• REVUE du 01 MARS 2023

    SÉLECTION D'ARTICLES DE MÉDIAS FRANCO-EUROPÉENS

              REVUE DE PRESSE - DENIS TANGUAY

    NOTE PRÉLIMINAIRE

    ESSAYZ CE TRUC... VOUS NE LE REGRETEREZ PAS.!
    ESSAYZ CE TRUC... VOUS NE LE REGRETEREZ PAS.!
    ESSAYZ CE TRUC... VOUS NE LE REGRETEREZ PAS.!
    ESSAYZ CE TRUC... VOUS NE LE REGRETEREZ PAS.!

    1- POUR LIRE DIRECTEMENT L'INTÉGRAL D'UN ARTICLE DU MÉDIA FRANCO-EUROPÉEN LUI-MÊME, C'EST À DIRE UN ARTICLE DU MÉDIA FRANCO-EUROPÉEN....

    A) GLISSEZ LA SOURIS SUR
     LE LIEN...( DE L'ARTICLE CHOISI...)  
                  (PAR EXMPLE : Affaire Philippe et Vanier : l’Eglise a-t-elle failli en raison du culte du secret ? L’avis d’un canoniste - L'Homme Nouveau
    B) CLIQUEZ SUR CE LIEN....

    2- POUR REVENIR, CLIQUEZ  DANS LE COIN SUPÉRIEUR GAUCHE DE L'ÉCRAN DE VOTRE ORDI......

     01 MARS 2023

    A

    ABBAYE

    UNE ABBAYE À CONSTRUIRE !
    LIEN :
    Une abbaye à construire ! - La Nef

               Une abbaye à construire !

    L’abbaye Sainte-Marie de la Garde, fille du Barroux, démarre un magnifique projet : ériger une abbaye au XXIe siècle. Pour soutenir ce projet enthousiasmant, nous avons organisé une campagne de dons en partenariat avec CredoFunding, ce qui nous fournit l’occasion de présenter ce projet et l’abbaye elle-même : soyez généreux en ce temps de carême !
    Entretien avec son Père Abbé, Dom Marc Guillot.

    La Nef – L’abbaye se lance dans d’importants travaux : pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit précisément ?
    Dom Marc Guillot – Dans trois semaines à peine, les pelleteuses s’activeront à Sainte-Marie de la Garde. Implantés depuis vingt ans en ce lieu, le moment est venu pour nous d’agrandir de façon conséquente nos bâtiments. Ces extensions s’imposent tant pour la cohérence du fonctionnement de notre vie conventuelle que pour pouvoir recevoir les fidèles désireux de se ressourcer à l’abbaye. Aujourd’hui, nous n’avons toujours pas de cloître, ni de lieu de culte et de bibliothèque suffisamment adaptés. De plus, le fait d’avoir été gratifiés par la Providence de quelques vocations ces dernières années exige de nouvelles cellules et des espaces pour le travail. Ajoutons qu’au fil des ans, nous sommes toujours plus connus dans la région, ce qui a pour conséquence une augmentation régulière du nombre de personnes souhaitant venir vivre leur messe dominicale à l’abbaye et bénéficier de l’aide spirituelle qu’ils peuvent y trouver : réalité dont il nous faut tenir compte maintenant.

    Quel style architectural avez-vous choisi et pourquoi ? Quels seront les acteurs de ce chantier ?
    Nous avons fait le choix de construire une abbaye bénédictine d’esprit roman. L’édifice se réinscrira dans une histoire millénaire, celle de l’architecture religieuse monastique européenne. Pensons seulement à ces abbayes parsemant notre terre de France et empreintes de simplicité et de noblesse, d’harmonie et de lumière. Tout cela dans l’unique dessein d’évoquer la beauté de Dieu et de Lui attirer les âmes. Par ailleurs, outre les architectes, les bureaux d’études, les entreprises locales et les frères qui suivront de près l’évolution des travaux, nous aurons un compagnonnage merveilleux : celui de la pierre. Oui ! nous avons dessein de bâtir en pierre pleine, laquelle aura une durée de vie minimale espérée de 500 ans ! Mais si nous optons pour ce mode constructif, c’est surtout parce que les maçonneries de pierre massive offrent un rendu d’une beauté incomparable, une isolation thermique pérenne, une résistance au temps particulièrement intéressante. C’est aussi une réponse aux attentes de notre époque contemporaine, si soucieuse de mettre à l’honneur les matériaux naturels.

    Pourquoi construire une nouvelle abbaye au XXIe siècle, alors que tant de bâtiments religieux sont abandonnés ou désaffectés ?
    Dieu continue d’appeler des âmes à Le servir et à L’aimer exclusivement. Et à tous ceux qui répondent à cet appel, il faut un toit… une maison adaptée. Or, les bâtiments religieux abandonnés ou désaffectés sont souvent propriété des services d’État. Quand ils ne le sont pas, il peut y avoir bien d’autres obstacles comme : la nécessité de travaux de restauration très onéreux, la proximité d’une ville ou d’une autoroute, le manque de fonctionnalité en rapport avec notre vie bénédictine, l’obligation de visites touristiques qui nuiraient à la clôture monastique, etc. Par ailleurs, ayant trouvé une place de choix au cœur de notre diocèse d’Agen, il est inenvisageable de trouver refuge ailleurs.

    Votre fondateur a été Dom Gérard et l’œuvre de votre fondation a été poursuivie par son successeur, Dom Louis-Marie : personnellement, que pensez-vous leur devoir le plus ?
    Je dois à Dom Gérard de m’avoir enseigné à temps et contretemps l’esprit de la liturgie. Habité par une constante piété filiale pour le trésor liturgique de l’Église, il nous aidait à nous nourrir quotidiennement de l’Office, des textes de la messe et de la beauté intrinsèque de tous les gestes du culte, au point de laisser le Seigneur forger peu à peu en nous une « âme liturgique » dans laquelle puissent pénétrer les ondées de la grâce, au long de la journée et de toute la vie. De plus, ses homélies, ses commentaires de la Règle, ses conférences, étaient autant d’occasions pour nous provoquer à faire grandir inlassablement la vie intérieure, l’amitié avec Dieu. Quant à Dom Louis-Marie, il a su transmettre, avec une heureuse fidélité, l’héritage reçu de Dom Gérard, alors que nous pouvons deviner combien est toujours délicate la charge de succéder à une si riche personnalité. Ensuite, durant près de 20 ans, l’Abbé du Barroux a accompagné tout paternellement Sainte-Marie de la Garde jusqu’à son autonomie en 2021. Notre gratitude perdurera encore là-haut !

    Comment définiriez-vous la vocation et la spiritualité bénédictines ?
    Encore jeune homme, pourquoi saint Benoît s’échappe-t-il de Rome et quitte-t-il la vie étudiante et mondaine, les belles-lettres et les promesses de carrière ? Parce que son cœur ne se satisfaisait pas d’apprendre des vérités parcellaires, même les plus agréables et douces à l’esprit. De plus, son âme ne trouvait pas de bonheur comblant parmi les mille et une propositions du monde. Alors, il fit le choix de s’ouvrir à la Vérité tout entière. Cette Vérité qui est aussi l’Amour infini et qui nous est offerte en plénitude dans la Personne de Jésus-Christ. Dès lors, le moine bénédictin – par un appel particulier venant du Seigneur, à travers une certaine radicalité et à l’école de l’immense trésor de la Règle bénédictine – entend vivre en plénitude son baptême et sa foi chrétienne. Et cela, pour s’adonner plus entièrement et plus librement à cette conquête de l’amitié avec Jésus. Toutefois, pour prouver que son amour du Christ est authentique, le bénédictin doit encore en témoigner quotidiennement dans le cadre de sa communauté, à travers une charité fraternelle joyeusement fidèle.

    Vous vous rattachez à la tradition du Père Muard, quelles sont ses particularités (par rapport à la congrégation de Solesmes, par exemple) ?
    À chacun sa grâce et son héritage ! Mais les éléments qui nous distinguent de la famille solesmienne sont en particulier : le lever de nuit ; des coutumes touchant au silence quelque peu plus strictes ; le travail manuel très à l’honneur en communauté, donc également chez les moines-prêtres ; des ministères intramuros mesurés et respectueux du primat de la contemplation. Telles sont les marques propres des fils du Père Muard, ce moine au cœur d’apôtre.

    Construire une abbaye suppose avoir confiance en l’avenir : comment faites-vous alors que partout, dans la Cité comme dans l’Église, les choses semblent aller de mal en pis ? Et au niveau des vocations : êtes-vous épargnés par la crise des vocations qui sévit ailleurs ?  

    Avez-vous une « recette » ?
    L’espérance chrétienne est théologale, un don surnaturel de Dieu, qui descend en l’âme et qui lui permet alors de s’attacher au Seigneur avec la force divine et la confiance qui lui viennent d’en-haut. Or, cette espérance-là – d’un tout autre ordre qu’une très humaine « confiance en l’avenir » – est proposée aux moines-bâtisseurs que nous sommes, comme à ceux des siècles passés.
    Quant aux vocations, nous sommes touchés aussi dans une certaine mesure par leur diminution et je n’ai pas de recette spéciale sur ce point. S’il en existait une ce serait d’ailleurs inquiétant car l’appel à suivre Jésus de plus près demeure un don tout à fait gratuit de Dieu. Néanmoins, à mon sens, il y a des conditions dispositives pour qu’une vocation puisse naître et s’épanouir. Parmi elles, nos communautés doivent être capables de rayonner de l’héritage reçu, avec son gage d’expérience, de sagesse, d’exigence et d’équilibre. La Règle, les coutumes, l’attachement à vivre fidèlement de l’esprit et des écrits des fondateurs, tout cela est important pour une famille monastique, et finalement pour les jeunes qui la voient vivre.

    Une grande majorité de la jeunesse, comme le reste de la population au demeurant, semble bien loin de Dieu et des préoccupations spirituelles : que souhaiteriez-vous dire à la jeunesse d’aujourd’hui ?
    Pour rejoindre la pensée de Benoît XVI, nous pouvons dire que le climat ambiant de la société, même chez les jeunes catholiques en apparence les plus protégés de l’esprit du monde et de ses séductions, ne doit pas les empêcher de se poser au moins une fois et sérieusement la question de la vocation. Il leur faut fixer bien en face le regard de Jésus et Lui dire dans le silence de la prière : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? »

    Vous célébrez à l’abbaye la messe dite « traditionnelle » : pourquoi ce choix et comment avez-vous reçu le motu proprio Traditionis custodes qui cherche à limiter l’usage de cette messe ? Comment voyez-vous l’avenir de la question liturgique ?
    À Sainte-Marie de la Garde, nous conservons l’Office divin et la célébration de la messe selon le rite traditionnel, tels qu’inscrits dans nos Déclarations. Cette richesse quotidienne est liée à notre histoire, mais elle fait aussi partie de notre héritage. Plus profondément, la liturgie traditionnelle est un élément objectif et stable de cet héritage. Nos Déclarations en font foi ; elles sont aussi ce que nous avons embrassé au moment de notre profession religieuse. Dès le début, c’est cette osmose entre la sagesse immense de la Règle et notre liturgie traditionnelle, c’est cet enchevêtrement de sacralité, de beauté simple et riche à la fois, qui ont su le plus adéquatement répondre à mon désir d’être moine.
    Quant au motu proprio, tout en le recevant aussi filialement que possible et en tâchant de faire notre examen de conscience en vérité, il a forcément provoqué du remous chez nous et chez les nombreux fidèles qui nous fréquentent. D’autant que, dans le cadre de notre diocèse d’Agen notamment, une véritable communion ecclésiale a toujours été manifeste et ponctuée de gestes la favorisant fortement. Pour ce qui est de l’avenir, « l’homme ne sait pas ce qui sera, et ce qui sera après lui, qui le lui révélera ? » (Qo 10, 14).

    Vous-même, en tant qu’abbaye, quelles sont vos relations avec votre évêque, et l’Église en général ?
    Avec notre évêque, nous avons tissé depuis dix-huit ans des liens toujours plus forts de confiance et d’amitié. Monseigneur Herbreteau a toujours été un soutien pour le centre spirituel que le monastère devenait de plus en plus dans son diocèse. Il a toujours compté sur la prière des moines parce qu’il a une conscience aiguë de l’importance et de la fécondité de la vie contemplative, particulièrement en notre temps. Nous avons d’autres contacts amicaux avec bon nombre de communautés. Beaucoup de prêtres diocésains viennent se ressourcer chez nous et profitent de l’aide spirituelle d’un moine-prêtre. Quant aux fidèles, leur nombre croît, et leurs « origines » ecclésiales sont vraiment variées. C’est une grande grâce pour le monastère, une forte marque de confiance de la part de Dieu et une immense responsabilité qui nous incombe.

    Les monastères ont jadis joué un rôle central dans l’évangélisation de l’Europe : comment se vit aujourd’hui la dimension missionnaire d’une abbaye comme la vôtre ?
    Il y a peu, j’ai dû me rendre auprès d’un ancien prieuré clunisien. Il est, depuis des siècles, encerclé d’habitations. Je crois que se dégage là une vérité historique : les moines, génération après génération, ont créé ce village, et ce… sans le faire exprès ! Ils ont vécu selon la Règle de saint Benoît, et celle-ci diffusa autour d’elle cette sorte de civilité, d’humanisme authentiquement chrétien, de valeurs et de repères inattaquables, parce que conformes au vrai, au bien, au beau, parce que conformes à Dieu et par voie de conséquence, conformes au vrai bonheur du cœur de l’homme et de la société elle-même. Ces dernières années, de plus en plus de familles viennent non seulement prendre un temps de recul à l’ombre du monastère, mais encore s’installent non loin de lui pour pouvoir profiter à plein du soutien spirituel qu’offre notre humble Maison de Dieu. Voilà, à ce qui m’en semble, notre dimension missionnaire. Nous essayons aussi d’honorer le grand devoir de l’hospitalité auprès de nombreux retraitants. Souvent, je les vois repartir avec le désir renouvelé de remettre le Seigneur au cœur de leur vie. Cela me remplit de joie, parce que Jésus, « c’est tout » !Propos recueillis par Christophe Geffroy ETC…

    ACCIDENT 

    SI L’ATTEINTE PAR ACCIDENT À LA VIE D’UN ENFANT NON ENCORE NÉ N’EST PAS UN HOMICIDE INVOLONTAIRE, QU’EST-CE DONC ?
    LIEN :
    Si l’atteinte par accident à la vie d’un enfant non encore né n’est pas un homicide involontaire, qu’est-ce donc ? - Genethique
              
    Afin d’éclairer les enjeux juridiques de l’« affaire Pierre Palmade » (cf. Fœtus décédé suite à l’accident : Pierre Palmade poursuivi pour « homicide involontaire » ?), entretien avec Aude Mirkovic, maître de conférence en droit privé, porte-parole et directrice juridique de l’association Juristes pour l’Enfance.  

    Gènéthique : Que dit le droit de l’atteinte accidentelle à la vie d’un fœtus ?

    Aude Mirkovic : Le Code pénal (article 221-6) réprime l’homicide involontaire, défini comme l’atteinte involontaire à la vie d’autrui. Or, la Cour de cassation a jugé dans un arrêt de 2001 qu’un fœtus ne pouvait pas être considéré comme autrui au sens de la loi pénale (cf. Homicide sur le fœtus : la Cour de cassation dit « Non »). Cette interprétation du code pénal est tout à fait contestable et, d’ailleurs, plusieurs juridictions du fond [1] ont statué autrement.

    Régulièrement, des juges font une résistance à la Cour de cassation. Ainsi en 2014, bien après la décision de la Cour de cassation de 2001, le tribunal de Tarbes a condamné l’auteur d’un accident de la route avec des conséquences similaires à celles de l’affaire Pierre Palmade (cf. Un fœtus victime d’un homicide involontaire : le Tribunal correctionnel de Tarbes retrouve le chemin du bon sens). Le Procureur avait fait appel pour se conformer à la jurisprudence de la Cour de cassation. L’auteur des faits qui ne voulait pourtant pas s’abriter derrière cette jurisprudence avait donc finalement été relaxé en appel.

    L’article 221-6 du Code pénal incrimine l’atteinte involontaire à la vie d’autrui [2]. Tout le débat porte donc sur cet autrui. Est-ce que l’enfant non encore né est un autrui dont l’atteinte à la vie relève de l’homicide involontaire ? Il est évident que oui. Nous avons progressé depuis le temps des Romains où l’on considérait que l’enfant était une partie des entrailles de la mère… Aujourd’hui, avec l’échographie, et si besoin était la fécondation in vitro, on sait très bien que l’enfant à naître est un autrui. Il n’est pas un morceau du corps de sa mère. L’article du Code pénal réprimant l’atteinte involontaire à la vie d’autrui devrait donc s’appliquer.

    G : Le droit est-il cohérent en matière de statut de l’enfant à naître ?

    AM : Les parents de cet enfant décédé peuvent aujourd’hui le déclarer à l’état civil, obtenir un acte d’enfant sans vie, lui donner un prénom, et même un nom de famille depuis la loi du 6 décembre 2021 (cf. Le Parlement vote la possibilité de donner un nom de famille aux enfants nés sans vie). Ils vont pouvoir l’inhumer dans un cimetière et pourtant la jurisprudence considère que l’atteinte à sa vie n’est pas un homicide. On est en pleine contradiction.

    Mais la contradiction ne s’arrête pas là : si un fœtus est blessé dans un accident de la route ou en raison d’une erreur médicale, s’il nait vivant et si, finalement, il finit par décéder de ses blessures, il y aura un homicide. S’il nait vivant et qu’il vit toute sa vie avec des séquelles de l’accident, il y a aura un délit d’atteinte involontaire à l’intégrité physique. En revanche, si cet enfant meurt sur le coup, il n’y a aucune qualification pénale selon la jurisprudence de la Cour de cassation. C’est aberrant : l’auteur d’un accident a intérêt à ce que l’enfant meure sur le coup. Dans ce cas il échappe à toute poursuite pénale.

    G : Ces incohérences sont-elles en lien avec la législation en matière d’avortement ?

    AM : En raison de l’autorisation de l’interruption volontaire de grossesse, il est pratiquement impossible de tenir des propos cohérents à propos des enfants non encore nés.

    Pourtant, dans le cas présent, le fait que la loi permette l’IVG ne devrait pas être un frein à la reconnaissance de l’homicide involontaire. En effet, l’avortement est une exception au principe du respect de tout être humain dès le commencement de sa vie. Comme toutes les exceptions, elle n’a pas vocation à être érigée en principe. En dehors du cas prévu pour l’IVG, le principe du respect de tout être humain dès le commencement de sa vie reprend ses droits et, d’ailleurs, l’interruption volontaire de grossesse contre la volonté de la mère est une infraction pénale. Pourquoi l’atteinte involontaire devrait-elle donc échapper à toute qualification pénale ?

    Et pour finir avec l’incohérence, précisons que si l’accident avait blessé ou tué un chien, l’auteur de l’accident serait coupable d’avoir involontairement causé la mort ou la blessure d’un animal domestique, qui est une contravention punie par l’article R653-1 du code pénal. Mais, pour avoir entrainé la mort de l’enfant non encore né, il n’est passible d’aucune qualification pénale, selon la Cour de cassation. Je dis bien « selon la Cour de cassation » car, si on accepte d’appliquer le Code pénal, l’atteinte à la vie d’un enfant non encore né relève évidemment de l’homicide involontaire.

    G : Cette affaire, très médiatique, pourrait-elle être une occasion d’une évolution du droit ?

    AM : On peut espérer que cette affaire soit une occasion de retrouver le bon sens, et le droit. Cet enfant est un être humain. Il y a eu une atteinte involontaire à sa vie, c’est un homicide involontaire. Qu’est-ce que cela pourrait bien être d’autre ? Les faits sont finalement très clairs, mais la Cour de cassation n’arrive plus à dire les choses les plus sensées tellement les contradictions ont été « entassées » les unes sur les autres.

    Ce drame pourrait donc être une occasion de faire progresser le droit. C’est possible. Plusieurs décisions de justice ont reconnu l’évidence, à savoir que l’atteinte involontaire à la vie d’un enfant à naître est un homicide involontaire. Il s’agit juste de reconnaitre la réalité. La Cour de cassation peut renoncer à sa jurisprudence contra legem et qui débouche en outre sur des incohérences scandaleuses.

    Pour finir, précisions que les parents ont la possibilité de réclamer sur le plan civil l’indemnisation de leur préjudice : mais les parents ne veulent pas d’argent, ils veulent simplement que la vie et la mort de leur enfant ne soit pas niée. Dans l’affaire de Tarbes les parents n’avaient demandé aucun dommage et intérêt. Ils voulaient seulement que la réalité de la vie de leur enfant ne soit pas déniée par le droit. Ce qui venait ajouter une douleur à leur douleur.  Il ne reste plus à la justice que de dire le droit. ETC….

    ANGLICANISME

    LE COUP DE GRÂCE AFRICAIN
    LIEN :
    Anglicanisme : le coup de grâce africain - FSSPX.Actualités / FSSPX.News

               Dix hauts responsables de l’anglicanisme en Afrique viennent d’annoncer leur intention de ne plus reconnaître l’archevêque de Canterbury comme chef de l’anglicanisme dans le monde. En cause, la récente décision de l’Eglise d’Angleterre d’autoriser la bénédiction des couples homosexuels.

    La solution de compromis n’aura pas duré longtemps. Justin Welby pensait-il avoir apaisé la tempête en ce 9 février 2023, lorsque l’« Eglise d’Angleterre » – confession qui jouit d’une primauté d’honneur dans la nébuleuse anglicane – réunie en synode, avait voté en faveur d’une bénédiction des couples homosexuels, tout en confirmant son opposition à la célébration de mariages religieux ?

    Car si le Royaume-Uni – à l’instar de la plupart des pays occidentaux – s’est largement sécularisé, ce n’est pas le cas, loin s’en faut, de nombreux pays d’Afrique, souvent affublés du titre, non sans dédain, de « pays en voie de développement ».

    Ainsi, la conservatrice Global South Fellowship of Anglican Churches (GSFA), qui prétend fédérer 75 % des anglicans dans le monde, a déclaré le 20 février dernier dans un communiqué, que l’Eglise d’Angleterre s’était « séparée de la foi historique » perdant ainsi ipso facto son titre d’« Eglise-mère de la communion anglicane ».

    Dix prélats – issus de pays tels l’Ouganda, le Soudan du Sud, la République Démocratique du Congo (RDC) – ont solennellement annoncé que la « GSFA n’était plus en mesure de reconnaître l’actuel archevêque de Canterbury, le très révérend Justin Welby, comme primus inter pares et chef de la communion anglicane dans le monde ».

    Justin Welby n’avait pourtant pas ménagé ses efforts afin de maintenir les anglicans d’Afrique dans l’obédience de l’Eglise d’Angleterre : après la triste conclusion du synode, l’archevêque de Canterbury s’était en effet envolé pour Accra, la capitale du Ghana, afin de rencontrer les primats africains et leur réitérer son opposition personnelle au « mariage pour tous ».

    « J’ai deux fois été convoqué au parlement, et on m’a menacé d’une action pour me forcer à accepter le mariage entre personnes de même sexe », a expliqué Justin Welby, afin de défendre la solution de compromis qui visait à « accueillir publiquement, sans réserve et avec joie les couples de même sexe à l’Eglise », sans pour autant accepter de célébrer religieusement de tels mariages.

    Pas de quoi convaincre les prélats africains : Henry Ndukuba, primat du Nigéria qui revendique un tiers des anglicans pratiquants dans le monde, a déploré une prise de position « déviante » à ses yeux, qui sanctionne le « terrible déclin de l’Eglise d’Angleterre et du monde occidental ».

    Un avis partagé par Jackson Ole Sapit, primat du Kenya, qui énonce pour sa part les « puissants groupes de pression laïcs qui ont mis la main sur l’Eglise d’Angleterre », se déclarant « consterné par le fait que notre église-mère ait abandonné le véritable évangile ».

    Le coup de grâce a été porté par Stephen Kaziimba, primat d’Ouganda, qui prévient : « L’Eglise d’Angleterre s’est détournée de la foi anglicane, ses clercs sont devenus de faux prophètes. »

    Du côté du palais de Lambeth – résidence de l’archevêque de Canterbury – on se veut apaisant : « Les désaccords profonds que connaît la communion anglicane sur la sexualité et le mariage ne sont pas nouveaux », nuance le porte-parole de l’Eglise d’Angleterre qui prévient « qu’aucun changement ne peut être apporté aux structures formelles de la communion anglicane à moins qu’il ne soit convenu entre toutes les parties ». L’avenir dira si la prise de position des prélats africains sont un simple cri d’indignation passager, ou le prélude à une implosion de l’anglicanisme. ETC… 

    ARMÉE BRITANNIQUE

    UN GÉNÉRAL AMÉRICAIN AFFIRME QUE L'ARMÉE BRITANNIQUE N'EST PLUS QUE L'OMBRE D'ELLE-MÊME
    LIEN : Un général américain affirme que l'armée britannique n'est plus que l'ombre d'elle-même (capital.fr)
               Pour un haut gradé du Pentagone, l’armée britannique serait dans un "état désastreux" et aurait perdu sa capacité à mener des combats de haut niveau. Elle ne pourrait plus rivaliser avec la France, l’Allemagne ou l’Italie. "L’armée du Royaume-Uni est dans un état désastreux". C’est ce qu’a affirmé un général américain - resté anonyme - au secrétaire britannique de la Défense Ben Wallace. Selon Sky News, le haut gradé américain a ensuite classé les différentes armées mondiales en plusieurs catégories. Pour ce membre important du Pentagone, les États-Unis, la Russie, la France et la Chine ont les meilleures troupes de la planète et sont ainsi placés dans la "catégorie 1". L’Allemagne et l’Italie suivraient la marche et seraient donc situées dans la "catégorie 2". Selon le général anonyme, l’armée britannique serait tout juste à peine qualifiée pour entrer dans la deuxième catégorie.

    Un constat amer pour Londres qui se vantait de posséder la meilleure armée d’Europe de l’Ouest avec la France. Cependant, l’officier américain n’est pas le seul à tirer à boulets rouge sur les troupes britanniques. Des hauts gradés au sein de la British Army se sont aussi confiés à Sky News et ont déploré "un déclin très inquiétant de la force de combat britannique". De nombreuses raisons sont évoquées pour expliquer "l’état désastreux" de la puissance militaire de Londres. Premièrement, l’armée de terre serait trop petite. "Nous avons réduit nos effectifs de 10.000 hommes et nos équipements sont obsolètes", a soutenu Tobias Ellwood, président du comité britannique de la défense.

    Une tendance qui va empirer avec les années. Le gouvernement de Rishi Sunak a prévu d’encore réduire le nombre de militaires au sein des troupes terrestres. L'armée va se séparer de 3.000 soldats supplémentaires, tandis que de nouveaux armements ne devraient pas être achetés avant quelques années. De plus Tobias Ellwood a précisé que l’armée de terre possédait 900 chars d’assaut au début des années 2.000 et que maintenant "elle n’en avait plus que 148". "Nos troupes sont incapables de protéger le Royaume-Uni et nos alliés depuis une décennie”, ont soutenu certains officiers à Sky News.

    Toujours selon Tobias Ellwood, l'armée britannique serait à court de munitions "en quelques jours" si un conflit éclatait. En outre, les troupes de Londres seraient probablement incapables de défendre le ciel contre le niveau de frappes de missiles et de drones actuellement observé en Ukraine. Sky News a indiqué que le Royaume-Uni a réduit à plusieurs reprises le budget de la défense après la fin de la guerre froide, laissant l'armée avec du matériel vieux d'au moins 30 ans qui a grand besoin d'être remplacé. Face à ces déclarations, Rishi Sunak a soutenu que "l'armée britannique est une force de combat de haut niveau." Malgré de nombreuses réclamations au sein de son parti, le premier ministre n’a pas souhaité augmenter le budget de la défense du Royaume-Uni à 3% de son PIB d’ici 2030. Aujourd’hui il se situe à 2%. ETC

    ARMÉE FRANCAISE

    DÉBARQUEMENT ET IMPRÉVUS : QUAND L'ARMÉE FRANÇAISE SE PRÉPARE À LA « HAUTE INTENSITÉ »
    LIEN : Débarquement et imprévus : quand l'armée française se prépare à la « haute intensité » | Les Echos
               Opération aéroportée à Castres, débarquement amphibie à Sète et Frontignan, l'armée française veut faire la preuve qu'elle est capable de mener une coalition dans un conflit et que l'Otan pourrait lui confier le commandement d'un corps d'armée.
    Par Anne Bauer; Publié le 27 févr. 2023 à 15:59Mis à jour le 27 févr. 2023 à 18:30

    Opération réussie. L'exercice interarmées Orion 23 s'est soldé ce week-end à Sète et Frontignan par un débarquement maîtrisé, aux yeux du général Ozanne, commandant de la sixième brigade légère blindée. Depuis dix jours, l'armée française déroule un exercice militaire conçu dès 2019 et d'une ampleur jamais réalisée depuis 35 ans : Orion.

    Dans l'Hérault, certains habitants se sont levés à l'aube dimanche matin, pour observer « les grandes manoeuvres », à savoir le débarquement dans le port de Sète et de Frontignan de quelque 700 hommes et 140 véhicules militaires, en provenance de deux navires porte-hélicoptères amphibies de la Marine Nationale stationnés en Méditerranée, au large de la ville. ETC…

    ARMÉE FRANCAISE

    ORION, L'EXERCICE MILITAIRE GÉANT MENÉ PAR L'ARMÉE FRANÇAISE 
    LIEN : Orion, l'exercice militaire géant mené par l'armée française | Les Echos
               La France a l'ambition de pouvoir commander deux divisions de l'Otan. Ses militaires se préparent à un exercice d'une ampleur jamais égalée depuis la fin de la guerre froide. Débarquements amphibies et aéroterrestres sont prévus ce week-end à Sète et Frontignan.
    Par Anne Bauer

    Publié le 23 févr. 2023 à 10:00Mis à jour le 27 févr. 2023 à 16:24

    Se préparer à nouveau à des contrats de « haute intensité », c'est aussi reprendre des entraînements de grande échelle. Tel est le but de l'exercice Orion , qui va démarrer cette semaine et sera le plus important exercice militaire jamais réalisé par les armées françaises depuis la fin de la guerre froide.

    Planifié depuis 2021, l'exercice se déroulera jusqu'à juin en démarrant le week-end du 25 et 26 février à Castres et à Sète pour chasser l'ennemi installé sur l'étang de Thau. Près de 7.000 militaires et jusqu'à 12.000 soldats dans la dernière phase de l'opération, seront mobilisés. Des parachutages et des débarquements amphibies auront lieu dimanche prochain à Sète. « Il s'agit d'un exercice à grande échelle pour démontrer la capacité française à entrer en premier sur un théâtre d'opérations et en intégrant d'autres alliés », explique le général de division Le Nen, qui dirige le commandement pour les opérations interarmées. ETC….

