'ici refusé d'y envisager toute modification.

    - "Plus de temps" -

    "Ce dont a besoin la Première ministre, c'est d'un peu plus de temps", a concédé sur la BBC la ministre des Relations avec le Parlement, Andrea Leadsom, qualifiant les discussions actuelles de "cruciales mais délicates".

    "Ce serait un résultat extraordinaire que l'UE demeure intransigeante et s'expose au résultat même qu'elle cherche à éviter, une frontière dure en Irlande du Nord, en poussant le Royaume-Uni vers une sortie sans accord", a-t-elle ajouté.

    Pour sortir de l'impasse, les membres de l'exécutif britannique multiplient les discussions avec les responsables européens. Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, est à Paris mardi pour évoquer le sujet avec son homologue Jean-Yves Le Drian.

    Dans le même temps, le ministre en charge du Brexit, Stephen Barclay, et David Lidington, le numéro 2 du gouvernement, se rendent à Strasbourg pour discuter avec des députés européens.

    Stephen Barclay a rencontré lundi soir à Bruxelles le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, lors d'un dîner de travail, pour tenter de trouver une issue.

    "Il est clair de notre côté que nous n'allons pas rouvrir l'accord de retrait, mais nous allons poursuivre nos discussions dans les jours à venir", a affirmé M. Barnier à l'issue de cette rencontre, évoquant des échanges "constructifs".

    https://www.atlantico.fr/node/3565815 

    LE PARTI PRIS DU LUNDI,
    par Ludovic Lamant
    Contrôle. Theresa May s’est rendue la semaine dernière à Bruxelles, pour relancer un semblant de négociations avec l’Union. Cette énième tentative, pour sauver son projet de divorce avec l’UE, renforce un peu plus l’impression de chaos qui entoure la préparation du Brexit au Royaume-Uni. Partout, on spécule sur le scénario du pire – l’absence d’accord, le soir du 29 mars –, que défendent toujours une poignée de Brexiters « ultras » aux intérêts financiers bien calculés (lire notre enquête).

    Pourtant, sur le terrain, loin de Westminster, des maires s’organisent. C’est le cas de la ville de Preston, dans le nord-ouest de l’Angleterre, 130 000 habitants et un maire, Matthew Brown, proche de Jeremy Corbyn, le patron du parti travailliste. Mediapart s’y est rendu en janvier, pour comprendre le pari de cette ancienne cité industrielle, qui a voté pour le Brexit en 2016 : notre reportage est ici.

    L’exécutif local a demandé aux institutions publiques (mairie, université, hôpitaux, etc.) d’investir davantage dans l’économie locale. En cinq ans, la part de leur investissement dans le tissu économique de Preston est passée de 5 à 18 %. Avec l’aide d’une coopérative publique de crédit, mise sur pied par la mairie en réaction à la crise financière de la fin des années 2000, des coopératives dans le logement ou les transports ont vu le jour. Le taux de chômage recule.

    « C’est notre manière à nous de retrouver le contrôle », sourit Julian Manley, l’un des co-inventeurs du « modèle de Preston », qui s’est inspiré d’expériences au Pays basque espagnol. Il se réapproprie ici, depuis la gauche, le fameux « take back control », le slogan douteux des partisans du Brexit en 2016. Les coopératives de Preston, réponse à l’électrochoc du Brexit pour le nord de l’Angleterre sinistré ? Le parti travailliste de Corbyn, en tout cas, en a fait un modèle, dans son programme de campagne, en cas d’élections anticipées. https://mediapart.emsecure.net/optiext/optiextension.dll?ID=40lmgaURAqiA%2B%2B4BRXwEcQRC2YeR9OUaDDmaFqKTj45L5BmMlg5Hy4o6nQ2FssrRQUW3KRuY_DUB9HLYtHJE9oo6eu&utm_source=20190211&utm_medium=email&utm_campaign=EUROPE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[EUROPE]-20190211&M_BT=34722054291 

    8-2 CETA


    8-3 ÉCOLOGIE; CD01 Accord sur le climat

    UNE AUTRE FIN DU MONDE EST POSSIBLE !

    Par Philippe Petit

    Alors que l'urgence environnementale est chaque jour plus manifeste, le philosophe Serge Audier analyse dans "l'Age productiviste" le poids de cette doctrine dans le cours de l'histoire.

    Que faire pour enrayer la destruction des conditions de vie sur Terre ? La question est sur toutes les lèvres et les intellectuels ne sont pas en reste pour tenter d'y répondre. Dernier en date à s'y essayer : Serge Audier. Il est né en 1970. C'est un flibustier, un têtu, une tête froide, un obstiné. Disciple du philosophe Cornelius Castoriadis (1922-1997), un des fondateurs du groupe Socialisme ou barbarie, il apprécie les grandes largeurs. Pour ne pas étouffer dans l'Hexagone, il prend l'air avec des penseurs influents de divers pays d'Europe, d'Amérique du Nord, de Russie, et respire le vent de la grande histoire. C'est un cosmopolite. Son viatique ? La solidarité et le respect de la nature. C'est un de nos meilleurs spécialistes du solidarisme républicain. Celles et ceux qui s'aventureront dans son dernier ouvrage - l'Age productiviste -découvriront l'érudition savante, jamais ennuyeuse, dont il fait preuve. Son obsession ? Refonder « la gauche » sur des bases écologiques. Il n'est pas le seul en lice. Mais il est l'un des plus pertinents. Et il a un avantage. Il connaît bien les libéraux. Il ne les méprise pas. Sauf quand ils exagèrent, et se présentent sans vergogne comme des néolibéraux. Il connaît aussi parfaitement les marxistes de toutes nationalités et les progressistes américains.

    Voilà pour la présentation. Inutile de continuer. N'étaient les louanges, il est gratifiant de lire Serge Audier. Le conflit ne l'effraie pas. Il a l'art de désigner les champs de tension, les ambiguïtés, les ambivalences de la discussion publique. Les sournoiseries et les affirmations à l'emporte-pièce. En sa compagnie, le pire n'est pas toujours sûr : il y a une autre fin du monde possible. Alors, vite, plongez toutes affaires cessantes dans l'Age productiviste. Quel livre ! Non seulement par son volume, près...

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    https://www.marianne.net/societe/une-autre-fin-du-monde-est-possible?_ope=eyJndWlkIjoiY2ZhMjY4YTJhN2UzNDIwZmM0NjMxNzMwZmQ0ZjcxOTYifQ%3D%3D 

     

    8-4 IMMIGRATION

    MESSE DU PAPE POUR LES MIGRANTS: LA RENCONTRE, UNE GRÂCE POUR DÉPASSER LA PEUR

    Ce vendredi, le Pape François s’est rendu près de Rome, à Sacrofano, afin de célébrer une messe pour l’ouverture de la rencontre des structures d’accueil des migrants, qui se tient jusqu’au 17 février sur le thème «Libérés de la peur». Dans son homélie, en écho aux textes bibliques, le Saint-Père a invité à mettre toute sa confiance dans le Seigneur et à reconnaître le Christ en toute personne rencontrée.

    Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

    «N’ayez pas peur»: telle est la phrase qui, d’après le Saint-Père, résume le mieux les textes choisis pour cette messe célébrée à la Fraterna Domus de Sacrofano, ce vendredi après-midi. La lecture et le psaume, extraits du livre de l’Exode (Ex 14, 5-18 et Ex 15,1-7a.17-18), ainsi que l’Évangile (Mt 14,22-33), sont en effet un appel à la confiance en Dieu en temps d’épreuve.

    «N’ayez pas peur! Tenez bon! Vous allez voir aujourd’hui ce que le Seigneur va faire pour vous sauver!», lance ainsi Moïse aux fils d’Israël (Ex 14, 13). «Confiance! c’est moi ; n’ayez plus peur!» (Mt 14,27), demande aussi Jésus à ses disciples regroupés dans la barque.

    Le Pape célèbre ce vendredi une messe pour l'accueil des migrants

    «À travers ces épisodes bibliques», a expliqué le Pape François, «le Seigneur nous parle aujourd’hui et nous demande de le laisser Lui nous libérer de nos peurs». Des mots qui ont touché l’assemblée présente à cette messe: migrants, familles et associations engagées dans l’accueil et l’intégration des migrants en Italie (Fondation Migrantes, la Caritas italienne et le Centre Astalli…). De nombreux prêtres occupaient aussi les premiers rangs.

    La peur, sentiment répandu et paralysant

    «La peur est à l’origine de l’esclavage» et de «toute dictature, parce que sur la peur du peuple grandit la violence des dictateurs», a dénoncé le Saint-Père. «Face aux méchancetés et aux horreurs de notre temps», a-t-il reconnu, «nous sommes tentés d’abandonner notre rêve de liberté», comme le peuple d’Israël en son temps, et parfois «nous éprouvons une peur légitime». «Les paroles humaines d’un chef ou d’un prophète ne suffisent pas à nous rassurer, quand nous ne parvenons pas à sentir la présence de Dieu et que  nous ne sommes pas capables de nous abandonner à sa providence», a-t-il poursuivi. D’où un «repli sur soi», dans «nos fragiles sécurités humaines, dans le cercle des personnes aimées, dans notre routine rassurante». Une attitude desséchante, qui «accroît notre peur envers les ‘autres’», quels qu’ils soient. Une attitude particulièrement répandue aujourd’hui, vis-à-vis des «migrants et réfugiés qui frappent à notre porte». Mais «la crainte est légitime», a ajouté le Souverain Pontife, car «la préparation à cette rencontre manque». Pour autant, «renoncer à une rencontre n’est pas humain».

    Faire confiance et reconnaître Jésus-Christ

    Les textes bibliques nous ouvrent un autre chemin: celui du dépassement de la peur «pour nous ouvrir à la rencontre». Pour s’y engager, «les justifications rationnelles et les calculs statistiques ne suffisent pas», a souligné le Pape. Il s’agit d’avoir «pleine confiance en l’action salvifique et mystérieuse du Seigneur», et de croire que «la rencontre avec l’autre» est une «rencontre avec le Christ». L’Évangile lui-même ne l’affirme-t-il pas? «Amen, je vous le dis: chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 40).

    Comme l’apôtre Pierre, nous pourrions être tentés «de mettre Jésus à l’épreuve» ou peiner à Le reconnaître. Pourtant, «c’est vraiment Lui», «avec les vêtements cassés, avec les pieds sales, avec le visage déformé, le corps couvert de plaies, incapable de parler notre langue…», a assuré le Pape François. Et si la peur vient à reprendre le dessus, «le Seigneur ne nous abandonne pas», «le Christ continue à tendre sa main pour nous sauver et permettre la rencontre avec Lui, une rencontre qui nous sauve et nous rend la joie d’être ses disciples».

    Une rencontre dont témoigner

    Par conséquent, «nous devrions commencer à remercier» ces «’autres’ qui frappent à notre porte, nous offrant la possibilité de surmonter nos peurs pour rencontrer, accueillir et aider Jésus en personne». Celui qui est libéré de la peur et porteur de la joie de la rencontre est «appelé aujourd’hui à l’annoncer sur les toits, ouvertement, pour aider les autres à faire de même», a souligné le Saint-Père. Plus qu’un devoir, c’est «une grâce qui porte en elle-même une mission, fruit d’une confiance totale dans le Seigneur, qui est pour nous l’unique véritable certitude».

    Pour conclure cette homélie pleine d’espérance, le Souverain Pontife a repris le verset du psaume: «Ma force et mon chant, c’est le Seigneur: il est pour moi le salut» (Ex 15,2).

    https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2019-02/pape-francois-messe-migrants-sacrofano.html 

    « ÉLOGE DE LA DUALITÉ », PAR TUGDUAL DERVILLE

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    Tugdual Derville , le 12/02/2019 à 19h31

    Tugdual Derville est délégué général d’Alliance Vita et co-initiateur du Courant pour une écologie humaine.

    Je vois dans le genre une notion sémantique détournée en dangereux amalgame. On mélange deux choses : d’un côté des stéréotypes sexistes injustes à dénoncer et à combattre pour respecter l’égale dignité entre l’homme et la femme et favoriser leur respect mutuel ; de l’autre, l’idéologie mortifère de la neutralisation du genre. Les études de genre fourmillent de ce parti pris : le rejet de toute idée de différence ou de complémentarité homme-femme, comme si masculin et féminin étaient identiques. Or, cette dualité des sexes constitue l’un des plus précieux trésors de l’humanité. (…)

    La différence sexuée a des conséquences sur l’ensemble de notre existence et sur notre manière de voir le monde. Nous sommes incapables de procréer sans l’autre sexe. Cette dépendance réciproque rayonne dans tous les aspects de nos vies. (…)

    La Croix privilégie le débat serein et approfondi, entre chrétiens et avec ceux qui ne croient pas ou croient autrement.

    Quelle place pour les familles mono – et homoparentales

    Toutes les configurations familiales sont à prendre en compte. Mais nous devons aussi regarder en face leurs conséquences : la solitude a un coût social énorme, y compris pour les enfants. Il faut une politique sociale de la famille qui tienne compte des difficultés spécifiques des familles monoparentales.

    Quant à la notion de « famille homoparentale », c’est une expression piégée : tout enfant naît d’un homme et d’une femme, même en cas d’adoption ou d’absence d’un des parents. Cette expression est un outil dialectique pour contester la parité ontologique dans l’engendrement. Mais pourquoi se couper du réel, de ce que notre nature nous dit de la différence des sexes ?

    Des personnes de même sexe peuvent éduquer des enfants avec amour. Il n’en demeure pas moins injuste de priver l’enfant de la précieuse symétrie père/mère. Nous vivons dans une société liquide, où l’on ne s’engage pas. Les femmes en sont trop souvent les victimes sacrificielles : elles se laissent dominer par des hommes qui exigent n’importe quoi d’elles ; et elles sont souvent abandonnées. (…)

    L’éducation sexuelle en question

    La dimension collective des séances d’éducation sexuelle proposées à l’école n’est pas toujours adaptée aux questions des jeunes et à leur sensibilité. Certes, il y a aussi un vrai risque que d’autres se chargent d’y répondre mal : le « porno » ou la cour de récréation… Dans les deux cas, des jeunes peuvent se voir imposer la découverte de réalités pour lesquelles ils n’étaient pas prêts.

    Si l’école laisse accroire que filles et garçons sont interchangeables ou qu’un « changement de sexe » est anodin, il faut que les parents soient résistants, capables de rétablir la vérité avec leurs enfants. Le respect de l’intimité familiale fait défaut dès lors que des éducateurs pensent remplacer les parents. (…)

    Si on y aborde uniquement la dimension technique de la « génitalité », on ne comble pas les désirs d’amour profond des cœurs. Aujourd’hui, les modèles sociaux sont beaucoup dans la prédation. On impose des codes de virilité et de féminité qui ne reflètent en rien la réalité. Il s’agit de fantasmes culpabilisants qui encouragent à des passages à l’acte violents non consentis.

    Nous devons transmettre dans ces séances d’éducation affective, relationnelle et sexuelle la beauté de la patience, de la fidélité et de la différence des sexes, pour un amour durable, au-delà de la seule prévention. En reconnaissant une dissymétrie entre les désirs masculins et féminins, nous les aidons à construire une vie sexuelle où chacun prend soin de l’autre.

    Tugdual Derville

    https://www.la-croix.com/Famille/Parents-et-enfants/Eloge-dualite-2019-02-12-1201002103

     

    8-5 UNION EUROPÉENNE

    L'UNION EUROPÉENNE : UNE INSTITUTION AUTORITAIRE À VISAGE HUMAIN

    par Jiří Payne
    13 février 2019

     

     

    Le traité de Lisbonne a donné naissance à un système politique autoritaire qui porte atteinte aux droits de l'homme et aux droits politiques.

    L'article 4 stipule notamment : « ... Les États membres se mettent au service des objectifs de l'Union et s'abstiennent de toute mesure susceptible de compromettre la réalisation de ces objectifs. » En d'autres termes, les intérêts de l'Union sont supérieurs aux intérêts des États et des citoyens.