    ARMÉE FRANCAISE

    A BOURGES, LA GUERRE EN UKRAINE ALIMENTE LA SURCHAUFFE DANS LES USINES D'ARMEMENT 
    LIEN : A Bourges, la guerre en Ukraine alimente la surchauffe dans les usines d'armement | Les Echos

               Au coeur du premier bassin d'emplois européen de la défense, les fabricants d'armement, dopés ​par l'export, attendent toutefois que l'Etat concrétise ses nouvelles commandes pour monter encore en cadence.
    A Bourges, les usines d'armement tournent à plein régime. Avec 5.000 emplois dédiés au secteur de la Défense, la préfecture du Cher accueille une concentration exceptionnelle d'industriels, unique en Europe, avec des groupes comme MBDA, Nexter, des équipementiers et des structures publiques clés comme la direction générale de l'armement technique terrestre.

    Avant même le déclenchement de la guerre en Ukraine, l'activité, épargnée par la crise du Covid, était en fort développement. La guerre accroît encore les exigences de productivité. « Il y a eu un réinvestissement dans la défense bien avant le conflit, ce qui a obligé les industriels à renforcer leurs équipes. Cela se compte en centaines de recrutements par an et va en s'intensifiant », relève Irène Félix, présidente la communauté d'agglomération Bourges Plus, qui s'efforce de faciliter l'installation sur place de ces nouveaux salariés. ETC… 

    B

    BENOÎT XVI

    TROIS TRAITS OUBLIÉS DU MAGISTÈRE DE BENOÎT XVI
    LIEN :
    Trois traits oubliés du magistère de Benoît XVI (aleteia.org)

                Benoît XVI n’a pas seulement laissé un enseignement sur la liturgie, le lien entre la foi et la raison ou la dictature du relativisme. Sur le mariage, la place de l’Esprit saint dans l’Église ou la nouvelle évangélisation, il a été singulièrement novateur.

    Le retour à Dieu de Benoît XVI a permis à beaucoup de catholiques de rendre un riche hommage à ce théologien d’exception, véritable docteur de la foi et de l’Église catholique, interprète on ne peut plus pertinent et légitime sur le vrai sens du concile Vatican II, de ses textes et de ses intentions. Cependant, trois traits singuliers de sa pensée et de son magistère n’ont pas ou peu été soulignés dans les commentaires et les analyses de son héritage théologique et spirituel : ce qui a trait au mariage et à la sexualité ; ce qui a trait à la place et à l’importance de l’Esprit saint dans la vie de l’Église ; ce qui a trait à la nouvelle évangélisation.

    LE MARIAGE, VOCATION MISSIONNAIRE

    S’agissant du mariage et de la sexualité, Benoît XVI approfondit et précise certains points ou ancrages théologiques ainsi que certaines implications pastorales de l’enseignement si novateur et profond de Jean Paul II en la matière. Nous retiendrons quatre éléments à titre d’exemple. Premièrement, l’essence et l’importance d’une chasteté bien comprise et au service de l’éros conjugal. Dans l’encyclique Deus est caritas, il écrit : «  »Oui, l’éros peut nous élever “en extase” vers le Divin » dans la mesure où les époux s’engagent sur « un chemin de montée, de renoncement, de purification et de guérison », alors il « donne à l’homme, non pas le plaisir d’un instant, mais un avant-goût du sommet de l’existence, de la béatitude vers laquelle tend tout notre être » (n. 5). La chasteté des époux n’est donc en rien un éteignoir amoureux voire sensuel des époux, mais au contraire elle « enrichit le dialogue conjugal de la sexualité, le rendant spirituellement plus intense » tel que l’exprimait Jean Paul II.

    Ensuite, le rôle déterminant de la foi chrétienne pour que fructifient chez les époux les grâces du sacrement de mariage, et réaliser en cela les aspirations profondes auxquelles ils aspirent légitimement : « La fermeture à Dieu et le refus du caractère sacré du mariage rendent très difficile la réalisation concrète du dessein originel de Dieu pour l’homme et la femme dans le mariage », c’est pourquoi « il y a une correspondance évidente entre la crise de la foi et la crise du mariage ». Pour Benoît XVI, le chemin des époux pour réaliser le dessein éternel et universel de l’amour conjugal passe nécessairement par la voie même de Dieu : « C’est seulement en s’ouvrant à la vérité de Dieu, qu’il est possible de comprendre et de réaliser concrètement la vie conjugale et familiale » (Discours à la Rote romaine).

    Puis l’appel au mariage comme une vocation à part entière — « la virginité pour le Royaume de Dieu et le mariage sont toutes deux des vocations, des appels de Dieu auxquels chacun est appelé à répondre par et pour toute sa vie ». Enfin, l’appel des époux à s’engager bien davantage dans la mission, notamment dans un renouveau de l’évangélisation du mariage, devenu selon un nouvel impératif pastoral : « Le couple est non seulement objet mais aussi sujet de la Nouvelle Évangélisation » (Discours d’ouverture du Synode sur la Nouvelle Evangélisation, octobre 2012).

    L’ESPRIT SAINT DANS LA VIE DE L’ÉGLISE

    Pour ce qui a trait à la place et à l’importance de l’Esprit saint dans la vie et la conduite de l’Église, nous pouvons relever des éléments d’analyse d’une grande pertinence actuelle, notamment son décryptage des ressorts et de la source du puissant et surprenant réveil de l’Église à la suite du concile : « Au cœur de l’hiver » de la crise post conciliaire où l’Église ne goûtait plus « la nouvelle vitalité attendue du concile » mais plutôt — relève-t-il — la lassitude, le doute, la crise de la foi, les controverses, les divisions ou la remise en cause profonde, « voici que surgit brusquement quelque chose que nul n’avait prévu, voilà que l’Esprit saint avait, pour ainsi dire, demandé à nouveau la parole. Et une foi neuve poussait droit chez les jeunes sans “si” ni “mais”, sans faux-fuyants ni dérobades, dans toute son intégrité, ressentie comme un don et comme un cadeau précieux » (L’Irruption de l’Esprit-Saint, Parole et Silence, 2007


    BREXIT 

    EUROPE : LE NOUVEL ACCORD POST-BREXIT SUR L’IRLANDE DU NORD EST-IL FIABLE ?
    LIEN :
    Europe : le nouvel accord post-Brexit sur l’Irlande du Nord est-il fiable ? (lepoint.fr)

               Le « cadre de Windsor », compromis trouvé lundi entre le gouvernement et la Commission européenne, doit encore passer d’autres étapes de validation.
    Il faut le reconnaître, la résistance des Britanniques et des unionistes du DUP (Democratic Unionist Party) à appliquer le protocole sur l'Irlande du Nord a payé. « Londres et Belfast ont obtenu des flexibilités majeures, jamais imaginées avant, commente Georg Riekeles, l'un des négociateurs du temps de Michel Barnier. Il ne s'agit donc pas seulement d'une communication intelligente. Cela réécrit l'histoire du Brexit. »

    L'Union européenne (UE) accepte de baisser la garde et de faire confiance aux Britanniques. L'Irlande du Nord présente toujours la particularité d'appartenir à la fois au marché unique européen – avec ses règles propres – et de faire partie du marché britannique – appelé à évoluer différemment. Baptisé « cadre de Windsor », le nouvel accord trouvé lundi 27 février introduit l'idée que les produits britanniques destinés au seul marché nord-irlandais soient étiquetés différemment de ceux qui ont vocation à entrer, via l'Irlande du Nord, vers le reste de l'Europe.

    Un simple étiquetage ? L'UE s'assure, en contrepartie, un accès en temps réel au système informatique et bases de données des douanes britanniques. On élargit le nombre d'« opérateurs de confiance » qui n'auront pas à refaire toutes les démarches à chaque passage. De quoi réduire à seulement 5 % les contrôles d'identité à l'issue du processus. On facilite le fret, on exempte des formalités douanières l'expédition des colis. Tous les médicaments seront disponibles en même temps au Royaume-Uni et en Irlande du Nord.

    On veut ainsi combiner que les normes de santé publique du Royaume-Uni s'appliqueront aux produits agroalimentaires de détail destinés à la consommation finale en Irlande du Nord, tandis que les normes phytosanitaires et zoosanitaires de l'UE resteront applicables à la protection du marché unique de l'UE.

    La nouvelle approche est fondée sur le risque prévisible. Les animaux de compagnie – porteurs de virus éventuellement – pourront circuler plus facilement entre le Royaume-Uni et l'Irlande du Nord. Un simple document de voyage, une puce électronique et une déclaration du propriétaire selon laquelle l'animal de compagnie ne se rendra pas dans l'UE suffiront. Une fois de plus, on mise beaucoup sur la confiance. En revanche, l'UE a tenu bon sur un principe : en dernier ressort, la cour de Justice de l'UE demeure la seule à interpréter le droit européen et le « level playing field » doit être assuré sur les aides d'État et la TVA.

    Possibilité de veto

    La grande nouveauté du dispositif est le « frein de Stormont ». Le Parlement nord-irlandais de Stormont pourra suspendre les directives européennes qui modifieraient substantiellement la vie quotidienne. S'il est actionné à la demande de 30 députés sur les 90 qui siègent au Parlement de Stormont, le gouvernement britannique aurait alors un droit de veto. Un dispositif qui va bien plus loin que ce qui avait été jusqu'ici prévu dans le protocole nord-irlandais où l'Assemblée de Stormont disposait d'un droit d'approbation tous les quatre ou huit ans.

    Il s'agit alors d'une approbation en bloc, à prendre ou à laisser. Ici, avec le « frein de Stormont », il y a une forme de choix au cas par cas… « Même s'il ne s'agit pas d'un mécanisme de "pick and choose", il s'agit d'une possibilité de veto bien réelle, directive par directive », analyse Georg Riekeles. En contrepartie, si le « frein de Stormont » est actionné, l'UE disposera de la possibilité de suspendre toutes les facilités. Une situation extrême que tous, aujourd'hui, veulent éviter… ETC…. 

    C

    CHANGEMENTS CLIMATIQUES

    CHANGEMENTS CLIMATIQUES POURQUOI LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES CONDUISENT TOUJOURS À DES EXTINCTIONS DE MASSE
    LIEN : Pourquoi les changements climatiques conduisent toujours à des extinctions de masse (futura-sciences.com)
              Dans son nouveau livre, un paléontologue explique comment les différents changements climatiques que la Terre a connus ont tous conduit à des phases d'extinction. En quoi la modification actuelle du climat est-elle différente de celles déjà survenues dans le passé et comment notre Planète peut-elle s'adapter ?  CELA VOUS INTÉRESSERA AUSSI

    [EN VIDÉO] Interview : comprendre la sixième extinction, avec Isabelle Autissier De l'extinction du moa à celle du panda géant, qu'est-ce que l'on appelle la 6e...

    L'étude du passé doit faire office d'avertissement pour le futur. Ce sont les conclusions du paléontologue écossais Thomas Halliday dans son nouveau livre Otherlands : A Journey Through Earth's Extincts Worlds. En étudiant les sédiments présents sur les fossiles, il est possible d'avoir une idée de l'environnement dans lequel ces espèces vivaient, c'est ainsi que l'on arrive à connaître le climat du passé. Comme l'explique le paléontologue au journal Vox, la Planète a déjà connu plusieurs extinctions de masse, et comprendre comment la vie a répondu à ces bouleversements est très important : cela ne nous dit pas seulement ce qui s'est passé auparavant, mais aussi ce qui va peut-être se passer dans le futur.   

    Les changements climatiques mènent à des extinctions massives

    « Le changement climatique actuel est bien trop rapide. Il existe bien un cycle naturel qui fait varier le climat, mais celui que nous connaissons actuellement n'est absolument pas naturel », précise Thomas Halliday. Les modifications du climat que nous connaissons actuellement peuvent faire penser à l'extinction Permien-Trias, survenue il y a 250 millions d'années. « Il s'agit de la plus grave extinction que la Terre ait connue. L'activité volcanique relâchait de grandes quantités de méthane et d'autres gaz à effet de serre. En Sibérie, 95 % de la vie a disparu. L'océan s'est aussi acidifié, et beaucoup de ces phénomènes se produisent maintenant. » Toutes les conséquences du réchauffement climatique d'origine anthropique que nous connaissons maintenant se sont déjà produites, d'une manière un peu différente, dans le passé. Et elles ont toutes conduit à une extinction massive de la vie.

    D'autres organismes vivants ont déjà modifié le climat

    Mais les humains ne sont pas les seuls à avoir réussi à modifier le climat, d'autres organismes ont déjà transformé la composition de l'atmosphère, et impacté l'évolution des températures. Cependant, ces autres êtres vivants ont rendu le climat plus vivable, à l'inverse des humains. « Il y a des milliards d'années, des organismes monocellulaires ont commencé à effectuer la photosynthèse, à une époque où il n'y avait pas beaucoup d'oxygène sur Terre. Ce processus a totalement changé la composition de l'atmosphère. » Si cela a fait disparaître certains êtres vivants incapables de s'adapter, cela a aussi permis à la vie végétale et animale de davantage se développer. Plus récemment, il y a 360 millions d'années, pendant la période du Carbonifère, le cycle de vie des plantes a permis d'absorber de grandes quantités de carbone, et le climat s'est progressivement refroidi. 

    Vers la création d'un nouveau monde, sans la vie telle que nous la connaissons

    « La plupart des gens pensent que c'est la chaleur qui pose problème, mais ce n'est pas la chaleur en elle-même, c'est la rapidité du changement qui pose vraiment problème », précise le paléontologue. Les grands changements qui ont permis à la vie de s'adapter se sont produits sur des millions d'années, pas sur quelques centaines d'années comme c'est le cas aujourd'hui. « La vie terrestre va finir par réussir à surmonter tous ces changements, et probablement être à nouveau très diversifiée dans le futur. Mais ce sera la fin de NOTRE monde tel que nous le connaissons. »

    Selon Thomas Halliday, cela donnera probablement lieu à un nouveau monde, sans les animaux et les végétaux que nous connaissons actuellement, ni même l'espèce humaine. Une évolution que le paléontologue juge « comme certainement naturelle » si l'on prend un peu de recul : l'autodestruction d'une espèce, la nôtre, va ensuite permettre de donner lieu à une nouvelle ère sur Terre... Aux humains de décider s'ils veulent conserver leur monde, ou en créer un nouveau, sans eux ni la vie telle qu'elle existe aujourd'hui. ETC…. 

    CHINE

    QUAND XI JINPING ACCUSE L'OCCIDENT
    LIEN : Boîte de réception (66) Bell
               Quand Xi Jinping accuse l’Occident Zhulin Zhang Plusieurs centaines de personnes ont été interrogées, une vingtaine arrêtées. Deux semaines après la surprenante manifestation dans le quartier Liangmahe de la capitale chinoise, l’une des villes les plus surveillées de la Terre, la police pékinoise poursuivait sa chasse aux sorcières. Pourtant, aucun dégât matériel n’a été enregistré durant cette nuit du 27.
    lusieurs centaines de personnes ont été interrogées, une vingtaine arrêtées. Deux semaines après la surprenante manifestation dans le quartier Liangmahe de la capitale chinoise, l’une des villes les plus surveillées de la Terre, la police pékinoise poursuivait sa chasse aux sorcières dans la Chine de Xi Jinping.
    Pourtant, aucun dégât matériel n’a été enregistré durant cette nuit du 27 novembre 2022, où près d’un millier d’habitants de Pékin se sont rassemblés spontanément, arborant un papier blanc et scandant « Déconfinez »« Non aux tests PCR »« Liberté d’expression », et « Indépendance de la presse ».

    LES « SEPT PÉRILS » OCCIDENTAUX

    La Chine de Xi Jinping ne tolère pas ces revendications. Ces arrestations, produites juste à la veille de son troisième mandat, frappent de désespoir les Chinois en leur rappelant ce terrible document « secret » d’avril 2013, soit au tout début de l’ascension au pouvoir suprême de Xi.
    Pour de nombreux observateurs étrangers, ce document, intitulé « De la situation dans la sphère idéologique » et surnommé « numéro 9 », reflète l’état d’esprit viscéral du président chinois : il « porte l’imprimatur indubitable de Xi Jinping », considère ainsi l’un des plus remarquables correspondants des médias occidentaux en Chine, le journaliste du New York Times Chris Buckley.
    En avertissant que la désintégration d’un régime commence souvent dans la sphère idéologique, le document accuse « les forces occidentales hostiles à la Chine et les dissidents à l’intérieur du pays, de continuer à infiltrer en permanence » cette sphère. 

    LIRE AUSSI / LA REVANCHE DE LA CHINE SUR LES OCCIDENTAUX

    Le pouvoir suprême du Parti communiste chinois (PCC) énumère « sept périls » en provenance de l’Occident« La démocratie constitutionnelle occidentale », vue comme niant la direction du PCC et le système politique du socialisme aux caractéristiques chinoises, arrive en tête de ces dangers. Suivi par « la valeur universelle des droits de l’homme », qui veut bousculer les fondements idéologiques et théoriques de la gouvernance du PCC. « La société civile » qui tente de démanteler les fondations sociales de la gouvernance du Parti.
    Le « néolibéralisme économique » dans son objectif d’éliminer le système économique chinois. Le « journalisme à l’occidentale » qui défie les principes de gestion des médias et de la publication par le PCC. Quant au « nihilisme historique », certains « dénient la valeur scientifique et pédagogique de la pensée de Mao Zedong ». Enfin, la remise en question de la « réforme et de l’ouverture » de la nature socialiste du régime chinois. 

    Xi Jinping veut éradiquer les valeurs occidentales
    Aux yeux de Pékin, les ambassades et consulats occidentaux en Chine, les médias et les organisations non gouvernementales organisent furtivement des activités afin de propager les valeurs occidentales et former des forces anti-gouvernementales en Chine.
    D’ailleurs, dès 2014, le ministre de l’Éducation, Yuan Guiren, avait promis d’éradiquer « les valeurs occidentales » en déclarant qu’il « ne laissera[it] pas dans les salles de classe des manuels pédagogiques qui promeuvent » ces valeurs exécrables.

    LIRE AUSSI / LA SECONDE GUERRE DU PACIFIQUE A COMMENCÉ

    Les revendications des manifestants pékinois de liberté et d’indépendance de la presse ont logiquement touché à l’endroit où ça fait mal à Pékin. Pour les dirigeants chinois, elles ont toutes des fins politiques déguisées, dont le but est de « provoquer le mécontentement à l’égard du PCC et du gouvernement », comme la « déclaration des biens des hauts fonctionnaires » que tant de Chinois souhaitent en croyant que la lutte anticorruption est la volonté, sans arrière-pensées, de leur président.
    Ce sont des « complots pour renverser le Parti », enrage le PCC, en imputant ces revendications à des manipulations de l’opinion par les « forces occidentales anti-Chine, dirigées par les États-Unis »[…] LIRE LA SUITE ETC….

    CHARLES III

    HARRY ET MEGHAN MARKLE : CETTE CONDITION DE CHARLES III POUR LES TITRES DE LILIBET ET ARCHIE
    LIEN : Harry et Meghan Markle : cette condition de Charles III pour les titres de Lilibet et Archie (gala.fr)

               Devenu roi suite à la mort de sa mère Elizabeth II, Charles III n'a toujours pas statué sur le sort réservé aux deux enfants de Meghan Markle et du prince Harry : Lilibet et Archie. Mais si l'on en croit nos confrères britanniques du Mirror, le nouveau monarque pourrait finalement attribuer des titres aux enfants des Sussex... à une condition.

    Quel sort le roi Charles III réserve-t-il à ses petits-enfants, Lilibet et Archie ? Depuis le décès d'Elizabeth II, une question est sur toutes les lèvres : les enfants de Meghan Markle et Harry vont-ils bénéficier d'un titre de la part du nouveau monarque ? Lorsqu'ils sont nés, ils étaient en effet trop loin dans la ligne de succession au trône britannique pour prétendre à un titre de prince et princesse. Mais depuis la mort d'Elizabeth II, les choses ont changé. Lilibet et Archie sont désormais les petits-enfants du nouveau roi, non plus ses arrière-petits-enfants. En conséquence, la fille et le fils des époux Sussex ont le droit d'être appelés prince et princesse, et d'utiliser le prédicat honorifique HRH (His or Her Royal Highness, littéralement "Son Altesse Royale") dans leurs prénoms. Semblant réticent dans un premier temps, l'époux de Camilla Parker Bowles ne serait finalement pas fermé à l'idée d'attribuer un titre à ses petits-enfants, a fait savoir The Mirror. Mais comme l'a précisé l'auteure royale Katie Nicholl, le roi Charles III ne distribuera ses titres à Lilibet et Archie, si et seulement si Meghan Markle et Harry s'engagent à être "respectueux de l'institution." S'il n'est donc pas exclu que les enfants des Sussex héritent un jour d'un titre, celui-ci ne se fera pas sans une mise en garde de la part du souverain. Toujours d'après l'experte royale, qui a récemment publié un ouvrage intitulé The New Royals, le fils d'Elizabeth II pourrait "insister" pour que tous les titres donnés soient assortis de conditions, afin de "contrôler" le couple désormais basé aux Etats-Unis, a-t-on pu lire dans des propos rapportés par The Express"Si cela se produisait, cela s'accompagnerait d'une mise en garde. "Il va insister pour que Harry et Meghan respectent l'institution s'ils prennent les titres de l'institution. C'est très important pour lui", a confié Katie Nicholl dans le podcast Palace Confidential.

    Une indécision qui crée des tensions
    Une décision qui prend du temps... et qui n'est pas sans conséquences. Invitée dans l'émission The Royal Beat sur True Royalty TV, l'experte royale Katie Nicholl avait déjà laissé entendre que Charles III était prêt à attribuer officiellement ses titres à Archie et Lilibet : "On m'a dit que c'était un signal très clair du roi. Il est prêt à donner ces titres, mais il y a une condition, et cette condition, c'est la confiance. Ils doivent savoir s'ils peuvent faire confiance aux Sussex." Mais dans les faits, la décision n'a toujours pas eu lieu... Cette fois auprès du Daily Mail, la rédactrice royale du Times, Roya Nikkhah, a expliqué que cette indécision "exacerbait les tensions" entre le roi Charles III et les époux Sussex. Désormais, les cartes sont entre les mains du nouveau monarque. ETC…

    CHARLES III 

    COURONNEMENT DE CHARLES III : LES STARS NE SE BOUSCULENT PAS POUR VENIR CHANTER
    LIEN :
    Couronnement de Charles III : les stars ne se bousculent pas pour venir chanter (lepoint.fr)

                Plusieurs célèbres artistes britanniques ont déjà décliné l’invitation à se produire lors du concert qui se déroulera à Windsor au lendemain du couronnement.

    e couronnement d'un nouveau monarque britannique n'est pourtant pas une occasion qui se répète deux fois dans une carrière. Le roi Charles III sera officiellement couronné le 6 mai prochain. Le lendemain, un immense concert sera organisé en son honneur au château de Windsor. Mais alors que la liste des artistes qui se produiront ce jour-là se précise, le Daily Mail affirme que plusieurs stars de la scène britannique ont d'ores et déjà décliné l'invitation.

    Il en va ainsi d'Elton John : l'icône pop rock de 75 ans aurait été contactée, mais n'aurait pas donné suite à l'invitation à se produire le 7 mai. Même déception pour les fans de Harry Styles, puisque le jeune chanteur, en pleine tournée, est attendu à Coventry à la même date et n'a pas pu se libérer. Enfin, alors qu'une rumeur avançait que les Spice Girls pourraient se reformer pour l'occasion, le célèbre groupe, qui s'est séparé en 2000, ne sera finalement pas présent non plus.

    Take That, Kylie and Dannii…

    La liste des absents se fait donc pour l'instant plus longue que celle des présents. La présence du boys band Take That semble cependant se confirmer. Jason Orange, qui a quitté le groupe en 2014, devrait même rejoindre ses compagnons pour l'occasion. Robbie Williams, en revanche, autre ancien membre du groupe, ne devrait pas faire le déplacement. Enfin, les sœurs Kylie et Dannii Minogue sont aussi citées pour participer au grand concert, alors qu'elles ne sont plus montées sur scène ensemble depuis 2015.  ETC…   

    CHARLES III

    HARRY : POURQUOI LA NAISSANCE DE CHARLOTTE L'A PARTICULIÈREMENT AGACÉ
    LIEN :
    HARRY : Monarchie Anarchie (voici.fr)

               « Le prince Harry fume du cannabis, boit de la bière, porte un brassard nazi, préfère les clubs au collège, fait le guignol nu à Vegas, tombe les filles, tombe amoureux, tombe la couronne…Harry, Anarchy in the UK ! »
               Les mémoires du prince Harry passionnent les foules depuis leur sortie, tant l'ouvrage est truffé d'anecdotes explosives sur la famille royale. L'époux de Meghan Markle est notamment revenu sur la naissance de sa nièce, la petite Charlotte, dont il ne garde pas un excellent souvenir.Depuis la sortie de ses mémoires, le prince Harry s'est attiré les foudres de la famille royale, avec qui les liens semblent définitivement rompus. Blessé et agacé par les propos de son petit frère, le prince William semble lui avoir totalement tourné le dos, tout comme Kate Middleton, qui n'adresse plus la parole à son beau-frère, de qui elle était pourtant très proche. Dans son ouvrage et au fil des interviews, mais également dans le documentaire Netflix des Sussex en six épisodes, le prince Harry a déploré que sa famille n'ait pas accueilli Meghan Markle à bras ouverts, et n'ait jamais cherché à la défendre contre le harcèlement répété qu'elle subissait.

    Alors que la côte de popularité de Kate et William dégringolele duc de Sussex ne s'est pas gêné pour continuer à vider son sac en interviews, notamment avec la journaliste britannique Bryony Gordon, à qui il a confié avoir également écrit ce livre pour protéger les aînés de son frère, George et Charlotte. "Je sais que sur ces trois enfants, au moins un finira comme moi, le suppléant. Et ça me fait mal, ça m'inquièteWilliam m'a fait comprendre très clairement que la vie de ses enfants n'est pas sous ma responsabilitéEt je sais que je vais être crucifié par de nombreuses personnes pour avoir dit cela (...) C'est tellement sale. C'est si sombre. Et cela continuera et se poursuivra et j'attends avec impatience le jour où nous n'en ferons plus partie, mais je m'inquiète de qui sera le prochain", a-t-il confié.

    La naissance de Charlotte, un mauvais souvenir pour Harry
    Dans ses mémoires, l'époux de Meghan Markle a évoqué ses neveux, et notamment la princesse Charlotte, dont la naissance ne lui a pas laissé un souvenir très joyeux. Pourtant ravi d'accueillir sa première nièce, le prince Harry a vite déchanté, alors qu'un journaliste lui a rapidement ramené les pieds sur terre. "Sans surprise, ce jour-là, lors d’une interview, un ou une journaliste […] a évoqué le sujet comme si on venait de m’annoncer que j’étais en phase terminale". "Ça vous rétrograde encore dans l’ordre de succession. […] Cinquième — hmmm. Même plus le Suppléant du Suppléant.", lui avait lancé le journaliste. ETC….

    CHARLES !!!

    KATE MIDDLETON ET WILLIAM : POURQUOI SONT-ILS MOINS TACTILES AVEC GEORGE ET CHARLOTTE ?
    LIEN : Kate Middleton et William : pourquoi sont-ils moins tactiles avec George et Charlotte ? (gala.fr)
               En décembre dernier, dans les colonnes du Mirror, une experte en langage corporel, a observé que Kate Middleton et le prince William faisaient attention à ne pas être trop tactiles avec leurs enfants aînés, le prince George et la princesse Charlottes, respectivement âgés de 9 et 7 ans. Mais pour quelles raisons ?

    C'est une image qui ne laisse pas indifférent. En décembre dernier, Kate Middleton, le prince William et leurs trois enfants, George, Charlotte et Louis, étaient réunis, le jour de Noël, lors de leur traditionnelle promenade filmée par les caméras à Sandringham (dans le Norfolk), en direction de l’église St Mary Magdalene. Une apparition publique scrutée de près par les Britanniques, les spécialistes de la monarchie anglaise également, mais pas seulement. Le 27 décembre, nos confrères du Mirror ont interviewé Judi James, qui se présente comme une experte en langage corporel, pour avoir son avis sur la question.

    Cette auteure a ainsi analysé le comportement du prince et de la princesse de Galles avec leurs bouts de chou. Selon elle, les deux aînés ont gagné en confiance, grâce notamment à la liberté de mouvement que leurs parents leur accordent, soucieux de ne pas les infantiliser. En effet, Kate Middleton tenait par la main son fils cadet, âgé de 4 ans, pendant leur fameuse balade de Noël, tandis que ses deux grands enfants marchaient à ses côtés, plus librement. De quoi prouver, d’après Judi James, "l’indépendance" acquise par George (9 ans) et Charlotte (7 ans) en grandissant. "William et Kate ont montré des signaux habituels de fierté et il est clair qu’ils deviennent maintenant des parents ‘qui n’interviennent pas’ [dans le comportement de leur progéniture, NDLR] à mesure que leurs enfants prennent de l’assurance", a-t-elle expliqué.

    LE PRINCE GEORGE, UN GRAND FRÈRE "PROTECTEUR"
    Dans les colonnes de nos confrères anglo-saxons, l’experte en langage corporel a également remarqué que la princesse Charlotte avait "pris de l’avance alors qu’elle marchait (avec le reste de sa famille, ndlr) vers l’église" et que "George est passé du statut de garçon timide, tenant la main de son père, à celui de frère aîné gardant un œil sur Louis". Le fils aîné de Kate Middleton et du prince William semble ainsi jouer un rôle "protecteur" avec le petit garçon. Un détail touchant et qui rappelle le rôle que son père avait avec son propre frère, Harry, lorsqu’ils étaient plus jeunes. ETC….


    CHARLES III

    CHARLES III : SON ABSENCE AUX FUNÉRAILLES DE CONSTANTIN II COMMENTÉE PAR PÁVLOS DE GRÈCE
    LIEN : https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/charles-iii-son-absence-aux...
               Le 10 janvier dernier, les maisons royales européennes ont appris avec tristesse le décès de Constantin II. Plus d'un mois après les funérailles de son père, Pávlos de Grèce a accordé ses confidences à Point de Vue et est revenu avec émotion sur la cérémonie ainsi que l'absence notable du roi Charles III.

    Une absence remarquée. Le 16 janvier dernier se tenaient les obsèques de Constantin II, prétendant au trône de Grèce pendant près de 50 ans, décédé à l'âge de 82 ans quelques jours plus tôt. Dans une interview exclusive accordée au magazine français Point de Vueson héritier Pávlos s'est longuement exprimé. Le fils aîné du défunt est revenu en détail sur la cérémonie d'adieu qui a eu lieu à Athènes et amené de nombreuses têtes couronnées à faire le déplacement.

    Le roi d'Angleterre, Charles III, manquait toutefois à l'appel. “La famille royale anglaise a toujours été proche de mon père et nous avons été heureux d'avoir la présence de la princesse Anne”, a souligné le nouveau prétendant au trône. “Le roi Charles a repris la tradition de sa mère de ne pas venir aux funérailles à l'étranger”, a-t-il ensuite sobrement commenté. Conscient des différences entre les protocoles de chaque “maison”, le prince Pávlos ne semble pas en avoir tenu rigueur au successeur d'Elizabeth II, elle-même très à cheval sur les règles.

    >> PHOTOS – Constantin II : retour sur les têtes couronnées présentes à ses funérailles
    Huit maisons royales présentes aux obsèques de Constantin II
    Touché par la présence des grands noms de la royauté européenne, le quinquagénaire a insisté sur les liens forts qui unissent chacune des familles. “Nous avons été très honorés de recevoir huit représentants de maisons royales pour rendre hommage à mon père. Nous sommes tous proches les uns des autres et c'est bien que nous puissions nous retrouver pour les moments heureux comme malheureux”, a-t-il ainsi déclaré dans Point de Vue, notant sa surprise face à la ferveur et au soutien des Grecs dans cette épreuve.

    La sérénité qui régnait à Athènes mi-janvier a bouleversé le père de famille. “Recevoir autant de paix et d'amour de la part de tous nous a vraiment réconfortés”, a assuré l'époux de Marie-Chantal Miller. Au cours de ce rare entretien, il a également des nouvelles de sa mère, Anne-Marie de Danemark, très éprouvée par la perte de son mari. “Elle va bien même s'il lui faut commencer une nouvelle vie sans celui avec qui elle a tout partagé pendant soixante ans. Notre famille fait bloc, il y a toujours l'un d'entre nous auprès d'elle”, a rassuré le prince Pávlos. ETC….

    CHINE

    COMMENT AIMER (ENCORE) LA CHINE ? LA MÉTHODE DE LEYS
    LIEN : Comment aimer (encore) la Chine ? La méthode de Leys (revuedesdeuxmondes.fr)
               ParNicolas Idier

    Rien n’avait préparé Pierre Ryckmans à devenir Simon Leys, quand, au milieu des années soixante, la violence politique vient battre les flancs du paisible jeune homme résidant alors à Hongkong, après plusieurs séjours d’études à Taïwan et à Singapour, déjà auteur d’une traduction publiée en 1966 d’un texte alors méconnu, les Six récits au fil inconstant des jours de Shen Fu, lettré de la fin du XVIIIe siècle qui raconte avec sensibilité le lien d’amour qui l’unissait à son épouse – bien loin du chaos politique de la Chine du XXe siècle.
    Sans pour autant délaisser les plaisirs érudits du « Studio de l’inutilité » (1), celui qui se ferait bientôt appeler Simon Leys suivit dès lors la sanglante actualité de la République populaire de Chine depuis ce point d’observation privilégié que lui offrait Hongkong. Le premier axe de sa méthode est assurément cette impulsion sincère, le 诚 (cheng) cher à la pensée confucéenne qui y décèle « une adhésion totale à la réalité naturelle au fond de soi », fondement d’une éthique de l’intégrité.
    Ainsi écrit-il en préface de sa traduction du Préfet Yin et autres histoires de la Révolution culturelle de Chen Jo-hsi, en 1980 :

    « Les auteurs et spécialistes pour qui la Chine populaire n’est guère plus qu’un problème intellectuel, soit parce qu’ils sont dénués de liens personnels et émotionnels avec elle, soit parce qu’ils ont été privés de contacts humains (comme c’est tristement le cas des résidents étrangers qui sont strictement isolés de la vie chinoise), n’éprouvent guère de difficultés à traiter théoriquement de la question chinoise – que ce soit sur le mode objectif (ce mot a-t-il un sens ?), critique ou louangeur. Mais pour qui a véritablement vécu, Chinois parmi les Chinois, absorbé, aspiré par le maelström de la réalité, tour à tour soutenu et meurtri par le dense réseau des relations humaines à la mode chinoise – subtiles, envahissantes, chaleureuses et cruelles, souples et impitoyables, amères et drôles, odieuses et désarmantes et d’une vitalité toujours irrésistible –, pour celui-là, il n’est plus possible de passer des jugements rapides ni de tirer des conclusions catégoriques. »

    Un lettré marginal et honnête

    Il n’est pas anodin qu’un de ses premiers travaux d’érudition ait porté sur une figure de marginal, voire de dissident au centralisme du pouvoir politique et culturel de la Chine impériale : le peintre Su Renshan (2). Cette dimension « hors norme » rappelle qu’en Chine, l’esthétique est une éthique (3). Non sans faire écho à cet otium libre et studieux qui constitue de ce côté-ci du monde « une question politique et un élément central de la réflexion démocratique » (4), la marginalité offre elle aussi d’échapper au diktat de l’époque :

    « Afin de survivre sous un gouvernement despotique, il faut être capable de jouer au fou. Dans toutes les périodes de chaos et de tyrannie, les Chinois ont fait preuve d’une maîtrise supérieure de cet art subtil et cynique : l’un des exemples les plus brillants est donné par les grands excentriques de la période des Six Dynasties, et à notre époque la terreur maoïste a fourni l’occasion de revivre cette vieille tradition. (5) »

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    Simon Leys eut à expérimenter dans sa vie personnelle et intellectuelle les vertus et, ne le cachons pas, les souffrances induites par cette position marginale. En effet, son départ en Australie – d’où il adressa plus tard ses magnifiques « Lettres des Antipodes » au Magazine littéraire (6) – n’a d’autre raison, au tout début des années soixante-dix, que l’opprobre jeté sur lui par la sinologie française et une large partie de l’intelligentsia de l’époque, à la suite de la publication des Habits neufs du président Mao – malgré l’immense qualité de ses travaux académiques et le caractère pro- metteur d’une œuvre à la fois érudite et inspirée. Il tira toutefois de cette expérience à la fois vécue et pensée une puissante grille de lecture : le meilleur vient souvent de la marge. L’importance de cette marginalité oblige à une véritable méthode, dont Leys rappelle les principes dès l’introduction de son étude sur Su Renshan :

    « Si nous persistons à juger la peinture chinoise (la même réflexion est valable à une plus large échelle pour l’ensemble de la civilisation chinoise) en nous basant principalement sur ces témoignages écrits qui étaient le monopole du monde officiel et de la gentry, nous ne pourrions obtenir qu’une image artificielle et incomplète de la réa- lité mouvante et vivante, de la créativité ininterrompue présentées par cet art (et par cette civilisation). »

    Il suffit de remplacer « peinture » et « civilisation » par « vie sociale » et « politique », et nous comprenons que Simon Leys a appliqué cette même méthode à sa compréhension globale de la Chine à l’ère maoïste: il n’était décidément pas du genre à se laisser bercer par les violons de l’historiographie officielle et des modes intellectuelles. [… ETC…

    CHINE

    LE FUJIAN, LE PLUS GRAND NAVIRE DE GUERRE JAMAIS CONSTRUIT PAR LA CHINE, BIENTÔT EN MER
    LIEN : Selon un officier de la marine chinoise, le nouveau super porte-avions chinois réalisera très prochainement ses premiers essais en mer.

               Le nouveau porte-avions de la marine chinoise, le CNS Fujian, devrait prendre la mer pour la première fois cette année, a indiqué un officier dans une interview au média d'État China Daily, publiée mardi 3 janvier, et relayée par CNN. Le capitaine Qian Shumin n'a pas donné de date exacte, mais a affirmé que "les essais contribueront à la réalisation des objectifs du centenaire de l'Armée populaire de libération (APL)".

    Ce centenaire, qui arrive en 2027, a été mentionné par le dirigeant chinois Xi Jinping en octobre dernier comme une date limite pour que l'APL atteigne ses objectifs de modernisation. Le Fujian est le plus grand navire de guerre jamais construit par la Chine et sa mise en service est un élément clé des objectifs que doit atteindre la marine chinoise. Le coup d'envoi du projet a été lancé en grande pompe le 17 juin. La construction du navire a d'ores et déjà entamé sa phase finale dans un chantier naval de Shanghai.  Vers une mise en service en 2024 ?

    D'après l'analyste basé à Hawaï, Carl Schuster, ancien capitaine de la marine américaine, les premiers essais du Fujian devraient intervenir au printemps. "Sur la base des technologies et des systèmes installés sur le Fujian, les premiers essais en mer seront menés vers mars 2023 et devraient concerner des tests d'ingénierie de base et de manœuvre du navire", a-t-il détaillé, cité par CNN. Les premiers tests devraient durer trois à sept jours avant une nouvelle série d'essais d'environ 18 mois, en vue d'une mise en service en octobre 2024.

    La Chine manque de pilotes de chasse pour ses porte-avions

    Déplaçant environ 80.000 tonnes métriques d'eau, selon le rapport du China Daily, le Fujian est 50 % plus grand que les deux porte-avions actuellement au service de la Chine. Avec ce navire, la marine chinoise se rapproche des navires américains, comme le Nimitz. Les deux porte-avions chinois en service, le Liaoning et le Shandong, sont basés sur une technologie soviétique obsolète. Les avions décollent depuis une petite rampe, tandis que les Américains utilisent un système de catapulte plus avancé. ETC

    CHINE LES ACQUITTÉS DE VIRY-CHÂTILLON

    LA CHINE VA-T-ELLE DEVENIR LE NOUVEAU GENDARME DU MONDE ?
    LIEN : La Chine va-t-elle devenir le nouveau gendarme du monde ? | Philosophie magazine (philomag.com)
               La Chine, un an tout juste après l’invasion russe en Ukraine, vient de publier ses propositions de paix. Faut-il s’en méfier, comme Washington, ou s’en réjouir, comme le président français ? À suivre le célèbre traité de Sun Tzu L’Art de la guerre, ce plan de paix apparaît plutôt comme une arme nouvelle contre les États-Unis, et le moyen pour la Chine de devenir ce à quoi elle aspire : le prochain gendarme du monde.

    La Chine s’implique dans la guerre en Ukraine, pour l’instant comme médiateur. Pékin a publié le vendredi 24 février, jour anniversaire du commencement du conflit, un texte en douze points devant servir de feuille de route pour faire cesser la guerre. Les réactions sont contrastées. Elles sont négatives chez le président américain Joe Biden, qui affirme que ce plan « ne profiterait à personne d’autre qu’à la Russie », ou au sein de l’Otan, qui ne le juge pas crédible. Emmanuel Macron, quant à lui, a déclaré « Le fait que la Chine s’engage dans des efforts de paix est tout à fait bon », avant d’annoncer qu’il se rendrait en Chine début avril – après le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko.

    Voyons ce que contient ce plan de paix, à ce stade encore très général. À première vue, il va dans le bon sens, puisque Pékin appelle à « respecter la souveraineté de tous les pays », réclame « la cessation des hostilités », le règlement de la crise humanitaire causée par la guerre, la protection des civils, et affirme très clairement que « les armes nucléaires ne doivent pas être utilisées ». Mais dès que l’on s’attarde un peu sur ce texte, on se rend compte qu’il reste très ambigu. Le deuxième point enjoint à « renoncer à la mentalité de la guerre froide », ce qui vise les États-Unis plus que la Russie, et fait de Washington le véritable responsable du conflit, en plein accord avec les discours de Vladimir Poutine.

    Quant aux propos qui paraissent incriminer Moscou, ils peuvent aisément être sujet à interprétation. Si le respect de la souveraineté de tous les pays est pour la Chine le principe inviolable des relations internationales, il ne s’applique pas à Taïwan, car l’île fait partie, aux yeux de Pékin, de son territoire. C’est aussi le cas d’une grande partie de l’Ukraine pour Moscou, régulièrement qualifiée de « terres historiques de la Russie » par le président russe. Quant aux quatre régions ukrainiennes officiellement annexées par la Russie, elles pourraient être considérées comme lui appartenant formellement. Chaque phrase du texte chinois peut ainsi être lue à l’avantage de Moscou. Enfin le refus persistant de Pékin de condamner l’agression russe, la récente visite du plus haut représentant de la diplomatie à Moscou et les informations sur les éventuelles livraisons d’armes à la Russie selon une enquête du Spiegel, lisible en allemand dans le lien précédent) renforcent le doute.

    Le plus frappant n’est pas ce texte équivoque mais la volonté chinoise de participer activement à la résolution du conflit. En prenant son temps pour intervenir, en se plaçant au-dessus de la mêlée, la diplomatie de Xi Jinping suit très exactement les consignes du plus célèbre traité de stratégie de la Chine ancienne, L’Art de la guerre de Sun Tzu. On y apprend que « ceux qui sont experts dans l’art de la guerre soumettent l’armée ennemie sans combat. Ils prennent les villes sans donner l’assaut et renversent un État sans opérations prolongées ». Bref, ils sont plus malins que les Russes qui s’escriment depuis de longs mois à s’emparer de l’Ukraine. Et ils pensent l’être davantage que les Américains ou les Européens, qui se sont précipités pour aider l’Ukraine agressée. Grâce à une position de surplomb bienveillant, qui renvoie dos à dos Kiev, Moscou, Washington ou Paris, la Chine entend devenir le grand conciliateur de toutes les forces antagonistes. Son but, affirme Sun Tzu, « doit être de prendre intact tout ce qui est sous le Ciel. De cette façon [ses] troupes resteront fraîches et [sa] victoire sera totale ». Un accord de paix signé sous la houlette de Pékin ferait de la Chine le nouveau et véritable gendarme du monde.

    Pour y parvenir, Xi Jinping doit donc, comme le dit encore Sun Tzu, « s’attaquer à la stratégie de l’ennemi », le soutien occidental à l’Ukraine, en suivant ce principe : « ne laissez pas vos ennemis s’unir », afin de provoquer « la rupture et la dislocation » du front des démocraties unies contre la Russie. En vue de cet objectif, la prochaine visite d’Emmanuel Macron en Chine sonne comme une première victoire pour Xi Jinping. Fidèle à Sun Tzu, il va tout faire pour désolidariser le camp pro-ukrainien et détacher les Européens des États-Unis. Depuis le 24 février 2023 et la publication du plan de paix chinois, la guerre en Ukraine est véritablement devenue mondiale. À la chinoise, sans combats, certes, mais mondiale tout de même. ETC…

    CHINE & RUSSIE

    LA CHINE VA-T-ELLE VRAIMENT LIVRER DES ARMES À LA RUSSIE? « LA CIA A DES TAUPES BIEN PLACÉES »
    LIEN :
    La Chine va-t-elle vraiment livrer des armes à la Russie? "La CIA a des taupes bien placées" (levif.be)

               La CIA en est convaincue : la Chine s’apprête à livrer des ‘armes létales’ à la Russie. La Maison Blanche envisagerait même de divulguer des renseignements édifiants. Quelles conséquences provoquerait une aide chinoise à la Russie dans la guerre en Ukraine? Et, plus globalement, sur l’ordre économique mondial? Eclairage avec Tanguy De Wilde D’Estmael, spécialiste en relations internationales (UCLouvain).

    Comme un air de déjà-vu. Pour prédir l’avenir, les renseignements américains semblent lire les bonnes cartes. Un rapide regard dans le rétro nous rappelle que les services secrets outre-Atlantique ont souvent un coup d’avance. Comme lorsqu’ils alertaient, plusieurs jours avant le début de la guerre en Ukraine, d’une invasion imminente de la Russie. Et ce alors même que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, se montrait peu inquiet. La suite, on la connaît.

    Cette fois, une autre escalade de taille est redoutée par la CIA. Celle d’une potentielle aide militaire de la Chine à la Russie. Pour le directeur de la Central Intelligence Agency, William Burns, la probabilité de voir ce soutien se réaliser est grande. « Nous sommes convaincus que les dirigeants chinois envisagent la livraison d’équipements meurtriers », a-t-il annoncé à la chaîne CBS.

    Il s’agirait d’un sacré revirement par rapport au discours des renseignements américains, il y a un mois de ça, qui qualifiaient la Chine comme « très réticente » à « fournir l’équipement létal qui intéresse tant la Russie ». Des indices de livraisons chinoises à la Russie? Deux possibilités

    Alors, cette nouvelle mise en garde américaine est-elle fondée, ou sonne-t-elle davantage comme un nouvel avertissement envers la Chine ? « On connaît la pertinence des services secrets américains. Ils ont des taupes bien placées », relève Tanguy De Wilde D’Estmael, spécialiste en conflits internationaux (UCLouvain).

    Pour luideux éléments peuvent expliquer cette nouvelle alerte américaine. « Soit ils ont percé des intentions grâce à des relais sur place. Soit ils ont repéré un déplacement d’armes lourdes par satellites. S’il s’agit de fournitures d’armes massives, c’est très visible. Un peu comme un déplacement de troupes. » La Maison Blanche, qui envisagerait de divulguer des renseignements édifiants, pourrait donc révéler un de ces deux types de preuves dans les jours ou les semaines qui viennent.

    Le risque d’assister à une possible escalade dépendrait cependant de la nature des livraisons. Et de l’interprétation qu’en font les Occidentaux. « Fournir des fusils, ce n’est pas très grave. Le marché noir le fait déjà, d’ailleurs. Fournir des missiles longue portée, c’est différent », distingue Tanguy De Wilde D’Estmael.

    Russie et Chine: comme un roc
    Cela dit, la Chine a présenté, vendredi dernier, un rapport sur sa position par rapport au conflit. Si ce document peut avoir des allures de plan de paix, la prudence reste de mise. « C’est assez original dans le chef de la Chine. Ce document distribue les bons et les mauvais points de chaque côté, mais il n’indique en tout cas pas que la Chine va se lancer à corps perdu dans le conflit », analyse Tanguy De Wilde D’Estmael.

    La Chine ne revendique toutefois pas une neutralité. Loin de là. « Elle a tout de même rappelé quelques principes qui lui sont chers, comme le respect de la souveraineté et la nécessité de négociations directes. Cela peut déplaire à la Russie. Mais d’un autre côté, elle a aussi critiqué les sanctions occidentales ou les alliances militaires qui s’étendent, en visant clairement l’OTAN », selon l’expert en relations extérieures de l’UCLouvain.

    La Chine adopte une position où elle tente de se mettre au-dessus de la mêlée, tout en étant compréhensive de l’attitude de la Russie.

    Tanguy De Wilde D’Estmael

    Le penchant pro-russe de l’Empire du Milieu est relativement clair. Le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi a récemment rappelé que l’amitié entre la Chine et la Russie était solide comme le roc. « Les deux pays sont dans des instances de coopération. Dans le cadre des BRICS ou de l’organisation de coopération de Shanghai. Il n’y a donc pas vraiment de neutralité. La Chine adopte une position où elle tente de se mettre au-dessus de la mêlée, tout en étant compréhensive de l’attitude de la Russie », estime Tanguy De Wilde D’Estmael.

    L’économie comme garde-fou
    Economiquement, la Chine n’a plutôt pas intérêt à se couper des Occidentaux, et inversement.
     Vu la structure de commerce entre l’Union Européenne et la Chine, le pays asiatique est un partenaire massif d’importation. « C’est le premier partenaire pour l’UE. Et c’est un partenaire très important pour les Etats-Unis et le Japon également. Si la Chine soutenait massivement la Russie, on rentrerait dans un grand clivage. Cette polarisation mettrait en péril l’idée de la globalisation économique », souligne De Wilde D’Estmael.

    La Chine, partenaire encore insignifiant il y a 40 ans, avec à peine 1% du PIB mondial, pèse aujourd’hui 18% de ce même PIB. « Economiquement, la Chine, c’est tout autre chose que la Russie. La Russie avait une qualité de fournitures, surtout en lien avec les produits énergétiques. Mais pas une quantité immense. Les Chinois cumulent quantité et qualité, » compare le spécialiste en relations internationales.

    Si la Chine soutenait massivement la Russie, on rentrerait dans un grand clivage. Cette polarisation mettrait en péril l’idée de la globalisation économique.

    Tanguy De Wilde D’Estmael

    Enfin, la Chine n’a pas une politique étrangère de foucade, selon De Wilde D’Estmael. « On joue plutôt sur le long terme, avec l’échéance 2049 en ligne de mire, où la Chine estime qu’elle sera alors la première puissance mondiale. Elle a pour but de relancer les anciennes routes de la soie, qui lui confèreront une excellente connectivité pour son commerce. C’est son objectif, tout en prônant un monde multipolaire et un respect strict de la souveraineté. Mais aussi un monde où il n’y ait pas de critiques sur les régimes politiques, car elle considère que son régime autoritaire est efficace. Et le seul possible pour diriger un pays de plus d’1 milliard d’habitants. »  ETC…. 

    CHINE

    LA CHINE SE DIT « TRÈS INQUIÈTE » DE LA GUERRE EN UKRAINE
    LIEN :
    La Chine se dit « très inquiète » de la guerre en Ukraine (lepoint.fr)

                La Chine a appelé mardi à « promouvoir le dialogue » en Ukraine face à la guerre qui « s’intensifie et devient même hors de contrôle ». La Chine, « très inquiète » du conflit en Ukraine, qui « s'intensifie et devient même hors de contrôle », appelle à « promouvoir le dialogue », a déclaré mardi le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang. « Nous continuerons à promouvoir le dialogue de paix […] et travailler avec la communauté internationale pour promouvoir le dialogue et la consultation, répondre aux inquiétudes de toutes les parties et chercher la sécurité commune », a-t-il ajouté lors d'une conférence à Pékin.

    Ces déclarations surviennent après que le gouvernement chinois a démenti lundi envisager de fournir des armes à la Russie pour appuyer son offensive en Ukraine, comme l'avait affirmé le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

    « Jeter de l'huile sur le feu »

    Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a, lui, estimé qu'une éventuelle livraison d'armes par la Chine à la Russie constituerait une « ligne rouge » pour l'Union européenne. « Nous demandons aux pays concernés de cesser au plus vite de jeter de l'huile sur le feu, de cesser de rejeter la faute sur la Chine et de cesser de faire du tapage en criant “Aujourd'hui l'Ukraine, demain Taïwan” », a lancé mardi le ministre chinois des Affaires étrangères, en référence au territoire que revendique la Chine.  ETC… 

    D

    DIABLE 

    "Une collusion avec le diable": qui est cet homme-oiseau qui inquiète autant qu’il fascine ?

    LIEN : "Une collusion avec le diable": qui est cet homme-oiseau qui inquiète autant qu’il fascine ? - La Libre
    Jan Wnęk était passionné d’oiseaux, spécifiquement de canards. Il s’en est inspiré, fabriquant des ailes afin de voler comme eux. Dans le cadre de son dossier “Il était une fois”, La Libre.be vous emmène à la découverte du menuisier analphabète que l’on surnommait “l’homme-oiseau”.

    Dans le cadre de son dossier “Il était une fois”, La Libre.be vous emmène à la découverte de Jan Wnek, le menuisier analphabète que l’on surnommait “l’homme-oiseau”. Jan Wnęk nait en 1828 dans un petit village polonais. Il grandit dans une famille de paysans ayant très peu de droits. Il est même difficile pour eux d’accéder à l’enseignement.... Regard apeuré, odeur nauséabonde, "roucoulement lent" : qui sont ces ermites découverts au milieu de nulle part ?

    À la fin des années 1970, des géologues russes découvrent par hasard une famille au beau milieu de la taïga sibérienne. Isolée du monde depuis plus de quatre décennies, la famille ignore les évènements qui ont marqué le 20ème siècle ainsi que les innovations technologiques telles que les satellites ou les lampes torches. Dans le cadre de son dossier “Il était une fois”, La Libre revient sur l’incroyable histoire des Lykov.

    Ségolène MisselynJournaliste web

    Publié le 01-01-2023 à 11h00 - Mis à jour le 01-01-2023 à 11h53

    Le père Lykov et ses deux filles Natalia et Agafia. Capture d'écran du documentaire "Surviving in the Siberian Wilderness for 70 Years" (Vice) disponible sur Youtube. ©Image : Youtube / Vignette : Raphaël Batista Été 1978. À travers les vitres de l’hélicoptère, une équipe de géologues soviétiques poursuit sa quête de gisements de pétrole en scrutant le paysage. Tout semble figé. Malgré le bruit des hélices, on peut deviner le silence qui s’échappe de cette nature morte. Les kilomètres de mélèzes et de cèdres...  etc…

    DISNEY LAND

    LE GOUVERNEUR ULTRA CONSERVATEUR DE FLORIDE RON DESANTIS RÉVOQUE LE STATUT SPÉCIAL DE DISNEY, FIRME JUGÉE TROP PROGRESSISTE

    LIEN : Le gouverneur ultra conservateur de Floride Ron DeSantis révoque le statut spécial de Disney, firme jugée trop progressiste (komitid.fr)
               Le gouverneur accuse le géant du divertissement d'endoctriner des enfants sur les questions LGBT+.
    Le gouverneur de Floride Ron DeSantis a promulgué lundi une loi supprimant le statut spécial dont bénéficiait Disney dans son Etat, dernier épisode en date dans son offensive contre une supposée culture “woke”.

    « Aujourd’hui, le juteux business du royaume enchanté touche enfin à sa fin », a lancé le gouverneur, qui accuse le géant du divertissement d’endoctriner des enfants sur les questions LGBT+, lors d’une conférence de presse.

    Disney profitait depuis les années 1960 et la construction du parc d’attractions Disney World d’un statut spécial qui lui offrait une large autonomie et l’exemptait de la plupart des règlementations de l’Etat. Mais les relations entre le royaume enchanté et M. DeSantis se sont dégradées quand Bob Chapek, l’ex-directeur général de Disney, s’est prononcé publiquement contre une loi promue par le gouverneur qui a restreint l’enseignement à l’école primaire des sujets en lien avec l’orientation sexuelle.

    « Disney s’est prononcé contre quelque chose qui ne visait qu’à protéger les jeunes enfants », a dénoncé Ron DeSantis lundi, accusant l’entreprise d’essayer d’imposer une « idéologie ».

    Ce parc d’attractions près d’Orlando est parmi les plus visités au monde et la marque Disney reste l’une des préférées des Américain·es. Etoile montante de la droite dure flirtant très ouvertement avec une candidature pour la Maison Blanche, Ron DeSantis se pose volontiers en pourfendeur du “wokisme”. En clair, le quadragénaire accuse un groupe d’« élites » d’imposer leur idéologie progressiste à une société qui la refuse, et s’est engagé à y faire rempart dans son Etat. ETC…

    DOUHA MOUNIB .

    PROCÈS DE LA « REVENANTE » DOUHA MOUNIB : « CELA FAIT PARTIE DE MON PASSÉ »
    LIEN :
    Procès de la « revenante » Douha Mounib : « Cela fait partie de mon passé » (lepoint.fr)

              Au premier jour de son procès, Douha Mounib a souhaité faire part de sa rupture avec l’État islamique. La question du repentir est au cœur des débats.
    Derrière la vitre du box, Douha Mounib écoute les questions avec attention, gribouille parfois quelques notes sur un bout de papier à l'aide d'un petit feutre vert et prend la parole à chaque fois qu'on la lui donne. Elle a de longs cheveux noirs, porte un ample pull blanc qui laisse tout de même deviner sa minceur et les traits fins. Lundi s'ouvrait son procès devant la cour d'assises spécialement composée de Paris. Douha Mounib, 32 ans, est accusée d'avoir rejoint l'État islamique à deux reprises. Le premier séjour, en 2013, dure un peu moins de deux mois. Le second s'étale sur près d'un an et demi, entre 2015 et 2017. Entre les deux, la jeune femme ne cessera jamais de tenter de repartir sur la zone de guerre. Elle va transiter par de nombreux pays pour arriver à ses fins – ItalieEspagneMauritanieMarocTunisie, Grèce, Macédoine –, se voyant à plusieurs reprises refoulée par la Turquie. En juillet 2015, après avoir usurpé l'identité de sa mère, elle parvient finalement à y rejoindre son deuxième époux, un Tunisien, et le fils de celui-ci. C'est ensemble que le couple et l'enfant passent la frontière turco-syrienne.

    Dès le premier jour d'audience – le procès doit en durer trois en tout –, l'enjeu principal a été posé par les parties. Cette jeune femme, au profil singulier, a fait preuve d'une détermination sans faille pour rejoindre les rangs de l'EI. Djihadiste à part entière, elle n'a d'aucune manière suivi un homme dans sa course folle. Au sujet de son premier époux religieux, rencontré sur Internet en 2013, et dont elle a divorcé en 2014 faute de pouvoir le rejoindre en Turquie, elle dit d'ailleurs : « Cela, c'était vraiment parce que j'en avais besoin à ce moment-là, parce que j'avais envie d'aller en Syrie, je voulais y aller seule, mais on m'a dit qu'il fallait être mariée. C'est pour ça que je l'ai fait, et que je n'ai pas eu de difficultés à me séparer de lui. »

    Si sa volonté de rejoindre l'organisation terroriste ne fait aucun doute, se pose en revanche l'épineuse question du pourquoi. Lors de l'enquête, Douha Mounib a exprimé son désir d'apporter son aide à une population opprimée par les exactions commises par Bachar el-Assad. Mais elle ne nie pas non plus avoir souhaité rejoindre un camp de combattantes pour femmes et reconnaît d'ailleurs volontiers avoir appris le maniement d'une kalachnikov, arme qu'elle portait quasi quotidiennement lorsqu'elle habitait Raqqa, capitale de l'État islamique.

    « Quel crédit peut-on apporter à ses déclarations ? »

    Son activité sur zone fera bien sûr l'objet de nombreuses questions lors de son interrogatoire, qui doit avoir lieu ce mardi. Douha Mounib est notamment accusée « d'avoir mis ses connaissances médicales de sage-femme au service de l'État islamique », qui avait fait d'une politique nataliste son projet civilisationnel, ce que la jeune femme réfute. Mais il subsiste une question autrement plus complexe : qu'en est-il de son engagement aujourd'hui ? « Je reconnais la globalité de ce que vous venez de rappeler, mis à part deux trois petits détails, a-t-elle déclaré à l'endroit du président qui venait de lire le rapport des faits, mais cela fait partie de mon passé. Aujourd'hui, j'essaye d'avancer, depuis cinq ans j'essaye de comprendre pourquoi j'ai agi de cette manière-là, c'est un long travail que j'ai fait sur moi-même et que je continue de faire. Quand vous lisez cela, ça paraît énorme pour mes épaules, je sais que je me suis mise en grande difficulté et que j'ai mis beaucoup de personnes en grande souffrance. »

    Comme c'est souvent le cas lors des procès de « revenants », la cour aura, au-delà des crimes commis, à trancher sur le positionnement de l'accusée. Lundi, Alexa Dubourg, l'avocate générale, a rappelé que la mise en cause avait beaucoup « menti » en garde à vue. Sa mère, puis son père, venus témoigner à la barre, ont tous deux parlé d'une jeune fille « honnête ». « Vous dites que c'est une jeune fille honnête, vous l'avez compris monsieur, l'enjeu de cette audience sera la détermination de sa culpabilité, quel crédit peut-on apporter à ses déclarations ? » a notamment lancé la représentante du ministère public au père de l'accusée.