    Dans un système démocratique ou l'équilibre des pouvoirs est respecté, un gouvernement peut être contesté ou remplacé par l'opposition. Cette possibilité d'alternance manque à l'UE, le Traité de Lisbonne impose que les membres de la Commission européenne soient choisis en fonction de leur "engagement européen". Concrètement, un dissident ne peut jamais intégrer la Commission. Comme l'Histoire l'a démontré à maintes reprises, l'absence d'opposition tue la liberté.

    Le traité de Lisbonne - rédigé en remplacement du traité constitutionnel de 2005 et signé en 2007 par les dirigeants des 27 États membres de l'Union européenne - se définit comme un accord pour « réformer le fonctionnement de l'Union européenne ... [et il] intègre l'aide humanitaire comme une compétence spécifique de la Commission. »

    Le traité de Lisbonne a abouti à créer un système politique autoritaire qui porte atteinte aux droits de l'homme et aux droits politiques.

    Concernant le mandat de la Commission européenne (CE), par exemple, l'article 17 du traité précise que :

    « La Commission exerce ses responsabilités en pleine indépendance... Dans l'exercice de ses responsabilités, la Commission sera totalement indépendante ... Les membres de la Commission ne sollicitent ni n'acceptent d'instructions d'aucun gouvernement, institution, organe ou organisme.

    L'article 4 stipule également que :

    "... Les États membres facilitent l'accomplissement par l'Union de sa mission et s'abstiennent de toute mesure susceptible de mettre en péril la réalisation des objectifs de l'Union. »

    En d'autres termes, les intérêts de l'Union sont supérieurs aux intérêts des États et des citoyens. Ce n'est pas une simple spéculation. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré ouvertement en 2016 :

    « Trop de politiciens sont à l'écoute exclusive de leur opinion publique. Et si vous prêtez l'oreille à votre opinion publique nationale, vous ne développez pas un état d'esprit européen ni le sentiment qu'il est nécessaire d'agir en commun. Nous avons trop d'Européens à mi-temps. »

    La même année, Emmanuel Macron - à l'époque ministre de l'Economie – a mis en garde, dans le magazine Time, contre le prochain référendum sur le Brexit au Royaume-Uni en déclarant :

    « Si, soudainement, plusieurs pays se réveillent et disent : « Je veux le même statut que les Britanniques », il en résultera un démantèlement du reste de l'Europe. Nous ne devons pas permettre qu'un pays soit en position de détourner le reste de l'Europe parce qu'il a organisé un référendum. »

    L'attitude de Macron est dictée par le traité de Lisbonne qui impose aux États membres de s'acquitter des tâches définies par la Commission européenne.

    Le traité de Lisbonne utilise 36 fois le terme « responsabilité ». Mais le mot ne vise la Commission qu'une seule fois pour lui faire obligation– « en tant qu'institution, d'être responsable devant le Parlement européen ». Les 35 autres usages de « responsabilité » énumèrent les obligations des États membres.

    Dans un système démocratique sain ou l'équilibre des pouvoirs est respecté, une équipe dirigeante peut être contestée ou remplacée par son opposition. Cette possibilité d'alternance est ce qui manque à l'UE, le Traité de Lisbonne imposant que les membres de la Commission européenne soient choisis sur la base de leur « engagement européen ». Cela signifie en réalité qu'aucun dissident ne peut jamais devenir membre de la Commission - ce qui rappelle étrangement le communisme. L'article 4 de la Constitution tchécoslovaque de 1960 par exemple, précisait :

    « La force dirigeante au sein de la société et dans l'État est l'avant-garde de la classe ouvrière, le Parti communiste de Tchécoslovaquie, une union de combat volontaire des citoyens les plus actifs et les mieux informés issus des rangs des travailleurs, des paysans et de l'intelligentsia. »

    La Constitution nord-coréenne institue dans son article 11 une directive similaire :

    https://fr.gatestoneinstitute.org/13720/union-europeenne-autoritaire 

    EN HONGRIE

    Viktor Orbán a prononcé dimanche son discours sur l’état de la nation. L’occasion de vanter les indéniables réussites économiques et sociales de sa politique. Mais aussi de rappeler les fondements de sa politique, et d’annoncer de nouvelles mesures pour le développement harmonieux d’une Hongrie hongroise. Voici cet aspect du discours, tel qu’il a été rapporté par le bureau de Viktor Orbán.

    Il a également déclaré que, trente ans après la chute du communisme, «nous devons à nouveau défendre notre identité hongroise, notre identité chrétienne, protéger nos familles et nos communautés, ainsi que notre liberté». Une fois de plus, il y en a qui prônent un monde sans nations, qui veulent des sociétés ouvertes, qui bricolent un gouvernement mondial supranational et qui veulent inonder le pays d'une culture étrangère. Aujourd'hui également, a-t-il dit, ces gens sont contrôlées depuis l'étranger. Bruxelles est la citadelle de ce nouvel internationalisme qu’on tente d’accomplir par l’immigration.

    A ce propos, il a déclaré ce qui suit: «Les tiroirs bruxellois regorgent de plans et si c’est possible ces plans seront mis en œuvre. Un plan d'action en sept points a déjà été concocté et est prêt à être lancé; il vise à transformer l'Europe en un continent d'immigrants après les élections européennes. » L'objectif, a déclaré M. Orbán, est de fixer des quotas obligatoires de migrants et de diminuer les droits des États membres de contrôler leurs frontières nationales - ce que George Soros a décrit comme un obstacle à son plan, qui est axé sur la protection des migrants. Le Premier ministre a ajouté que le visa de migrant ["humanitaire"] était également à l'ordre du jour, que le Parlement européen a voté pour l'augmentation des dépenses consacrées aux organisations soutenant l'immigration et qu'il veut infliger des amendes aux États membres qui ne sont pas disposés à obéir à ses ordres.

    1. Orbán a poursuivi en expliquant qu'un monde islamo-chrétien se crée dans les pays d'immigration, où le pourcentage de chrétiens ne cesse de diminuer. Néanmoins, il a souligné que « nous, en Europe centrale, nous avons encore notre propre avenir », ajoutant que la politique d'immigration du gouvernement restera ferme et que « nous ne la modifierons pas ».

    À cet égard, il a décrit les militants de la gauche européenne comme des spéculateurs, des défenseurs de la citoyenneté mondiale, de la gouvernance mondiale et des migrations mondiales, et des « fossoyeurs des nations, de la famille et du mode de vie chrétien ». Faisant référence à Frans Timmermans, candidat de la gauche à la présidence de la Commission européenne, le Premier ministre a déclaré: « Depuis que George Soros a nommé un socialiste appelé Timmermans à la tête des troupes pro-immigration, la lutte est devenue ouverte. Il est en tête de la liste des politiciens en faveur de l'immigration […] Voilà en quoi consistent les élections européennes et ce à quoi Bruxelles se prépare. Dans le même temps, nous nous préparons à mettre fin à la formation d’une majorité favorable à l’immigration. »

    1. Orbán a souligné que la Hongrie souhaitait voir une Europe qui respecte les décisions des pays et des peuples concernant leur avenir et qui accepte que les Européens centraux souhaitent suivre leur propre voie. Il note que partout en Europe, de moins en moins d'enfants naissent, et que l'immigration est la réponse des Occidentaux: ils pensent que « le déficit devrait être comblé par les immigrants », et qu’ensuite les chiffres seront corrects. Mais le Premier ministre a déclaré que la Hongrie n'a pas besoin de chiffres, mais d'enfants hongrois, et que l'immigration représente une capitulation.

    Le Premier Ministre a rappelé qu’au sujet de la famille l’unité nationale a été créée: 1,35 million de personnes ont participé à la consultation nationale sur la famille et 80% ont soutenu la politique du gouvernement en matière de famille. Il a observé qu'au cours des neuf dernières années, l'aide financière aux familles a été doublée et qu'elle est désormais la plus élevée d'Europe au prorata. M. Orbán a annoncé un plan d'action de protection de la famille en sept points, précisant que «c'est la réponse du peuple hongrois, et non celle de l'immigration».

    Il a déclaré que le gouvernement lancera une allocation pour les jeunes couples mariés, visant à les encourager à avoir des enfants. Toutes les femmes de moins de quarante ans qui se marient pour la première fois pourront prétendre à un prêt préférentiel d’un montant maximum de 10 millions de forints [31.500€]. Le remboursement du prêt sera suspendu pendant trois ans après la naissance d'un enfant et pendant trois ans après un deuxième. En outre, un tiers du principal du prêt sera passé par pertes et profits après la naissance d'un deuxième enfant. Si un troisième enfant est né, la dette restante sera entièrement annulée.

    Les prêts préférentiels disponibles dans le cadre du régime d’allocation de logement familial déjà établi seront étendus. Actuellement, les familles avec deux enfants peuvent bénéficier de prêts à faible taux d'intérêt de 10 millions de forints pour l'achat de nouveaux logements, tandis que les familles de trois enfants ou plus ont accès à des prêts préférentiels de 15 millions de forints. À l'avenir, les familles ayant deux enfants ou plus pourront également utiliser ces prêts pour acheter des biens immobiliers.

    Jusqu'à présent, le gouvernement avait accordé un allégement d'un million de forints aux familles nombreuses à la naissance d'un troisième enfant, ainsi qu'un million de forints à chaque nouveau-né. À partir de maintenant, le gouvernement fournira un allégement d'un million de forints à la naissance d'un deuxième enfant, de 4 millions supplémentaires pour la naissance d'un troisième enfant et d'un million de forints après la naissance de chaque enfant suivant.

    Il a déclaré que les femmes qui ont donné naissance à quatre enfants ou plus seront exonérées de l'impôt sur le revenu des personnes physiques pour le reste de leur vie.

    Il a également annoncé l'introduction d'un programme d'achat de voitures pour les familles nombreuses. Le gouvernement accordera aux familles qui élèvent au moins trois enfants une subvention non remboursable de 2,5 millions de forints pour l'achat de voitures neuves d'au moins sept places.

    1. Orbán a ajouté que des crèches universelles seraient mises à disposition. Sur une période de trois ans, 21.000 nouvelles places seront créées dans les crèches: 10.000 cette année, 5.000 en 2020 et 6.000 en 2021. Cela signifie qu'en 2022 chaque famille pourra placer ses jeunes enfants dans des crèches.

    Le septième point du plan d'action est l'instauration de paiements de garde d'enfants pour les grands-parents: si les parents le souhaitent, les grands-parents pourront recevoir des paiements de garde d'enfants à leur place. Il a également annoncé la modernisation de l'enseignement des langues dans les écoles secondaires, ce qui permettra à chaque élève du secondaire de suivre des cours de langue d'une durée de deux semaines à l'étranger pendant les vacances d'été de leurs 9e et 11e années d'enseignement.

    Le Premier ministre a également annoncé que le gouvernement avait décidé de consacrer 700 milliards de forints au développement des soins de santé, ce qui inclurait la construction d'un hôpital central à Budapest.

    À la fin de son discours, le Premier ministre a invité tout le monde à défendre la Hongrie et à bâtir le pays. Il a déclaré à son auditoire que la police et l'armée ont entre leurs mains la protection des frontières, qu'une nouvelle armée hongroise est en construction, que les représentants hongrois à Bruxelles tiennent leurs positions, que près de cinq millions de Hongrois ont maintenant un emploi et que les pays voisins « nous respectent ». Il a souligné que « tout ce dont nous avons besoin est de la gaieté et un peu d'humour, mais que l'opposition hongroise s'en occupe ».

    En conclusion de son discours, M. Orbán a déclaré: «Le peuple hongrois n’a pas encore commencé sa grande aventure et les plus grandes victoires sont à venir. […] La Hongrie avant tout et Dieu au dessus de nous tous. Allez Hongrie, allez les Hongrois! »

    http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2019/02/12/en-hongrie-6128261.html 

    OH, SOROS…

    Dans un texte publié par l’ONG Project Syndicate, George Soros appelle les citoyens de l’UE à se « réveiller avant qu'il ne soit trop tard » pour faire face à la montée du populisme. « Sinon, l’Union européenne suivra le chemin de l’Union soviétique en 1991 », une de ces périodes de « déséquilibre radical » qu’il a vécues.

    Magnifique aveu. Si l’UE explose ce sera le chaos comme à la fin de l’Union soviétique : l’UE est donc une dictature soviétoïde qui est incapable de se réformer. C’est la tyrannie ou le chaos.

    « Cela s'explique par plusieurs facteurs, notamment [...] l'impossibilité pratique de modifier les traités et le manque d'instruments juridiques permettant de discipliner les Etats membres qui violent les principes sur lesquels l'Union européenne a été fondée. » Au premier rang la Hongrie, évidemment. L'UE ne dispose pas « des capacités suffisantes pour faire respecter les obligations des Etats membres ». (Au premier rang desquelles l’accueil illimité de migrants.)

    Et c’est cette faille dans la dictature qui peut tout faire sauter.

    Dans le même temps, l’European Council on Foreign Relations (ECFR), version européenne du CFR américain, financée notamment par Soros, publie un rapport alarmant sur la perspective que les populistes, qui veulent « démanteler l'état de droit » et mener une attaque globale contre les « valeurs européennes », réussissent à obtenir une minorité de blocage aux prochaines élections. « Leur capacité à paralyser la prise de décision au centre de l'UE désamorcerait l'argument des pro-européens selon lequel le projet est imparfait mais réformable. A ce stade, le temps de l'UE serait compté. » Certes, le Parlement européen n'est « qu'un des organes directeurs de l'Union européenne et, à bien des égards, le moins puissant d'entre eux », mais il ne faut pas sous-estimer l’importance de ces élections, qui pourraient « avoir un coût très élevé pour les internationalistes libéraux ». Car telles sont « les valeurs de l’UE » : l’internationalisme libéral obligatoire.

    Ils ont donc tellement peur ? En voilà une bonne nouvelle !

    http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2019/02/12/oh-soros-6128319.html 

    8-6 ESPAGNE – CATALOGNE

     

    9-1-1 PROCHE ORIENT

     

    ETAT ISLAMIQUE EN SYRIE : LE CALIFAT NE FAIT PLUS QUE 1.5 KM²
    L’agonie de l’État Islamique en Syrie et au Levant se poursuit alors que les forces kurdes et arabes (SDF) appuyées par l’aviation américaine continuent de pilonner le village de Baghouz au nord-est de la Syrie où se défendent toujours près de 500 combattants débandés et peu pourvus en armes ; nombre d’entre eux sont étrangers – originaires du Caucase russe ou d’Europe – et accompagnés de leurs familles. Cependant, l’Etat Islamique reste présent dans d’autres régions de Syrie et d’Irak où il se mue en guerrilla.

    Selon les dernières nouvelles retransmises sur des canaux Telegram russes, les combattants ne disposent même plus du village coincé à la frontière de l’Irak près d’Al Qaïm mais campent dans des tentes le long de la rivière. « Le combat a repris, les blessés restent allongés dans les champs. Nous ne savons pas où les évacuer, il n’y a pas d’hôpital, ils meurent car ils se vident de leur sang. Il n’y a plus de nourriture », explique un des derniers combattants. « Le territoire est d’un kilomètre par 1.5 km maximum, l’aviation nous pilonne ».

    Ce 13 décembre, un autre combattant résume : « Presque tous les bâtiments de Baghouz ont été repris par l’ennemi, nous sommes dans les champs devant eux, à 300 mètres. Les toits sont ennemis, nous sommes devant eux et creusons, au milieu de nos femmes et des enfants. Impossible de tirer, leurs tirs tuent les femmes et enfants. Même pour aller aux toilettes nous nous faisons tirer comme des lapins près de la rivière – ils ont un sniper et une mitrailleuse lourde de l’autre côté. L’aviation a arrêté de nous pilonner ».

    Si la situation de la dernière enclave du Califat semble en effet desespérée – tellement que la plupart des combattants originaires de la région ont fui ou se sont rendus aux kurdes, ce n’est pourtant pas la fin de l’Etat Islamique dans la région. En effet, des bandes éparses subsistent de part et d’autre de l’Euphrate, notamment dans le désert entre Palmyre et Abu Kamal d’un côté – territoire contrôlé par l’armée gouvernementale syrienne (SAA) – et dans la province d’Anbar en Irak de l’autre côté.