    Syrie, Irak… L'effrayant retour de Daech
    Plus tôt dans la journée, une enquêtrice de la DGSI qui témoignait en vidéoconférence sur le contexte géopolitique de l'époque a expliqué que les « revenantes » étaient classées en trois « catégories » par leurs services. Les « repenties », qui adoptent une rupture « nette » avec le passé et qui démontrent un « dégoût de l'organisation », « les partagées », qui ont une volonté de rupture, mais parfois peur de casser les liens avec les membres de l'organisation restés sur place, et enfin, les « convaincues », dont la volonté est intacte.

    « Ces dernières adoptent une stratégie de dissimulation, elles perdurent dans l'idéologie radicale en détention et constituent une vraie menace, car elles peuvent être destinataires de consignes de passage à l'acte », dit l'enquêtrice 1721SI. Le fait que Douha Mounib ait refusé, au cours de l'enquête, de donner les noms des personnes qu'elle avait pu rencontrer sur place, qu'elle ait minimisé le rôle de son mari, soupçonné d'être un combattant, mari dont on ignore toujours ce qu'il est devenu, Douha Mounib ayant d'abord affirmé qu'il était mort, puis qu'il était vivant, tout cela suggère aux enquêteurs qu'elle peut être dans une stratégie de dissimulation.

    Évasion de Fresnes

    Sa récente tentative d'évasion de Fresnes, en novembre 2021, pose aussi question. Si ces faits sont toujours en cours d'instruction et ne peuvent donc être débattus au présent procès, ils intéressent tout de même le président de la cour, Laurent Raviot, « pour ce que cela peut traduire de son état d'esprit » et sur une « éventuelle dangerosité » de l'accusée. Me Joseph Hazan, son avocat, voit plutôt dans cette « détermination » une forme de « radicalité », au sens strict du terme.

    Projet religieux radical, tentative d'évasion… « Pourquoi fait-elle des choix aussi extrêmes ? » a-t-il demandé au père de l'accusé. Il y avait tantôt une « volonté de fuir », « tantôt de la colère », répond ce dernier. « J'entends ce mot dans la bouche de mon père, mais je n'arrive plus à l'entendre, j'ai toujours fait ce qu'on attendait de moi jusqu'à mon départ en 2013, où j'ai ressenti une telle liberté. Je ne peux pas rejeter la faute sur mes parents, bien sûr qu'on se construit sur le passé, que le passé joue un rôle, mais je suis adulte et j'ai fait mes propres choix, je suis responsable de mes actes. » Déterminée, Douha Mounib l'est toujours. Du moins à assumer les faits qui lui sont reprochés. Elle encourt trente ans de réclusion criminelle. ETC…F

    G

    GINGEMBRE

    15 CHOSES À SAVOIR SUR LE GINGEMBRE
    Lien : Gingembre miraculeux: ce qu'il faut savoir sur ce tubercule aux nombreux bienfaits (levif.be)

              Le gingembre s’étend à partir d’un rhizome. Ses tiges peuvent atteindre la taille d’1m50. La pelure des jeunes rhizomes est fine et comestible. Les tubercules gonflés du gingembre se distinguent de par leur taille et de par leur forme. Ils sont tantôt jaunes, tantôt couleur sable, ou encore blancs ou rouges.

    On peut décrire le goût du gingembre comme étant épicé, âcre et citronné. Le gingembre est depuis bien longtemps réputé pour ses vertus médicinales: en plus d’être un stimulant, il aurait également des capacités désinfectantes, diurétiques et antifébriles.Selon certains, le gingembre est un aphrodisiaque qui, par ailleurs, ouvrirait également l’appétit. Le gingembre favorise la digestion, prévient l’aérophagie et peut se révéler efficace en cas de refroidissement, de toux, de mal des transports ou de rhumatisme.

    Le gingembre se vend frais et séché, mais également en poudre, sous forme confite, en sirop ou encore en tranches fines trempées dans le vinaigre. Le goût du gingembre frais est plus relevé que celui du gingembre séché ou moulu. Le gingembre frais doit être solide, lisse et dépourvu de moisissures. Le gingembre frais peut être conservé dans une coupe de fruits pendant environ un mois. Il peut être épluché juste avant l’emploi. A la cuisine, le gingembre est épluché avant d’être râpé ou coupé en brunoise ou en julienne.

    Le gingembre frais est un ingrédient de premier plan dans la cuisine asiatique : il y est utilisé pour agrémenter aussi bien les plats relevés que les mets plus doux. On le retrouve également régulièrement dans le jambon et dans les bonbons. Au Japon, le gingembre est servi confit en accompagnement du sushi et du sashimi.

    Dans notre monde occidental, le gingembre sert surtout à épicer les pâtisseries, les petits gâteaux, le pain d’épices et la compote. Quelquefois, il est également ajouté aux plats à base de curry. L’huile essentielle de gingembre est utilisée comme condiment lors de la production de bière et de boissons fraîches telles que la Ginger Ale. Le gingembre se marie parfaitement avec les pommes et les bananes. Le gingembre s’ajoute aux plats chauds de préférence en fin de cuisson

    Le saviez-vous ?
    Le gingembre est connu depuis l’Antiquité comme aromate culinaire et comme médicament. D’anciens écrits chinois et indiens en font déjà mention. Le gingembre était également apprécié des Grecs et des Romains qui l’introduisirent en Méditerranée il y a plus de 2000 ans. Le reste de l’Europe n’a commencé à s’intéresser au gingembre qu’à partir de la fin du XIIIe siècle : à cette époque, son usage était surtout aphrodisiaque. Par la suite, le gingembre a perdu en popularité. Etc…

    GLOIRE DES LETTRES FRANÇAISE 

    GEORGES LAMBRICHS : LE CHEMIN CONTINUE DE ARNAUD VILLANOVA

    LIEN https://www.revuedesdeuxmondes.fr/le-chemin-continue-biographie-de...

             Débarquant à Paris à vingt ans de sa Belgique natale, Georges Lambrichs a eu la chance rencontrer Jean Paulhan, qui, à la lecture d’un de ses premiers textes, y avait trouvé une conception de la littérature proche de la sienne : celle d’une quête perpétuelle, d’une exploration de terres inconnues, sans idée préconçue, sans esprit de système, sans esthétique définie à l’avance, au moyen des seules ressources du langage. Aussi, Paulhan n’a-t-il cessé d’encourager et d’aider Lambrichs tout au long d’une carrière qui l’a conduit des Surréalistes belges à la Résistance, puis aux Éditions de Minuit.
    C’est dans la maison fondée par Jean Bruller et Pierre de Lescure qu’il a œuvré avec Jérôme Lindon  jusqu’au milieu des années cinquante, publiant souvent des auteurs ou des textes dont Paulhan pensait qu’ils étaient encore trop confidentiels pour Gallimard : Samuel Beckett, Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, Nathalie Sarraute, Claude Simon, Marguerite Duras. Lambrichs s’est ainsi trouvé, bien malgré lui, être à l’origine de ce « nouveau roman », dont le tout premier il contestait l’existence, refusant de faire sa promotion en utilisant une étiquette fausse. Hostile à tout esprit de système, privilégiant l’exploration de domaines nouveaux à l’exploitation de formules connues, Lambrichs n’a cessé de compter sur des revues, souvent éphémères, pour offrir un espace à l’expérimentation : Troisième Convoi84Critique. 

    LIRE AUSSI / POUR SALUER LA NRF

         Lorgnant depuis toujours vers la maison Gallimard et La NRF – la revue reparaissait après huit années d’interdiction, sous la direction de Paulhan et d’Arland – Lambrichs, à défaut de celle de la revue, a fini par obtenir la direction d’une collection, « Le Chemin », qui lui a permis de poursuivre son travail de recherche tous azimuts. Il lui était devenu difficile de garder son esprit d’ouverture aux côtés d’un Jérôme Lindon beaucoup moins éclectique que lui. Et, fidèle à son idée que seule une revue permettait vraiment de trouver du nouveau, il a créé parallèlement « Les Cahiers du Chemin ».
    Près de trois cents titres de plus de cent-vingt auteurs ont ainsi eu la chance de trouver leur public, restreint pour les uns, large pour les autres, innombrable pour quelques-uns. Parmi eux J. M. G. Le Clézio, dont Le Procès-verbal, ayant frôlé le Goncourt a obtenu le Prix Renaudot (1963) et révélé un écrivain promis à un grand avenir, ou Jacques Borel, couronné, lui, par le Goncourt pour L’Adoration, ou encore Michel Butor, André Pieyre de Mandiargues, Pascal Lainé (autre Prix Goncourt), mais aussi des auteurs plus confidentiels, comme Michel Deguy, Pierre Guyotat, Jean-Marie Laclavetine, René Pons, Jean Roudaut ou Jean-Jacques Schuhl (malgré son Prix Goncourt).
    Un catalogue constitué davantage au  hasard des rencontres qu’en suivant une ligne éditoriale bien définie. « Découvrir, c’est chercher de façon volontaire dans une certaine direction une loi, un procédé, une idée ou un pays dont on pressent l’existence », dit Lambrichs dans l’entretien déjà cité avec Jean-Maurice de Montrémy. « On ne pressent pas Beckett. On ne décrète pas l’apparition de Le Clézio. Un beau jour, leur manuscrit arrive sur votre bureau. Vous y êtes sensible. C’est là votre mérite, votre seul mérite. Le découvreur professionnel – s’il existe – risque fort d’appliquer à tel ou tel des idées préconçues et gâcher irrémédiablement le talent de ceux qu’il prétend découvrir. » Une conception du métier d’éditeur à mille lieues de celui qui se pratique aujourd’hui, sous l’étroite surveillance des services commerciaux.

    « En 1977 enfin, Lambrichs accède, pour dix ans, à la direction de la revue mythique. Tard, trop tard, sans doute. Non seulement le temps des revues appartient au passé, mais Lambrichs n’a plus la force de remettre à flot un navire qui prend l’eau. »

     En 1977 enfin, Lambrichs accède, pour dix ans, à la direction de la revue mythique. Tard, trop tard, sans doute. Non seulement le temps des revues appartient au passé, mais Lambrichs n’a plus la force de remettre à flot un navire qui prend l’eau de toutes parts. Il continue néanmoins d’accueillir de nouveaux auteurs qui souvent seront republiés dans « Le Chemin ». L’aventure prend fin en 1987. Lambrichs aura défendu l’honneur d’un métier qui a profondément changé et auquel il est lui-même contraint de renoncer pour raisons de santé quelques années avant sa mort en 1992. Dernier des Mohicans d’une tribu éteinte, il aura été la gloire des lettres française pendant trois quarts de siècle. Le récent rachat des Éditions de   Minuit par Gallimard est un dernier hommage rendu à son TRAVAIL.  

    GUERRE

    PENSER LA GUERRE, AVEC SYLVAIN VENAYRE ET FRÉDÉRIC GROS
    LIEN : Penser la guerre, avec Sylvain Venayre et Frédéric Gros (radiofrance.fr)

               Un an après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les lecteurs et lectrices du Book Club questionnent l'idée de guerre, ses causes et ses conséquences, avec le philosophe Frédéric Gros et l'historien Sylvain Venayre.

    La guerre est-elle inévitable ? Peut-on mener une guerre juste ? Proche ou lointaine, la guerre est partout dans notre quotidien, et soulève de grands questionnements. Nos invités Frédéric Gros, philosophe, et Sylvain Venayre, historien, ont chacun écrit sur la guerre. Par le prisme de leurs disciplines respectives, le Book Club tentera d’apporter un éclairage sur ces interrogations.

    Frédéric Gros est philosophe et professeur de philosophie politique à Sciences Po Paris. Spécialiste de Michel Foucault, ses recherches portent aujourd’hui sur des thèmes tels que les fondements du droit de punir, les problématiques de la guerre et de la sécurité, les questions éthiques liées à la désobéissance, et la honte comme affect politique. Son nouvel essai est paru le 12 janvier chez Albin Michel. Il y explore les racines philosophiques de la guerre, ses justifications, et tente d’apporter des éléments de réponses à la question éternelle qu’il y pose : Pourquoi la guerre ?

    Sylvain Venayre est historien, il enseigne à l’Université Grenoble-Alpes. Spécialiste de l’histoire du XIXe siècle, ses travaux portent sur l’histoire des circulations (voyages, tourisme, expéditions militaires), ainsi que sur l’histoire des imaginaires, des sensibilités et des émotions. Il s’est aussi intéressé à la question de la guerre, avec deux précédents ouvrages : Une guerre au loin. Annam, 1883 (Les Belles Lettres, 2016) et Écrire la guerre. De Homère à nos jours (avec Xavier Lapray, Citadelles & Mazenod, 2018). Son dernier livre, Les guerres lointaines de la paix : civilisation et barbarie depuis le XIXe siècle est paru le 19 janvier chez Gallimard. L’auteur y interroge la perception de la guerre par les Européens du XIXe siècle, considéré à tort comme une période de paix, alors que l’essor des moyens de communication offrait une nouvelle vision des “guerres lointaines”. Etc…. 

    GUERRE EN UKRAINE

    « AUJOURD’HUI, LA RUSSIE MÈNE LA BATAILLE DE L’OPINION MONDIALE »

    LIEN : Guerre en Ukraine : « Aujourd’hui, la Russie mène la bataille de l’opinion mondiale » (20minutes.fr)
              Vladimir Poutine continue « d’appliquer à la lettre les principes de propagande que lui ont enseignés le KGB et le FSB », explique David Colon, professeur agrégé d’histoire à Sciences po Paris
    Un an après le début de la guerre en Ukraine, « 20 Minutes » est plus que jamais mobilisé pour vous informer sur le conflit. Du 22 au 28 février, la rédaction vous propose des reportages, analyses, témoignages, vidéos, podcasts pour rendre compte du quotidien des civils, de la situation militaire sur le terrain, du jeu diplomatique.

    David Colon, professeur agrégé d’histoire à Sciences po Paris et spécialiste de la propagande revient, pour 20 Minutes, sur l’enracinement de la doctrine de la désinformation dans l’histoire du pays.

    Un an après le début de « l’opération spéciale » en Ukraine, l’invasion russe a aussi mis en exergue la stratégie de désinformation de Moscou. David Colon, professeur agrégé d’histoire à l’IEP de Paris et spécialiste de la propagande, revient pour 20 Minutes sur l’enracinement de cette doctrine dans l’histoire du pays. David Colon est l'auteur de « Propagande. La manipulation de masse dans le monde contemporain ». - Alexis Lecomte/Sciences Po

    En temps de guerre, à quoi sert la propagande ?
    Tous les belligérants recourent à la propagande pour persuader l’adversaire de leurs forces et pour s’adresser aux opinions publiques et les mobiliser en leur faveur, ce sont les deux motivations principales. On distingue différents types de tactiques. Il peut s’agir de communication stratégique : expliquer pourquoi on est en guerre, présenter l’adversaire comme à l’origine du conflit, violant les lois de la guerre etc. Il peut s’agir d’opérations d’information qui visent à intoxiquer l’adversaire à des fins tactiques. Et il peut s’agir de guerre psychologique pour fragiliser la résilience de l’adversaire ou de sa population dans le contexte guerrier. 

    Peut-on mettre sur le même niveau propagande russe et ukrainienne ?
    Non, absolument pas, parce que la propagande russe se caractérise depuis des décennies, au moins un siècle, par le recours systématique à ce que les Russes appellent la maskirovka, la désinformation militaire, et ce qu’ils appellent depuis 1948 la desinformatsiya, c’est-à-dire la désinformation. Celle-ci se caractérise par le recours à des informations fausses ou à des théories du complot pour tantôt semer le trouble ou le chaos chez l’adversaire, tantôt semer la confusion dans les esprits et, ce, à son avantage.

    Autrement dit la désinformation est partie prenante de la doctrine russe en matière de guerre de l’information tandis que l’Ukraine, jusqu’à présent, n’a eu nul besoin de recourir de façon systématique à la désinformation dès lors qu’il lui suffit d’attirer l’attention des opinions publiques mondiales sur le sort qui lui a été réservé. Quand deux pays s’accusent mutuellement de s’être envahis, il n’y en a qu’un qui dit la vérité.

    Quels sont les principaux narratifs de désinformation russe ?
    Les Ukrainiens sont des nazis, la Russie aurait été agressée par l’Otan, l’Otan dispose de laboratoires secrets en Ukraine, etc. La Russie encourage aussi la défiance au sein des sociétés démocratiques en encourageant le scepticisme sous toutes ses formes, en amplifiant tous les mouvements contestataires, sans préférence politique marquée, et cela conduit la Russie à démultiplier les thèmes de désinformation de sa propagande. Elle dispose de relais d’influence qui sont d’autant plus importants en France que notre pays, d’une part, est soumis depuis près de 150 ans à l’ingérence russe et, d’autre part, se caractérise depuis plus d’un siècle par la force de son antiaméricanisme.

    En un an de guerre, comment les messages ont-ils évolué ?
    Ils n’ont pas évolué, ils sont identiques au type de propagande auquel la Russie recourt depuis un siècle, c’est-à-dire qu’il s’agit d’abord d’une communication stratégique qui vise à dissuader les pays occidentaux de se porter au secours de l’Ukraine, notamment en mettant en avant le thème du risque de l’escalade nucléaire. Et cette communication stratégique a remarquablement bien marché en 2014. Elle continue aujourd’hui de produire ses effets. La Russie a depuis longtemps mis en œuvre une stratégie de communication qui repose sur le brouillage parfait de la frontière entre l’état de guerre et l’état de paix. Et de ce point de vue là, elle n’a aucun intérêt à sortir de l’incertitude qu’elle a elle-même lancée et exploitée. C’est cette incertitude qui lui a permis de conquérir la Crimée en 2014 sans que les pays occidentaux ne réagissent. C’est cette incertitude qui lui permet aujourd’hui de déployer sa propagande dans les pays occidentaux et, au-delà, en Afrique, en Amérique latine, en Asie avec un certain succès.

    Quels sont les relais de la propagande russe ?
    La Russie recourt, comme elle le fait depuis au moins un siècle, à différents vecteurs. L’essentiel de la propagande et de la désinformation russe se fait au grand jour de façon transparente, c’est ce que l’on appelle communément la propagande blanche. La diplomatie publique russe se fait le relais de la communication stratégique du Kremlin en même temps que de ses opérations de guerre psychologique, et, ça, c’est très original. Et, si vous prenez le cas de la France, les agences de presse d’abord, les médias ensuite, reprennent systématiquement les déclarations de Vladimir Poutine, de Serguei Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, des diplomates russes. ETC….

    H

    HIPPOCRATE 

    HIPPOCRATE ET LE FOU

    LIEN; Boîte de réception (50) Bell

              Chère lectrice, cher lecteur,

    Aujourd’hui, pas de long discours ni d’article scientifique.

    J’aimerais simplement partager avec vous une anecdote du grand médecin grec Hippocrate1.

    L’histoire se passe au IVe siècle avant Jésus Christ.

    Hippocrate est alors un médecin réputé dans toute la Grèce. On vient de loin pour se faire soigner auprès de lui.

    Un jour, des habitants d’Abdère, petite cité grecque au bord de la mer Égée, viennent trouver Hippocrate.

    Ils sont inquiets pour la santé mentale de l’un de leur citoyen : Démocrite, le philosophe.

    Le médecin accepte de se rendre à Abdère en bateau.

    DÉMOCRITE, ENTOURÉ D’ANIMAUX DÉPECÉS, RIANT AUX ÉCLATS

    À son arrivée, il est accueilli par une foule d’hommes, de femmes, de vieillards et d’enfants, tous préoccupés par la folie de Démocrite.

    En voyant Hippocrate, ils reprennent espoir.

    La foule conduit aussitôt le médecin à la maison du philosophe, l’exhortant de sauver Démocrite de sa folie.

    Démocrite est assis sous un platane, vêtu d’une tunique grossière et négligée.

    Il est très maigre, le teint jaune et porte une longue barbe.

    Autour de lui, des livres sont éparpillés, ainsi que de nombreux animaux dépecés.

    On le voit tour à tour écrire frénétiquement dans un livre, méditer longuement, puis se lever brusquement, se promener, examiner les entrailles des animaux et se rasseoir.

    Quand Démocrite remarque la présence des Abdéritains, il éclate de rire en secouant la tête.

    Les habitants, affligé, s’exclament :

    « Tu vois la vie de Démocrite, ô Hippocrate, et comme il est fou, ne sachant ni ce qu’il veut, ni ce qu’il fait. »

    Le médecin se rend alors auprès du philosophe.

    La réponse du philosophe

    Quand Hippocrate arrive près de lui, Démocrite est en train d’observer la bile dans le corps des animaux. Il recherche l’origine de la folie.

    Le médecin lui demande les raisons de son rire de tout à l’heure.

    Et celui-ci lui répond par une longue tirade, dont voici quelques extraits encore pleins d’actualité dans le monde d’aujourd’hui2 :

    « Je ne ris que d’un seul objet : l’homme plein de déraison, vide d’œuvres droites, puéril en tous ses desseins, et souffrant, sans aucune utilité, d’immenses labeurs, allant, au gré d’insatiables désirs, jusqu’aux limites de la terre et en ses abîmes infinis, fondant l’argent et l’or, ne cessant jamais d’en acquérir, et toujours troublé pour en avoir plus, afin de ne pas déchoir. » etc… 

    I

    IRLANDE DU NORD 

    ACCORD SUR L'IRLANDE DU NORD : LONDRES ET BRUXELLES VEULENT TOURNER LA PAGE DU BREXIT
    LIEN; Accord sur l'Irlande du Nord : Londres et Bruxelles veulent tourner la page du Brexit | Les Echos
              Après des mois de négociations dans la douleur, le Royaume-Uni et l'Union européenne ont trouvé un accord sur le protocole nord-irlandais qui empoisonnait leur relation depuis le Brexit.
    Par Ingrid FeuersteinKarl De Meyer

    Pour Rishi Sunak, c'est « un nouveau chapitre ». Pour Ursula von der Leyen, la relation entre le Royaume-Uni et l'Union européenne sera désormais « plus forte ». C'est avec une tonalité inhabituellement conciliante, du moins depuis le Brexit, que les deux leaders européens ont tenu leur conférence de presse lundi après-midi pour annoncer un accord sur le protocole nord-irlandais.

    Après avoir frôlé la guerre commerciale au printemps dernier, le Royaume-Uni et l'Union européenne se sont finalement entendus sur un aménagement du cadre douanier et réglementaire pour l'Irlande du Nord. Ce nouvel « accord de Windsor », du nom de la ville à l'Ouest de Londres où il a été annoncé, pourrait tourner la page des tensions diplomatiques depuis le Brexit.

    « Nous sommes des alliés »
    C'est en tout cas l'intention affichée par le locataire de Downing Street : « Le Royaume-Uni et l'Union européenne ont eu leurs différends par le passé, mais nous sommes des alliés, des partenaires commerciaux, et des amis », a déclaré Rishi Sunak, à dix jours d'un sommet diplomatique hautement symbolique à Paris. Le Premier ministre britannique devait tenir en fin de journée une allocution à la Chambre des communes, une intervention à valeur de test pour savoir si cet accord obtiendra l'approbation de sa majorité.  Quant à la présidente de la Commission européenne, elle devait rencontrer le roi Charles. Une incursion peu conventionnelle de la monarchie dans les affaires politiques du pays qui en dit long sur la charge symbolique de cet accord.

    REPORTAGE : En Irlande du Nord, l'imbroglio sans fin du Brexit

    Finance, recherche, industrie : les autres points de blocages entre le Royaume-Uni et l'UE
              
    Depuis le Brexit, la question des contrôles douaniers en mer d'Irlande empoisonne les relations entre le Royaume-Uni et l'UE. Les Britanniques n'ont jamais appliqué le cadre douanier et réglementaire signé par Boris Johnson en 2019. Ce protocole, déterminant pour protéger le marché commun européen, vise à éviter une frontière terrestre entre l'Irlande et l'Irlande du Nord qui risquerait de fragiliser la paix conclue en 1998. En instaurant des contrôles douaniers en mer d'Irlande, ce texte pose toutefois des problèmes pratiques aux entreprises nord-irlandaises qui importent depuis la Grande-Bretagne.

    Négocié pendant des mois dans la douleur , l' « accord de Windsor » doit répondre à ces difficultés en allégeant les contrôles douaniers sur les biens transitant en mer d'Irlande et destinés uniquement au marché nord-irlandais, et en simplifiant les procédures pour les colis, les importations de médicaments, de plantes ou d'animaux vivants. Le rôle de la Cour de justice de l'UE en Irlande du Nord, une ligne rouge pour la Commission européenne, est maintenu, mais le texte instaure un droit de véto de la part du parlement nord-irlandais sur certaines lois européennes.

    A cette occasion, le Royaume-Uni a officiellement abandonné son projet de loi visant à démanteler le protocole nord-irlandais, tandis que la Commission européenne a mis de côté ses menaces de procédures d'infraction.

    ANALYSE : Pourquoi l'UE doit s'inquiéter de l'affaiblissement des libéraux allemands

    EDITO : Le vrai coût du Brexit
                   
    S'il fonctionne dans la pratique, cet accord pourrait ouvrir une nouvelle ère dans la relation entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Comme l'explique Elvire Fabry, experte de l'Institut Jacques Delors, « cela enlève enfin une énorme épine du pied aux deux parties. Côté britannique et irlandais, ce dossier était un foyer de tensions qui pouvait dégénérer, avec une vraie préoccupation de sécurité publique. Pour l'UE, tout ce qui touche à la sécurité, à l'intégrité du marché intérieur est devenu fondamental. Il n'était vraiment pas bon d'avoir cette porte arrière d'accès au marché commun, qu'on veut au contraire renforcer ».

    En attendant l'application de cet accord, Rishi Sunak devra encore convaincre dans son pays, notamment dans le camp des eurosceptiques et celui des unionistes nord-irlandais, farouchement opposés aux contrôles douaniers en mer d'Irlande. Les premières réactions chez les Tories laissent penser qu'une rébellion peut être évitée, contrairement à l'opposition à laquelle s'était heurtée Theresa May en 2019. Rishi Sunak a précisé que l'accord fera l'objet d'un vote au parlement, ce qui pourrait compliquer son équation politique. « Ce vote sera respecté », a-t-il assuré.

    L'attitude du DUP, le principal parti unioniste nord-irlandais, reste encore une inconnue. Un an après l'effondrement du gouvernement à Belfast, le DUP refuse toujours de former un gouvernement avec les Républicains du Sinn Fein, tant que le protocole nord-irlandais n'est pas supprimé. Les aménagements concédés par l'UE seront-ils suffisants pour convaincre les Unionistes ? Leur leader, Jeffrey Donaldson, a reconnu qu'il y avait « des progrès substantiels » mais considère qu'il y a encore « des zones d'inquiétude ». Si Rishi Sunak parvient à passer ces écueils, il pourra se targuer d'avoir « réalisé le Brexit », comme le voulait le slogan « Get Brexit done » de son prédécesseur. Karl de Meyer etc…. 

    IRAN

    DES CENTAINES D’ÉLÈVES EMPOISONNÉS POUR FERMER DES ÉCOLES DE FILLES EN IRAN 
    LIEN : Victimes de la répression: Des centaines d’élèves empoisonnés pour fermer des écoles de filles en Iran | Tribune de Genève (tdg.ch)

               Une autorité sanitaire a confirmé dimanche que des individus ont empoisonné intentionnellement des élèves ces derniers mois dans une importante ville sainte. Des individus ont empoisonné des centaines d’élèves ces derniers mois dans une importante ville sainte d’Iran dans le but de contraindre les écoles de filles à fermer, a annoncé dimanche une autorité sanitaire.

    Depuis fin novembre, des médias locaux ont fait état de cas d’empoisonnement par voies respiratoires de centaines de filles âgées d’environ 10 ans dans les écoles de Qom (centre). Certaines d’entre elles ont été brièvement hospitalisées. Leurs parents s’étaient rassemblés le 14 février devant le gouvernorat de la ville pour «demander des explications» de la part des autorités, selon l’agence officielle Irna.

    Le lendemain, le porte-parole du gouvernement, Ali Bahadori Jahromi, avait annoncé que «les ministères des Renseignements et de l’Éducation coopéraient» pour trouver l’origine de l’empoisonnement. À la suite de cette enquête, «le vice-ministre de la Santé Youness Panahi a implicitement confirmé dimanche que l’empoisonnement des élèves de Qom était intentionnel», a annoncé Irna.

    « Composés chimiques»
    «Il s’est avéré que certains individus voulaient que toutes les écoles, en particulier les écoles de filles, soient fermées», a déclaré M. Panahi. Aucune interpellation n’a été annoncée.

    L’empoisonnement a été causé par «des composés chimiques disponibles et non d’usage militaire, et il n’est ni contagieux ni transmissible», a-t-il ajouté, sans plus de précisions. Cette affaire survient alors que l’Iran est secoué par un mouvement de contestation depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini en détention de la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile en public. Située à 150 km au sud de Téhéran, la ville de Qom est le centre des études religieuses chiites en Iran.  ETC….   

    IRLANDE DU NORD

    ACCORD ENTRE LONDRES ET L'UE SUR L'IRLANDE DU NORD
    LIEN : Accord entre Londres et l'UE sur l'Irlande du Nord |       Les Echos  
               Après des mois de négociations dans la douleur, le Royaume-Uni et l'Union Européenne ont trouvé un accord sur le protocole nord-irlandais qui empoisonnait leur relation depuis le Brexit.
    Le Royaume-Uni et l'Union européenne se sont mis d'accord sur une révision du protocole nord-irlandais, sources de tensions diplomatiques depuis le Brexit. Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, et la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, doivent en présenter les contours lors d'une conférence de presse à Windsor. « Je sais que cela n'a pas toujours été facile, mais nous y sommes arrivés », a commenté Rishi Sunak, dans un échange diffusé lundi en début d'après-midi sur twitter.

    Le locataire de Downing Street doit ensuite tenir une allocution à la Chambre des communes, une intervention qui aura valeur de test pour savoir si cet accord obtiendra l'approbation de sa majorité. Les représentants permanents des Vingt-Sept doivent également se réunir en milieu d'après-midi à Bruxelles pour examiner le nouvel accord.

    REPORTAGE : En Irlande du Nord, l'imbroglio sans fin du Brexit
    Depuis le Brexit, la question des contrôles douaniers en mer d'Irlande empoisonne les relations entre le Royaume-Uni et l'UE. Les Britanniques n'ont jamais appliqué le cadre douanier et réglementaire signé par Boris Johnson en 2019.

    Ce protocole vise à éviter une frontière terrestre entre l'Irlande et l'Irlande du Nord qui risquerait de fragiliser la paix conclue en 1998. En instaurant des contrôles douaniers en mer d'Irlande, ce texte pose toutefois des problèmes pratiques aux entreprises nord-irlandaises qui importent depuis la Grande-Bretagne.
    Après des mois de négociation dans la douleur , cet accord pourrait ouvrir la voie à une nouvelle page de la relation entre le Royaume-Uni et l'Union Européenne, après les tensions liées au Brexit.

    Comme l'explique Elvire Fabry, experte de l'Institut Jacques Delors, « cet accord enlève enfin une énorme épine du pied aux deux parties. Côté britannique et irlandais, ce dossier était un foyer de tensions qui pouvait dégénérer, avec une vraie préoccupation de sécurité publique. Et l'Europe n'a vraiment pas besoin en ce moment d'un nouvel incendie. Et pour l'UE, tout ce qui touche à la sécurité, à l'intégrité du marché intérieur est devenu fondamental. Il n'était vraiment pas bon d'avoir cette porte arrière d'accès au marché commun, qu'on veut au contraire renforcer ».

    Le Premier ministre britannique « a visiblement choisi de se définir comme une personnalité souhaitant trouver des solutions pragmatiques dans l'intérêt de l'UE et du Royaume-Uni », a réagi sur twitter Peter Ricketts, ancien ambassadeur du Royaume-Uni à Paris.

    Convaincre au Royaume-Uni

    Mais Rishi Sunak devra encore convaincre dans son pays, notamment dans le camp des eurosceptiques et celui des unionistes nord-irlandais, farouchement opposés aux contrôles douaniers en mer d'Irlande. Les premières réactions chez les Tories laissent penser qu'une rébellion peut être évitée, contrairement à l'opposition à laquelle s'était heurtée Theresa May en 2019. L'attitude de Steve Baker, ancien chef de file des eurosceptiques au parlement et actuellement ministre pour l'Irlande du Nord, sera un signal fort.

    L'autre inconnue concerne la réaction du DUP, le parti unioniste nord-irlandais, qui refuse de former un gouvernement avec les Républicains du Sinn Fein, tant que le protocole nord-irlandais n'est pas supprimé. Son leader, Jeffrey Donaldson, ne s'est pour l'instant pas avancé. « Nous devons prendre le temps d'examiner l'accord une fois qu'il sera disponible », s'est-il contenté de déclarer à la BBC. Si Rishi Sunak parvient à passer ces écueils, il pourra se targuer d'avoir « réalisé le Brexit », comme le voulait le slogan « Get Brexit done » de son prédécesseur. Karl de Meyer ETC….

    IRLANDE DU NORD 

    RISHI SUNAK JOUE (DÉJÀ) SON AVENIR
    LIEN :
    Accord sur l’Irlande du Nord : Rishi Sunak joue (déjà) son avenir (lepoint.fr)

                Un accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne serait imminent. Il divise déjà les conservateurs.

    Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, joue gros, ce lundi, en tentant d'arracher un accord avec l'UE sur le très disputé protocole irlandais.© JUSTIN TALLIS / AFP

    « Je crois dans le Brexit, j'ai voté pour le Brexit, j'ai fait campagne pour le Brexit et je veux démontrer que le Brexit fonctionne pour chaque partie du Royaume-Uni. » Dans une interview donnée au Sunday Times ce week-end, le Premier ministre, Rishi Sunak, passe à l'offensive et tente de vendre à son parti l'accord qu'il négocie depuis plusieurs mois avec l'Union européenne (UE) pour régler la question nord-irlandaise.

    Selon la presse, un tel accord, dont les détails sont encore secrets, pourrait être annoncé dès ce soir. Le Premier ministre « donne tout » ce week-end, selon ses soutiens, pour arracher un compromis. « Il y a des choses qui ne sont pas terminées concernant le Brexit et je veux finir le travail », insiste Rishi Sunak. Comme une pique lancée à Boris Johnson et à son sloga...  ETC…

    ISLAM

     Y A-T-IL UN « VÉRITABLE ISLAM » ?
    LIEN :
    Y a-t-il un « véritable islam » ? - La Nef

                Dans son livre Sur l’islam (1), Rémi Brague se moque gentiment du propos tenu en 2013 par le pape François : « le véritable islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence. » Le « véritable islam » ? Dans cet ouvrage passionnant teinté d’un humour caustique, saisissant par son érudition et sa clarté, Rémi Brague remet les choses à leur juste place : en cherchant à appréhender l’islam sous ses différentes facettes, sans a priori positif ou négatif, il montre qu’il n’y a pas de « véritable islam » et qu’il n’en peut exister puisqu’il ne reconnaît pas de magistère faisant autorité, comme c’est le cas dans l’Église catholique. Le terroriste islamiste qui tue des « mécréants » peut autant se revendiquer de « l’islam véritable » que le soufi plongé dans ses méditations.

    Pour comprendre ce qu’est l’islam donc, quelle est la vision islamique de Dieu et du monde, R. Brague explore ses « fondamentaux », et notamment le Coran, figé, depuis la crise mu‘tazilite du IXe siècle, comme parole incréée de Dieu dictée à Mahomet. Cet aspect essentiel explique une part importante de la réalité musulmane. Le Coran contient nombre de dispositions légales, souvent extrêmement précises et s’attachant à la vie quotidienne dans certains de ses plus petits détails, faisant de l’islam plus qu’une simple religion, « une législation », écrit R. Brague – une « religion de la Loi ». « De la sorte, poursuit-il, lorsque l’islam, comme religion, entre en Europe, il ne le fait pas seulement comme une religion […]. Il y pénètre au titre d’une civilisation qui forme une totalité organique et qui propose des règles de vie bien déterminées. »

    En islam, la raison ne peut en aucune façon être source de l’obligation du droit, la loi vient directement de Dieu, via le Coran lui-même, parole incréée de Dieu. Et lorsque surgissent des contradictions, elles se résolvent par la théorie de l’« abrogation » qui donne la primauté au verset coranique le plus récent, toujours plus sévère que le verset antérieur – relativisant par là même les passages les plus tolérants envers les juifs et les chrétiens que l’on met habituellement en avant. Ainsi, puisqu’il n’y a que la loi de Dieu, le concept de loi naturelle n’a aucun sens et il ne peut exister, en théorie, de règles communes valables pour les musulmans et les « infidèles ». Les conséquences de cette approche du droit, discipline qui domine toutes les autres en islam, sont importantes, notamment par ses répercussions sur la morale et la relativisation de principes que nous considérons comme universels : est bien ce que Dieu veut, donc ce qu’exige le Coran ne peut être que bien, y compris ce qu’a fait Mahomet qui est le « bel exemple » que Dieu recommande de suivre (Coran XXXIII, 21). Ainsi assassiner, torturer, conquérir par l’épée, mentir (taqiyya), multiplier les épouses (y compris fort jeune, Mahomet ayant consommé son mariage avec Aïcha alors qu’elle n’avait que 9 ans)… aucune de ces actions ne saurait avoir été mauvaise dès lors qu’elle a été le fait du « Prophète ». Certes, aucun musulman n’est obligé de faire de même, mais du moins le peut-il sans trahir sa religion.

    L’islam et l’Europe

    Autre thème sur lequel R. Brague remet les pendules à l’heure : l’apport de la civilisation islamique (où chrétiens, juifs, sabéens, zoroastriens ont joué un rôle non négligeable) à l’Europe au Moyen Âge. Certes, les sciences arabes, en ce temps, étaient plus développées dans la sphère islamique que chrétienne, mais, tempère R. Brague, « l’islam en tant que religion n’a pas apporté grand-chose à l’Europe, et ne l’a fait que tard », la chrétienté occidentale n’ayant jamais totalement cessé le commerce intellectuel avec Byzance, ce qui a permis le maintien du contact avec la culture grecque que l’islam n’a aucunement cherché à assimiler.

    Depuis environ cinq siècles, l’islam a comme interrompu son développement culturel et s’est progressivement laissé dépasser et dominer par l’Europe, provoquant une intense humiliation chez nombre de musulmans : c’est ce que R. Brague nomme « l’ankylose » de l’islam. Aujourd’hui, s’il n’y avait pas eu la manne pétrolière, les pays musulmans, faibles scientifiquement et militairement, ne pèseraient rien au plan international. Leur atout est néanmoins leur forte démographie, couplée à une immigration massive vers l’Europe, qui a permis l’installation de vastes communautés musulmanes financées par l’argent de l’or noir. C’est une autre façon, plus patiente mais sans doute plus efficace, de l’emporter et de prendre ainsi une revanche sur le passé. Quand le réaliserons-nous ? Christophe Geffroy  ETC…. 

    ISLAM 

    Y A-T-IL UN « VÉRITABLE ISLAM » ?
    LIEN :
    Y a-t-il un « véritable islam » ? - La Nef

               Dans son livre Sur l’islam (1), Rémi Brague se moque gentiment du propos tenu en 2013 par le pape François : « le véritable islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence. » 

    Le « véritable islam » ? Dans cet ouvrage passionnant teinté d’un humour caustique, saisissant par son érudition et sa clarté, Rémi Brague remet les choses à leur juste place : en cherchant à appréhender l’islam sous ses différentes facettes, sans a priori positif ou négatif, il montre qu’il n’y a pas de « véritable islam » et qu’il n’en peut exister puisqu’il ne reconnaît pas de magistère faisant autorité, comme c’est le cas dans l’Église catholique. Le terroriste islamiste qui tue des « mécréants » peut autant se revendiquer de « l’islam véritable » que le soufi plongé dans ses méditations.

    Pour comprendre ce qu’est l’islam donc, quelle est la vision islamique de Dieu et du monde, R. Brague explore ses « fondamentaux », et notamment le Coran, figé, depuis la crise mu‘tazilite du IXe siècle, comme parole incréée de Dieu dictée à Mahomet. Cet aspect essentiel explique une part importante de la réalité musulmane. Le Coran contient nombre de dispositions légales, souvent extrêmement précises et s’attachant à la vie quotidienne dans certains de ses plus petits détails, faisant de l’islam plus qu’une simple religion, « une législation », écrit R. Brague – une « religion de la Loi ». « De la sorte, poursuit-il, lorsque l’islam, comme religion, entre en Europe, il ne le fait pas seulement comme une religion […]. Il y pénètre au titre d’une civilisation qui forme une totalité organique et qui propose des règles de vie bien déterminées. »

    En islam, la raison ne peut en aucune façon être source de l’obligation du droit, la loi vient directement de Dieu, via le Coran lui-même, parole incréée de Dieu. Et lorsque surgissent des contradictions, elles se résolvent par la théorie de l’« abrogation » qui donne la primauté au verset coranique le plus récent, toujours plus sévère que le verset antérieur – relativisant par là même les passages les plus tolérants envers les juifs et les chrétiens que l’on met habituellement en avant. Ainsi, puisqu’il n’y a que la loi de Dieu, le concept de loi naturelle n’a aucun sens et il ne peut exister, en théorie, de règles communes valables pour les musulmans et les « infidèles ». Les conséquences de cette approche du droit, discipline qui domine toutes les autres en islam, sont importantes, notamment par ses répercussions sur la morale et la relativisation de principes que nous considérons comme universels : est bien ce que Dieu veut, donc ce qu’exige le Coran ne peut être que bien, y compris ce qu’a fait Mahomet qui est le « bel exemple » que Dieu recommande de suivre (Coran XXXIII, 21). Ainsi assassiner, torturer, conquérir par l’épée, mentir (taqiyya), multiplier les épouses (y compris fort jeune, Mahomet ayant consommé son mariage avec Aïcha alors qu’elle n’avait que 9 ans)… aucune de ces actions ne saurait avoir été mauvaise dès lors qu’elle a été le fait du « Prophète ». Certes, aucun musulman n’est obligé de faire de même, mais du moins le peut-il sans trahir sa religion.

    L’islam et l’Europe

    Autre thème sur lequel R. Brague remet les pendules à l’heure : l’apport de la civilisation islamique (où chrétiens, juifs, sabéens, zoroastriens ont joué un rôle non négligeable) à l’Europe au Moyen Âge. Certes, les sciences arabes, en ce temps, étaient plus développées dans la sphère islamique que chrétienne, mais, tempère R. Brague, « l’islam en tant que religion n’a pas apporté grand-chose à l’Europe, et ne l’a fait que tard », la chrétienté occidentale n’ayant jamais totalement cessé le commerce intellectuel avec Byzance, ce qui a permis le maintien du contact avec la culture grecque que l’islam n’a aucunement cherché à assimiler.

    Depuis environ cinq siècles, l’islam a comme interrompu son développement culturel et s’est progressivement laissé dépasser et dominer par l’Europe, provoquant une intense humiliation chez nombre de musulmans : c’est ce que R. Brague nomme « l’ankylose » de l’islam. Aujourd’hui, s’il n’y avait pas eu la manne pétrolière, les pays musulmans, faibles scientifiquement et militairement, ne pèseraient rien au plan international. Leur atout est néanmoins leur forte démographie, couplée à une immigration massive vers l’Europe, qui a permis l’installation de vastes communautés musulmanes financées par l’argent de l’or noir. C’est une autre façon, plus patiente mais sans doute plus efficace, de l’emporter et de prendre ainsi une revanche sur le passé. Quand le réaliserons-nous ? Christophe Geffroy  ETC…J

    K

    KATE MIDDLETON

    MORT D'ELIZABETH II : CET INCROYABLE PRIVILÈGE QU'ELLE AVAIT ACCORDÉ À KATE MIDDLETON
    LIEN :
    Mort d'Elizabeth II : cet incroyable privilège qu'elle avait accordé à Kate Middleton (voici.fr)

    Si au fil des années la relation tissée entre Meghan Markle et la monarque britannique s'est dissoute, il n'en va pas de même pour celle nouée avec Kate Middleton. Depuis son entrée dans la famille royale, Kate n'a eu de cesse de montrer à la monarque qu'elle était à la hauteur des enjeux. Elle en a été récompensée...

    Le 29 avril 2011, Kate Middleton épousait le prince William à l'abbaye de Westminster, entrant ainsi dans l'histoire du royaume britannique. A l'annonce de leurs fiançailles, la reine s'était déclarée "absolument ravie" pour le couple. La monarque avait donné sans hésiter son consentement formel à leur mariage — selon les prescriptions du Royal Marriages Act 1772 — lors du Conseil privé britannique tenu le matin de l'annonce officielle.

    Et depuis qu'elle est entrée dans la famille royale, Kate Middleton a fait de son mieux pour épouser la fonction. Amenée à devenir un jour, elle-même reine, Kate Middleton a dû assister à de nombreux engagements de la famille royale, dont certains en compagnie de la grand-mère de son époux. Comme l'a expliqué l'expert de la royauté Duncan Larcombe à OK, selon The Observer, ce temps de qualité passé avec la reine a permis aux deux femmes de forger une relation qualifiée de "fantastique". Une relation complice qui ne s'est jamais démentie. Lorsque trop affaiblie pour se rendre à la cérémonie du Souvenir l'an dernier, c'est Kate Middleton qui a été chargée par la reine, de la remplacer.

    Une complicité sans nuage

    Si la reine n'avait pas la réputation d'être une tendre, elle a toutefois montré son inclination pour Kate Middleton en lui accordant un petit privilège qui en dit long sur son affection. La duchesse de Cambridge avait en effet une ligne téléphonique directe pour lui parler à tout moment. Selon M. Larcombe, Kate Middleton aurait ainsi utilisé cette ligne pour demander des conseils à la reine, mais aussi pour lui donner des nouvelles de George, Charlotte et Louis, ses arrière-petits-enfants. Lorsque deux ans après leur mariage, Kate et William quittent Anmer Hall, dans le Norfolk, pour s'installer à Kensington Palace cette dernière rejoint régulièrement la reine à Buckingham pour "discuter souvent autour d'un thé l'après-midi".

    Six mois seulement après le mariage de Meghan Markle et du prince Harry, la duchesse de Cambridge aurait utilisé cette relation étroite pour évoquer auprès de la reine ses inquiétudes concernant le "comportement" de la jeune épouse d'Harry. Les auteurs Andy Tillett et Dylan Howard ont révélé dans leur livre, Royals at War, que la monarque et la duchesse de Cambridge auraient conclu un pacte pour guider l'ancienne comédienne dans son nouveau rôle au sein de la famille Windsor.

    Kate Middleton a quant à elle souvent évoqué l'adoration de la reine - surnommée Gan-Gan par George - pour ses arrière-petits-enfants. "Elle laisse toujours un petit cadeau ou quelque chose dans leur chambre quand nous y allons et que nous y restons, et cela montre simplement son amour pour sa famille", avait déclaré Kate Middleton lors du documentaire Our Queen at Ninety d'ITV, selon Entertainment Tonight. Pour tous désormais, l'heure des adieux a sonné. ETC….

    M

    MAISON D’ÉDITION 

    GEORGES LAMBRICHS : LE CHEMIN CONTINUE DE ARNAUD VILLANOVA
    LIEN :
    Georges Lambrichs : le chemin continue de Arnaud Villanova (revuedesdeuxmondes.fr)
              ParRobert Kopp

       À l’origine de la maison d’édition la plus importante du XXe siècle, une revue : La NRF,  fondée par Gide, Copeau et Schlumberger en 1908, trois ans avant le comptoir d’édition, qui est devenu la maison Gallimard, cinq ans avant le théâtre du Vieux Colombier, qui a jeté les bases du théâtre moderne (1). Revue, comptoir d’édition et théâtre faisaient partie du même projet de rénovation des lettres françaises, destiné à tourner la page du naturalisme et du symbolisme. Zola était mort en 1902Mallarmé en 1898.
    Il fallait répondre, aussi, aux innombrables mouvements d’avant-garde de la Belle Epoque : école romane, naturisme, unanimisme, dynamisme, paroxysme, impulsionisme, synchronisme, futurisme, etc… D’où l’idée d’un resserrement, d’une simplification, d’un retour à un nouveau classicisme, respectueux de la tradition, mais largement ouvert à toutes les tendances de la modernité. Sans inféodation à quelqu’école que ce soit, sans allégeance à une idéologie. Primauté donnée à la littérature, éclectisme et individualisme : tels étaient les mots d’ordre.

    « À travers la biographie de Georges Lambrichs, l’auteur visite toute une époque, désormais révolue, de l’édition et de l’histoire du livre, où ce furent les revues qui étaient le véritable banc d’essai de la littérature. »

    C’est le même groupe d’amis et, surtout de mécènes, qui fut à la manœuvre pour les trois entreprises. Parmi eux, en première ligne, Jean Schlumberger. Il était à la fois le plus fidèle, le plus dévoué et le plus généreux. Il faut espérer que son rôle sera enfin étudié avec le soin que mérite son engagement (2). C’est ce que semble nous promettre Arnaud Villanova. En attendant la monographie qu’il prépare, il nous propose ce qui ressemble fortement à l’épilogue de ce grand chapitre des lettres françaises, qui a commencé peu avant la Première Guerre mondiale et dont nous avons pu observer la fin dans les années quatre-vingt.
    À travers la biographie de Georges Lambrichs, il visite toute une époque, désormais révolue, de l’édition et de l’histoire du livre, où ce furent les revues qui étaient le véritable banc d’essai de la littérature. Une époque, où l’on essayait d’élargir le public progressivement et par cercles concentriques, suivant une tactique et une technique se situant à l’opposé de la recherche des « coups » éditoriaux d’aujourd’hui. Un procédé que Lambrichs, dans un entretien accordé à Jean-Maurice de Montrémy et qui est reproduit dans le volume, appelle « une approche rusée des lecteurs ». L’actuelle recherche du succès immédiat et politique des « premiers romans » a évidemment rendu obsolète cette approche dont l’instrument essentiel était les revues (3).

    La gloire des lettres française

      Débarquant à Paris à vingt ans de sa Belgique natale, Georges Lambrichs a eu la chance rencontrer Jean Paulhan, qui, à la lecture d’un de ses premiers textes, y avait trouvé une conception de la littérature proche de la sienne : celle d’une quête perpétuelle, d’une exploration de terres inconnues, sans idée préconçue, sans esprit de système, sans esthétique définie à l’avance, au moyen des seules ressources du langage. Aussi, Paulhan n’a-t-il cessé d’encourager et d’aider Lambrichs tout au long d’une carrière qui l’a conduit des Surréalistes belges à la Résistance, puis aux Éditions de Minuit.
    C’est dans la maison fondée par Jean Bruller et Pierre de Lescure qu’il a œuvré avec Jérôme Lindon  jusqu’au milieu des années cinquante, publiant souvent des auteurs ou des textes dont Paulhan pensait qu’ils étaient encore trop confidentiels pour Gallimard : Samuel Beckett, Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, Nathalie Sarraute, Claude Simon, Marguerite Duras. Lambrichs s’est ainsi trouvé, bien malgré lui, être à l’origine de ce « nouveau roman », dont le tout premier il contestait l’existence, refusant de faire sa promotion en utilisant une étiquette fausse. Hostile à tout esprit de système, privilégiant l’exploration de domaines nouveaux à l’exploitation de formules connues, Lambrichs n’a cessé de compter sur des revues, souvent éphémères, pour offrir un espace à l’expérimentation : Troisième Convoi84Critique. 

    Lorgnant depuis toujours vers la maison Gallimard et La NRF – la revue reparaissait après huit années d’interdiction, sous la direction de Paulhan et d’Arland – Lambrichs, à défaut de celle de la revue, a fini par obtenir la direction d’une collection, « Le Chemin », qui lui a permis de poursuivre son travail de recherche tous azimuts. Il lui était devenu difficile de garder son esprit d’ouverture aux côtés d’un Jérôme Lindon beaucoup moins éclectique que lui. Et, fidèle à son idée que seule une revue permettait vraiment de trouver du nouveau, il a créé parallèlement « Les Cahiers du Chemin ».
    Près de trois cents titres de plus de cent-vingt auteurs ont ainsi eu la chance de trouver leur public, restreint pour les uns, large pour les autres, innombrable pour quelques-uns. Parmi eux J. M. G. Le Clézio, dont Le Procès-verbal, ayant frôlé le Goncourt a obtenu le Prix Renaudot (1963) et révélé un écrivain promis à un grand avenir, ou Jacques Borel, couronné, lui, par le Goncourt pour L’Adoration, ou encore Michel Butor, André Pieyre de Mandiargues, Pascal Lainé (autre Prix Goncourt), mais aussi des auteurs plus confidentiels, comme Michel Deguy, Pierre Guyotat, Jean-Marie Laclavetine, René Pons, Jean Roudaut ou Jean-Jacques Schuhl (malgré son Prix Goncourt).
    Un catalogue constitué davantage au  hasard des rencontres qu’en suivant une ligne éditoriale bien définie. « Découvrir, c’est chercher de façon volontaire dans une certaine direction une loi, un procédé, une idée ou un pays dont on pressent l’existence », dit Lambrichs dans l’entretien déjà cité avec Jean-Maurice de Montrémy. « On ne pressent pas Beckett. On ne décrète pas l’apparition de Le Clézio. Un beau jour, leur manuscrit arrive sur votre bureau. Vous y êtes sensible. C’est là votre mérite, votre seul mérite. Le découvreur professionnel – s’il existe – risque fort d’appliquer à tel ou tel des idées préconçues et gâcher irrémédiablement le talent de ceux qu’il prétend découvrir. » Une conception du métier d’éditeur à mille lieues de celui qui se pratique aujourd’hui, sous l’étroite surveillance des services commerciaux.

    « En 1977 enfin, Lambrichs accède, pour dix ans, à la direction de la revue mythique. Tard, trop tard, sans doute. Non seulement le temps des revues appartient au passé, mais Lambrichs n’a plus la force de remettre à flot un navire qui prend l’eau. »

     En 1977 enfin, Lambrichs accède, pour dix ans, à la direction de la revue mythique. Tard, trop tard, sans doute. Non seulement le temps des revues appartient au passé, mais Lambrichs n’a plus la force de remettre à flot un navire qui prend l’eau de toutes parts. Il continue néanmoins d’accueillir de nouveaux auteurs qui souvent seront republiés dans « Le Chemin ». L’aventure prend fin en 1987. Lambrichs aura défendu l’honneur d’un métier qui a profondément changé et auquel il est lui-même contraint de renoncer pour raisons de santé quelques années avant sa mort en 1992. Dernier des Mohicans d’une tribu éteinte, il aura été la gloire des lettres française pendant trois quarts de siècle. Le récent rachat des Éditions de Minuit par Gallimard est un dernier hommage rendu à son travail.  ETC…le

    MEIN KAMPF".

    HITLER ET "MEIN KAMPF". GENÈSE DE L'IDÉOLOGIE NAZIE
    LIEN : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l...
               En 1924, emprisonné dans la forteresse de Landsberg en Bavière, Hitler entame la rédaction de "Mein Kampf". Hiérarchie "raciale", antisémitisme virulent, "espace vital" à conquérir, autant d'éléments annonciateurs de la politique du Troisième Reich.

    En 1920, deux ans après la fin de la Première Guerre mondiale, paraît Mein Kampf, traduit en français deux ans plus tard sous le titre Mes combats et dont le titre complet est : Mes combats à l’assaut du militarisme et de l'impérialisme allemands. Le livre, qui dénonce le militarisme prussien, est signé par Friedrich Wilhelm Foerster, professeur de philosophie et de pédagogie morale installé à Zurich. La portée historique de ce Mein Kampf n’est rien face à l’autre qui porte le même titre, paru dans les mêmes années, signé par Adolf Hitler.

    Un projet littéraire antisémite
    Le 11 novembre 1923, deux jours après le putsch raté de Munich, Hitler est arrêté et emprisonné dans la forteresse de Landsberg. Alors que son parti est dissout et que Hitler est condamné à une peine de cinq ans de prison pour haute trahison (dont il n'effectue que neuf mois), il entame un ambitieux projet littéraire qu'il pense sous-titrer "règlement de compte". Très vite, sur les conseils de ses éditeurs, Hitler intègre des éléments autobiographiques, largement remaniés, qu'il mêle à des analyses théoriques bellicistes, racistes et antisémites. Rédigé et publié en plusieurs temps, Mein Kampf décrit une "vision du monde" nazie, qui appelle à la persécution des Juifs et à la conquête d'un "espace vital" pour la "race aryenne", qu'il prétend supérieur.

    MESSE

    VERS UNE INTERDICTION DÉFINITIVE DE LA MESSE DE SAINT PIE V PAR LE VATICAN BERGOGLIEN ?
    LIEN :
    Vers une interdiction définitive de la messe de saint Pie V par le Vatican bergoglien ? - medias-presse.info

               La messe dite de Saint Pie V est l’objet de nouvelles attaques de la part du Vatican bergoglien. Deux nouvelles, une officielle, une officieuse, se croisent. Les deux annoncent des nouvelles restrictions concernant la messe dite de Saint Pie V. François voudrait-il en finir avec l’ancien rite ? Les dernières informations venant de Rome suggèrent que oui.
    Les évêques doivent obtenir l’autorisation du Saint-Siège avant d’accorder des églises paroissiales et de permettre l’éventuelle création de paroisses personnelles pour les groupes célébrant selon le missel de 1962

    Officiellement, un rescrit dont MPI s’est fait l’écho oblige tous les évêques à obtenir l’autorisation du Saint-Siège, plus précisément du cardinal Roche, préfet du dicastère pour le culte divin, avant d’accorder des églises paroissiales et de permettre l’éventuelle création de paroisses personnelles pour les groupes célébrant selon le missel de 1962.

    Officieusement pour l’instant, mais cela pourrait devenir officiel dans quelques semaines, des rumeurs émanant des entrailles de Sainte Marthe laissent entendre que de nouvelles restrictions sont en cours d’élaboration, l’objectif, explique le vaticaniste Aldo Maria Valli sur son blog Duc in Altum « serait d’affirmer que la seule liturgie officielle de rite latin est le Novus Ordo et de réglementer de manière restrictive les communautés ex-Ecclesia Dei ». Un futur document serait en vue, continue Aldo Valli, afin « d’élargir et de renforcer la portée de son motu proprio Traditionis custodes de 2021 ».

    Ces rumeurs sont-elles infondées ? Difficile de croire cela car le document que serait en train d’examiner François depuis un mois s’insère dans la ligne idéologique bergoglienne du rescrit d’aujourd’hui. Le texte en question, précise Valli, « prendrait la forme d’une constitution apostolique. La provenance est le dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements, présidé par le cardinal Arthur Roche », encore lui, le cardinal auquel les évêques doivent s‘adresser avant, rappelons-le, « d’accorder des églises paroissiales et de permettre l’éventuelle création de paroisses personnelles pour les groupes célébrant selon le missel de 1962. »

    Un nouveau document en préparation affirmerait que la seule liturgie officielle de rite latin est le Novus Ordo et porterait un coup sévère aux anciennes communautés Ecclesia Dei

    Sur Duc in Altum, nous lisons quelques informations supplémentaires et intéressantes :

    « Rédigée par des fonctionnaires du dicastère sous la direction du secrétaire, Mgr Vittorio Francesco Viola, la future constitution apostolique porterait un coup sévère aux anciennes communautés Ecclesia Dei. En effet, elle interdirait les ordinations diaconales et sacerdotales dans le Vetus Ordo, ainsi que l’administration des sacrements aux fidèles. Elle pourrait aussi aller jusqu’à interdire la célébration des messes du Vetus Ordo le dimanche. […]

    « Le « saut qualitatif » est évident : si Traditionis custodes veut contrer la croissance de la messe apostolique parmi le clergé diocésain, le nouveau document vise plutôt à frapper les anciennes communautés Ecclesia Dei. »

    Cependant, il y a un autre projet sur la table du pape : « apparemment moins dur dans la forme mais en fait plus radical dans le fond » souligne Valli, parce qu’il pourrait « démolir définitivement la possibilité de célébrer la liturgie traditionnelle »  « La caractéristique de ce second projet serait de ne jamais mentionner le Vetus Ordo mais de célébrer le cinquante-quatrième anniversaire de la constitution apostolique Missale Romanum (3 avril 1969) de Paul VI, avec laquelle le Missel romain renouvelé a été promulgué « par ordre du Second Concile Vatican ».