    Par ailleurs comme nous l’écrivions déjà il y a quelques mois, l’Etat islamique est en train de renaître sur un autre continent – en Afrique. Notamment au Cameroun, au Tchad et au Niger. Cette fois, c’est la France qui se retrouve en première ligne. En septembre 2018 la ville de Gudumbali au nord du Nigéria avait été briévement prise par des combattants affiliés à l’Etat Islamique : ils s’étaient rapidement retirés devant l’arrivée de renforts loyalistes, mais ont saisi plusieurs dizaines de véhicules et d’armes lourdes.

    Pour l’heure, les attaques se concentrent au sud et au sud-est du lac Tchad, mais tendent à s’étendre à l’ensemble du Nigéria. Comme lors de ses débuts en Syrie et Irak l’État Islamique s’affilie des groupes locaux combattants pré-existants, mène une guerre d’embuscades, tout en ayant le souci d’affermir son contrôle dans une zone précise et de saisir un maximum d’armes lourdes lors de ses attaques contre les diverses armées régulières de la région. Ces dernières semblent pour l’heure incapables d’endiguer durablement la menace.

    Louis-Benoît Greffe

    https://www.breizh-info.com/2019/02/14/112149/etat-islamique-en-syrie-le-califat-ne-fait-plus-que-1-5-km 

     

    9-1-2 MOYEN ORIENT

     

    9-1-3 EXTRÈME ORIENT

     

    EGLISES D'ASIEINDE

    Les Carmes célèbrent quatre cents ans de présence en Inde et en Asie

    Les Carmes Déchaux de Goa ont fêté leurs quatre cents ans de présence dans le pays par une semaine de célébrations en présence du père Saverio Cannistra, Préposé général des Carmes Déchaux, et 73 autres supérieurs de l’ordre. Le 10 février, ils ont célébré une messe dans la cathédrale Sainte-Catherine du Vieux-Goa, dans l’ouest du pays, afin de commémorer leurs premières fondations dans la région. L’Inde compte sept provinces carmélites avec 1 000 frères carmes ainsi que 34 couvents comptant 500 religieuses carmélites.

    Les Carmes ont achevé une semaine de célébrations en l’honneur de leurs quatre cents ans de présence en Asie, avec une messe solennelle célébrée dans le Vieux-Goa, la capitale de l’ancienne colonie portugaise, sur la côte ouest indienne. Plus de deux cents prêtres de l’ordre des Carmes déchaux, dont des responsables de l’ordre venus du monde entier, ont participé à la messe le 10 février, dans la cathédrale Sainte-Catherine de Goa, afin de commémorer leurs premières fondations dans la région. Des couronnes de fleurs ont été déposées sur les tombes des premiers pères carmes et missionnaires dans la région, découvertes lors de fouilles en 1985. Les Carmes déchaux sont arrivés à Goa en 1619, après avoir été envoyés en Asie par le pape Clément VIII en 1604. Un « définitoire extraordinaire » d’une semaine – rassemblant les principaux responsables de l’ordre – a notamment eu lieu à cette occasion. Le père Saverio Cannistra, Préposé général des Carmes Déchaux, était présent ainsi que 73 supérieurs de l’ordre, afin d’échanger sur l’avenir des Carmes dans la région. Ils ont notamment voté contre la modification du texte de la constitution de l’ordre, tout en acceptant d’entreprendre l’ébauche d’une déclaration sur le charisme. « Ce travail s’est révélé particulièrement important afin de mieux prendre conscience du caractère inaliénable du charisme que nous avons reçu pour le bien de toute l’Église, et afin de l’exprimer convenablement pour notre temps », a affirmé une publication officielle sur le site internet de l’ordre.

    Un séminaire a également été organisé sur l’arrivée des Carmes en Inde, sur le développement de l’ordre dans le pays, sa spiritualité et sa contribution à l’apostolat. Ils ont également échangé sur les défis de la société indienne actuelle. Lors de la messe du 10 février, Mgr Filipe Neri Ferrao, archevêque de Goa et de Damao, a appelé à approfondir la foi en Jésus par l’humilité, le don de soi et la compassion envers les souffrants et les plus démunis. Suite à la célébration, le cardinal George Alencherry, de l’Église syro-malabare, a annoncé la parution d’un livre intitulé La première fondation du Carmel en Inde. Un livre a également été publié par le père Paul Anchandy, supérieur général des carmes de Marie Immaculée, une congrégation syro-malabare de droit pontifical. Il s’agit du premier institut religieux catholique fondé en Inde. Les célébrations se sont achevées sur un son et lumière sur l’histoire et la mission des Carmes en Inde. Le 8 février, le père Cannistra a présidé une messe en mémoire des bienheureux Denis de la Nativité et Rédempt de la Croix, les premiers martyrs du Carmel en Inde, au milieu des ruines du premier couvent des Carmes dans le Vieux-Goa. Le père Cannistra a déclaré que la force des religieux reposait non sur leur nombre mais sur « la puissance de l’Esprit et l’abondance de ses dons, qui change nos faiblesses et nos peurs en courage et en la joie des disciples et des apôtres de Jésus Christ ». L’Inde compte sept provinces carmélites avec 1 000 frères carmes ainsi que 34 couvents comptant 500 religieuses carmélites.

    https://missionsetrangeres.com/eglises-asie/les-carmes-celebrent-quatre-cents-ans-de-presence-en-inde-et-en-asie/ 

    EGLISES D'ASIETHAÏLANDE

    Une chaîne de télévision suspendue pour critiques envers la junte

    L’ONG Human Rights Watch a réagi suite à la suspension de la chaîne Voice TV durant quinze jours, par la Commission nationale de l’audiovisuel et des télécommunications (NBTC). Selon HRW, la NBTC sert de plus en plus comme un outil de censure pour la junte militaire thaïlandaise, qui gouverne sous le nom de Conseil national pour la paix et l’ordre (NCPO). Bien que la junte ait levé l’interdiction sur les rassemblements publics et les activités politiques en décembre, autorisant les partis à faire campagne en vue des élections du 24 mars, les poursuites pénales sont maintenues contre les discours critiques envers la junte et la monarchie.

    Le conseil supérieur de l’audiovisuel thaïlandais est critiqué pour avoir suspendu une chaîne de télévision dans le cadre des préparatifs aux élections générales prévues le 24 mars. La Commission nationale de l’audiovisuel et des télécommunications (NBTC) a annoncé, le 12 février, la suspension de la chaîne thaïlandaise Voice TV durant quinze jours, à compter du 13 février. La chaîne est accusée de troubler l’ordre public, d’inciter à la violence et de menacer la sécurité nationale, pour avoir accordé du temps d’antenne à des candidats critiques envers le gouvernement militaire thaïlandais. Voice TV est également accusée d’avoir diffusé des critiques envers la junte pour sa gestion des élections à venir et de l’économie du pays. « La suspension de Voice TV fait passer le message qu’il est interdit de critiquer le gouvernement militaire durant la campagne électorale », estime Brad Adams, directeur de l’ONG Human Rights Watch (HRW) pour l’Asie. « Les généraux thaïlandais montrent qu’ils n’ont pas l’intention de relâcher leur contrôle autoritaire sur le pays pour assurer des élections justes. » Voice TV est visée par la censure et les sanctions plus que toute autre chaîne de télévision dans le pays, depuis le coup d’État de mai 2014 qui a amené la junte au pouvoir, ajoute l’ONG sur son site web.

    Les autorités ont suspendu la chaîne durant 26 jours en 2014 et 7 jours en 2017, et elle a reçu l’ordre de retirer certains programmes à 17 reprises. Le 11 décembre, la junte, qui gouverne sous le nom de Conseil national pour la paix et l’ordre (NCPO), a levé l’interdiction sur les rassemblements publics et les activités politiques, autorisant les partis à faire campagne pour un siège au parlement. Pourtant, elle a maintenu les poursuites pénales contre les discours critiques envers la junte, sa politique et ses actions, ainsi que les critiques contre la monarchie. L’avis 97/2014 délivré par le NCPO interdit les « critiques contre le travail de la junte » et la diffusion des « informations qui peuvent porter atteinte à la sécurité nationale, troubler l’ordre public et inciter aux conflits dans le pays ». Cet avis oblige également tous les médias à diffuser les informations publiées par la junte. L’avis 103/2014 interdit la diffusion de toute information ou publication que les autorités considèrent comme « déformée volontairement afin de provoquer la confusion du public, affectant la sécurité nationale ou l’ordre public ». La Commission nationale de l’audiovisuel et des télécommunications est devenue le premier outil de censure de la junte, affirme HRW. « Les élections thaïlandaises ne seront pas considérées comme crédibles si les médias sont bridés et que tout commentaire contre le régime militaire est interdit », ajoute Brad Adams. « Le gouvernement doit immédiatement soutenir la liberté d’expression des médias en renonçant à la suspension de Voice TV et à toute autre tentative de faire taire cette chaîne ou tout autre média critique envers la junte. »

    https://missionsetrangeres.com/eglises-asie/une-chaine-de-television-suspendue-pour-critiques-envers-la-junte/ 

    EGLISES D'ASIEINDONÉSIE

    Le premier prêtre de l’ethnie Asmat ordonné en Papouasie

    L’évêque du diocèse d’Agats, dans la province de Papouasie dans l’est de l’Indonésie, a ordonné le premier prêtre de l’ethnie Asmat. Mgr Aloysius Murwito a également ordonné trois nouveaux diacres en vue du sacerdoce. Les vocations religieuses sont rares dans ce diocèse en raison d’un manque de petit séminaire et à cause du mode de vie nomade de la minorité Asmat. L’année dernière, dans la région, 70 enfants sont morts de la rougeole ou à cause de la malnutrition.

    Le père Moses (Moïse) Amiset est le premier homme de l’ethnie Asmat à être ordonné prêtre catholique. C’est une source de joie pour toute l’Église catholique en Indonésie, mais encore plus pour le diocèse d’Agats, dans la province de Papouasie, la plus à l’est de l’archipel, dont la population est majoritairement chrétienne. La cérémonie d’ordination a eu lieu le 2 février dans la cathédrale de la Sainte-Croix d’Agats. L’évêque local, Mgr Aloysius Murwito, a également ordonné trois diacres en vue du sacerdoce : Fr. Laurensius A. Kupea, Fr. Innocentius Nurmalay et Fr. Yohanis Laritembun. Les vocations religieuses sont rares dans le diocèse, le plus pauvre et éloigné de la région, pour plusieurs raisons et notamment parce que, contrairement à d’autres provinces ecclésiastiques dans le pays, le diocèse manque d’un petit séminaire. La plupart des séminaristes qui sont ordonnés dans le diocèse sont nés dans des familles locales qui sont allées s’installer dans les îles Moluques (Maluku) et Flores, deux territoires indonésiens majoritairement catholiques. Pour l’ethnie Asmat, la vocation religieuse est encore plus difficile d’accès à cause de leur mode de vie nomade.

    Le père Bobby Harimapen, curé de la cathédrale d’Agats, explique que Mgr Murwito a confié la paroisse de Kamur au père Moses Amiset nouvellement ordonné. Né en 1982 à Pau, dans la régence d’Asmat dans la province de Papouasie, Moses s’est ensuite installé à Tual, dans le sud-est des îles Moluques, pour rejoindre le lycée. Entre 2005 et 2006, il a suivi une année préparatoire à la vie religieuse à Sorong, la plus grande ville de la province de Papouasie occidentale. Le père Moses a ensuite étudié la philosophie et la théologie à Jayapura, la capitale de Papouasie, avant de servir en paroisse à Bayaun, entre 2013 et 2014. Il a été ordonné diacre en 2017 dans la paroisse d’Atsj. Le diocèse d’Agats couvre un territoire particulièrement isolé, avec des caractéristiques uniques que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le pays. L’année dernière, la région a été frappée par une grave crise humanitaire avec plus de 70 enfants qui sont morts de la rougeole ou des conséquences de la malnutrition. L’Église catholique locale fait partie des premières institutions à s’être préoccupées du sort des populations indigènes locales. Mgr Murwito a coordonné deux équipes de volontaires afin de venir en aide à plusieurs villages de ce territoire éloigné et difficile d’accès.

    https://missionsetrangeres.com/eglises-asie/le-premier-pretre-de-lethnie-asmat-ordonne-en-papouasie/ 

    EGLISES D'ASIEINDONÉSIE

    Le parcours spirituel de Mgr Sinaga, du parmalim au catholicisme

    Mgr Anicetus Bongsu Sinaga, archevêque de Medan de 2009 à 2018, a été remplacé officiellement par Mgr Kornelius Sipayung le 2 février. L’archidiocèse de Medan compte 56 paroisses et 532 000 catholiques, originaires de plusieurs groupes ethniques, dont la communauté Batak dont Mgr Sinaga fait partie. Dans une autobiographie publiée récemment, l’évêque témoigne de son éducation dans une famille parmalim, une religion traditionnelle locale, et de sa conversion au catholicisme. L’évêque est notamment salué pour son action pour l’œcuménisme et le dialogue interreligieux.

    Mgr Anicetus Bongsu Sinaga, archevêque émérite de Medan, la capitale de la province de Sumatra du Nord, a publié récemment son autobiographie dans laquelle il témoigne de son parcours spirituel et de sa conversion du parmalim, une religion préislamique locale, au catholicisme. Le parmalim partage des points communs avec l’islam, comme le fait de porter des turbans ou d’éviter de manger du porc. C’est la forme moderne d’une religion traditionnelle pratiquée par le peuple Batak, la plus grande communauté ethnique du nord de Sumatra. L’évêque de 77 ans, connu dans le pays notamment pour sa défense de l’environnement, est né dans une famille de parmalims. Son père, fermier et producteur de vin de palme, était un prêtre parmalim et sa mère était une guérisseuse traditionnelle. Mgr Sinaga explique que cette religion vénère Debata Mulajadi Nabolon, le dieu des « grands commencements », ce qui l’ouvre aux comparaisons avec le christianisme. « Mon père m’a enseigné cette religion et ses prières », ajoute-t-il. « Même une fois devenu prêtre puis évêque, je prie encore ces prières parce qu’elles ne sont pas si différentes des prières catholiques. » La religion traditionnelle compte environ 30 000 adeptes, dans plusieurs régions du pays où vivent les Bataks.

    Éveil à la foi

    L’archevêque confie que sa conversion s’est faite progressivement. Elle a commencé par la rencontre d’un missionnaire néerlandais, le prêtre capucin Beatus Jenniskens, qui lui a déclaré qu’un jour, lui aussi pourrait devenir prêtre catholique. Le jeune Anicetus Sinaga n’a jamais oublié ces mots, qui ont fini par l’amener à rejoindre un séminaire local pour cheminer vers le sacerdoce. Contrairement à la majorité de ceux qui entrent au séminaire en tant que catholiques baptisés, lui-même n’a reçu le baptême qu’à l’âge de 17 ans, en 1957, la même année que la conversion et le baptême de son père. L’évêque explique que sa conversion depuis le parmalim n’était pas difficile, vu la proximité des pratiques et des symboles religieux par rapport à la foi chrétienne. Par exemple, les fidèles parmalims sacrifient un buffle durant le Sipaha Lima (le cinquième mois), le festival des moissons, la date la plus importante de leur calendrier liturgique. Les parmalims croient que le sang de l’animal sacrifié les purifie de leurs péchés, une pratique que l’on peut rapprocher de l’Agneau immolé du christianisme. Quatrième de cinq enfants, Anicetus Sinaga est entré au noviciat capucin à l’âge de 1963 et a été ordonné prêtre six ans plus tard.

    En 1975, il a complété un doctorat en théologie morale à l’université catholique de Leuven, en Belgique, avec une thèse titrée « Le haut dieu Toba-Batak : transcendance et immanence ». En 1979, il a été nommé préfet apostolique du diocèse de Sibolga, dans la province de Sumatra du Nord. Le pape Jean-Paul II l’a ordonné évêque au Vatican en 1981. Il est devenu archevêque de Medan en 2009, avant de se retirer en 2018. Il a été remplacé officiellement par Mgr Kornelius Sipayung le 2 février. L’archidiocèse de Medan compte 56 paroisses et 532 000 catholiques, originaires de plusieurs groupes ethniques, dont les Bataks. Mgr Sinaga est par ailleurs toujours administrateur apostolique du diocèse de Sibolga, suite à la mort de Mgr Ludovicus Manullang en septembre.

    Inculturation

    Mgr Sinaga confie qu’il aime utiliser des éléments de la religion parmalim, à la fois pour les préserver et pour mieux enseigner les fidèles. « Je veux que mon archidiocèse suive les enseignements du concile Vatican II, en proclamant l’Évangile à tous les peuples et en respectant les valeurs culturelles locales, notamment en utilisant les couleurs locales dans la construction des églises », explique-t-il. Il revêt souvent les costumes traditionnels bataks quand il prêche dans la langue traditionnelle batak. Certaines églises de son archidiocèse ont même été construites selon le style architectural de sa communauté ethnique. L’évêque souligne que son expérience d’une religion à l’autre l’a également incité à s’engager davantage dans le dialogue avec les autres religions. « Malgré les épreuves, l’Église catholique doit continuer d’être engagée dans les difficultés que traverse l’Indonésie, plutôt que de faire partie du problème », ajoute-t-il en évoquant la montée de l’extrémisme et la nécessité de calmer l’intolérance religieuse. C’est pourquoi Mgr Sinaga s’attache particulièrement à l’œcuménisme et au dialogue interreligieux, d’autant plus que les catholiques font partie des minorités religieuses dans la région.

    Les commerçants portugais ont introduit le catholicisme dans la province de Sumatra du Nord au VIIe siècle, mais c’est le prêtre capucin Sybrandus van Rossum, un missionnaire néerlandais arrivé dans le pays fin 1934, qui a commencé à répandre l’Évangile auprès du peuple Batak, selon les archives historiques. Maintenant que l’œcuménisme et le dialogue interreligieux se sont développés à Medan, les fêtes de Noël et de Pâques sont célébrées en grande pompe dans la région et les catholiques et les protestants se sont rapprochés. Certains programmes d’immersion permettent même à des prêtres catholiques d’être hébergés par des pasteurs protestants afin de mieux se connaître, explique l’évêque. « Au début, il y a eu plusieurs obstacles, mais maintenant cela fonctionne bien », assure Mgr Sinaga, qui a été à la tête du Bureau de l’œcuménisme et des affaires interreligieuses au sein de la Fédération des conférences épiscopales asiatiques. Le 15 mars 2018, il a signé un protocole d’accord avec treize églises de Sumatra du Nord afin de faire progresser l’œcuménisme. Il rend également visite régulièrement aux communautés musulmanes, en particulier durant la fête de l’Eid al-Fitr, qui marque la fin du Ramadan et qui tombe cette année les 4 et 5 juin.

    Mgr Sinaga s’est attiré le respect des responsables religieux locaux et nationaux par son action. Le révérend Soritua Nabatan, ancien président de la Communion des Églises en Indonésie, a ainsi salué les liens étroits de l’évêque avec l’Église protestante dans la province de Sumatra du Nord. « L’évêque a de bonnes relations avec toutes les confessions », assure-t-il. « Cela facilite la coopération, ainsi que l’annonce de l’Évangile à tous. » Said Aquil Siradj, président de la Nahdlatul Ulama, (« renaissance des oulémas »), la plus grande organisation islamique indonésienne, a déclaré que Mgr Sinaga avait joué un rôle crucial dans le dialogue entre les musulmans et les chrétiens dans la région.

    https://missionsetrangeres.com/eglises-asie/le-parcours-spirituel-de-mgr-sinaga-du-parmalim-au-catholicisme/ 

    EGLISES D'ASIECAMBODGE

    L’industrie du textile face aux risques de sanctions économiques

    Depuis la réélection controversée du Premier ministre Hun Sen, l’Union européenne a menacé de retirer le Cambodge du projet EBA (Everything but arms – « Tout sauf les armes »), un programme commercial entre l’Union européenne et les pays les moins développés. EBA permet au Cambodge d’exporter ses produits sans taxes ni quotas aux pays européens. Selon l’Institut européen pour les études asiatiques, près de 250 000 ouvriers risqueraient de perdre leur travail, même si l’Association des producteurs de textile au Cambodge estime que le pays a encore le temps de s’adapter avant que la sanction soit effective.

    Sok Eng a retrouvé son travail il y a peu de temps. L’ouvrière du textile de 39 ans, de Phnom Penh, a été licenciée il y a quelques mois par la direction de son entreprise, Eastex Garment Co., qui dénonçait l’employée pour avoir monté un petit syndicat. Maintenant qu’elle travaille à nouveau, elle a de nouvelles raisons de s’inquiéter. « Il y a un ou deux ans, l’usine a mis un terme aux contrats de plus de 1 000 ouvriers à cause d’un manque de commandes. J’ai peur que dans un proche avenir, il y ait d’autres licenciements », explique-t-elle. Même si c’est le secteur qui emploie le plus au Cambodge, l’industrie du textile connaît des jours difficiles dans le pays. Le textile y est confronté à deux défis : la lutte pour les primes d’ancienneté et les conséquences d’un retrait éventuel du Cambodge d’un plan commercial lucratif avec l’Union européenne. Le problème le plus urgent concerne une nouvelle loi qui donne droit à des primes d’ancienneté deux fois par an. Les ouvriers sont pour, mais ils craignent que certains employeurs tentent de leur verser moins que ce à quoi ils ont droit. Le premier paiement est prévu en juin. « Il y a beaucoup d’incompréhensions parmi mes collègues », souligne Doung Tola, un ouvrier d’E. Garment Co. « Il y a des questions sur le montant des primes, et on ne sait pas très bien combien on peut toucher quand on a travaillé dans l’usine depuis six ou sept ans. Nous attendons des explications claires de la part du Premier ministre. »

    Dans une tentative de gagner leur soutien aux dernières élections générales de 2018, le Premier ministre Hun Sen a offert aux ouvriers, qui forment une masse électorale importante, une meilleure protection et des revenus plus importants. Les primes d’ancienneté faisaient partie de sa stratégie de séduction, bien que les détails précis de l’opération soient demeurés vagues. Début janvier, cette question a conduit à une grève chez W&D Co., qui produit des vêtements pour des marques comme Marks & Spencer, Columbia Sportswear et O’Neill. Les ouvriers demandaient le paiement immédiat de leur prime avant la fin de l’année et refusaient de retourner travailler. Un tribunal a ordonné aux ouvriers de reprendre le travail. Près de 1 200 d’entre eux ont été licenciés quand ils ont refusé. « Cette grève montre bien que les ouvriers sont inquiets à propos de ces primes », explique Khun Tharo, de l’ONG Central (Center for Alliance of Labor and Human Rights), basée à Phnom Penh. W&D a commencé à changer les contrats des ouvriers en contrats à durée déterminée afin de tenter d’éviter de débourser d’emblée d’importantes sommes d’argent pour payer les primes. « Les ouvriers craignent de perdre leurs avantages et leur ancienneté », ajoute Khun.

    La menace de sanctions économiques

    Une menace plus grande encore se pointe avec le risque de la suspension du Cambodge de l’accès au marché européen dans le cadre du projet EBA (Everything but arms – « Tout sauf les armes »), un programme commercial entre l’Union européenne et les pays les moins développés. EBA permet au Cambodge d’exporter ses produits sans taxes aux pays européens. Après plusieurs avertissements, la commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmstrom, a annoncé en octobre que l’Union européenne avait commencé à exclure le Cambodge du projet EBA. Cecilia a déclaré que cette décision était une réponse au manque de respect des droits de l’homme et de la démocratie dans le pays. L’année dernière, le parti du Premier ministre Hun Sen a remporté tous les sièges du parlement dans des élections nationales controversées. « Notre dernière mission dans le pays a constaté des violations sérieuses de la liberté d’expression, des droits du travail et de la liberté d’association. Sans oublier les problèmes de longue date portant sur les droits des travailleurs et les expropriations. » Suspendre le Cambodge de l’EBA pourrait être catastrophique. Les entreprises du textile, qui fournissent de grandes marques comme H&M, Adidas, Nike, C&E et Puma, emploient plus de 700 000 Cambodgiens. L’Europe est de loin le premier marché visé par les exportations cambodgiennes. La perte des avantages liés à l’EBA risquerait d’éloigner les marques des usines cambodgiennes. Une étude récente de l’Institut européen pour les études asiatiques estime que près de 250 000 ouvriers risquent de perdre leur travail si le Cambodge est exclu de l’EBA. L’étude avertit du risque d’une aggravation de la pauvreté dans le pays.

    Bien que la suspension en question ne soit pas prévue avant 2020, les ouvriers craignent déjà ses conséquences. « Cela nous inquiète beaucoup », confie Doung Tola. « Dans mon usine, il y a déjà moins de commandes qu’avant. Cela touchera beaucoup de monde et tous ceux qui profitent de l’industrie du textile indirectement, comme les commerces alimentaires, les restaurants, les boutiques et les propriétaires. » Sok Eng, dont l’usine fournit des produits à H&M, partage ces inquiétudes : « Je pense que cela nous affecterait durement. Mais j’ai peur d’être viré si j’en parle à mes collègues. » Khun Tharo, de l’ONG Central, a déjà alerté des risques d’une suspension du Cambodge de l’EBA. « Cela conduirait probablement à des troubles similaires à ce que l’on a connu avec la crise mondiale économique de 2008, qui avait frappé toute l’industrie. À l’époque, des usines avaient été forcées de fermer et des ouvriers étaient descendus dans la rue afin de demander des compensations. » À l’origine, le gouvernement cambodgien a commencé par déclarer qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Mais depuis, il a changé de ton et appliqué des réformes qui sont sans doute destinées à améliorer les relations avec l’Union européenne, comme accorder plus de liberté aux opposants politiques. Ken Loo, secrétaire général de l’Association des producteurs de textile au Cambodge (Garment Manufacturers Association in Cambodia), pense que le pays a encore le temps de s’adapter. « Même si l’Union européenne décide d’exclure le Cambodge de l’EBA, nous avons encore au moins vingt mois devant nous. Nous devrions utiliser ce temps pour nous préparer. Si nous sommes suffisamment prêts, ce ne sera pas la fin du monde », soutient-il.

    https://missionsetrangeres.com/eglises-asie/lindustrie-du-textile-face-aux-risques-de-sanctions-economiques/ 

    EGLISES D'ASIEVIETNAM

    Ha Tinh, l’espoir d’un nouveau diocèse dans une région troublée

    L’inauguration du nouveau diocèse de Ha Tinh a eu lieu le 11 février, avec l’installation de son premier évêque dans la cathédrale de la ville. Mgr Paul Nguyen Thai Hop, 74 ans et ancien évêque de Vinh, a été nommé par le pape François le 22 décembre comme premier évêque du nouveau diocèse, dans le centre nord du pays. Le diocèse de Vinh a été divisé afin de créer le nouveau diocèse et mieux servir les besoins des fidèles et le travail de l’évangélisation dans la région.

    Le 11 février, Mgr Marek Zalewski, représentant non-résident du Saint-Siège au Vietnam, a présidé la cérémonie d’installation de Mgr Paul Nguyen Thai Hop, dominicain, dans le nouveau diocèse de Ha Thin, dans le centre nord du Vietnam. Les évêques du Vietnam espèrent que la fondation de ce nouveau diocèse, dans une région sujette aux catastrophes naturelles, permettra d’apporter la justice et la paix aux habitants. La cérémonie, organisée dans la cathédrale de la ville de Ha Tinh, a rassemblé trente évêques, des centaines de prêtres et représentants du gouvernement local, et des dizaines de milliers de fidèles. « L’Église catholique au Vietnam est heureuse d’inaugurer le nouveau diocèse de Ha Tinh, qui est attendu depuis longtemps par les évêques et les catholiques du diocèse de Vinh », a confié Mgr Joseph Vu Van Thien, archevêque de Hanoi, dans son homélie. Mgr Thien a déclaré que la fondation du nouveau diocèse marque la croissance de l’Église locale et crée les conditions favorables pour l’annonce de la foi et la communion avec les autres diocèses de la région. Mgr Thien explique que le nouveau diocèse couvre les provinces de Ha Tinh et de Quang Binh, qui comptent 278 559 catholiques, soit 13 % de la population du diocèse créé, avec 135 prêtres, 207 religieux et 56 séminaristes.

    Mgr Thien ajoute que les habitants ont dû surmonter les épreuves durant longtemps afin de pouvoir survivre et témoigner de leur foi, dans les conditions difficiles d’une terre aride. L’évêque explique que le premier évêque du diocèse, Mgr Hop, prévoit de mettre l’accent sur l’éducation et la formation des jeunes qui doivent quitter la maison pour aller chercher du travail en ville. La majorité d’entre eux ne vont pas plus loin que le lycée. Mgr Hop, qui est également responsable de la commission épiscopale Justice et Paix de la conférence des évêques du Vietnam, veut être la voix des sans-voix dans le nouveau diocèse, afin de protéger leurs droits et assurer qu’ils soient traités dignement. Mgr Thien a invité les catholiques présents à suivre l’exemple de la Vierge Marie, la patronne du nouveau diocèse, en vivant une vie simple et humble et en faisant confiance en la providence divine. Mgr Hop, 74 ans, a confié à l’assemblée qu’il a fallu 25 ans à l’Église locale pour obtenir l’accord du Saint-Siège et du gouvernement de diviser le diocèse de Vinh pour créer le diocèse de Ha Tinh. Cette séparation, a-t-il déclaré, est destinée à mieux répondre aux besoins des catholiques du diocèse et soutenir l’évangélisation. Il a ajouté que malgré cette séparation en deux diocèses, les catholiques des provinces de Nghe An, ha Tinh et Quang Binh restent une famille unie qui partage et garde la même foi. Le 22 décembre, le pape François a fondé le diocèse de Ha Tinh, le séparant du diocèse de Vinh, en nommant Mgr Hop, alors évêque de Vinh, à la tête du nouveau diocèse. Le pape a également nommé l’évêque auxiliaire du diocèse de Hung Hoa, Mgr Alfonse Nguyen Huu Long, comme évêque de Vinh. Le diocèse de Ha Tinh s’ajoute aux 27 diocèses du Vietnam, qui comptent près de sept millions de catholiques sur une population de 94 millions d’habitants.

    https://missionsetrangeres.com/eglises-asie/ha-tinh-lespoir-dun-nouveau-diocese-dans-une-region-troublee/ 

     

    9-3 ISLAM, ISLAMISME, IMMIGRATION, TERRORISME

     

    EMIRATS ARABES UNIS : L’APPEL DU GRAND IMAM D’AL-AZHAR AUX MUSULMANS

    Pour l’accueil des chrétiens, nos frères et sœurs

    février 04, 2019 20:38Anne KurianDialogue interreligieux, Voyages pontificaux

    Le Grand Imam de l’université  égyptienne Al-Azhar – plus haute autorité de l’islam sunnite – le cheikh Ahmed Mohamed al-Tayeb, a lancé aux musulmans un appel à accueillir les chrétiens, citoyens à part entière, en « frères et sœurs », ce 4 février 2019, devant le pape François, à Abou Dhabi.

    Au deuxième jour du voyage apostolique aux Emirats arabes unis, le pape a en effet participé avec l’imam à une rencontre interreligieuse au « Founder’s Memorial » d’Abou Dhabi, dédié à la figure de Zayed ben Sultan Al Nahyane (1918-2004), fondateur des EAU. Le cheikh Ahmed Mohamed al-Tayeb y a appelé l’élite mondiale à « interrompre l’effusion de sang, le meurtre d’innocents, pour mettre un terme immédiat aux conflits, aux guerres vaines qui font reculer l’histoire ».

    Dans son discours traduit en italien par Vatican News, il a expliqué ainsi l’origine du Document sur la Fraternité humaine, signé avec le pape : « autour d’une table, une table où j’ai été l’hôte de mon frère et ami François ». Le texte, a-t-il poursuivi, se veut être un engagement commun des religions contre la violence et le terrorisme, qui menace le monde entier.