    « Le nouveau document, qui pour célébrer l’anniversaire serait publié le lundi de la prochaine semaine sainte (le 3 avril, en fait), mettrait en évidence les « bénédictions » obtenues avec la réforme liturgique de Paul VI et les « fruits abondants » produits dans l’Église par le Missel Romanum, avec la proposition de « couronner et compléter  » la réforme. »

    « Comment ? s’interroge Valli. Simple : en déclarant que le seul rite officiel de l’Église catholique latine est précisément celui envisagé par le Missel romain de Paul VI et qu’aucune alternative au Novus Ordo n’est possible. »

    « Ce second projet conduirait à appliquer tout ce qui est contenu dans le premier, mais de manière plus subtile, en évitant de viser explicitement la messe apostolique. De cette manière, les évêques hostiles à la liturgie traditionnelle et ceux qui, sans être hostiles en principe, sont prêts à la sacrifier pour ce qui est considéré comme un plus grand bien, auraient à leur disposition l’instrument juridique pour éradiquer la Messe Vetus Ordo dans leurs diocèses. »

    Serait-ce la fin de Summorum pontificum ? Et des communautés ex-Ecclesia Dei ? 
    LIEN : https://fsspx.news/fr/news-events/news/quelles-seront-les-restrictions..
            Serait-ce la fin de Summurum pontificum ? Probablement et assez logiquement d’ailleurs : Benoit XVI, -qui n’a jamais déjugé son engagement progressiste lors du concile Vatican II, mais l’a défendu en essayant de lier la Tradition à sa pensée moderniste en développant la doctrine de l’herméneutique de la continuité-, avec son Motu Proprio Summurum pontificum n’avait fait que panser une plaie puante sans la désinfecter en profondeur : dans ce Motu proprio, rappelait Mgr Carlo Maria Viganò dans son homélie à l’occasion de la mort du Pape Benoît XVI « on ne peut manquer de remarquer la structure précaire adoptée par l’éminent théologien Ratzinger : la thèse de l’orthodoxie catholique (et de la Messe traditionnelle), l’antithèse de l’hérésie moderniste (et de la messe montinienne) et la synthèse de Vatican II (et de la coexistence de deux formes d’un même rite). Les delicta juventutis (les fautes de jeunesse) n’ont malheureusement jamais été formellement répudiées, même si les horreurs de ces dix dernières années les ont presque éclipsées. »

    Ainsi, il n’aura pas fallu longtemps pour que les vautours bergogliens et conciliaires se déchainent à nouveau contre la messe tridentine, et par voie de conséquences, contre les communautés ex-Ecclesia Dei, quelques semaines après l’enterrement de Benoit XVI : son Motu proprio Summurum pontificum semble sur le point d’être enterré lui-aussi, ad vitam eternanm, par la volonté de François. ETC…. 

    MORT 

    VERS LA MORT, TOUJOURS PLUS VITE
    LIEN :
    Vers la mort, toujours plus vite - La Nef

                Il est tout de même curieux qu’alors qu’on connaît depuis au moins 60 ans le calendrier de la fameuse « culture de mort » si hideuse aux yeux de Jean-Paul II, on n’ait jamais réussi à le défaire, à le détricoter, à en arrêter le tragique procès et la ténébreuse descente.

    Car c’est bien d’une descente qu’il s’agit, aux enfers, et non pour en libérer l’humain prisonnier comme fit le Christ, mais pour nous y enfermer tous, collectivement, et y être éternellement liés.
    On le sait, la dernière station de ce chemin de croix inversé (dernière en date) est l’euthanasie. Combien de groupes de pression, de « traditions spirituelles » laïques, la réclament depuis des décennies, comme un trophée nouveau à exhiber, au milieu des mille totems de la « libération » de l’homme, enfin maître de lui-même et presque de l’univers ?

    Évidemment, on ne l’ignore pas, la majorité des Français que l’on dit « favorables » à l’euthanasie le décident pleins de componction, de bonnes intentions, répugnés qu’ils sont, et logiquement, devant les pitoyables souffrances qui atteignent nos vieux, nos faibles, nos handicapés, nos blessés. Mais, et c’est le paradoxe, jamais l’humanité n’a su autant alléger, voire faire disparaître les souffrances physiques qu’aujourd’hui et jamais on n’a tant manifesté contre elles. Paradoxe dont l’on sait la simple apparence : plus l’humain possède, plus il réclame, n’importe quel publicitaire américain le savait il y a cent cinquante ans.

    Donc notre président, qui n’a guère l’air d’avoir d’avis sur le sujet, a réuni un « machin » citoyen, pour que des Français éclairés, donnent collégialement leur avis sur des corrections éventuelles à apporter à la fameuse loi Claeys-Leonetti, qui a à peine sept ans. Où l’on voit bien qu’il y a un calendrier : à peine l’a-t-on votée qu’il faut la modifier et toujours dans le même sens, vers la mort plus rapide.
    Nos bons concitoyens ont donc, à la surprise générale, arbitré en faveur de ce qu’on appelle désormais l’aide active à mourir (c’est-à-dire un mot qui englobe potentiellement l’euthanasie pratiquée par le médecin, et le suicide assisté, où le patient s’administre la mort sur ordonnance). On s’y attendait, bien évidemment.

    Les soins palliatifs sacrifiés
    Quant aux soins palliatifs dont on nous radote depuis qu’on est né qu’il faut les développer, ils passent encore par pertes et profits. Bien entendu, ça coûte cher ça ne rapporte rien. Bien entendu, nul pour se souvenir que ce ne sont pas les francs-maçons qui les ont inventés et répandus, mais des chrétiens ; bien entendu, nul pour faire attention au fait que les gros bataillons des bénévoles qui les font vivre sont constitués de bonnes dames patronnesses cathos que l’on aime autrement à moquer. Nous avons en passant une petite suggestion à faire à ce gouvernement : puisqu’il n’y a plus de service militaire, lançons un service (obligatoire) palliatif. Tout Français avant ses 25 ans devra avoir connu la souffrance de fin de vie : il en récoltera de la sagesse. De même, puisque des hordes de retraités valides sont désormais inoccupées, plutôt que de les forcer à travailler et à cotiser plus, employons-les, sur volontariat, comme aides palliatifs. Ils prépareront ainsi leur tombe et leur salut.Il ne sera étonnant que pour l’inculte (c’est le cas de le dire) que ce soit les représentants des cultes et au premier rang ceux du Vrai culte, qui défendent la vie humaine contre toutes les atteintes, même pleines de bonne volonté, qu’on lui fait. En réalité, c’est qu’un désir de la vie éternelle confère un amour plus grand de la vie temporelle, comme par surélévation immédiate, surtout quand l’on a compris en quoi consistait l’amour de son frère.Jean-Paul II le Grand, qui aura lui-même vécu la souffrance jusqu’à la fin, le résumait déjà, de façon définitive, dans Evangelium vitae : « Revendiquer le droit à l’avortement, à l’infanticide, à l’euthanasie, et le reconnaître légalement, cela revient à attribuer à la liberté humaine un sens pervers et injuste, celui d’un pouvoir absolu sur les autres et contre les autres. Mais c’est la mort de la vraie liberté : “En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du péché” (Jn 8, 34). »

    Jacques de Guillebon ETC…N

    O

    OVAIRE  

    UN PREMIER ORGANOÏDE D’OVAIRE ENTIÈREMENT HUMAIN
    LIEN :
    Un premier organoïde d’ovaire entièrement humain - Genethique

               Un organoïde [1] ovarien « entièrement humain » a été fabriqué en laboratoire, dans le but d’« améliorer la compréhension et le traitement de l’infertilité féminine ». Les chercheurs ont publié leurs travaux dans la revue eLife [2].

    Auparavant, les organoïdes ovariens, ou « ovaroïdes », utilisaient « une combinaison de cellules germinales humaines et de cellules somatiques de souris ». Les nouveaux organoïdes développés par les chercheurs du Wyss Institute de Harvard utilisent des cellules souches humaines [3].

    Ces « ovaroïdes » ont démontré des « fonctions ovariennes clés », comme la formation de follicules [4], mais n’ont pas produit d’ovocytes. Les cellules germinales n’ont en effet pas vécu « assez longtemps ».

    Les chercheurs espèrent « optimiser » leur « modèle » afin de pouvoir obtenir in vitro des ovocytes fécondables, à partir de cellules souches. Pour Merrick Pierson Smela, co-auteur de l’étude, on pourrait ainsi envisager de produire des ovocytes à partir de personnes qui ne disposent pas d’« ovocytes viables ».  

    [1] Ou « mini-organe »

    [2] Pierson Smela, M.D., et al. (2023) Directed differentiation of human iPSCs to functional ovarian granulosa-like cells via transcription factor overexpression. eLife. doi.org/10.7554/eLife.83291.

    [3] L’équipe a utilisé des cellules souches pluripotentes induites (iPS) qui ont été reprogrammées en cellules de type granulosa, un type de cellule somatique ovarienne qui aide à la croissance et à la maturation des ovocytes. Les scientifiques ont ensuite cultivé ces cellules de type granulosa avec des cellules germinales primordiales humaines, pour former des « ovaroïdes ». [4] Après 16 jours Source : BioNews, Charlotte Dore (27/02/2023) ETC… 

    P

    PAPE

    LE MYSTÈRE DU PRIVILÈGE PÉTRINIEN
    LIEN : CDR Fevrier 2023 - Digital.pdf (courrierderome.org)
               Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas, dit Notre-Seigneur dans l’évangile selon saint Matthieu. En d’autres termes, le mariage est indissoluble. Aucun être humain ne peut rompre le lien qui unit les époux pour la vie. Seule la mort met fin au contrat matrimonial. Pourtant, il semble que le Souverain Pontife ait le pouvoir de dissoudre, dans certains cas, le lien conjugal. Comment est-ce possible  ? Le successeur de Pierre peut-il séparer ce que Dieu a uni ? De fait, dans l’histoire de l’Église, surtout depuis le 16e siècle, des liens matrimoniaux réels ont été dissous par les papes. Il semble même que les Souverains Pontifes aient pris peu à peu conscience d’un pouvoir de plus en plus grand sur le mariage, en sorte qu’ils ont posé des actes, au 20e siècle, qu’ils se croyaient incapables de poser auparavant. Dans cet article, nous parlerons de dissolution de mariage et non de déclaration de nullité. Ces deux concepts sont différents. La dissolution est un acte qui brise le lien conjugal. Celui-ci, existant jusqu’ici validement, cesse alors d’exister. La déclaration de nullité, au contraire, ne modifie en rien le lien conjugal. Elle est le jugement juridiquement efficace que le lien matrimonial, qui jusqu’ici semblait exister validement, n’a jamais existé en réalité. Enquête sur une énigme théologique, canonique et pastorale. 1.La solidité du lien conjugal C’est en vertu du droit naturel que le mariage est indissoluble. Il ne s’agit donc pas d’une loi purement ecclésiastique. Cette propriété découle de la nature du mariage et de ses fins. En effet, le divorce est un obstacle à l’obtention des buts du mariage  : procréation, éducation des enfants, soutien mutuel et remède à la concupiscence. C’est donc Dieu, auteur de la nature, qui est aussi à l’origine de l’indissolubilité du mariage. Faut-il en conclure que tous les liens conjugaux jouissent de la même solidité et de la même fermeté ? Non, au contraire, l’Église enseigne que le lien qui unit les époux peut être, selon certaines circonstances, plus ou moins solide et ferme, donc plus ou moins indissoluble. Le lien le moins ferme est celui des non baptisés. Si au moins l’un des deux époux n’est pas chrétien, alors le mariage peut être valide et vrai devant Dieu et devant l’Église, mais il n’est pas un sacrement. De ce fait, il n’a pas toute la fermeté que lui aurait donné la dignité sacramentelle. Saint Thomas explique  : «  Les mariages entre infidèles et les mariages entre fidèles ont ceci de commun qu’ils procurent à l’enfant la perfection naturelle. Mais seuls les seconds peuvent assurer la perfection surnaturelle. Un vrai mariage peut donc exister entre des infidèles, mais il n’atteint pas sa dernière perfection comme le…. Etc…. 

    POUTINE

    LES 3 COUPS DE POKER QUE POURRAIT TENTER POUTINE POUR RENVERSER LA GUERRE
    LIEN :
    Les 3 coups de poker que pourrait tenter Poutine pour renverser la guerre (levif.be)

               Derrière un discours accusant l’Occident à tort et à travers, Vladimir Poutine s’est montré impassible et confiant dans la réalisation de ses objectifs. Enième coup de bluff? Pour le président russe, la fin de la partie n’a pas encore sonné, mais elle dure bien plus longtemps que prévu. Avec quels jetons pourrait-il encore faire basculer la bataille en sa faveur?

    Nous allons régler pas à pas, soigneusement et méthodiquement, les objectifs qui se posent devant nous », a assuré Vladimir Poutine ce 21 février lors de son discours à la nation, près d’un an après le début l’invasion en Ukraine.

    Un discours rassurant envers son peuple, qui prend le soin d’omettre les innombrables difficultés rencontrées par les forces armées du Kremlin sur le champ de bataille. En tout état de cause, le conflit s’est enlisé et la Russie ne parvient plus à réaliser de nouvelles percées, malgré une mobilisation massive d’environ 300.000 hommes.

    Pour Poutine, les chances de renverser le conflit totalement en sa faveur, tel qu’espéré au début de « l’opération militaire spéciale », s’amenuisent sérieusement avec le temps. Mais quelques théories subsistent.

    Un grand coup de poker sur Kiev?
    Pour le Général français Michel Yakovleff, Poutine ne jouera pas son va-tout dans le Donbass, mais bien sur Kiev. « Je pense que Poutine relancera le coup pour Kiev. C’est son seul moyen pour espérer inverser le cours de la guerre », dit-il dans cette interview. « Il est obligé de faire un coup qui change la guerre. Et je ne vois pas d’autres options que Kiev. Pas forcément dans l’optique de s’en emparer, mais pour faire le siège, bombarder la ville. A partir de là, il pourrait dire, ‘on commence à négocier’. Il se retrouverait alors en position de force ».

    Ce n’est pas avec des soldats mobilisés que Poutine va parvenir à prendre Kiev en 2023 alors qu’il n’y est pas parvenu en 2022 avec ses meilleures troupes.

    Nicolas Gosset

    Pour Nicolas Gosset, chercheur à l’Institut Royal Supérieur de Défense (IRSD), l’hypothèse très forte de Yakovleff ne peut pas être écartée, mais doit être considérée avec des pincettes. « Quand on voit la débâcle invraisemblable subie par la Russie en février et mars… je reste dubitatif. Les forces aéroportées russes ont subi des pertes gigantesques, grâce à la résistance de l’armée de terre ukrainienne. »  

    « Ce n’est pas avec des soldats mobilisés que Poutine va parvenir à prendre Kiev en 2023 alors qu’il n’y est pas parvenu en 2022 avec ses meilleures troupes », note Nicolas Gosset. Et d’ajouter : « Je ne crois pas en l’idée que Kiev est en leurre, qui consisterait à penser que les Russes remettraient un dispositif de serrage autour de Kiev pour espérer faire tomber Zelensky. Cela me semble invraisemblable. »

    Pour Christophe Wasinski, professeur en relations internationales (ULB), spécialiste des questions d’armement et de sécurité, l’idée d’un gros coup de Poutine sur Kiev est loin d’être une certitude. « La possibilité ne doit pas être balayée d’un revers de la main. Mais le jeu des prédictions est un exercice délicat. Car ce qui marque les guerres, c’est l’imprévisibilité. Cette invasion, qui dure depuis un an, est en réalité la reprise d’un conflit qui a commencé en 2014. On risque de continuer dans cette usure. C’est l’élément principal qu’on peut craindre, au-delà d’un éventuel assaut sur Kiev. Même si la Russie est moins riche, elle dispose tout de même de moyens considérables. Par ailleurs, on ne sait pas ce qu’il peut advenir d’éventuels soutiens d’autres Etats à la Russie. Comme la Chine ou l’Iran », avance-t-il.

    2. La Biélorussie, la carte ultime de Poutine?

    « On sait que Poutine tord le bras d’Alexandre Loukachenko, le président de la Biélorussie. Depuis des mois, il tente de lui forcer la main pour engager les forces biélorusses en Ukraine. Mais Loukachenko freine des quatre fers », contextualise Nicolas Gosset.

    Pour le chercheur de l’IRSD, le président biélorusse sait qu’engager ses troupes en Ukraine, c’est la garantie de la fin de son propre pouvoir. « Le pouvoir de Loukachenko ne survirait pas à l’intervention de l’armée biélorusse en Ukraine, contre la volonté massive de la population », estime-t-il.

    Loukachenko n’exclut pas catégoriquement une intervention en Ukraine, pour ne pas froisser Poutine. « Pour qu’il franchisse le pas de lui-même, il faudrait une attaque ukrainienne sur le territoire biélorusse », poursuit Nicolas Gosset.

    Toutefois, un appui biélorusse serait difficilement réalisable sur le terrain. Nicolas Gosset précise : « Le scénario d’une intervention conjointe russe-biélorusse par le nord, opérationnellement et tactiquement, dans les circonstances météorologiques actuelles, ça ne me semble pas possible. Car la frontière entre la Biélorussie et l’Ukraine est principalement constituée de marais. Il n’y a que de rares saignées qui permettent de passer la frontière. Et les Ukrainiens ont significativement renforcé leur dispositif dans le nord. Ce n’est donc pas un scénario qu’on peut exclure, mais il n’est pas vraisemblable à court et moyen terme », indique-t-il.

    Si la possibilité d’une invasion biélorusse reste minime, elle oblige tout de même l’Ukraine à rester sur ses gardes à la frontière nord.

    Christophe Wasinski

    L’aide biélorusse s’apparente donc à une option de dernier recours pour Poutine. « Si, durant le début de l’été, l’Ukraine reprend le dessus, que le Donbass russe occupé se fait grignoter… Là, on pourrait imaginer que Poutine joue son va-tout en poussant Loukachenko à agir. Ce scénario-là est beaucoup plus probable que celui d’une escalade nucléaire », tranche Nicolas Gosset.

    Un avis partagé par Christophe Wasinski. « La Biélorussie dispose de moyens limités. Le pays n’a pas le désir marqué d’entrer en guerre avec l’Ukraine de façon frontale ». Il ajoute : « Quand vous menez des opérations, vous avez plutôt intérêt à ce que votre adversaire se sente menacé sur différents fronts, de manière à ce qu’il puisse plus difficilement concentrer ses troupes à un seul endroit. C’est le concept de fixation. Si la possibilité d’une invasion biélorusse reste minime, elle oblige tout de même l’Ukraine à rester sur ses gardes à la frontière nord. Cela peut être avantageux d’un point de vue stratégique pour les Russes », analyse-t-il.

    Lire aussi | Un an de guerre en Ukraine: pourquoi une victoire russe est devenue totalement improbable

    3. Le nucléaire, un all-in à prendre au sérieux

    Plus le temps passe, le plus le conflit s’enlise, et plus la menace du nucléaire est brandie à intervalle régulier par le « stratège » russe. Paradoxalement, les deux belligérants considèrent que le temps joue en leur faveur, selon Christophe Wasinski. « Il y aura peut-être une surprise stratégique. Mais le scénario le plus inquiétant, et celui qui semble se profiler le plus clairement, c’est celui d’une guerre d’usure. Elle a commencé comme telle et risque de continuer comme telle », prédit le spécialiste en relations internationales. Et donc, le conflit pourrait bien se finir par un épuisement des deux adversaires plutôt que par un coup retentissantCette anéantissement mutuel « pourrait ramener les deux parties à la table des négociations ».  

    Dans l’histoire récente, les guerres qui ne durent pas longtemps sont d’ailleurs plutôt l’exception que la règle. « En 2003, les Etats-Unis ont conquis l’Irak en un mois, mais y sont ensuite restés embourbés pendant des années. Idem en Afghanistan. Pour la France, cela s’est passé de la même manière au Sahel. Au Yémen, la guerre dure aussi depuis 2015. Tous ces conflits ont pour caractéristiques communes leur longueur », rappelle Wasinski.

    Ceci étant, il faut prendre la menace nucléaire de Poutine très au sérieux, selon le spécialiste des questions d’armement et de sécurité. « Même si le risque est limité, ces armes sont tellement destructrices qu’il faut les prendre au sérieux. Je ne pense pas que Poutine tient des discours sur le nucléaire de façon aléatoire. Le timing est très précis, comme par exemple après que l’OTAN annonce de nouvelles aides »

    Y-a-t-il cependant un intérêt stratégique à réaliser ce all-in ?  « Si on commence à utiliser le nucléaire, c’est vraiment un saut dans l’inconnu. Ce serait humainement catastrophique, car il s’agit d’armes de destruction massive. Envisager leur usage sans qu’il y ait de victimes, c’est impossible », rappelle le professeur de l’ULB.

    D’autant plus que leur utilisation romprait avec un certain tabou et avec la norme internationale qui précise qu’elles ne sont pas faites pour être utilisées. Dans cette optique de détachement, le Parlement russe a validé la suspension du traité de désarmement nucléaire avec les Etats-Unis. « Il faut garder en tête que des crises peuvent échapper au rationnel et à tout contrôle. Comme la guerre 14-18. Il convient donc d’être particulièrement précautionneux à propos des menaces nucléaires. » Et, face à un joueur fou, éviter jouer la surenchère.  ETC… 

    POUTINE

    POUTINE EST-IL UN DICTATEUR, UN DESPOTE OU UN TYRAN ?
    LIEN : Poutine est-il un dictateur, un despote ou un tyran ? | Philosophie magazine (philomag.com)
              Depuis l’invasion de l’Ukraine, les responsables politiques et les commentateurs rivalisent de termes pour désigner le caractère non-démocratique du pouvoir qu’exerce Vladimir Poutine en Russie, un pays où des élections ont lieu, mais sont vidées de leur sens par l’absence de discussion et de garanties démocratiques. Mais quel est le bon terme ? Réponses avec PlatonMontesquieu et Carl Schmitt. 

    Un tyran platonicien ?

    Si Platon est l’un des premiers à analyser les caractéristiques du tyran, c’est peut-être parce que, antidémocrate convaincu, il ne veut pas que le « philosophe-roi » auquel il souhaite confier la gouvernance de sa Cité idéale soit confondu avec l’image du tyran. Ainsi les livres VIII et IX de la République montrent-ils que le tyran, issu du peuple qu’il commence par flatter, « fomente toujours des guerres » pour obliger ce même peuple à lui donner un pouvoir absolu. Ne cessant d’en abuser, tyrannisé lui-même par son seul désir, sa psychologie est de plus en plus déréglée : il ne tarde pas à devenir insomniaque, alcoolique, érotomane, en un mot : fou. Sans amis parce que traître à tous, il finit par vivre « la plupart du temps enfermé dans sa maison, enviant ceux qui voyagent librement ». Alors que le philosophe-roi, d’origine aristocratique, éduqué à la vertu, gouverne avec raison et justice, courage et modération, « le véritable tyran est un véritable esclave, condamné à une bassesse extrême » malgré le faste dont il s’entoure. Sanguinaire, Platon n’hésite pas à le comparer à un loup-garou (lycanthropos)…

    Vladimir Poutine pourrait-il incarner cette description terrible du tyran ? Sans doute pas, car si son goût de la guerre, sa mégalomanie, sa tendance à la paranoïa semblent bien recouper certains traits du tyran, rien n’indique dans son comportement une psychologie totalement déréglée.

    PRÉSIDENT MAO

    SIMON LEYS LE CLAIRVOYANT
    RÉVOLUTION CULTURELLE ET LES MÉRITES DU PRÉSIDENT MAO
    LIEN : Simon Leys le clairvoyant (revuedesdeuxmondes.fr)

              ParAurélie Julia

    C’est une scène d’anthologie: ce jour-là, le 27 mai 1983, Bernard Pivot accueille dans son émission « Apostrophes » l’essayiste italienne Maria-Antonietta Macciocchi, le sinologue belge Simon Leys, l’historienne Jeannine Verdès-Leroux et le militant internationaliste Jean Jérôme. Les quatre invités sont réunis autour d’une thématique : « Les intellectuels face à l’histoire du communisme ».
    Après des propos confus de Jean Jérôme sur ses activités au sein du parti, Maria-Antonietta Macciocchi prend la parole. La journaliste vient de publier Deux mille ans de bonheur, un récit autobiographique qui évoque ses engagements et ses pérégrinations à travers le monde, et notamment en Chine. « Superbe œuvre baroque, explosant de couleurs et de fièvres », s’extasie Jacques Nobécourt dans Le Monde (1).
    Le volume de 600 pages loue les bienfaits de la Révolution culturelle et les mérites du président Mao. L’auteure n’en est pas à son premier livre sur le sujet ni à ses premiers éloges de l’empire du Milieu. De la Chine, paru en 1971, versait déjà dans le panégyrique : « Il émane du peuple chinois la grande fascination des hommes purs, sans péchés […] Pékin m’apparaît comme la capitale de l’austère pureté révolutionnaire […] La Révolution culturelle inaugurera mille ans de bonheur […] »
    Le succès médiatique est retentissant. Philippe Sollers présage la postérité du livre: « Le travail de Maria-Antonietta Macciocchi a devant lui toute l’histoire […] De la Chine, c’est la puissance et la vérité. (2) » Douze ans plus tard, nous aurons droit à « deux mille ans de bonheur », ne boudons pas notre chance  !

    LIRE AUSSI / INÉDIT.SIMON LEYS RETROUVÉ

    C’est donc une femme vive, joyeuse, au comble de sa gloire que les téléspectateurs voient sur le petit écran ce vendredi-là sur Antenne 2. L’intervention de Simon Leys va néanmoins doucher son enthousiasme et ternir sa carrière : « Je pense que les idiots disent des idioties, comme les pommiers produisent des pommes. C’est dans la nature, c’est normal. Le problème, c’est qu’il y a des lecteurs pour les prendre au sérieux. […] Prenons le cas de Mme Macciocchi […] De son ouvrage De la Chine, ce qu’on peut dire de plus charitable, c’est que c’est d’une stupidité totale ; parce que si on ne l’accusait pas d’être stupide, je dirais que c’est une escroquerie. »
    « De la Chine repose essentiellement sur deux hypothèses fondamentales qui sont présentées non pas comme des hypothèses, mais comme des données de fait. L’une […] c’est que le peuple chinois, le peuple de Mao, est une humanité sans péchés. […] Du fait qu’il s’agit d’une humanité sans péchés découlent tout normalement des faits que Mme Macchiocchi constate avec émerveillement : en Chine, les ouvriers refusent les augmentations de salaire et estiment que les organisations syndicales sont superflues; les paysans pratiquent la philosophie et la pensée de Mao fait pousser les cacahuètes. »

    « Choqué par l’image totalement fausse du pays qu’offrait la presse française, Simon Leys, décida de prendre la plume pour condamner l’aveuglement des intellectuels, la propagande et les mensonges. »

    Des rires fusent dans le public. Maria-Antonietta Macchiocchi s’indigne. Simon Leys enchaîne : « L’autre point plus fondamental encore, c’est évidemment le mythe selon lequel le maoïsme, au fond, constitue la rupture avec le stalinisme. » Suit un implacable réquisitoire qui épingle les sottises du livre (3). Ce soir-là, la roue tourne : les Français découvrent le visage d’un sinologue belge que des maolâtres ont soigneusement tenté de maintenir dans les ténèbres.
    Douze ans plus tôt, en 1971, le professeur avait publié Les Habits neufs du président Mao (4), une chronique des événements qui se déroulèrent de février 1967 à octobre 1969 en Chine, en pleine Révolution culturelle. Choqué par l’image totalement fausse du pays qu’offrait la presse française, Simon Leys, vivant alors à Hongkong, décida de prendre la plume pour condamner l’aveuglement des intellectuels, la propagande et les mensonges. Il faut dire qu’à l’époque, en France, un engouement maoïste s’était emparé de nombreux penseurs et artistes : Mao était devenu une idole, une star.
    On ne supportait pas les critiques à son encontre. Simon Leys éleva pourtant la voix à plusieurs reprises. Après Les Habits neufs, ce furent Ombres chinoisesImages briséesLa Forêt en feu, autant d’ouvrages au service de la vérité qui s’attirèrent les foudres des idéologues. On accusa même l’auteur d’être à la solde de la CIA. Mais Simon Leys n’était pas homme à se taire.

    LIRE AUSSI / COMMENT AIMER ENCORE LA CHINE ?

    Le ton de ses essais est sobre, souvent tragique : comment décrire autrement les atrocités que vivent les Chinois sous le maoïsme ? Dans un entretien inédit réalisé par Philippe Delaroche en 2012 et publié dans ce numéro, Simon Leys retrace son itinéraire avec beaucoup d’humilité et de drôlerie.
    Car l’écrivain possède un incroyable sens de l’humour, Pierre Boncenne le démontre dans nos pages. Pour savourer cette veine, lisez le chapitre « Ces experts qui nous expliquent la Chine » dans La Forêt en feu : « Ce dont un expert ès affaires chinoises a besoin avant toute chose, ce n’est pas tant d’expertise chinoise, mais d’expertise dans l’art d’être Expert. […] Chaque fois qu’il formule une conclusion, un Expert s’empresse d’ajouter qu’il serait également possible en théorie de formuler une conclusion inverse. (5) » Le texte reste d’une étonnante actualité.
    En janvier 2012, quelques mois avant sa mort, Simon Leys qualifiait la Chine de Xi Jinping de « dictature post-totalitaire ». Là encore, il ne se trompait pas, le journaliste Zhulin Zhang et l’historien Wen Wang le prouvent dans notre dossier.

    « Boualem Sansal est l’autre grand et bel esprit de ce numéro. L’écrivain algérien dénonce avec une force et une audace déconcertantes l’islamisme qui empoisonne le monde musulman. »

    Boualem Sansal est l’autre grand et bel esprit de ce numéro. L’écrivain algérien dénonce avec une force et une audace déconcertantes l’islamisme qui empoisonne le monde musulman et se diffuse en France dans les médias, les universités et parmi les politiques. L’homme se tient droit, debout. Il accuse. Il n’a peur de rien.

    À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous apprenons la mort de Philippe Tesson. Franz-Olivier Giesbert s’était entretenu avec lui fin décembre. Nous publions la dernière interview d’un être qui portait en lui la saine colère des hommes libres. ETC….Q

    R

    RATZINGER

    LA VÉRITÉ SUR LE « PASSÉ NAZI » DE JOSEPH RATZINGER
    LIEN :
    La vérité sur le "passé nazi" de Joseph Ratzinger (aleteia.org)

               Il y a dix ans, le 28 février 2013, Benoît XVI annonçait sa renonciation. Le jour de sa mort, le pape émérite dérangeait encore. Une chaîne nationale titrait "Mort de Benoît XVI : le soupçon d’un passé nazi, jamais complètement effacé". L’historien Jean Chaunu, auteur d’une "Esquisse d'un jugement chrétien du nazisme" (F.-X. de Guibert, 2008), revient sur cette légende perfide inventée pour discréditer l’autorité du théologien Joseph Ratzinger, que ses adversaires surnommaient le "Panzerkardinal".« Panzerkardinal » : ce sobriquet désobligeant a été donné à Joseph Aloisius Ratzinger (1927-2023) en 1985, alors préfet pour la Congrégation de la doctrine de la foi, par la presse populaire anglaise. Vingt ans plus tard, Joseph Ratzinger, successeur de Jean Paul II, choisit le prénom de Benoît, en hommage au pape qui avait tenté d’arrêter la tuerie entre les belligérants du premier conflit mondial, et qui fut surnommé « Pape boche » par la gauche radicale et par la droite nationaliste françaises de l’époque. Histoire de se rappeler que si les insultes passent, la charité, elle, ne passe pas et qu’elle ne fait qu’un avec la vérité. « Pape boche » (Benoît XV), « pape antisémite » (Pie XII), « Panzerkardinal » (Ratzinger devenu Benoît XVI), le propre des insultes est de révéler ceux qui les profèrent, plus que leur cible. L’insulte relève de l’illusion rétrospective pour parler comme Bergson. Elle se moque de l’histoire mais l’histoire ne se moque jamais du jugement dernier vers lequel elle tend. 

    Un produit imaginaire
    Le Panzerkardinal est donc né en octobre 1985. Il est pour ainsi dire le produit imaginaire d’une polémique suscitée par le théologien helvétique Hans Küng (1928-2021), ancien collègue d’université de Ratzinger à Tübingen, qui fut en son temps la diva médiatisée du progressisme et qui fournit tous les ingrédients nécessaires à l’épouvantail médiatique. Peter Seewald a résumé le parcours parallèle de ces deux hommes, entre celui qui s’est battu pour défendre et mettre en œuvre « le vrai concile » et celui qui se prétendait défendre l’ »esprit du concile », soit un conciliarisme de progrès que Ratzinger désigna sous le nom de « concile des journalistes » (Benoît XVI, Une vie, t. 1, Chora 2022, p. 517). Les Entretiens sur la foi avec Vittorio Messori commençaient par une revue de presse sur « le Panzer-Kardinal qui n’a jamais abandonné les vêtements fastueux et la croix pectorale d’or d’un Prince de la sainte Église romaine » (Fayard 1985, p. 5). Le cardinal Ratzinger a bien plutôt été remarqué par tous ceux qui l’ont approché par sa modestie, son esprit de dialogue, la sobriété de son mode de vie et par sa défense de la foi. « Car au fond, reconnaît Seewald, aucun homme d’Église ne s’est attaqué avec autant de véhémence au système de pensée et d’administration catholique bureaucratisé, sinon le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi » (op. cit., p. 227). 

    C’était au temps où le concept de « libération » couvrait diverses marchandises : la « théologie de la libération » sévissait en Amérique latine tandis que le libertaire bourgeois post soixante-huitard, sentant venir la fin du régime soviétique, montait en puissance en Occident. Mais le premier à avoir formulé la critique de la prétendue théologie de la libération, qui était plutôt une théologie d’aliénation marxiste, fut en réalité Paul VI dans l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi sur « l’évangélisation du monde moderne » du 8 décembre 1975.

    Une résistance des âmes
    L’expression de « Panzerkardinal  révélait surtout l’ignorance de l’histoire de l’Allemagne et de la Bavière, patrie des Ratzinger. C’est de Bavière, terre catholique, où les scores électoraux du NSDAP étaient faibles que vint en effet la première condamnation du racisme nazi et de l’antisémitisme par Mgr Faulhaber, archevêque de Munich, et ses sermons de l’Avent. C’est le même Faulhaber qui avait soutenu le journaliste catholique Fritz Gerlich (assassiné à Dachau en 1934 pour sa résistance à l’hitlérisme). C’est encore Faulhaber qui, aux côtés des évêques von Galen et von Preysing, faisait partie du groupe des évêques impliqués dans la rédaction de l’encyclique Mit Brennender Sorge sur le nazisme (1937). C’est de Munich qu’est né le groupe de la Rose Blanche qui a diffusé des milliers de tracts et dont Ratzinger a eu connaissance quand il était au séminaire. 

    Peter Seewald ne manque pas de rappeler que dans les diocèses bavarois, la moitié du clergé avait subi la persécution, de la simple amende jusqu’à l’exécution en passant par Dachau où 2.720 prêtres catholiques provenant de toute l’Europe furent emprisonnés et où 1.034 d’entre eux ont péri (Guillaume Zeller, La Baraque des prêtres, Dachau 1938-1945, Tallandier 2015). Et de fait, la pratique religieuse en Bavière n’a pas fléchi pendant les années du nazisme. « La menace sur la religion a en réalité conduit de nombreux catholiques à intensifier leur vie religieuse. Des manifestations de femmes et des pétitions ont même contraint les nazis à annuler l’ordre de retirer les crucifix des salles de classe » (Benoît XVI, Une vie, t. 1, p. 108). Au sujet du séminaire, nous dit Ratzinger, « il n’y a pas eu de résistance active à la dictature, mais grâce à l’humanisme chrétien de l’ancienne génération de professeurs, il y avait néanmoins une résistance des âmes qui nous ont protégés de leur venin » (ibid.). ETC 

    RABELAIS

    RABELAIS DANS LE TEXTE
    LIEN :
    Rabelais dans le texte (revuedesdeuxmondes.fr)

    ParStéphane Guégan
              Lit-on, entend-on encore François Rabelais (1483-1553) ? L’imaginaire qu’il a forgé ou détourné en vingt ans, vaste réservoir de gigantisme, de merveilleux, de voracité, de sexualité et de spiritualité  ragaillardi par le nouvel humanisme, n’a pas quitté notre mémoire collective, nos conversations et notre idée d’une vie pleinement accordée à elle-même, de bas en haut.

    « L’erreur des marxistes, au XXe siècle, fut de transformer Rabelais, clerc et médecin de son état, en porte-parole des gueux, et en défenseur d’une façon de faire chanter le français qui eût été étrangère aux élites. »

    C’est la langue de Pantagruel qui a cessé d’être lisible, cet idiome aux vocables et au souffle inouïs, aussi distinct du parler populaire de son temps que de la rhétorique cicéronienne des lettrés. L’erreur des marxistes, au XXe siècle, fut de transformer Rabelais, clerc et médecin de son état, en porte-parole des gueux, et en défenseur d’une façon d’écrire ou de faire chanter le français qui eût été étrangère aux élites, et bientôt en butte à leur volonté de l’épurer, d’en purifier la forme et le contenu.

    Il n’est pas sûr qu’on enseigne encore le fameux adage de Boileau, prononcé en 1674 : « Enfin Malherbe vint. » Dommage. Loin d’outrer une rupture historique, séparant deux régimes de notre langue dès la fin du XVIe siècle, le mot de Boileau désignait un débat d’époque, antérieur à la sienne, et promis à retentir jusqu’à nous, comme le prouvent une nouvelle édition des écrits de Rabelais et la position d’écrivains d’aujourd’hui (1). 

    LIRE AUSSI / RABELAIS ET L’ESPRIT COMIQUE À LA FRANÇAISE
    Attaqué de son vivant, condamné par les doctes et les théologiens, le père de Pantagruel, féal de Budé et d’Érasme, chez qui hédonisme et christianisme refondent une unité joyeuse, aura tôt ébranlé la République des lettres (2). Toute renaissance, nous le savons, est une naissance qui s’abrite sous la protection des anciens. Né la même année que Raphaël et mort sous Henri II, Rabelais prétendait avoir contribué à la « restauration » des arts au sortir des « ténèbres » médiévales (3). Or toute renaissance est aussi grosse de ce qu’elle entend dissiper de ses lumières propres. On ne tire pas un trait, à volonté, sur le legs du mal nommé Moyen Âge…

    Lire l’enfant de Chinon exige ainsi une appétence au vertige et au tuilage des temporalités. Lecteur et exploiteur des romans de chevalerie, héritier direct des diableries populaires, féru de grec, de latin et d’italien, pourvu d’une soif encyclopédique et d’une égale réticence envers les faux savoirs et les vraies hérésies, très attaché aux ambitions politiques et religieuses de la cour de France, très soucieux de nouer son destin à celui de la famille Du Bellay, fier du privilège royal que ses éditeurs affichent dès le Tiers livre en 1546, Rabelais ressemble peu à sa caricature plébéienne ou banalement bachique.

    Rabelais : un gai savoir rempli de pages sombres
    Au détour des Lettres philosophiques (1734), Voltaire se fourvoie en raillant un confrère indigne du titre de penseur, « qui n’a écrit que dans le temps de son ivresse ». Au contraire, la maîtrise règne ici, et même la maîtrise de soi au-delà des plaisirs qu’une sagesse étriquée se permettait alors de juger peu conformes aux prescriptions de l’Église. L’ardeur avec laquelle Rabelais poursuit les schismatiques, et Calvin d’abord, oblige à situer autrement son programme et son idéal.
    Du reste, la prose rabelaisienne, à l’heure où la lingua franca prend conscience de sa spécificité et de son histoire, ne fronde que les excès de l’autodiscipline. Elle est « rêve linguistique », écrit Romain Menini, rêve d’érudit et non de cuistre, invention d’un flux narratif qui joue du son et du sens en fonction de ce qu’il cherche à dire de l’homme à travers les péripéties d’une surhumanité propice aux scènes de rire et d’effroi.
    En ouvrant à son lecteur l’abbaye de Thélème, Rabelais ne lui épargne pas les rumeurs du vieux fond infernal : son gai savoir est rempli de pages sobres et sombres.

    LIRE AUSSI
     / RABELAIS, SA VIE, SES ŒUVRES ET SES IDÉES
    Le maximalisme qu’il chérit les exigeait. Le verbe de l’humaniste dégrisé se refuse à la gratuité des fantaisies de carabin, et le précédent de Dante appelle, chez nous, une manière de babélisme raisonné, ouvert à l’Antiquité désormais mieux connue, car lue dans le texte, aussi bien qu’aux richesses des « vernaculaires européens ». Aussi dive que la bouteille que l’on sait, l’imprimerie a donné des ailes à la littérature « vulgaire », non grossière ou rustre par facilité tripale, mais nationale et universelle à la fois.

    Au fond, le Céline de 1959 s’est trompé en proclamant, à l’occasion d’un entretien intempestif, que Rabelais avait « raté son coup ». Car Rabelais n’a jamais perdu ses lecteurs, aidés, il est vrai, par l’adaptation continue de ses livres, qui débute dès le XVIIe siècle et que la présente édition, moins émasculée et filtrée que les précédentes, s’autorise aussi. Ni enfer ni purgatoire. Il s’est toujours trouvé des partisans de Rabelais, de sa cause et de son style, volontiers opaque, ductile et ludique.

    « Vénéré sous la Régence et admiré de Diderot, introduit auprès de la marquise de Pompadour, Rabelais devient un étendard saillant sous les romantiques, les plus acharnés à s’en réclamer se nomment Gautier, Hugo, Balzac, Flaubert. »

    La librairie en plein essor et la contrebande ont maintenu en circulation l’hilarité de Gargantua et la leçon de Panurge : « l’Homère français », vénéré sous la Régence et admiré de Diderot, introduit auprès de la marquise de Pompadour, devient un étendard saillant sous les romantiques, les plus acharnés à s’en réclamer se nomment Gautier, Hugo, Balzac, Flaubert, avant que Jarry, Queneau, voire Joyce et Gadda hors de nos frontières, n’optent, aurait dit Cézanne, pour d’autres tentatives « couillardes ». L’appauvrissement et la corruption de notre langue, et de notre littérature bien-pensante, y trouveraient un salutaire coup de fouet. […] LIRE LA SUITE ETC…

    RELIGION

    L’HONNEUR D’UN ENSEIGNANT: QUAND PARLER RELIGION EN CLASSE CONDUIT AU TRIBUNA

    LIEN : L'honneur d'un enseignant: Quand parler religion en classe conduit au tribuna - Les 4 Vérités Hebdo - La publication anti bourrage de crâne (les4verites.com)
    Comment une simple plaisanterie à l’encontre d’un élève musulman, qu’il invitait sur le ton de la blague à devenir chrétien, a-t-elle pu conduire un enseignant devant les tribunaux ? Comment, dans le pays des Droits de l’Homme, de Rabelais, de Daumier, du Canard enchaîné, en sommes-nous arrivés là ? Est-ce la caricature d’une société qui ne vit plus les relations humaines qu’à travers le prisme du rapport de force juridique, médiatique et communautariste ?Dans cet ouvrage poignant, Frédéric Mortier nous raconte l’incroyable descente aux enfers dont il a été victime depuis cette altercation en décembre 2021. Silence de la direction catholique de l’établissement, silence de la direction diocésaine, mécanique froide et incompréhensible de la police, comme de la justice. À aucun moment, il n’a eu le sentiment de pouvoir s’expliquer posément et que raison soit gardée dans cette altercation, qui aurait dû être réglée en amont par la voie du dialogue.À l’heure du procès de l’enseignant, privé de revenu et de son poste, condamné au tribunal médiatique, l’homme, à l’article de la mort sociale, voit sa vie défiler comme dans un cauchemar, tel le héros de Kundera, Ludvik Jahn, dans La Plaisanterie. Car son parcours révèle un homme simple, direct, passionné d’enseignement, épris d’échanges, investi dans la vie publique, aux antipodes du portrait caricatural que l’on a dressé de lui.Un livre qui, après l’assassinat de Samuel Paty, témoigne de l’urgence de la question de la liberté de l’enseignement aujourd’hui en France. ETC… 

    RETRAITES

    LA DROITE POSE SES CONDITIONS AU SÉNAT
     

    LIEN : Retraites : la droite pose ses conditions au Sénat | Les Echos
                  Après le fiasco de l'Assemblée nationale, le projet de loi sur les retraites arrive cette semaine au Sénat. La droite et les centristes, majoritaires au Palais du Luxembourg, dessinent plusieurs lignes rouges sur les carrières des femmes, le coût de la réforme ou encore la fin des régimes spéciaux.
    Par Grégoire PoussielgueJacques Paugam

    Place au Sénat. Le deuxième round parlementaire de la réforme des retraites débutera ce mardi au sein de la Chambre Haute, d'abord en commission, puis, à partir de jeudi, en séance plénière. Après le fiasco de l'examen du texte à l'Assemblée nationale, l'ambiance sera différente. Au Sénat, la droite, la gauche et le camp présidentiel veulent aller au bout du texte long de 20 articles et se prononcer notamment sur le fameux article 7, qui prévoit le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, alors que les députés s'étaient, eux, arrêtés au deuxième article, en raison de l'obstruction de la France insoumise (LFI). A la Chambre Haute, le parti de Jean-Luc Mélenchon n'est pas représenté.

    Si le gouvernement a abandonné l'idée de la présenter comme une réforme « juste », il fait appel aux arguments économiques et au « bon sens », comme l'a rappelé Emmanuel Macron lors d'une visite à Rungis la semaine dernière. L'exécutif se tourne vers la droite. « La base d'un accord est sur la table », a insisté le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, jeudi dernier, sur France Inter. ETC…

    Place au Sénat. Le deuxième round parlementaire de la réforme des retraites débutera ce mardi au sein de la Chambre Haute, d'abord en commission, puis, à partir de jeudi, en séance plénière. Après le fiasco de l'examen du texte à l'Assemblée nationale, l'ambiance sera différente. Au Sénat, la droite, la gauche et le camp présidentiel veulent aller au bout du texte long de 20 articles et se prononcer notamment sur le fameux article 7, qui prévoit le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, alors que les députés s'étaient, eux, arrêtés au deuxième article, en raison de l'obstruction de la France insoumise (LFI). A la Chambre Haute, le parti de Jean-Luc Mélenchon n'est pas représenté.

    Si le gouvernement a abandonné l'idée de la présenter comme une réforme « juste », il fait appel aux arguments économiques et au « bon sens », comme l'a rappelé Emmanuel Macron lors d'une visite à Rungis la semaine dernière. L'exécutif se tourne vers la droite. « La base d'un accord est sur la table », a insisté le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, jeudi dernier, sur France Inter. ETC…

    REVUE : LA NRF


    GEORGES LAMBRICHS : LE CHEMIN CONTINUE DE ARNAUD VILLANOVA
    LIEN :
    Georges Lambrichs : le chemin continue de Arnaud Villanova (revuedesdeuxmondes.fr)

               ParRobert Kopp

    À l’origine de la maison d’édition la plus importante du XXe siècle, une revue : La NRF,  fondée par Gide, Copeau et Schlumberger en 1908, trois ans avant le comptoir d’édition, qui est devenu la maison Gallimard, cinq ans avant le théâtre du Vieux Colombier, qui a jeté les bases du théâtre moderne (1). Revue, comptoir d’édition et théâtre faisaient partie du même projet de rénovation des lettres françaises, destiné à tourner la page du naturalisme et du symbolisme. Zola était mort en 1902Mallarmé en 1898.
    Il fallait répondre, aussi, aux innombrables mouvements d’avant-garde de la Belle Epoque : école romane, naturisme, unanimisme, dynamisme, paroxysme, impulsionisme, synchronisme, futurisme, etc… D’où l’idée d’un resserrement, d’une simplification, d’un retour à un nouveau classicisme, respectueux de la tradition, mais largement ouvert à toutes les tendances de la modernité. Sans inféodation à quelqu’école que ce soit, sans allégeance à une idéologie. Primauté donnée à la littérature, éclectisme et individualisme : tels étaient les mots d’ordre.

    « À travers la biographie de Georges Lambrichs, l’auteur visite toute une époque, désormais révolue, de l’édition et de l’histoire du livre, où ce furent les revues qui étaient le véritable banc d’essai de la littérature. »

    C’est le même groupe d’amis et, surtout de mécènes, qui fut à la manœuvre pour les trois entreprises. Parmi eux, en première ligne, Jean Schlumberger. Il était à la fois le plus fidèle, le plus dévoué et le plus généreux. Il faut espérer que son rôle sera enfin étudié avec le soin que mérite son engagement (2). C’est ce que semble nous promettre Arnaud Villanova. En attendant la monographie qu’il prépare, il nous propose ce qui ressemble fortement à l’épilogue de ce grand chapitre des lettres françaises, qui a commencé peu avant la Première Guerre mondiale et dont nous avons pu observer la fin dans les années quatre-vingt.
    À travers la biographie de Georges Lambrichs, il visite toute une époque, désormais révolue, de l’édition et de l’histoire du livre, où ce furent les revues qui étaient le véritable banc d’essai de la littérature. Une époque, où l’on essayait d’élargir le public progressivement et par cercles concentriques, suivant une tactique et une technique se situant à l’opposé de la recherche des « coups » éditoriaux d’aujourd’hui. Un procédé que Lambrichs, dans un entretien accordé à Jean-Maurice de Montrémy et qui est reproduit dans le volume, appelle « une approche rusée des lecteurs ». L’actuelle recherche du succès immédiat et politique des « premiers romans » a évidemment rendu obsolète cette approche dont l’instrument essentiel était les revues (3).

    RUSSIE

    CHARLES MICHEL À POUTINE : « RENTRE CHEZ TOI, LES RUSSES DOIVENT RENTRER CHEZ EUX »
    LIEN :
    Charles Michel à Poutine : "Rentre chez toi, les Russes doivent rentrer chez eux" - medias-presse.info

               Il est loin, le temps de la poignée de mains entre Charles Michel et Vladimir Poutine. Dans un entretien au quotidien belge Le Soir, le président du Conseil européen lance à destination du président russe : « Rentre chez toi, les Russes doivent rentrer chez eux « . La formule déclenchera-t-elle autant de polémique que lorsque le député Grégoire de Fournas lança « Qu’ils retournent en Afrique  » lors d’un débat à l’Assemblée nationale ? C’est peu probable.

    Charles Michel s’est également montré sous son plus beau jour belliciste, bombant le torse pour affirmer que la défaite de l’Ukraine ne peut pas être une option. Et affirmant la nécessité de toujours plus de soutien militaire à l’Ukraine. Ah, qu’il serait doux aux fils, neveux et cousins de Charles Michel de mourir pour Kiev, n’est-ce pas ? A moins que ces rodomontades ne doivent entraîner la mort que des fils des enfants des autres, comme c’est généralement le cas.

    Du haut de son siège capitonné de président du Conseil européen, Charles Michel va jusqu’à envisager de juger Poutine, tout en rétropédalant aussi sec, se rendant sans doute compte des conséquences d’une telle menace sur la suite du conflit.

    Il est frappant de constater, à la lecture des deux pages de l’entretien de Charles Michel accordé au Soir, qu’il vit dans un manichéisme délirant. Rien, pas un mot, sur les crimes commis par les soldats néo-nazis ukrainiens dont la division s’est rendue coupable d’abominables crimes de guerre. Pas un mot non plus sur les crimes commis contre les populations russophones avant le déclenchement de l’offensive russe.

    La guerre n’est jamais propre, ni d’un côté ni de l’autre. L’honnêteté impose de le reconnaître dans chaque camp. Enfin, notons que le président du Conseil européen balaye d’un revers de main le prix que les Européens payent pour un conflit qui n’est pas le leur. La démocratie n’a pas de prix, rétorque Charles Michel. Facile à dire quand on gagne chaque mois dix fois le salaire moyen de ses compatriotes. ETC…


    RUSSIE

    LA RUSSIE VIENT DE PERDRE UNE AUTRE PIÈCE D'ARMEMENT EXTRÊMEMENT COÛTEUSE ET MEURTRIÈRE
    LIEN; La Russie vient de perdre une autre pièce d'armement extrêmement coûteuse et meurtrière (msn.com)
              Les forces ukrainiennes ont détruit une pièce d'équipement russe absolument terrifiante

    Une vidéo publiée récemment révèle que les forces russes ont perdu une autre arme extrêmement rare et très coûteuse quelque part le long des lignes de front à Donetsk.
    Une victoire pour les droits de l'homme

    "Compte tenu de ce qui s'est passé à Donetsk", a poursuivi Cohan, "la destruction de ce lanceur est généralement une bonne chose pour les droits de l'homme, quelle que soit la position de chacun sur la guerre." Les TOS-1 et TOS-1A utilisent un type de munitions explosives qui, comme l'a noté Chris Panella d'Insider, sont souvent appelées bombes à vide en raison de la façon dont elles explosent et détruisent un champ de bataille. Etc  

    RUSSIE.

    SOUTIEN À LA RUSSIE : PARIS SURVEILLE « L’ACTIVITÉ » DES SOCIÉTÉS CHINOISES
    LIEN :
    Catherine Colonna a réagi aux propos d’Antony Blinken, affirmant que des entreprises chinoises fournissaient « une aide non létale » à la Russie.

                Catherine Colonna a réagi aux propos d’Antony Blinken, affirmant que des entreprises chinoises fournissaient « une aide non létale » à la Russie.  Le rapprochement sino-russe inquiète de plus en plus les Occidentaux. Preuve supplémentaire de cela, la ministre française des Affaires étrangères a indiqué, mardi 21 février, que la France surveillait l'activité de sociétés chinoises susceptibles de fournir de l'aide à la Russie. « Il y a des sociétés privées chinoises dont nous regardons de près l'activité », a ainsi déclaré Catherine Colonna, interrogée sur un potentiel partenariat stratégique entre la Chine et la Russie sur la chaîne de télévision publique France 5.

    Le week-end dernier, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait affirmé sur la chaîne CBS News que des entreprises chinoises fournissaient déjà « une aide non létale » pour l'effort de guerre russe. Il avait alors relevé qu'il n'y avait « pas de distinction entre entreprises privées et entreprises d'État ». Au-delà du pur armement, tout un arsenal d'aide peut être envisagé tels que des gilets pare-balles, des rations de nourriture, etc.

    LA CHINE PRÊTE À FOURNIR DES ARMES À LA RUSSIE ? PÉKIN NIE EN BLOC
    Interrogée sur la localisation de ces entreprises, notamment sur le terrain ukrainien, Catherine Colonna a répondu qu'elles n'étaient « pas forcément sur le terrain ».

    La position de la Chine bientôt clarifiée ?

    La ministre a par ailleurs assuré que la France parlait « tout à fait diplomatiquement et tout à fait clairement » à Pékin de son souhait que Pékin « ne prête pas main-forte à la Russie », soulignant aussi qu'elle préférait « retenir l'attachement de la Chine à la stabilité qui lui bénéficie sur le long terme ».

    Elle a enfin estimé que les Occidentaux devraient y voir plus clair sur la position de la Chine à New York, lors de la réunion du conseil de sécurité de l'ONU le 24 février, date qui marquera le premier anniversaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est dit mardi de « plus en plus inquiet » d'un possible soutien militaire de la Chine à la Russie. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a indiqué pour sa part que son homologue chinois, Wang Yi, lui avait assuré que la Chine ne fournissait pas d'armes à la Russie et ne prévoyait pas de le faire. ETC…

    RUSSIE

    DÉCOUVREZ LE ZIRCON, LE NOUVEAU MISSILE HYPERSONIQUE DE LA RUSSIE
    LIEN : Découvrez le Zircon, le nouveau missile hypersonique de la Russie (capital.fr)
    La marine russe prépare les derniers essais du Zircon, sa nouvelle arme hypersonique. Spécialisé dans la destruction de navires ennemis, il pourra voler à plus de 9.800 kilomètres par heure.

    La Russie élargit encore sa panoplie d’armes hypersoniques. Après la mise en service du Kinjal, un missile de haute précision capable de voler à plus de 10.000 kilomètres par heure avant de détruire sa cible, la marine russe va bientôt acquérir la version définitive du Zircon. Cet engin baptisé en référence au Zirconium - un métal extrêmement résistant - était développé depuis plus de huit ans par les ingénieurs militaires. Alexey Krivoruchko, un haut gradé du ministère de la Défense russe, a annoncé à l’agence de presse Tass, que les essais de l’appareil prendront fin en 2021.

    Le Zircon sera produit massivement dans les usines russes dès le début de l’année 2022 et fera notamment partie de l’arsenal des frégates de la classe “Amiral Gorchkov”. C’est d’ailleurs un navire de ce type qui est chargé de tester l’efficacité de ce missile hypersonique. En 2019 et 2020, plusieurs Zircon ont déjà été lancés depuis un navire de guerre avant de détruire des cibles au sol situées à 450 kilomètres de la zone de lancement du missile.De plus, l’engin serait capable d’atteindre une vitesse de 9.600 kilomètres par heure avant de frapper un ennemi.

    >> À lire aussi - La Russie teste sa nouvelle corvette furtive

    Le missile serait également furtif et donc, difficile à détecter. Quant à son rayon d’action, il atteindra 250 à 750 kilomètres, selon sa trajectoire. Contrairement au Kinjal qui peut emporter des ogives nucléaires mais n’être lancé qu’à partir d’un avion, le Zircon sera, dans un premier temps,uniquement propulsé depuis un navire de guerre. Il ne pourra pas non plus embarquer de charges atomiques. Sa principale mission consistera à détruire des bateaux ennemis. Même sans capacité nucléaire, il pourra faire des ravages contre une flotte ennemie puisque chaque frégate “Amiral Gorchkov” transportera 72 Zircon.

    Une menace de plus pour l’US Navy qui s’inquiète de la sécurité de ses porte-avions. Devant l’avènement de ces missiles hypersoniques, de plus en plus d’experts estiment que les porte-avions seraient déjà devenus obsolètes car trop vulnérables. Lors d’une audition en 2019, le sénateur américain Angus King qui s’est penché sur le futur de l’US Navy, a estimé qu’un porte-avions représentait une cible facile pour des missiles hypersoniques. ”Nous sommes en retard par rapport aux Russes dans le domaine des armes hypersoniques. Nos porte-avions sont sans défense et peuvent facilement être coulés par ce type d’arme”, avait notamment déclaré l’homme politique. ETC….

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    SYRIE

    LE LONG MARTYRE DU PEUPLE SYRIEN
    LIEN : Le long martyre du peuple syrien - La Vie des idées (laviedesidees.fr)

               Arrestations, tortures, massacres : le clan Assad martyrise le peuple syrien depuis cinquante ans. Un livre collectif de grande ampleur donne toutes les preuves des violences qu’en Europe on fait semblant de ne pas voir.

    Syrie, le pays brûlé est un livre que l’on peine à ouvrir. Dès l’abord, on sait un peu ce qui nous attend. On se souvient (peut-être) de la phrase qui lui donne son titre, cette phrase scandée par les milices du pouvoir syrien, taguées sur les murs : « Assad, ou nous brûlons le pays ». Alors on sait bien que ça ne va pas être facile à supporter, littéralement. C’est aussi est un gros livre : 831 pages en doubles colonnes de texte mêlant analyses, témoignages, récits littéraires, documents. Six parties précédées par un consistant ensemble de textes introductifs (peut-être un peu trop ? Un avant-propos, puis une introduction et encore un prologue), chacune introduite par l’un des membres du comité éditorial, chacune précisant un peu plus ce qui caractérise l’horreur du système Assad, de la terreur au service de la conservation du pouvoir à l’univers concentrationnaire, du rapt de morts aux viols systématiques, de la guerre ouverte aux civils à la destruction et aux massacres méthodiques, de l’utilisation des divisions confessionnelles, ethniques et politiques à la mise en œuvre d’une politique du pillage à grande échelle. Il fallait une somme pour faire place à l’accumulation sur plus de 50 ans des faits et méfaits de la dynastie des Assad, même si ce sont les 10 dernières années qui occupent le plus de place. Cette accumulation est au cœur même du projet de ce livre, venu mettre ensemble, rassembler, collecter les horreurs commises en Syrie depuis l’accession au pouvoir du premier des Assad, Hafez puis par son fils Bachar. Cette accumulation n’est pas celle d’un froid dossier judiciaire. Elle fait la place à plusieurs registres : des analyses de chercheurs et d’intellectuels, des témoignages (signalés par une police de caractère différente), des textes littéraires et reproductions d’œuvres.

    Ce faisant, ce projet ambitionne de donner sens à l’enfer, de trouver la rationalité barbare d’une destruction systématique de toute velléité de contestation, de toute démonstration de liberté, de toute quête de dignité. Le systématisme est au cœur. Et c’est avec méthode aussi que les auteurs réunis dans ce volume décryptent, dissèquent, rendent intelligible pour nous ce qui s’est passé. Partant de ce qui s’est déroulé sous nos yeux pendant 10 ans, ce que le comité éditorial qualifie dès la première phrase de « mise à mort d’un peuple et de son élan de liberté », les auteurs vont, par un travail minutieux de collecte, de traduction, de confrontation, de mise à jour et d’écriture, nous donner progressivement à voir ce que l’on n’avait en réalité pas vraiment vu. Car ce qui était sous nos yeux, nous ne l’avons pas vu. Et c’est toute la singularité de la question syrienne, comme la nomme Yassin al-Haj Saleh, que d’être un paradigme de la destruction humaine et de ne pas être comprise comme telle par le reste de l’humanité. On se souvient peut-être avoir entendu les cris des Syriens qui demandaient pourquoi on les avait abandonnés, ce livre nous propose de revenir sur nos pas et de réécouter ces cris, d’aller les entendre tous ensemble, de revenir non seulement sur les années de révolution, de répression, de destruction mais aussi sur les répressions, les destructions qui les avaient précédées et préparées. En cela, ce livre est un livre d’histoire, une histoire de la Syrie contemporaine vue selon la perspective de son peuple martyr. C’est aussi un livre noir, une pièce au dossier, qui vient poser une pierre pour une justice à venir.  ETC…

    Mort de la Belge Natacha de Crombrugghe au Pérou : “Les policiers sont retournés dans le canyon pour vérifier la thèse de l’accident

    LIEN : Mort de la Belge Natacha de Crombrugghe au Pérou : “Les policiers sont retournés dans le canyon pour vérifier la thèse de l’accident” - L'Avenir (lavenir.net)
    La semaine dernière, les policiers de Lima sont retournés dans le canyon, où la Belge Natacha de Crombrugghe a été retrouvée morte, pour réaliser des analyses afin de vérifier la thèse de l’accident.