    Dénonçant des « déviations d’intérêts dans la lecture des textes des religions », le grand imam a déclaré : « Notre Appel demande de cesser d’utiliser les religions de façon instrumentale », « d’arrêter d’utiliser le nom de Dieu de façon erronée et intéressée pour les meurtres et pour les violences ».

    « Dieu, a-t-il insisté, n’a pas créé l’humanité pour s’entre-tuer ou pour se rendre la vie impossibles les uns aux autres. Dieu le Très-Haut n’invite pas à tuer et à terroriser les autres. » « Tuer une personne est interdit », a-t-il redit.

    Aux musulmans en Orient, il a lancé cet appel à l’accueil des chrétiens : « Embrassez vos frères et sœurs chrétiens… ce sont des compagnons, des partenaires… Il y a un lien spécial entre nous. » Il a aussi exhorté les musulmans en Occident à respecter les lois des pays et des sociétés dans lesquelles ils vivent.

    Et d’ajouter : « Armez-vous de la morale, de la sagesse, de la connaissance ; faites de ce Document une Constitution, une Charte des principes pour votre vie ; faites-en une garantie d’un avenir libéré des affrontements, libéré des souffrances ; faites de ce Document une Charte comme barrière contre la haine ; enseignez à vos enfants cette Charte, ce document parce qu’il est une extension de la Constitution de l’Islam, il est une extension des Béatitudes de l’Evangile. »

    Le grand imam a aussi affirmé aux chrétiens : « Vous êtes des citoyens, vous n’êtes pas une minorité, avec tous les droits, avec notre humanité commune. »

    « Je travaillerai avec mon frère, Sa Sainteté le pape, pour les années qui nous restent, avec tous les leaders religieux, pour protéger nos sociétés et pour leur stabilité », a conclu le cheikh Ahmed Mohamed al-Tayeb.

    Le grand imam de Al-Azhar a déjà accompli des gestes condamnant le terrorisme de matrice islamiste. Il était venu se recueillir à Paris, le 24 mai 2016, devant le Bataclan, un des lieux des attentats du 13 novembre 2015.

    Il avait dit: « J’ai souffert pour les victimes, pour leurs familles, pour leurs amis. Et il y a une grande espérance que le peuple français, libre, pacifique, aimant la vie, réussisse à surmonter ce drame. Je prie pour que Dieu protège tous de tout mal ». Il a déposé des fleurs et fait une prière : ce sont les paroles du. La veille, il avait été reçu au Vatican par le pape François.

    Il avait condamné le terrorisme sans ambiguïté : « Je suis ici pour déclarer devant vous tous, au nom de l’Islam, que le sang de tous les êtres humains devrait être préservé des holocaustes et des sacrifices. Le rapport entre les êtres humains, que Dieu a ordonné d’avoir, sont fondés sur la paix, sur la fraternité et sur la coopération. Le terrorisme n’a ni patrie, ni religion, ni foi. Moi et tous les musulmans, nous avons souffert de voir l’effusion de goutes de sang, ici comme ailleurs, à cause de ce qui est un virus maléfique. Par conséquent, nous devons tous, Est et Ouest, Orient et Occident, être solidaires pour le combattre. »

    https://fr.zenit.org/articles/emirats-arabes-unis-lappel-du-grand-imam-dal-azhar-aux-musulmans/ 

    LE DRIAN AU QATAR SIGNE UN ACCORD POUR RENFORCER LE PARTENARIAT STRATÉGIQUE AVEC LES ISLAMISTES

    L’accord, signé lundi 11 février à Doha par les ministres qatari et français des Affaires étrangères, devrait conduire à un rapprochement accru entre le Qatar et la France. Après la parenthèse socialiste de la lune de miel avec les sarkozystes, la France veut renouer avec l’émirat bailleur de fond des Frères Musulmans. Pourtant, la France n’est pas dépendante du gaz qatari et sa production de pétrole est ridicule. Il faut dire que le Fond souverain du Qatar a pris des positions importantes dans l’hexagone, et que le débouché pour les ventes d’armes n’est pas négligeable.

    Il s’agit du premier accord de ce type signé entre le Qatar et un pays européen, ont déclaré des responsables du Qatar, qui cherche à renvoyer l’image d’un pays non isolé depuis la rupture avec l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte en 2017.

    « Ce dialogue stratégique va fournir une plate-forme (…) de coopération dans différents domaines entre les deux pays, y compris la sécurité régionale, la défense, l’énergie, l’économie et la culture« , a déclaré le chef de la diplomatie qatari, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani. Le marché conclu constitue une « nouvelle phase » dans les relations entre les deux pays, a-t-il ajouté.

    De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a affirmé que l’accord obligeait les responsables des deux pays à se rencontrer régulièrement. Il a également confirmé le soutien de son pays à l’organisation de la Coupe du Monde de la FIFA 2022 par le Qatar, ajoutant que le football était l’un des meilleurs atouts pour rapprocher les citoyens du Qatar et de la France.

    «Avec le Qatar, il n’y a que des hauts», a-t-il assuré, en réponse à une question de l’AFP sur la nature des liens entre Paris et Doha en comparaison avec ceux, actuellement tourmentés, entre la France et l’Italie.

    Il y a quelques jours, le Qatar a reçu le premier avion de combat Rafale parmi les 36 commandés à la France. Commande passée en 2015 pour un montant de 9 Milliards d’euros. Notons que la version qatari est dotée du viseur de casque israélien TARGO-II (ElbitSystem) et que la nacelle américaine Sniper, qui remplace le pod de désignation français Damocles. Ainsi, on voit bien se dessiner les alliés stratégiques de l’émirat.

    Aussi, une centaine de missiles air-air MICA et air-sol AASM, ainsi que des missiles SCALP équiperont les avions. Enfin, l’émirat islamiste a commandé 60 missiles air-mer Exocet, de quoi lui assurer une sécurité en cas d’attaque saoudienne.

    L’alliance avec les Etats-Unis et Turquie fortifie le Qatar

    En effet, au-delà de la présence du CentCom (pour «Commandement central des États-Unis», couvrant les opérations militaires aux Moyen-Orient, Asie centrale et Asie du Sud) et de 10.000 soldats américains, qui provoque l’hostilité de Washington à toute opération armée saoudienne sur le sol qatari, Doha a signé en 2014 un accord de défense avec Ankara.

    https://webmail.bell.net/appsuite/#!&app=io.ox/mail&folder=default0/INBOX 

    L’ISLAM EN MAL DE CRÉATIVITÉ - UNE SITUATION PARADOXALE
    En 1900, le nombre de musulmans dans le monde était évalué à 200 102 000 fidèles ; aujourd’hui, soit un peu plus d’un siècle plus tard, ils sont environ 1, 800 milliards, soit 24 % de la population mondiale qui approche 8 milliards de personnes. L’islam est désormais présent sur tous les continents.
    Ce spectaculaire « bond en avant » démographique et spatial, survenu en si peu de temps, manifeste une vitalité qui s’exprime aussi par d’autres signes : renouveau de la pratique religieuse, retour à des traditions sociales tombées en désuétude au milieu du XXème siècle, une puissance d’attraction et une capacité de nuisance. Cet ensemble d’éléments est largement soutenu par les richesses résultant de l’exploitation de matières premières (pétrole et gaz) ; elles servent au financement de mosquées et d’écoles coraniques, à la rétribution des femmes pour le port du voile dans ses différentes formes, ainsi qu’à l’endoctrinement et au financement du djihad. L’islam est ainsi l’un des acteurs majeurs dans la géopolitique mondiale.
    Certains musulmans voient dans ce dynamisme l’annonce du succès final de l’islam garanti par le Coran et la préférence d’Allah pour leur religion.

    C’est Lui [Dieu] qui a envoyé son prophète avec la direction et la religion vraie pour la faire prévaloir sur toute autre religion, en dépit des polythéistes (9, 33).

    Vous formez la meilleure communauté suscitée pour les hommes : vous ordonnez ce qui est convenable, vous interdisez ce qui est blâmable, vous croyez en Dieu (3, 110).
    Et pourtant, « la quasi-totalité du monde musulman souffre du sous-développement et de la tyrannie », remarquait en 2003 l’orientaliste américain Bernard Lewis. Il étayait son affirmation sur le bilan résultant d’enquêtes menées sous l’égide d’institutions internationales : analphabétisme, indigence culturelle et économique, chômage massif des jeunes, violations des droits de l’homme, aliénation des femmes, censures, atteintes aux libertés publiques, partis uniques, etc., sont autant d’indices qui montrent le retard des sociétés islamiques par rapport à l’Occident et à l’Asie non musulmane (L’Islam en crise, Gallimard, p. 129-135).
    Cette situation affecte surtout les pays arabes, centre géographique, historique et culturel de l’islam, dont la population est d’environ 300 millions de personnes. Selon un rapport publié en 2015 par la Ligue arabe, il y avait à cette date 54 millions d’analphabètes, dont une majorité de femmes, dans les 22 Etats membres de cette institution dont le siège est au Caire.
    Des intellectuels musulmans admettent et déplorent cette réalité.
    En 2004, Ahmed Zweil, savant égyptien émigré en Californie et prix Nobel de chimie 1999, dans une contribution au dossier « Arabes : sortir du marasme » publié par la revue Panoramiques, écrivait : « Où se situent-ils [les Arabes] sur la carte scientifique du XXIème siècle ? Cette région est riche en ressources humaines ; certains pays sont riches sur tous les plans. Cependant, l’ensemble des institutions scientifiques arabes réunies ne peut rivaliser avec une seule institution israélienne comme l’institut Wiseman. La population arabe [...] n’a jamais créé une seule organisation scientifique de niveau international » (n° 66, éd. Corlet, p. 75-78).
    Le politologue algérien Nour-Eddine Boukhrouh qualifie la situation actuelle de « civilisation naufragée ». Il observe « la perte du sens de l’orientation chez les musulmans, leur obstination à regarder derrière eux au lieu de droit devant, leur attitude méprisante envers les autres civilisations qu’ils croient vouées à l’enfer quoi qu’elles fassent ». Pour lui, les musulmans sont organisés « en système figé qui vit de la créativité des autres, en échange de leurs ressources naturelles » (Islam, la dernière chance, entretiens avec Saïd Branine, éd. Entrelacs, 2018, p. 124). Cela se vérifie dans les grandes universités islamiques, notamment El-Azhar, au Caire, institution ayant un grand rayonnement sur l’ensemble du monde sunnite (elle accueille environ 40 000 étudiants musulmans venant de nombreux pays), où « l’on apprend par cœur des ouvrages au contenu obsolète » (Id., p. 118).

    Le contraste est accentué par les moyens de communication modernes qui renvoient aux musulmans l’image de sociétés non islamiques en progrès constant. Les sentiments de frustration qui en résultent étaient d’ailleurs l’une des causes initiales du déclenchement des révoltes arabes en 2011. Depuis lors, non seulement aucune amélioration ne s’est produite mais la plupart des Etats du Proche-Orient et du Maghreb continuent de subir les effets d’une gestion publique désastreuse quand ils ne sont pas touchés par des désordres et affrontements confessionnels ou tribaux, annonciateurs de la dislocation de cette région.
    Le monde musulman est ainsi en état de réactivité et non de créativité.
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    UN HORS-SÉRIE EXCEPTIONNEL SUR L'ISLAM !

    Rédigé par Philippe Maxence le 14 février 2019 dans Éditorial

    L'islam progresse, en France comme ailleurs, rien ne semble arrêter sa marche inexorable. Des questions nous assaillent et nous peinons à trouver les autorités compétentes pour nous répondre. Face à ce constat L'Homme Nouveau publie un Hors-Série exceptionnel : L'Islam face au christianisme. Aidés de Marie-Thérèse Urvoy et d'une équipe de spécialistes nous vous proposons de plonger dans la compréhension de cette religion en pleine expansion. Ce n'est pas simplement l'Islam qui est analysé dans ce 34e Hors-Série, mais aussi ses relations avec le christianisme. Si pour combattre un ennemi il faut le connaître, L'Homme Nouveau vous propose les armes du savoir ! 

    Incompréhensions ?

    On le clame partout. Pour s’en inquiéter ou pour s’en réjouir : l’islam est devenu la deuxième religion de France. À vrai dire, les chiffres certains, indiscutables manquent. En France, la religion est considérée officiellement comme une affaire privée, à l’abri des consciences personnelles, du ressort des convictions intimes. De ce fait, les recensements publics ne peuvent s’y intéresser. La case « religion » n’existant pas, il est impossible de la prendre en compte. Même quand la réalité évolue et que le fait religieux, que l’on croyait à jamais enterré ou du moins jugulé, se réinvite sans crier gare à la faveur des évolutions géopolitiques et des mutations sociales !

    Manque de chance, l’islam ignore la frontière toute moderne qui renverrait Dieu et les actes de religion dans la sphère du seul for interne sans conséquences dans le domaine public.

    Mauvaise route

    En 1908, dans un livre qui secouait déjà le joug de l’intelligentsia du moment, l’écrivain anglais Chesterton avait évoqué les vertus chrétiennes devenues folles. Il voulait montrer qu’en isolant l’une d’elles, on risquait de déséquilibrer l’ensemble et, le déséqui­librant, de le déformer. Mais, aujourd’hui, il faut aller plus loin. Chrétiens ou laïcs militants, nous abordons tous la religion de Mahomet avec les lunettes de la civilisation chrétienne, que nous nous en reconnais­sions ou non les héritiers. En appliquant à la réalité de l’islam une vision chrétienne de ce qu’est une religion, nous risquons tout simplement de faire fausse (et mauvaise) route. D’où cette tautologie à rappeler, au risque d’enfoncer une porte ouverte : l’islam n’est pas le christianisme. Pour évidente que l’affirmation apparaisse, elle entraîne pourtant des conséquences qui semblent nous échapper trop souvent.

    L'appel à des experts

    C’est de cette intuition que nous sommes partis. Nous ne sommes pas des spécialistes de l’islam. Nous ne parlons pas l’arabe et nous ne pouvons pas lire le Coran dans cette langue. De ce fait, l’islam comme religion et l’islam comme civilisation nous échappent pour une grande part. Pour vérifier notre intuition, nous nous sommes donc tournés vers Marie-Thérèse et Dominique Urvoy, qui ont consacré leur vie universitaire à l’étude poussée de l’islam. Autour d’eux, plusieurs spécialistes français et étrangers ont été réunis pour aborder la question des rapports entre le christianisme et l’islam ou de thèmes connexes. 

    De niveau universitaire, ces contributions ont été réalisées en toute liberté par chacun des intervenants. Elles n’engagent dans leur conclusion que leur signataire. Leur lecture peut nécessiter plus ou moins d’effort, mais toutes sont le fruit d’un travail abordé dans le cadre d’une spécialité maîtrisée. Sans nier l’intérêt d’autres approches, ni d’autres compé­tences, nous avons voulu prendre le parti de la démarche universitaire pour aborder une thématique exigeante, complexe et remplie de chausse-trappes.

    Nous sommes ici particulièrement redevables à Marie-Thérèse Urvoy pour son aide et ses conseils. Sans elle, ce hors-série n’existerait tout simplement pas.     

    http://www.hommenouveau.fr/2774/editorial/incomprehensions--.htm 

     

    9-4 AMÉRIQUE DU NORD (USA, CANADA)

    En décrétant l'"urgence nationale", Trump s'expose à une féroce bataille judiciaire

    Le Vif

    16/02/19 à 07:53 - Mise à jour à 07:53
    Source: Afp

    Les promesses de poursuites en justice ont fusé dès vendredi après la déclaration d'"urgence nationale" décrétée par Donald Trump pour ériger un mur frontalier, un défi qui pourrait escalader jusqu'à une décision historique de la Cour suprême sur l'équilibre des pouvoirs entre la Maison Blanche et le Congrès.

    Les promesses de poursuites en justice ont fusé dès vendredi après la déclaration d'"urgence nationale" décrétée par Donald Trump pour ériger un mur frontalier, un défi qui pourrait escalader jusqu'à une décision historique de la Cour suprême sur l'équilibre des pouvoirs entre la Maison Blanche et le Congrès.

    L'Etat de New York suivi par la Californie et par la puissante organisation américaine de défense des libertés civiles (ACLU) ont rapidement annoncé qu'ils comptaient se battre en justice.

    Rendez-vous "dans les tribunaux", a écrit Gavin Newsom, gouverneur de Californie.

    Au Congrès, la puissante commission judiciaire de la Chambre des représentants --contrôlée par les démocrates-- a annoncé l'ouverture "immédiate" d'une enquête parlementaire.

    La décision du président Donald Trump d'employer ces pouvoirs extraordinaires pour outrepasser le refus du Congrès de financer totalement le mur à la frontière avec le Mexique, afin de lutter contre l'immigration clandestine, est "inédite", martèlent ses critiques et certains experts en droit.

    "Abus de pouvoir" et "coup de force" pour remédier à une "crise" exagérée, voire "créée de toutes pièces" par le président américain, accusent également les critiques.

    Justifiant son initiative en évoquant vendredi une "invasion" de drogue et de criminels, M. Trump leur a peut-être donné des munitions, en déclarant: "Je n'avais pas besoin de le faire mais je préfère le faire beaucoup plus rapidement".

    Le président républicain a aussi relevé qu'il s'attendait à ce que les poursuites remontent jusqu'à la Cour suprême, plus haute instance judiciaire américaine.

    "Heureusement nous allons gagner", a-t-il lancé, appuyant peut-être son optimisme sur les deux juges conservateurs qu'il a nommé à la Cour suprême.

    - Définition d'"urgence" -

    Après plus de deux ans passés à la Maison Blanche, des semaines de négociations, un bras de fer acharné avec les démocrates et le plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis qui a paralysé une partie des administrations américaines, Donald Trump n'a finalement obtenu du Congrès qu'un quart du budget de 5,7 milliards de dollars qu'il réclamait pour construire le mur.

    Il a donc décidé de décréter une situation d'"urgence nationale" en s'appuyant sur une loi votée en 1976 ("National Emergencies Act"), afin d'ajouter à cette enveloppe 6,6 milliards de dollars provenant d'autres sources, notamment des fonds alloués par le Congrès au ministère de la Défense.

    "Les actes du président enfreignent clairement le pouvoir exclusif du Congrès de contrôle des cordons de la bourse", ont tonné les chefs démocrates du Congrès, Nancy Pelosi et Chuck Schumer.

    L'intense bataille judiciaire qui se profile à l'horizon devrait se focaliser sur la définition d'"urgence".

    La loi de 1976 "ne donne aucune limite explicite à ce qui constitue ou pas une urgence nationale", souligne auprès de l'AFP Jennifer Daskal, professeur en droit de l'American University.

    Les présidents américains ont certes souvent eu recours à cette procédure mais face à des menaces paraissant plus immédiates, comme le républicain George W. Bush après les attentats du 11 Septembre 2001 ou le démocrate Barack Obama en pleine épidémie de grippe H1N1.

    La déclaration d'"urgence nationale" de M. Trump marque un précédent, relève Jennifer Daskal, ajoutant que la loi "n'a jamais été employée de cette façon".

    Cette première pourrait permettre à de futurs présidents d'invoquer cette loi dès qu'ils ne parviennent pas à convaincre le Congrès. Pourquoi un président démocrate ne s'en saisirait-il pas pour combattre d'autres "urgences", comme le changement climatique ou la violence par armes à feu, par exemple?

    "Cela ne crée en rien de précédent", a affirmé Mick Mulvaney, chef de cabinet de la Maison Blanche par intérim.

    Employer des fonds destinés au Pentagone pour un ouvrage civil et désigner l'immigration clandestine comme justification d'une "urgence nationale" pourraient aussi offrir d'autres fondements à des poursuites, selon un expert en droit de l'université du Texas, Bobby Chesney.

    Les règles du Pentagone établissent notamment que même s'ils sont redistribués, ces fonds destinés au départ à la construction doivent être employés pour des projets requérant "les forces armées".

    "C'est le point le plus vulnérable dans ce contentieux", a-t-il estimé sur Twitter.

    Pour Jennifer Daskal, les propriétaires privés des terrains par lesquels doit passer le fameux mur pourraient ouvrir un autre front judiciaire.

    https://www.levif.be/actualite/international/en-decretant-l-urgence-nationale-trump-s-expose-a-une-feroce-bataille-judiciaire/article-normal-1093207.html?utm_source=Newsletter-16/02/2019&utm_medium=Email&utm_campaign=Newsletter-RNBDAGLV&&cookie_check=1550326850

    USA: ACCORD DE PRINCIPE POUR ÉVITER UN NOUVEAU "SHUTDOWN"

    Washington, 12 fév 2019 (AFP) - Les parlementaires américains ont trouvé un accord de principe permettant d'éviter une nouvelle paralysie partielle des administrations des Etats-Unis à la fin de la semaine, a confirmé lundi soir un haut responsable parlementaire à l'AFP.

    Cet accord, qui devra encore être voté par le Congrès américain et approuvé par la Maison Blanche, comporte une série de mesures visant à renforcer la sécurité aux frontières, selon cette source.

    Concernant le financement d'un mur à la frontière mexicaine, qui fait l'objet d'une âpre bataille entre le président américain et les élus démocrates depuis des semaines, l'accord de principe prévoit 1,375 milliard de dollars pour la construction d'une nouvelle portion de 55 miles (environ 88 kilomètres), selon ce même responsable parlementaire.

    Donald Trump, dont la construction d'un mur pour lutter contre l'immigration clandestine en provenance d'Amérique du Sud est une promesse de campagne, réclamait 5,7 milliards de dollars.

    "Nous avons trouvé un accord", a déclaré lundi soir l'un des principaux négociateurs républicains, le sénateur Richard Shelby, cité par CNN à l'issue d'une réunion de négociation.

    Le 25 janvier, après plus d'un mois de paralysie partielle touchant quelque 800.000 fonctionnaires, un accord avait été trouvé pour mettre fin au plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis -- plus d'un mois -- mais il ne prévoyait un financement des services fédéraux concernés que jusqu'à vendredi, le 15 février.

    Le groupe d'élus des deux partis chargés de mener les négociations s'était dit optimiste vendredi sur les chances de parvenir à un compromis avant cette échéance.

    Peu de temps après l'annonce des sénateurs américains, Donald Trump débutait un meeting de campagne à El Paso (Texas), près de la frontière mexicaine, où une manifestation anti-mur était également prévue.

    https://www.atlantico.fr/node/3565808 

    9-5 AMÉRIQUE CENTRALE

     

    9-6 AMÉRIQUE DU SUD

    DES TOMBES DE CHEFS MILITAIRES MOCHICAS DÉCOUVERTES AU PÉROU

    Par Bernadette Arnaud le 06.02.2019 à 22h00

    De nouveaux tombeaux viennent d’être mis au jour dans les régions arides du nord du Pérou, là où se dressent les impressionnants centres cérémoniels d’une des plus puissantes civilisations antérieures aux Incas, celle des Mochicas.

    Tombe d'un chef militaire mochica découverte près de Chiclayo, dans le nord du Pérou.

    Bien avant que l'empire Inca n'étende son emprise sur les Andes (XIV-XVe siècle), les Mochica (ou Moché) avaient mis en place un redoutable État sur la côte septentrionale du Pérou, entre le Ier et le VIIIe siècle de notre ère. Contemporains des Paracas et des Nazcas du sud du pays, les Mochicas se distinguaient par leur architecture monumentale, la cruauté des sacrifices humains auxquels ils recouraient fréquemment, ainsi que la richesse de leurs rites funéraires. 

    Présentation des tombes de dignitaires Mochicas de la huaca Pueblo de Ucupe par l'archéologue péruvien Velko Marusic. ©Deisy Cubas / RPP News

    Il y a quelques jours, la presse péruvienne s’est ainsi fait l’écho de la découverte, non loin de Chiclayo, par une équipe du Musée des Tombes royales de Sipan, de trois sépultures mochicas en briques d’adobe, au sein du complexe archéologique de la huaca Pueblo de Ucupe. L’une des sépultures, qui a été endommagée par de fortes pluies, contenait une femme et un enfant entourés d’offrandes de couronnes de cuivre et de vases en céramique, -parmi lesquels un erotico, une poterie à caractère sexuel spécifique aux Mochicas (lire encadré).

      éramique dite "erotico", découverte dans l'un des trois tombeaux Mochica . ©Ministère de la Culture du Pérou

    Les deux autres tombes étaient occupées par des hommes ensevelis en compagnie de camélidés et d’objets précieux. En particulier des masques en cuivre, des coiffes, des ornements d’oreilles, des anneaux de nez (narigueras), des pectoraux en métal, ainsi que des bannières, désignant des membres de l’élite.

    Gros plan d'un ornement cérémoniel. ©Deisy Cubas / RPP News

    Ces emblèmes montrent que l’on a affaire probablement à des chefs militaires, selon l’archéologue Walter Alva, découvreur, en 1987, à Lambayeque, de l’extraordinaire chambre funéraire du "Seigneur de Sipan", le Toutankhamon sud-américain. Ces récentes trouvailles confirment l’importance accordée à l’activité militaire chez les Mochicas. 

    Eroticos : « […] Ces figurines à caractère sexuel découvertes dans les tombes mochicas sont plus à rapprocher de la sphère religieuse qu’à celle du fantasme. L’érotisme explicite de ces ébats modelés sur des vases de terre cuite, à d’ailleurs été un frein à leur étude, et ils ont plutôt fait l’objet d’un trafic lucratif au cours du XXe siècle. Actes de sodomie, fellations, relations hétérosexuelles […] toutes ces scènes sont façonnées de la manière la plus anatomiquement détaillée […]».

    Pour en savoir plus: lire l’article consacré à ce sujet brûlant dans Sciences et Avenir (septembre 2005), sous le titre "L’érotisme sacré des Mochicas".

    https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/des-tombes-de-chefs-militaires-mochicas-decouvertes-au-perou_131309 

    ALERTE ROUGE POUR L’EUROPE : QUAND L'ADMINISTRATION TRUMP ET SON ENNEMI GEORGE SOROS VOIENT L’UE COMME UNE URSS EN PHASE TERMINALE

    Mike Pompeo, secrétaire d'Etat des Etats-Unis entamait une tournée européenne ce 11 février, dans une attitude de défiance vis à vis des institutions européennes

    Avec Maxime Tandonnet

    Atlantico : En décembre dernier, à Bruxelles, Mike Pompeo demandait aux Etats européens de placer les intérêts de leurs populations avant celles des technocrates, tout en félicitant les pays qui réaffirmaient leur souveraineté. Dans le même temps, George Soros accuse les dirigeants bruxellois de ressembler de plus en plus au Poltiburo lors de l'effondrement de l'URSS. Face à de tels jugements extérieurs, provenant d'anciens "amis"  quel peut encore être le souffle européen pour survivre ? 

    Maxime Tandonnet : Les Etats-Unis, en particulier les administrations républicaines, n'ont jamais été très favorables à l'Union européenne, privilégiant les relations bilatérales d'Etat à Etat. Maintenant, les propos que vous citez sont symptomatique d'un phénomène qui est celui du bouc émissaire. Parler de Politburo de l'URSS est totalement excessif et déplacé. L'Europe, non pas en tant que l'Union européenne (UE), mais qu'entité géographique regroupant quelque 500 millions d'hommes et de femmes, réunis par une histoire et un patrimoine culturel commun connaît une crise grave à l'échelle des décennies. Son déclin démographique, technologique, scientifique est profond et durable. Elle vit dans la hantise de son passé – esclavagisme, colonialisme – source de la repentance. Elle se révèle totalement divisée, impuissante et démunie face à un événement comme la crise migratoire de 2015-2017. Elle se déchire entre une Allemagne puissante économiquement et les pays du Sud en pleine débâcle industrielle. Des forces impressionnantes de la division sont à l'oeuvre: Brexit, conflit franco-italien, montée des votes anti-système. Alors, dans ce contexte dramatique, de malaise extrême, l'UE, est la victime émissaire toute trouvée. Il est facile pour les Américains comme pour les Européens eux-mêmes, d'en faire la responsable de tous les maux. L'idéologie et les fantasmes s'emparent de la question européenne. Les pourfendeurs de L'UE et ses adorateurs – qui accusent les premiers de lèpre populiste – se livrent à une guerre idéologique totalement déconnectée des faits et du monde des réalités. La vérité, c'est que l'UE n'est en rien un colosse tout puissant qui imposerait sa loi d’airain aux Etats. Elle n'est pas la principale responsable de la tragédie européenne qui a des causes bien plus profondes de civilisation. Mais elle n'a pas non plus été capable de l'empêcher ni même de l'atténuer.

    Quelle pourrait être la nature d'un sursaut européen, et quel pourrait être le vecteur politique d'une telle transformation ? 

    Qu’est-ce que l’Europe avant tout ? Une réalité géographique, culturelle, historique, économique, un ensemble de nations unies par une solidarité extrêmement forte face aux menaces planétaires. Il faut réfléchir à une refondation de l’Europe sur des bases différentes. Il faut moins de bureaucratie, de normes, de directives et règlements, de jurisprudences, imposées depuis Bruxelles. Il faut au contraire, davantage de volonté politique commune, de mise en commun des forces, des moyens, des interventions conjointes par exemple pour combattre les passeurs criminels et esclavagistes qui sévissent au sud de la Méditerranée et accumulent des fortunes gigantesques au prix du sang et des larmes de millions de personnes. Il faut que l’Europe mette en commun ses forces économiques pour soutenir le développement économique et social des pays du Sud. Moins de bureaucratie, plus de politique et de volonté : voilà la clé de l’avenir. La question n’est pas « plus ou moins » d’Europe, mais de penser l’Europe autrement, dans une perspective dynamique et de bon sens. A l’origine du traité de Rome en 1957, il avait un sens très précis : « une union toujours plus étroite entre les peuples. » Il faudrait se poser la question : pourquoi l’Europe donne-t-elle le sentiment de s’éloigner tous les jours un peu plus de cet idéal européen? Et comment refonder une Europe sur des bases plus démocratiques et proches des préoccupations des Européens ? Mais est-on seulement capable d’ouvrir les yeux  à ce sujet ? Rien n’est moins évident tant les dogmes et les tabous ruinent toute tentative de réflexion. Et puis, il y a l’héritage gaullien de l’Europe, celui de la réconciliation franco-allemande et celui du plan Fouchet. Enterré en 1960, ce dernier voulait une Europe fondée, non sur des règles bureaucratiques, mais sur la volonté commune de gouvernements agissant collectivement, dans le cadre d’une politique unifiée. La question n’est évidemment pas de revenir sur de vieux débats qui remontent à plus d’un demi-siècle. Elle est plutôt de s’inspirer des messages des pères fondateurs de l’Europe, dans leur diversité, de Monnet à de Gaulle, pour tenter de définir une nouvelle voie et de réconcilier l’Europe avec elle-même.

    https://www.atlantico.fr/decryptage/3565885/alerte-rouge-pour-l-europe--quand-l-administration-trump-et-son-ennemi-george-soros-voient-l-ue-comme-une-urss-en-phase-terminale-maxime-tandonnet 

     

    9-7 AFRIQUE
     

    10- SUJETS NON CLASSIFIÉS

    NOTRE UNIVERS EST-IL LE PRODUIT D’UNE IDÉOLOGIE ?

    par Romain d’Aspremont
    Pour certains penseurs, comme Raymond Kurzweil – directeur de l'ingénierie de Google et inventeur du concept de singularité technologique – ou Vidal Clément (auteur de « The Beginning of the End »), la création d'univers serait de l'ordre du possible. Ces univers obéiraient à d'autres lois que les nôtres : non pas de simples variations de proportions entre les différentes forces (gravitation, électromagnétique, force nucléaire faible et forte) ou d'une modification de la vitesse de la lumière, mais des lois radicalement différentes.

    Les implications d'une telle théorie sont considérables.

    Force est de constater que notre univers obéit à des lois arbitraires : elles auraient fort bien pu être différentes. Or si ces lois sont arbitraires, les lois nouvellement forgées – si la création d'univers devenait un jour possible – obéiraient nécessairement à des préférences particulières, c'est à dire à des valeurs et à une idéologie (qu'elle soit anarchiste, communiste, socialiste, libérale, conservatrice ou fasciste). Précisons toutefois que ces valeurs ne concernent que les lois de ces univers, et ne préjugent en rien des valeurs des consciences individuelles contenues par ces mêmes univers.

    A supposer que les lois arbitraires de notre univers soient le produit d'une intelligence, il devient légitime de s'interroger sur ses préférences idéologiques. Ce qui implique de nous pencher sur l’œuvre elle-même.

     LES VALEURS DE NOTRE UNIVERS

     Les systèmes en équilibre – l'univers en est un – sont soumis aux deux principes de la thermodynamique, qui s'appliquent à l'ensemble des théories physiques.

    Le premier principe est celui de la conservation de l'énergie. Un système clos possède une quantité d'énergie constante : si certaines régions accroissent leur quantité d'énergie, c'est au détriment des autres. Cette conservation et ce jeu à somme nulle s'accordent harmonieusement avec la pensée de la droite conservatrice et s'opposent à la vision libérale du doux commerce (comme processus gagnant-gagnant).

    Cette loi érige la logique compétitive et conflictuelle comme horizon indépassable. Vivre – et donc consommer de l'énergie – se fait nécessairement au détriment d'autrui car, par-delà les logiques de coopération, cela limite la quantité d'énergie disponible ailleurs.

    Le second principe est, à l'inverse, anti-conservateur et anti-réactionnaire. Il est un principe d'évolution : un système ne peut jamais retrouver son état précédent, tout changement est irrémédiable. Ce principe affirme également que l'entropie – le désordre – peut croître ou stagner, mais jamais diminuer. Ainsi, un surplus d'ordre – d'organisation de la matière – à un endroit se paye nécessairement par une augmentation du désordre ailleurs.

    Même si ce principe ne présente pas l'évolution d'un système comme nécessaire (la quantité d'ordre d'un système peut stagner), l'univers est bel et bien un système en évolution : du Big Bang à l'accélération de l'expansion de l'univers, sous l'effet de l' « énergie noire ».

    Or que nous donnent les valeurs de droite – discipline, élitisme, force, conservation – lorsqu'on remplace le conservatisme par une aspiration au mouvement et à l'évolution ? Le fascisme.

    De fait, la matière inerte est – tout comme le vivant – soumise à l'évolution. Au cours de l'histoire de l'univers, elle n'a cessé de se modifier : les nucléons apparaissent au bout de 20 microsecondes, les premiers noyaux atomiques – d'hélium – au bout d'une minute, tandis que les premières étoiles donnent naissance au carbone et à l'oxygène (tous deux indispensables à la vie). Ce jeu de combinaisons se poursuit : les particules s'associent au hasard, et seules celles qui s'avèrent les plus viables perdurent. La sélection naturelle, déjà.

    Ainsi, les lois physiques ne sont ni de gauche, ni libérales (car la matière, vivante comme inerte, est entièrement déterminée, ne laissant aucune place à la liberté, au sens d'actions ou de pensées spontanées), ni même conservatrices ; c'est bien du fascisme qu'elles sont les plus proches.

    Le vivant répond plus clairement encore à des lois fascistes. Il est fort possible d'imaginer un univers dans lequel la vie n'aurait pas besoin de consommer. Un univers aux lois pacifistes, dans lequel la prédation serait, au sens propre, hors-la-loi (c'est-à-dire physiquement impossible).

    Le fait que le vivant ait besoin d'énergie pour se développer est une loi arbitraire. Le vivant requiert des nutriments, c'est à dire de la matière organique ou inorganique.

    Pour les cellules, il existe deux façons de se nourrir : la photosynthèse et la prédation. Les êtres vivants qui pratiquent la photosynthèse se nourrissent grâce au soleil. Mais cette façon pacifique de s'alimenter ne fait pas pour autant disparaître la concurrence. Ainsi, les plantes doivent lutter entre elles pour avoir accès aux photons, à l'eau et aux sels minéraux. C'est la nécessité de se nourrir, dans un contexte de ressources et d'espace limités, qui engendre la lutte pour la vie.

    Les êtres vivants qui ne pratiquent pas la photosynthèse sont contraints de se nourrir des autres organismes : c'est la prédation. On considère généralement qu'elle exclut les herbivores, car la plante n'est pas une proie que l'on pourchasse. Pourtant, l'herbivore fait bel et bien acte de prédation, dès lors qu'il ingère un organisme vivant, même végétal. La prédation est par conséquent une pratique qui englobe la quasi intégralité du monde animal et même un partie du monde végétal (avec les plantes carnivores).

    Sans la prédation, l'évolution du vivant aurait certainement stagné. Ainsi, le passage des organismes unicellulaires aux organismes pluricellulaires s'explique par la prédation : si les cellules qui se sont associées pour former un seul organisme se sont multipliées, c'est qu'elles avaient moins de probabilité d'être dévorées (en gagnant en taille, elles deviennent des proies moins vulnérables).

    De même, la prédation a engendré le développement du système nerveux, puis du cerveau. Si tous les organismes se contentaient, pacifiquement, de vivre comme des panneaux solaires, l'appareil de décision qu'est le système nerveux n'aurait jamais vu le jour. S'il a été retenu, c'est que certains organismes doivent chasser pour se nourrir. Sous la pression de la sélection naturelle, le système nerveux n'a cessé de se sophistiquer, jusqu'à l'émergence de l'organe de décision qu'est le cerveau, extrêmement consommateur en énergie mais qui offre un avantage décisif, notamment en terme de prise de décision, fondée sur la mémoire. Comme l'écrit le neurophysiologiste Alain Berthoz : « La mémoire du passé n'est pas faite pour se souvenir du passé, elle est faite pour prévenir le futur. La mémoire est un instrument de prédiction. » Autrement dit, pas d'intelligence ni de conscience sans prédation.

    Or la prédation répond davantage aux valeurs de droite que de gauche : ce sont les plus faibles qui se font dévorer, sans états d'âmes. Elle n'est certes pas une loi, mais une façon de se nourrir. Mais elle est si répandue, si avantageuse pour l'évolution et la complexification des espèces, qu'elle impose sa marque à l'ensemble du vivant.

    A nouveau, rien n'empêche d'imaginer un univers aux principes différents, peuplé d'organismes vivants en tous points semblables et immuables (donc égaux), qui ne souffrent pas, indestructibles (ne pouvant par conséquent pas se nuire mutuellement), stériles (abolissant la lutte pour l'espace vital).

    Terminons avec la loi fasciste par excellence : la sélection naturelle. Ce principe, découvert par Darwin, gouverne l'ensemble du monde vivant. Seuls les plus adaptés, les plus aptes à la vie, survivent – car ont davantage de chances de se reproduire – tandis les moins adaptés disparaissent, privés de descendance. Ce principe sélectif s'applique par ailleurs à la totalité de l'univers : au vivant comme à l'inerte (dans la chimie des premières molécules). Le neurobiologiste Jean-Pierre Changeux va jusqu'à affirmer que la formation du cerveau des nouveau-nés est soumise à cette sélection.

    Le territoire et les ressources étant limités, le vivant est nécessairement soumis à la lutte de tous contre tous – la solidarité est possible mais, dans un contexte de pénurie, ceux qui survivent sont les individus ou les groupes les plus aptes à la vie et/ou les moins altruistes. La coopération intra-groupe et l'empathie sont possibles, mais il s'agit de comportements voire de stratégies, et non pas de principes du vivant et encore moins de lois.

    Le concepteur d'une telle hygiène pourrait-il décemment se réclamer de la gauche, qui n'a de cesse de s'indigner contre toute forme de sélection ? Mais il ne pourrait pas davantage se réclamer de la droite conservatrice, car la sélection naturelle est le moteur de l'évolution : elle sélectionne les mutations aléatoires, selon leur degré d'adaptation – d'efficacité. Toute espèce monolithique (conservatrice) périra.

    Bien entendu, que notre univers obéisse à des lois « fascistes » n'implique en rien que l'humanité doivent faire sienne ces valeurs. Les valeurs égalitaristes et pacifistes n'ont a priori pas moins de légitimité que les valeurs élitistes. On peut même se demander si notre univers ne tendrait pas, mécaniquement, à engendrer des consciences aux valeurs opposées aux siennes : la nature ultra-compétitive de notre univers étant difficilement supportable, les civilisations tendraient naturellement à se « gauchiser », afin de contrebalancer voire d'abolir les lois naturelles et les lois de la vie (sélection naturelle, prédation), via l'Etat-providence, la redistribution, l'humanitarisme aujourd'hui, et le transhumanisme version progressiste de gauche (à la Julian Huxley) demain. 

    LA CREATION D'UNIVERS

    Selon quel processus les univers seraient-ils engendrés ? Au XIXème siècle, l'Homme découvre que la vie est soumise à une évolution - c'est la théorie de la sélection naturelle de Charles Darwin. Au XXème siècle, il découvre que l'Univers a une origine et qu'il connaît une évolution. Au XXIème siècle, il découvrira peut-être que le Macro-Univers – l'ensemble des Univers – est également soumis à une évolution.

    Cette théorie des « univers procréateurs » repose sur différentes constatations et postulats :

    Un univers comme le nôtre rend possible l'intelligence puis la conscience.

    L'intelligence consciente comprend toujours mieux l’univers dans lequel elle évolue.

    Le stade suprême de cette évolution c'est le dévoilement de tous les mystères de l’univers, et la capacité à créer de nouveaux univers, potentiellement plus complexes (hypothèse formulée par certains chercheurs).

    Il existe ainsi plusieurs générations d’univers, de plus en plus complexes.

    Le premier univers - l'univers primitif - était très simple (sur le plan de ses lois) comparé au notre.

    Notre univers fait partie de la Xème génération d'univers - nombre difficilement déterminable, peut être situé entre 100 et 1000.

    L'intelligence au sein de chaque univers est capable, au terme de son évolution, de créer une infinité d’univers de nouvelle génération.

    Le macro-univers (soit l’ensemble des univers de différentes générations) répond ainsi à un processus d’apprentissage.

    Autrement dit, la vie consciente correspond à l’univers qui cherche à se comprendre lui-même ; à percer sa propre énigme. L’étape suivante est la création de nouveaux univers.

    Ces derniers ne sont pas forcément plus complexes que l’univers-mère : cela dépend des compétences de la civilisation qui les produit. Mais ils sont au moins potentiellement plus complexes, dès lors qu'il est possible de reproduire puis d’améliorer son propre univers.

    Cette théorie permet d’évacuer la nécessité d'un Dieu créateur de notre Univers. « Dieu » (l'intelligence primordiale) demeure toutefois utile afin expliquer l’origine du premier univers - et du système des « univers procréateurs » lui-même.

    « L'intelligence primordiale » se projette donc dans un processus d’apprentissage, car elle est incapable de créer un univers aussi complexe que le notre du premier coup.

    Les univers sont mortels (théorie de la mort thermique - Big Freeze - ou de la Grande Déchirure - Big Rip) mais l'intelligence qu'ils abritent est non seulement capable d'enrayer leur mort (en triomphant de la deuxième loi de la thermodynamique) mais capable d'engendrer de nouveaux univers.

    Ces univers obéiront nécessairement à des lois arbitraires, donc idéologiquement orientées.

    Dans un avenir plus ou moins proche, les débats idéologiques pourraient bien porter sur la nature des lois qui sous-tendront les nouveaux univers.

    Le Macro-Univers serait dès lors assimilable à une arène politique. 

    Romain d'Aspremont, auteur de « Penser l'Homme nouveau : pourquoi la droite perd la bataille des idées ».

    https://www.amazon.fr/Penser-lHomme-nouveau-Pourquoi-bataille/dp/1983070254/ref=asap_bc?ie=UTF8 

    LES ABEILLES ONT LA BOSSE DES MATHS

    On les savait capables de compter jusqu’à 5 et même de manipuler le concept du zéro. Les abeilles ont aussi le sens du calcul: elles peuvent résoudre des additions et des soustractions élémentaires. Sans calculatrice
    Ce n’est décidément pas la taille qui compte. Malgré leur modeste cerveau d’environ 1 millimètre cube pourvu de 960 000 neurones, il s’avère que les abeilles sont capables de réaliser additions et soustractions. Telles sont les conclusions d’une étude internationale publiée le 6 février dans la revue Science Advances et qui complètent la liste bien fournie des capacités cognitives de ces insectes qui savent entre autres dénombrer des objets jusqu’à 5 et même manier le concept du zéro.

    Evaluation des capacités de soustraction

    Pour le démontrer, l’équipe menée par Scarlett Howard de l’Université de Melbourne a délaissé craies et tableau noir pour s’en remettre à une sorte de petit labyrinthe en forme de Y régulièrement utilisé pour évaluer les prises de décision en éthologie, les sciences du comportement animal. Les abeilles Apis mellifera pénètrent par la branche inférieure du Y et poursuivent leur chemin dans la branche droite ou gauche, en fonction des stimuli qui leur sont présentés.

    Le labyrinthe en Y utilisé pour les soustractions. L'abeille rentre par le trou central en visualisant un stimulus visuel (3 jaune). Puis elle doit choisir entre «3 jaune» et «2 jaune» (la bonne réponse). Elles y parviennent avec environ 65% de… Howard et al. / Nature

    Les capacités de soustraction de 14 abeilles ont été évaluées grâce à ce dispositif. Les insectes – qui n’avaient pas le droit d’utiliser leur calculatrice – pénètrent chacune leur tour dans le Y par une petite ouverture à côté de laquelle est affiché un stimulus visuel jaune (par exemple trois taches jaunes sur fond gris). Elles poursuivent soit à droite, soit à gauche, chaque chemin étant de la même manière affublé d’un stimulus visuel jaune, l’un représentant la bonne réponse (-1, soit deux taches), l’autre la mauvaise (+1, soit trois taches). Les mêmes expériences ont été répétées pour les additions, en utilisant des stimuli visuels bleus.

    Championnes de l’abstraction

    Les éthologues ont d’abord entraîné les abeilles lors de 100 essais. Derrière la bonne réponse se trouvait un peu d’eau sucrée, tandis qu’une solution amère de quinine, abhorrée par les abeilles, sanctionnait leurs erreurs. Sans surprise, leur taux de réussite initial oscillait autour de 50%, reflétant des choix aléatoires. Mais passage après passage, elles ont fini par trouver la bonne réponse dans 80% des cas. Sans système de récompense afin d’éliminer tout biais lié à l’odorat, les avettes ont obtenu environ 70% de réponses correctes pour les additions, 65% pour les soustractions.

    Ce sont certes des opérations simples qui consistent à additionner ou retrancher 1 à un nombre initial. Mais le fait d’utiliser les deux couleurs comme représentations symboliques des deux opérations et de les manier avec succès mobilise des processus cognitifs complexes telles que «[…] la compréhension des relations entre quantités abstraites», confirme Christoph Grüter, biologiste de l’évolution à l’Université de Mayence qui n’a pas participé à l’étude. «C’est une jolie démonstration qui rappelle que la nature arrive à faire beaucoup de choses avec de si petits cerveaux», ajoute Roland Maurer, éthologue à l’Université de Genève, qui n’a pas non plus pris part à ces travaux.

    Matheux à poils ou à plumes

    Ces surprenantes capacités poussent forcément à s'interroger sur leur apparition au cours de l’évolution. Le pigeon, le perroquet gris du Gabon ou encore certains singes et araignées en sont dotés. «Il serait intéressant d’explorer si ce trait est apparu de manière indépendante ou si on le retrouve chez d’autres insectes sociaux tels que les guêpes et les fourmis», avance l’une des signataires de l’étude, Aurore Avarguès-Weber, du Centre de recherche sur la cognition animale à Toulouse.

    Quant aux explications possibles des résultats de cette expérience, deux hypothèses sont mises en avant. La première voudrait que les abeilles soient en quelque sorte des «puces savantes» d’après l’éthologue. Autrement résumé, elles ne sauraient pas calculer à l’état sauvage, mais l’apprendraient facilement grâce à leur importante plasticité cérébrale.

    Objectant la durée d’entraînement, insuffisante selon elle pour créer suffisamment de nouvelles connexions cérébrales, Aurore Avarguès-Weber préfère une autre explication: la manipulation de quantités ferait partie de la trousse à outils cognitive des abeilles, au même titre que la distinction plus grand/plus petit ou encore au-dessus/en dessous. Tous ces concepts leur permettraient de visualiser la carte cognitive de leur environnement. Et de savoir, par exemple, que leur ruche est située après la cinquième maison, là où se dressent deux arbres.

    https://www.letemps.ch/sciences/abeilles-ont-bosse-maths?utm_source=Newsletters&utm_campaign=2666d0234e-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_56c41a402e-2666d0234e-109756397 

    ASTÉROÏDE ULTIMA THULE : LES SCIENTIFIQUES N’ONT JAMAIS RIEN VU DE PAREIL

    Ultima Thule est l’astéroïde le plus lointain jamais observé par l’humanité. /Nasa

    l'essentiel L'analyse des nouvelles images d'Ultima Thule, l’astéroïde le plus lointain jamais observé par l’humanité survolé par la sonde New Horizons, laissent la communauté scientifique perplexe.

    Ultima Thule, l’astéroïde le plus lointain jamais observé par l’humanité, à plus de 4 milliards de kilomètres de la Terre, n’a pas fini de surprendre la communauté scientifique. Survolé par la sonde américaine New Horizons le 1er janvier dernier, l’objet de 33 km de diamètre est apparu sur les écrans de la Nasa sous une forme inattendue.
    Les premières images transmises par la sonde ont en effet révélé qu’Ultima Thule n’est pas d’allure sphérique comme on pouvait logiquement s’y attendre, mais se présente plutôt comme un bonhomme de neige.

    Les scientifiques ont d’abord cru au produit de la fusion de deux petits astéroïdes.Mais en analysant les nouvelles données envoyées par les sonde, les chercheurs de la mission New Horizons, ont fait une autre découverte, sans précédent depuis que l’Homme scrute le système solaire.

    Si Ultima Thule est unique, c’est parce que ses lobes sont relativement plats. «Nous n’avons jamais rien vu de pareil en orbite autour du Soleil », a déclaré Alan Stern, chercheur principal de la mission New Horizons, en évoquant la forme de l’astéroïde que l’on pourrait décrire comme l’assemblage d’une crêpe épaisse et d’un galet.
    « Les nouvelles images créent des énigmes scientifiques sur la façon dont un tel objet pourrait s’être formé », a ajouté Alan Stern, qui attend, avec son équipe, de pouvoir exploiter l’ensemble des informations transmises par la sonde pour percer les mystères de cette structure céleste.

    Mais les scientifiques devront se montrer patients : compte-tenu de la distance qui sépare New Horizons de la Terre, il faudra deux ans pour disposer de la totalité des informations recueillies par la sonde.

    LIONEL LAPARADE 

    L’ÉLOGE DU HASARD CHEZ LES ROBOTS

    Par Azar Khalatbari le 14.02.2019 à 17h49

    Dans un ouvrage intitulé "Les robots et le mal", le philosophe et physicien Alexei Grinbaum propose une réflexion inédite pour l’éthique des robots. La solution qu’il préconise est d’introduire du hasard dans les algorithmes.

    L’ouvrage d'Alexei Grinbaum.

    La notion du bien ou du mal s'applique-t-elle aux robots? Peuvent-ils se comporter en délateurs ? Ces questions qui auraient pu paraître absurdes il y a à peine une décennie, prennent un sens nouveau à la lumière de quelques évènements récents : par exemple, le 18 mars 2018, un véhicule autonome de la société Uber a tué une femme qui traversait la rue dans une ville de l'Arizona. "Ce fut la première mort d'un piéton provoquée par un algorithme" rappelle l'auteur Alexei Grinbaum. Mais l'algorithme peut aussi se comporter en "délateur" : l'application "Strava" –qui collecte des données sur l'activité sportive des joggeurs, nageurs et amateurs de vélo– publie une carte mondiale de ces pratiques. Mais cette carte –que l'on pourrait juger profitable aux statistiques de santé publique et de bien-être– a révélé la localisation exacte des bases militaires de plusieurs pays, puisque l'entrainement militaire intensif comprend une grande part de pratique sportive. La Maison Blanche a jugé que ce logiciel représentait un risque pour la sécurité nationale.  Ce dévoilement des sites militaires peut-il être assimilé à la délation ?

    Responsabilité parentale

    Certes l’algorithme n’avait aucune intentionnalité. Le robot n’a pas voulu tuer, ni révéler l’emplacement des bases militaires, mais dans les faits il s’est comporté en assassin et en délateur. Un autre exemple récent est la surveillance numérique des citoyens en Chine qui se voient affectés d’une note sociale par un système d’intelligence artificielle. Si un individu voit sa demande de prêt rejetée par la banque à cause d’une note médiocre, devra-t-il s’en prendre à l'État ou à l’algorithme ?

    Autour de ces questions, l’auteur nous invite à une réflexion profonde et érudite. Car explique-t-il, il n’y a pas que les décideurs politiques qui doivent rendre compte du "mal" opéré par l’algorithme.  Mais une forme de "responsabilité parentale" incombe également à "ceux qui mettent au monde des connaissances nouvelles et des innovations technologiques". Ainsi, reconnaît l’auteur, "il serait naïf d’en dédouaner les concepteurs de ce logiciel orwellien et les programmeurs qui ont écrit son code".

    La nécessité du hasard

    Comment les concepteurs de l’algorithme peuvent-ils se montrer responsables ? La solution est mathématique, il faut introduire du hasard dans l’algorithme, propose Alexei Grinbaum. Ce hasard – comme un lancement de dés– devrait se situer à deux niveaux : un premier, perçu par l’utilisateur, pour que la machine puisse y recourir si un conflit implique son utilisateur. Et un second, au niveau plus fondamental, intrinsèque à la programmation sur lequel le concepteur n’a pas particulièrement la main. Jusque-là l'introduction du hasard dans la programmation a suscité de l'inquiétude : faut-il se fier à un algorithme qui s'écarte de l'exactitude ? À travers des exemples historiques et mythologiques  l'auteur démontre que c'est la seule solution éthique acceptable.

    Ainsi, c’est la seule manière de tenir le monde des robots en dehors de la notion du bien et du mal, qui devrait n’être réservée qu’aux humains. Cet essai apporte une réflexion et une proposition inédite sur des problématiques du monde numérique, qui pourraient inspirer le législateur. 

    « Les robots et le mal », Alexei Grinbaum, Editions Desclée de Brouwer, 19,90 euros

    https://www.sciencesetavenir.fr/decouvrir/livres/les-robots-savent-ils-differencier-le-bien-du-mal_131431#xtor=EPR-1-[SEAActu17h]-20190214 

    ON SAIT D'OÙ VIENNENT LES MÉGALITHES PRÉSENTS UN PEU PARTOUT EN EUROPE
    Ces édifices monumentaux se seraient propagés à partir de la Bretagne il y a près de 7.000 ans, selon une préhistorienne suédoise. Et ils montrent que les Européens du néolithique étaient déjà de bons marins.

    Par Jean-Paul Fritz

    Dans de nombreuses régions du monde, les anciens humains ont construit des mégalithes, des monuments de pierre colossaux : menhirs dressés, tables de pierre, cercles, tombes gigantesques et bien d'autres encore. Ils n'ont cependant pas une origine unique, et différentes civilisations préhistoriques les ont édifiés.

    Les quelque 35.000 mégalithes que l'on peut voir des îles du nord de l'Écosse au sud de l'Espagne et de l'ouest de l'Irlande au sud-est de la Suède, que l'on qualifie de mégalithes "européens", ont une identité propre. Dans notre imaginaire occidental, ils ont été associés aux druides alors qu'ils ont été construits bien avant l'arrivée des peuplades celtiques en Europe de l'ouest. Alors, Obélix est-il un imposteur ? Qui a inventé le menhir ?

    Carte des mégalithes d'Europe (Wessmann.clp / Wikimedia Commons)

    Ces mystérieux inventeurs des mégalithes...

    On a longtemps pensé que les mégalithes avaient été bâtis par des peuplades amenant avec elles des concepts architecturaux venus du Proche-Orient, comme une vague "civilisatrice" similaire à celle qui apporta l'agriculture sur le continent européen. Mais cette idée n'a pas résisté aux techniques de datation, qui l'ont vite contredite. Les mégalithes d'Europe étaient différents.

    Cairns, menhirs, dolmens, allées couvertes, alignements, cercles de pierre et tombes monumentales ont souvent été associés à une mythique "civilisation des mégalithes" qui aurait produit aussi bien les alignements de Carnac au Vème millénaire

    https://www.nouvelobs.com/sciences/20190211.OBS9979/on-sait-d-ou-viennent-les-megalithes-presents-un-peu-partout-en-europe.html#xtor=EPR-1-[ObsActu8h]-20190212 

    CET ATTRIBUT HUMAIN INDISPENSABLE À L’ÉMERVEILLEMENT

    Garin Chadwick/Unsplash | CC0

    Les yeux, seuls, ont des paupières. Ni nos oreilles ni nos doigts n'en n'ont. Ne sont-elles pas là pour permettre l'émerveillement, le recueillement ? Pour prendre conscience de tout ce qui est donné à la vue.

    Nous sommes aveugles à notre vue. Je veux dire qu’en général nous ne voyons pas ce que c’est que voir. Et les « voyants » moins que personne : ils fixent une prédiction vague ou une rémunération précise, et ne contemplent pas vraiment la boule, le cristal, les irisations de la lumière, ni la tête du pauvre bougre qui vient les consulter. Pour commencer à voir ce que nous voyons, mieux vaut être l’aveugle-né de l’Évangile. Il faut imaginer, dans sa guérison subite, l’extraordinaire profusion de couleurs et de contours qui fit effraction dans ses ténèbres. Or cet extraordinaire est notre ordinaire. Le miracle pour lui fut notre banalité — voir comme tout un chacun. Avec cette petite différence : il voyait qu’il voyait, et recevait sa vision comme un don ineffable.

    Les paupières permettent le recueillement

    Les peintres s’efforcent de nous faire sentir cela. Ils peignent un pichet ou une pomme, et, plus qu’une apparence, peu à peu, sous leur pinceau, cela devient une apparition — j’oserais presque dire mariale. La pomme est auréolée. Le pichet d’auberge pourrait bien être le Graal. On raconte que Turner s’enfermait chez lui dans la pénombre puis, après trois jours, ouvrait brusquement les volets pour être transpercé par l’aurore. Certaines choses produisent un son, d’autres pas.

    Lire aussi :

    L’ingénieuse réalisation d’un album de mariage pour une mariée aveugle

    Mais tout, semble-t-il, est donné à la vue. Et cela passivement, sans qu’on n’ait rien à faire, ni du côté de la chose, ni de notre côté – tandis que toucher, goûter ou sentir requièrent toujours une action de notre part. Il suffit d’ouvrir les yeux. Sans doute est-ce pour cela que nous avons des paupières (nos oreilles ni nos doigts n’en ont): afin de pouvoir interrompre cette offrande continue, simultanée et infinie des formes bigarrées; afin de permettre le recueillement.

    L’invisible, source du visible

    C’est pour cette raison probablement aussi qu’il y a la nuit. Nous pouvons entendre et toucher en tout temps, et spécialement dans le noir. Nous ne voyons que lorsqu’il y a de la lumière (cette «excellente amie de nos yeux», comme dit saint Augustin). Lumière qui est en elle-même invisible ou éblouissante, ou qui ne se manifeste qu’en manifestant les choses colorées: «Color est lux incarnata» («La couleur est de la lumière incarnée»), disaient les Anciens.

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    Six conseils pour faire de la gratitude un art de vivre au quotidien

    De l’expérience commune de la lumière jaillit donc pour nous la notion de don. La lumière qui donne à voir se cache elle-même pour laisser place aux choses vues. Elle n’entre pas en concurrence avec celles-ci, et plus elle est présente, plus celles-ci se distinguent. Le bon soleil s’efface pour montrer les fleurs, et ses rayons, à la différence d’un badigeon de peinture, n’uniformisent pas, mais font resplendir chacune selon son espèce et sa singularité. Ainsi l’invisible n’est pas le contraire du visible. Il en est la source. Et le mystère se livre à l’œil nu.

    Article de Fabrice Hadjadj.

    https://fr.aleteia.org/2019/02/11/les-paupieres-un-attribut-bien-utile-a-notre-emerveillement/?utm_campaign=NL_fr&utm_source=daily_newsletter&utm_medium=mail&utm_content=NL_fr

     

    16- MÉDIA-PRESSE-INFO

    MPI TV :

    • Virginie Vota : L'information bientôt contrôlée par l'Etat, comme le veut Macron ?
    • Civitas commémore le 6 février 1934
    • Stéphanie Bignon invite les gilets jaunes à s'investir dans les élections municipales
    • Sur Radio Libertés, Escada propose la séparation du CRIF et de l'Etat ainsi que des loges et de l'Etat
    • Pierre Hillard souligne comment Civitas doit former à la lutte contre le Nouvel Ordre Mondial
    • Le recours au général de Villiers ? Une arnaque
    • Brexit sans accord ? L'union européenne veut effrayer les partisans du Frexit (Virginie Vota)
    • Pascendi Dominici Gregis et le critique moderniste

    Notre sélection d'articles :

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    • Evaluations selon Blanquer : la grosse supercherie
    • Crise diplomatique entre l'Italie et la France : Marine Le Pen accuse Macron d'«utilisation politicienne»
    • Au GODF, Christian Estrosi déclare que Nice "a besoin de la franc-maçonnerie"
    • La grand écart de Dupont-Aignan avec Jean-Frédéric Poisson pro-LMPT et Jean-Philippe Tanguy pro-LGBT
    • Zemmour au secours de Laurent Wauquiez
    • Des extrémistes de l'UEJF perturbent le cours d'Elie Hatem à l'université de Bobigny
    • Dîner régional du CRIF avec le Cardinal Barbarin, le ministre Gérald Darmanin et Laurent Wauquiez
    • Brigitte Macron saccage les salons de l'Elysée aux frais du contribuable
    • Le dîner maçonnique de Nicole Belloubet, ministre de la Justice
    • Bande-annonce choc pour la conférence d'Alain Escada à Toulouse le 16 février 2019

    International :

    • Des gilets jaunes belges manifestent devant la Banque Rothschild avec l'eurodéputé allemand Udo Voigt
    • Benjamin Griveaux veut chasser "la lèpre nationaliste" d'Italie
    • Tension avec l'Italie : la France rappelle son ambassadeur à Rome
    • Israël premier refuge des juifs pédophiles ?

    Société :

    • Levée de l'anonymat sur internet : la censure du net
    • Des photos de policiers-casseurs prises lors de l'Acte XIII des gilets jaunes
    • Acte XIII à Paris - Main arrachée par une grenade
    • Acte XIII à Paris - Véhicule Vigipirate incendié
    • Genderfolie : Genderless, la nouvelle folie hollywoodienne
    • Disneyland-Paris, le parc pour enfants aux couleurs Lgbt
    • Yann Barthès donne la parole à une activisiste afro-américaine proposant aux Blancs de "changer de race"...
    • L'origine cachée de l'immigration au cœur de la construction de l'Union européenne
    • France Télévision, la chasse aux mâles blancs de plus de 50 ans est ouverte
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    Bioéthique et Santé :

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    • Le pape François invente le péché contre l’environnement
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    • Inquiétante série de profanations d'églises en quelques jours
    • "Déclaration sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune" signée par le pape François et le grand imam d’Al-Azhar Ahmed al-Tayeb
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    Le Vénézuela entre peste et choléra ?

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    Les filières de la honte CIC - CICR - IS - IOR - Vatican...

    Le grand bond en arrière

    Ni père ni mère, rien que des numéros

    Saint-Valentin : étendons notre amour aux animaux !

    Alain Juppé, le meilleur-d'entre-nous chez les Sages

    Houellebecq Sérotonine : la scène de rencontre...

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    La peinture locale dégouline de faussaires

     

     

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