    La thèse initiale d’une chute accidentelle de la Belge Natacha de Crombrugghe, disparue en janvier 2022 lors d’un trek au Pérou et dont le corps sans vie a été découvert huit mois plus tard par des pêcheurs, reste privilégiée par les enquêteurs péruviens. Si les résultats des enquêtes belge et péruvienne lancées dans le cadre de la disparition et du décès de la jeune femme de 28 ans étaient attendus pour le mois de janvier, les parents de la Bruxelloise devront encore patienter quelques semaines avant de pouvoir en prendre connaissance.

    ”Les policiers de Lima sont retournés dans le canyon (NDLR : la semaine dernière) pour réaliser des dernières analyses afin de vérifier la thèse de l’accident”, nous explique Eric de Crombrugghe, le papa de Natacha. “Les policiers belges attendent leur rapport et nous aurons normalement fin du mois de mars une réunion avec le procureur belge pour connaître les conclusions.”

    Natacha de Crombrugghe, une Bruxelloise âgée de 28 ans, était portée disparue depuis le 24 janvier 2022. La touriste belge effectuait un trek au Pérou. Ce matin-là vers 5h, elle avait laissé un sac à dos dans sa chambre d’hôtel à Cabanaconde, un petit village perché à plus de 3.000 mètres d’altitude dans les Andes péruviennes, avant de partir seule pour aller contempler le canyon de Colca, l’un des plus profonds du monde. Le corps sans vie de la jeune femme avait été découvert le 21 septembre dernier au bord du Rio Colca par des pêcheurs. Des tests ADN avaient confirmé qu’il s’agissait bien de la jeune Belge. Selon les autorités, Natacha serait décédée à la suite d’une chute.

    Après une première autopsie au Pérou, des examens complémentaires avaient eu lieu en Belgique pour déterminer la cause de son décès. “L’enquête n’est pas clôturée”, précisaient les parents de Natacha en décembre dernier, près d’un mois après être rentrés en Belgique avec le corps sans vie de leur fille. “Les enquêteurs de Lima ont mené des investigations qu’on ne connaît pas complètement. Et ici en Belgique, on attend les résultats de l’autopsie pour savoir si elle est morte noyée, si elle a été droguée. Il doit encore y avoir une réunion entre les autorités belge et péruvienne pour qu’elles partagent leurs conclusions.”
    La thèse de l’accident me convient”
    , expliquait la maman de Natacha, Sabine. “Je l’imagine pleinement heureuse avant de tomber et de mourir sans même s’en rendre compte, emportée par les flots glacés et tumultueux de la rivière.”

    Eric, lui, était plus perplexe. “Il y a eu tellement de points d’interrogation que je veux qu’on aille jusqu’au bout. Je souhaite vraiment qu’on ferme toutes les portes, même s’il y a beaucoup de chance que ce soit un accident.” Et la maman de Natacha d’ajouter : “Avec tout le remue-ménage médiatique, la jeter dans la rivière est une solution envisageable.” Etc… 

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    TÉLESCOPE JAMES-WEBB

    LE TÉLESCOPE JAMES-WEBB DÉCOUVRE SIX GALAXIES QUI DÉFIENT LA COSMOLOGIE STANDARD !
    LIEN : Le télescope James-Webb découvre six galaxies qui défient la cosmologie standard ! (futura-sciences.com)
               Une publication dans Nature, ayant donc passé une série d'examens critiques sérieux, fait état de six galaxies débusquées avec le télescope James-Webb alors que l'Univers observable avait moins d'un milliard d'années et qui ont grandi bien plus vite que prévu généralement par les calculs effectués avec le modèle cosmologique standard basé sur la matière et l'énergie noire. Cela pourrait constituer un début de réfutation de ce modèle.

    Au début de l'été 2022, Futura avait consacré un article aux déclarations faites sur son compte Twitter par le célèbre astrophysicien et cosmologiste états-unien Stacy McGaugh. Celui-ci est bien connu pour ses travaux basés sur la théorie Mond, acronyme de Modified Newtonian Dynamics en anglais, et qui étudie donc les galaxies, la matière noire et des théories de la gravité modifiée en tant qu'alternative à l'existence de la matière noire. On lui doit avec l'astrophysicien Benoît Famaey un article de fond sur Mond pour Living Reviews in Relativity.

    Stacy McGaugh expliquait que si le télescope James-Webb voyait beaucoup de grandes galaxies tôt dans l’histoire du cosmos observable, cela pouvait peut-être constituer un test réfutant le modèle standard de la cosmologie basée sur l'existence des particules de matière noire et dans un second temps constituer une validation de la théorie Mond.

    De fait, plusieurs articles émanant de plusieurs équipes, se préparant parfois depuis des années pour décrypter les observations du James-Webb et déjà aguerries sur celles de Hubble concernant les plus lointaines galaxies qui lui étaient accessibles, annonçaient la découverte probable de galaxies défiant le modèle cosmologique standard précisément en étant déjà trop grosses et trop massives. Nous avions interrogé à ce sujet dans un premier temps Françoise Combes et Romain Teyssier qui nous incitaient à être prudents. De plus, plusieurs des articles étaient en fait des préprints, ils n'avaient donc pas encore passé un premier filtre de vérification par la communauté scientifique.

    Nous avions interrogé dans un second temps un des astronomes cherchant justement à observer les premières galaxies avec le James-Webb, Johan Richard, du Centre de recherche astrophysique de Lyon.

    Le sujet revient un peu sur le devant de la scène avec une publication dans le mythique journal Nature d'un article qui justement n'était encore qu'un préprint sur arXiv. L'un des coauteurs de l'article est un autre astrophysicien, bien connu pour ses travaux sur l’énigme des galaxies ultra-diffuses, Pieter van Dokkum de l'université de Yale, qui l'annonce avec des commentaires sur Twitter.

    Des objets observés entre 500 et 700 millions d’années après le Big Bang ?

    On peut trouver d'autres commentaires au sujet de l'article de Nature dans un communiqué de la Pennsylvania State University, notamment d'un de ses auteurs, Joel Leja, professeur adjoint d'astronomie et d'astrophysique à Penn State, qui a modélisé la lumière de ces galaxies. « Ces objets sont bien plus massifs que prévu. Nous nous attendions à ne trouver que de minuscules jeunes galaxies pour le moment, mais nous avons découvert des galaxies aussi matures que la nôtre dans ce qui était auparavant considéré comme l'aube de l'univers. »

    Dans le champ sur la voûte céleste étudié avec le Webb, les astronomes ont en effet débusqué six candidats au titre de galaxies massives de plus de 1010 masses solaires avec, dans le jargon des cosmologistes, des décalages spectraux z tels que 7,4 ≤ z ≤ 9,1, c'est-à-dire à des objets observés entre 500 et 700 millions d'années après le Big Bang, dont une galaxie avec une masse record de probablement 1011 masses solaires.

    Joel Leja développe sa déclaration en expliquant : « C'est notre premier aperçu en arrière aussi loin, il est donc important que nous gardions l'esprit ouvert sur ce que nous voyons. Bien que les données indiquent qu'il s'agit probablement de galaxies, je pense qu'il existe une possibilité réelle que quelques-uns de ces objets se révèlent être des trous noirs supermassifs obscurcis. Quoi qu'il en soit, la quantité de masse que nous avons découverte signifie que la masse connue des étoiles à cette période de notre Univers est jusqu'à 100 fois supérieure à ce que nous pensions auparavant. Même si nous réduisons l'échantillon de moitié, cela reste un changement étonnant. »

    Et il ajoute : « La révélation que la formation de galaxies massives a commencé très tôt dans l'histoire de l'Univers bouleverse ce que beaucoup d'entre nous pensaient être une science établie. Nous avons officieusement appelé ces objets "briseurs d'univers" - et ils ont jusqu'à présent été à la hauteur de leur nomIl s'avère que nous avons trouvé quelque chose de si inattendu qu'il crée en fait des problèmes pour la science. Cela remet en question toute l'image de la formation précoce des galaxies. »

    Toujours pas de vraies mesures de décalages spectraux

    Comme on l'a dit en début d'article, ces changements pourraient tout simplement être une réfutation de l'existence de la matière noire, ou pour le moins une refondation dans le cadre du modèle standard des scénarios de naissance et de croissance des galaxies.

    Toutefois, comme les auteurs de l'article de Nature le reconnaissent eux-mêmes, toutes les mesures et donc les conclusions tirées sont potentiellement biaisées et donc fausses. On peut reprendre à cet égard exactement ce que les articles de Futura expliquaient.

    Si des valeurs de z sont bien mises en avant par toutes les équipes, il ne s'agit pas en fait de mesures directes de décalages spectraux pouvant aussi être faites avec les instruments du JWST ! Or, ce sont les seules mesures vraiment convaincantes pour des distances et des âges.

    Le télescope est bien équipé comme Hubble de spectrographes, mais les décalages spectraux lointains qu'ils pourront mesurer dans un avenir proche ont d'abord été évalués par deux méthodes indirectes.

    Il y a celle donnant un décalage vers le rouge photométrique (photometric redshift, en anglais) et une apparentée, qui repose sur ce que l'on appelle la cassure de Lyman (Lyman Break, en anglais).

    Le saviez-vous ? La cassure de Lyman est illustrée sur ces images et schémas.

    « Un photon ultraviolet émis avec une longueur d'onde inférieure à 912 angströms (continuum de Lyman) sera souvent complètement absorbé par son passage à travers une masse d'hydrogène gazeux à la fois dans une galaxie et le long de la ligne de visée vers elle. Essentiellement, il n'y aura pas de lumière qui nous parviendra d'une galaxie avec des longueurs d'onde plus courtes. Nous voyons donc une « cassure » dans le spectre.

    Pour les galaxies à décalage vers le rouge élevé, cette cassure se retrouve dans le visible, voire l'infrarouge. Ainsi, en regardant les couleurs des galaxies dans divers filtres, nous devrions voir les galaxies formant des étoiles avec un z élevé comme des astres qui "disparaissent" dans les filtres les plus "bleus" ». © Chris Mihos Les astronomes font des observations avec des filtres adaptés à certaines longueurs d'onde indiquées ici en angström. U désigne une bande spectrale dans l'ultraviolet, V est dans le visible. © Richard  Ellis

    Ce sont des méthodes déjà utilisées au cours des années 1980 et 1990. Elles ont une certaine fiabilité mais elle n'est pas de 100 %. Divers biais existent aussi dans les observations des galaxies à hauts décalages spectraux, des biais qui peuvent être également instrumentaux et en rapport avec le télescope James-Webb lui-même.  ETC….


    TÉLESCOPE SPATIAL JAMES WEBB

    LA DERNIÈRE DÉCOUVERTE DU TÉLESCOPE SPATIAL JAMES WEBB REMET EN QUESTION CERTAINS MODÈLES DE COSMOLOGIE.
    LIEN : https://www.ledevoir.com/societe/science/782719/une-decouverte-du...

               Bon à savoir : la cosmologie est la science de l’infiniment grand. C’est une branche de la physique qui étudie les origines, la structure et l’évolution de l’univers. La théorie dominante de ce champ d’études est celle du Big Bang. Depuis son lancement en juillet 2022, le télescope spatial James Webb contribue à alimenter notre imaginaire d’images d’étoiles, de galaxies et autres objets célestes. Mais au-delà des clichés, les données qu’il met à disposition des astronomes promettent de nombreuses découvertes.

    Des galaxies bien trop massives
    Selon l’étude publiée plus tôt cette semaine dans la revue Nature, six galaxies très massives semblent s’être formées à un rythme bien plus rapide que ce à quoi les astronomes s’attendaient.

    Grâce à son instrument NIRCam, qui détecte la lumière dans l’infrarouge, le télescope a pu explorer une région de notre univers naissant et repérer ces objets passés jusqu’alors inaperçus. Les résultats sont déroutants puisque s’ils se vérifiaient, cela signifierait que seulement 500 à 700 millions d’années après le Big Bang, ces galaxies étaient aussi massives que la Voie lactée l’est aujourd’hui. Or, le fait d’avoir des galaxies avec autant d’étoiles en si peu de temps semble défier les lois de la physique censées régir le début de l’UniverS.

    Des modèles à revoir?
    Selon la plupart des théories de cosmologie, les galaxies sont formées de petits nuages d’étoiles et de poussières qui s'accroissent lentement. Selon ces théories toujours, les chercheurs s’attendaient à trouver uniquement de jeunes et petites galaxies à ce moment de l’histoire de l’Univers, d'où leur surprise.

    Il est bien évidemment encore trop tôt pour réécrire complètement les modèles cosmologiques contemporains. La prochaine étape consistera à faire une analyse plus approfondie du spectre en haute résolution de ces galaxies, afin de mesurer plus précisément leur distance et leur âge. À suivre.  ETC…

    THOMAS D’AQUIN

    DES RELIQUES DE SAINT THOMAS D’AQUIN EXPOSÉES POUR LA PREMIÈRE FOIS DEPUIS 1369
    LIEN :
    Des reliques de saint Thomas d’Aquin exposées pour la première fois depuis 1369 - FSSPX.Actualités / FSSPX.News

               L’année 2023 marque l’entrée dans un triple jubilé du Docteur commun, saint Thomas d’Aquin. Né le 28 janvier 1225, il est décédé à l’abbaye de Fossanova le 7 mars 1274, et il a été canonisé par le pape Jean XXII le 18 juillet 1323. Ainsi, l’année 2023 marque le VIIe centenaire de sa canonisation, 2024 verra le 750e anniversaire de sa mort et 2025 le VIIIe centenaire de sa naissance.

    A l’occasion du 700e anniversaire de la canonisation du Docteur angélique, la relique du crâne de saint Thomas d’Aquin a été transférée dans un nouveau reliquaire. Conservée sous l’autel du couvent des Jacobins de Toulouse, berceau de l’Ordre dominicain, elle n’avait jamais été exposée depuis l’année 1369. Mais la dernière reconnaissance avait été faite en 1974.

    Le reliquaire a été réalisé par M. Augustin Frison-Roche, et il a nécessité des centaines d’heures de travail. Il a été béni le vendredi 27 janvier pour accueillir le crâne du saint Docteur, avant d’être transféré à l’église des Jacobins pour la messe d’ouverture du VIIe centenaire. Le reliquaire partira ensuite pour un grand périple en France et à l’étranger : la première étape est le couvent des dominicains de Bordeaux. A l’occasion de ce triple anniversaire de saint Thomas, la pénitencerie apostolique, sur décret du pape François, a accordé une indulgence plénière aux fidèles qui vénèrent ses reliques.

    Saint Thomas d’Aquin, dont le plus beau titre est sans doute celui de Docteur commun de l’Eglise, est aussi appelé le Prince des théologiens, ou encore le Docteur angélique. Le pape qui l’a canonisé, Jean XXII, a eu ce mot, en parlant de son œuvre la plus connue, la Somme théologique : « Quot articula, tot miracula », « autant de miracles que d’articles ». Sachant qu’il y a plus de 3.000 articles dans cette oeuvre…

    L’œuvre du saint Docteur s’impose par son extraordinaire cohésion, fondée sur une théologie extrêmement charpentée et sur une philosophie supérieure, accompagnées d’une connaissance très approfondie des Pères et des auteurs anciens. Chaque question est vue dans cette lumière supérieure. Voilà pourquoi les papes ont toujours encouragé l’étude de l’œuvre de saint Thomas. Aujourd’hui le Docteur commun reste plus que jamais d’actualité pour lutter contre les erreurs modernes. ETC… 

    TRAITE NÉGRIÈRE 

    POURQUOI DES CHEFS AFRICAINS ONT-ILS COLLABORÉ À LA TRAITE NÉGRIÈRE ?
    LIEN :
    Pourquoi des chefs africains ont-ils collaboré à la traite négrière ? (radiofrance.fr)

               Alors que les Européens renonçaient à l'esclavage, cette forme extrême de domination subsistait encore au sein des sociétés africaines : comment l'expliquer ?

    A la fin du XIXe siècle, la IIIe République a justifié la colonisation de l'Afrique sub-saharienne en affirmant notamment qu'il fallait mettre fin à l'esclavage. Cet argument peut paraître paradoxal puisque les Européens avaient eux-mêmes construit leur premier empire colonial en pratiquant massivement la traite négrière. Mais comme l'esclavage avait été définitivement aboli, en France, en 1848 au nom des valeurs de la république, il était légitime de poursuivre ce combat au delà de nos frontières. Les historiens ont toutefois cherché à savoir si l'esclavage existait encore en Afrique à la fin du XIXe sièlce, ou s'il s'agissait d'un argument confortant les préjugés présentant les Africains comme des sauvages arriérés.

    Les recherches sur ce sujet ont montré que les commerçants arabo-musulmans avaient alimenté le trafic des esclaves dès le Moyen Age. Puis les Européens ont pris le relai en développant la traite à l'échelle transatlantique. Ces prédateurs, d’abords arabes puis occidentaux, ont excité la cupidité de nombreux chefs de tribus africaines.

    L'Afrique sub-saharienne a été prise, alors, dans une logique infernale. Au départ, les captifs étaient vendus contre des armes, des chevaux, des textiles ou des coquillages qui servaient de monnaies dans cette partie de l’Afrique précoloniale. Mais le développement de la traite négrière eut pour effet d'introduire en Afrique la logique capitaliste. Les rapports monétaires remplacèrent les anciennes formes d'échange et la propriété privée, qui était inconne sur ce continent, s'imposa progressivement. La concentration des terres devint alors l'un des moyens essentiels pour accumuler des richesses et du prestige social. Ce nouveau système socio-économique incita les chefs de clans à vendre de plus en plus de captifs en engageant des guerres incessantes contre leurs voisins. (...) ETC… 

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    UKRAINE

    L’UKRAINE ENVAHIE : MARTYRE ET NAISSANCE D’UNE NATION
    ParLaurent Gayard
    LIEN : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/ukraine-envahie-martyr-et-naissance-nation

              Vf Il y a l’histoire approuvée, fabriquée même, par un régime, admise, autorisée à des fins politiques, qui fait entrer les peuples au tombeau des récits officiels, fige le réel et plaque sur la vie les couleurs fades de l’hagiographie. Cette histoire-là, c’est celle que raconte le régime russe à propos de l’Ukraine : « L’Ukraine contemporaine a été entièrement et complètement créée par la Russie, plus exactement par la Russie communiste, bolchevique. Ce processus a commencé presque immédiatement après la révolution de 1917, et Lénine et ses camarades ont agi de façon vraiment peu délicate avec la Russie : ils ont pris à celle-ci, lui ont arraché, une partie de ses territoires historiques. » (1) Ce discours-là, prononcé le 22 février, c’est aussi celui que Vladimir Poutine a développé par écrit, dans l’essai publié le 12 juillet 2022, De l’unité historique des Russes et des Ukrainiens, négation obstinée et systématique de l’existence même de l’Ukraine en tant que nation et de la possibilité pour les Ukrainiens de s’affirmer comme un peuple distinct des Russes. La fondation de la Russie kiévienne, ou « Rus de Kiev », au IXe siècle de notre ère n’est plus seulement considérée comme une origine commune mais hissée au niveau d’un acte fondateur mythique qui, dans l’esprit des dirigeants russes, et en particulier de Vladimir Poutine, lie pour l’éternité la destinée des deux peuples. Oubliés les soubresauts de l’histoire qui placent l’ex-Rus de Kiev entre l’orbite et les ambitions polonaises, lituaniennes et ottomanes, oublié l’Hetmanat des Cosaques ukrainiens des XVIIe et XVIIIe siècles. D’un trait de plume, le maître du Kremlin raye dans son bréviaire grand-russe mille ans d’histoire qui ont forgé l’identité ukrainienne au même titre que l’esprit russe. Aucune échappatoire n’est possible dans cette conception des choses qui réactualise tout simplement le panslavisme impérial russe du début du XXe siècle : l’Ukraine ne peut exister autrement qu’en tant que satellite de la nouvelle grande Russie fantasmée par Vladimir Poutine.

    Et puis, à côté de ce récit officiel, fabriqué par les dirigeants et mis au service de leur idéologie, il y a la véritable histoire, celle d’une éphémère Ukraine indépendante entre 1917 et 1922, de la commune libertaire de Makhno écrasée par l’Armée rouge, celle de la répression stalinienne et de la famine qui accompagne la « dékoulakisation » des années 1930, l’« Holodomor », « l’extermination par la faim », qui coûte la vie à plus de trois millions d’Ukrainiens entre 1932 et 1933, la terreur et les purges staliniennes qui s’abattent encore sur le pays en 1937 et 1938 et envoient des millions de personnes dans les camps, et puis l’invasion nazie, la « shoah par balles » et la résistance des partisans ukrainiens dont le révisionnisme poutinien insulte la mémoire en osant évoquer aujourd’hui une « dénazification » de l’Ukraine. Et il y a l’histoire de l’Ukraine qui continue à s’écrire dans le sang sous nos yeux, dans le moment présent, alors que la machine de guerre russe trébuche aux premiers jours de l’invasion sur une farouche résistance ukrainienne et que Vladimir Poutine se dit prêt à tout pour écraser ce peuple, qui, à ses yeux, a le seul tort d’exister. Le pire est sans doute à venir, comme l’a affirmé Emmanuel Macron après sa dernière conversation téléphonique avec le maître du Kremlin, le pire, oui, car, de la Tchétchénie à la Syrie, de Grozny à Alep, on a vu déjà l’impitoyable Russie prête à endurer de longs sièges et à raser des villes entières pour obtenir gain de cause.

    « Il est certain que nous assistons, en dépit de toutes les souffrances infligées aux populations, à la naissance, ou plutôt à la renaissance de la nation ukrainienne. »

    Confrontés au chantage nucléaire de Poutine, il est probable que nous soyons, Européens, condamnés à observer, impuissants, à la mise au pas de l’Ukraine, sans pouvoir vraiment faire autre chose que livrer des armes ou des vivres et accueillir des réfugiés. Mais il est aussi certain que nous assistons, en dépit de toutes les souffrances infligées aux populations, à la naissance, ou plutôt à la renaissance de la nation ukrainienne. Car même si la Russie obtient, à force d’acharnement, une victoire éphémère, et parvient à refaire tomber un nouveau rideau de fer autour des frontières de l’Ukraine, la résistance héroïque de ses habitants inscrit de manière indélébile la renaissance de la nation ukrainienne dans le livre de l’histoire européenne. La volonté du Kremlin de réécrire par la force cette histoire, dont aucune colonne de chars et aucune batterie de missile ne pourra arrêter le mouvement, en fait au contraire soudain sortir la Russie, la replongeant dans la grisaille du « sovok », ce terme apparu dans le langage populaire russe des années 1990, qui désignait tout à la fois l’homo sovieticus, le temps figé de l’ex-Union Soviétique et aussi, plus prosaïquement, une pelle à ordure.

    Lire aussi – Les premières victoires de Volodymyr Zelenski, héros européen

    Et pour nous Européens, spectateurs impuissants de la tragédie qui s’abat sur l’Ukraine et menace de s’étendre sur le continent, ce moment est peut-être aussi, malgré tout, une naissance ou une renaissance : l’irruption de l’acte fondateur que l’Europe attendait sans plus y croire, le moment où les peuples du continent – Français, Britanniques, Espagnols, Italiens, Allemands, Scandinaves, Polonais, Roumains… – prennent conscience pour la première fois peut-être de leur unité, de leur responsabilité commune, de la fragilité de leur démocratie si décriée, de leur liberté si imparfaite, et pourtant si précieuse. Les semaines, les mois, les années qui viennent peut-être, nous diront si nous venons d’entrer à nouveau dans une nouvelle guerre froide, un nouvel affrontement idéologique au long cours, et si nous saurons nous montrer à la hauteur de la nouvelle et écrasante responsabilité, partagée maintenant et pour longtemps, que nous le voulions ou non, avec l’Ukraine martyre.(1) Vladimir Poutine. Discours du 21 février 2022. Cité par Stéphane Courtois dans le FigaroVox.  Etc… 

    UKRAINE

    APPROCHES HISTORIQUES ET POLITIQUES DE LA GUERRE EN UKRAINE. CONFÉRENCE DE CÉLINE MARANGÉ
    LIEN : Approches historiques et politiques de la guerre en Ukraine. Conférence de Céline Marangé
               Dr. Céline Marangé est chercheuse sur la Russie, l’Ukraine et le Belarus à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire et membre associée du Centre de recherche en histoire des Slaves (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Ses travaux portent sur la politique étrangère et de défense, les élites politiques et militaires russes, les stratégies russes d’influence et de dissuasion, ainsi que sur les conflits et les enjeux de sécurité dans l’espace post-soviétique. Voici la conférence d’ouverture du Colloque "Guerre en Ukraine : un an après, quelles leçons ?" organisé à l’Ecole militaire le 16 février 2023.

    Pour le docteur Céline Marangé, l’invasion russe du 24 février 2022 ne visait pas uniquement la démilitarisation de l’Ukraine, mais surtout le retour d’une « Russie dominatrice ayant eu sa revanche sur l’Occident. » Par son analyse historique, Céline Marangé nous aide à mieux comprendre les raisons de cette guerre.  ETC…

    Gérard Araud – Scénarios pour l’avenir d’une guerre qui risque de durer
    Le temps n’est pas à la négociation mais à la quête de la victoire militaire. Dans ce contexte, que peut-il donc se passer dans les mois qui viennent ? 'émotion que suscitent légitimement l'agression russe et la résistance ukrainienne conduit trop souvent les commentateurs à confondre leurs vœux et la réalité. Ils n'imaginent pas d'autre issue à la guerre qu'une victoire totale de l'Ukraine sans se préoccuper de sa faisabilité, de son coût et de son calendrier. Oublions ces passions et considérons un instant la seule réalité qui compte, le champ de bataille, pour établir les scénarios les plus vraisemblables de l'évolution du conflit dans les mois qui viennent. Une certitude les fonde, celle de la détermination actuelle des deux ennemis d'en découdre à coups d'offensives et de contre-offensives. Le temps n'est pas à la négociation mais à la quête de la victoire militaire. Dans ce contexte, que peut-il donc se passer ?

    Trois types de d...  RTC…

    UKRAINE

    GUERRE ENTRE L'UKRAINE ET LA RUSSIE
    LIEN :
    Guerre entre l'Ukraine et la Russie, toute l'actualité sur le conflit (liberation.fr)

    Après des mois de tensions diplomatiques, l'Ukraine a été envahie par la Russie le 24 février 2022. Une agression militaire unilatérale décidée par Vladimir Poutine et condamnée par l'Assemblée générale des Nations unies. Face à l'échec d'une invasion qui se voulait expéditive, l'Ukraine résiste avec le soutien des.  
    Journal de guerre d’un soldat ukrainien (3/4) : «Les Russes ne souffriront jamais autant que nous souffrons»Un jeune musicien ukrainien, engagé dès le lendemain de l’invasion russe en Ukraine, tient depuis un an un carnet de bord posté sur Instagram. Timur Dzhafarov a accepté que «Libération» publie son récit, en français. Voici la troisième des quatre parties de son journal, du 8 mai au 17 juillet 2022. ETC….


    UKRAINE 

    GUERRE EN UKRAINE : « AUJOURD’HUI, LA RUSSIE MÈNE LA BATAILLE DE L’OPINION MONDIALE »
              LIEN : Guerre en Ukraine : « Aujourd’hui, la Russie mène la bataille de l’opinion mondiale » (20minutes.fr)

    Vladimir Poutine continue « d’appliquer à la lettre les principes de propagande que lui ont enseignés le KGB et le FSB », explique David Colon, professeur agrégé d’histoire à Sciences po Paris.
    Un an après le début de la guerre en Ukraine, « 20 Minutes » est plus que jamais mobilisé pour vous informer sur le conflit. Du 22 au 28 février, la rédaction vous propose des reportages, analyses, témoignages, vidéos, podcasts pour rendre compte du quotidien des civils, de la situation militaire sur le terrain, du jeu diplomatique.

    David Colon, professeur agrégé d’histoire à Sciences po Paris et spécialiste de la propagande revient, pour 20 Minutes, sur l’enracinement de la doctrine de la désinformation dans l’histoire du pays.

    Un an après le début de « l’opération spéciale » en Ukraine, l’invasion russe a aussi mis en exergue la stratégie de désinformation de Moscou. David Colon, professeur agrégé d’histoire à l’IEP de Paris et spécialiste de la propagande, revient pour 20 Minutes sur l’enracinement de cette doctrine dans l’histoire du pays. David Colon est l'auteur de « Propagande. La manipulation de masse dans le monde contemporain ». - Alexis Lecomte/Sciences Po

    En temps de guerre, à quoi sert la propagande ?
    Tous les belligérants recourent à la propagande pour persuader l’adversaire de leurs forces et pour s’adresser aux opinions publiques et les mobiliser en leur faveur, ce sont les deux motivations principales. On distingue différents types de tactiques. Il peut s’agir de communication stratégique : expliquer pourquoi on est en guerre, présenter l’adversaire comme à l’origine du conflit, violant les lois de la guerre etc. Il peut s’agir d’opérations d’information qui visent à intoxiquer l’adversaire à des fins tactiques. Et il peut s’agir de guerre psychologique pour fragiliser la résilience de l’adversaire ou de sa population dans le contexte guerrier. 

    Peut-on mettre sur le même niveau propagande russe et ukrainienne ?
    Non, absolument pas, parce que la propagande russe se caractérise depuis des décennies, au moins un siècle, par le recours systématique à ce que les Russes appellent la maskirovka, la désinformation militaire, et ce qu’ils appellent depuis 1948 la desinformatsiya, c’est-à-dire la désinformation. Celle-ci se caractérise par le recours à des informations fausses ou à des théories du complot pour tantôt semer le trouble ou le chaos chez l’adversaire, tantôt semer la confusion dans les esprits et, ce, à son avantage.

    Autrement dit la désinformation est partie prenante de la doctrine russe en matière de guerre de l’information tandis que l’Ukraine, jusqu’à présent, n’a eu nul besoin de recourir de façon systématique à la désinformation dès lors qu’il lui suffit d’attirer l’attention des opinions publiques mondiales sur le sort qui lui a été réservé. Quand deux pays s’accusent mutuellement de s’être envahis, il n’y en a qu’un qui dit la vérité.

    Quels sont les principaux narratifs de désinformation russe ?
    Les Ukrainiens sont des nazis, la Russie aurait été agressée par l’Otan, l’Otan dispose de laboratoires secrets en Ukraine, etc. La Russie encourage aussi la défiance au sein des sociétés démocratiques en encourageant le scepticisme sous toutes ses formes, en amplifiant tous les mouvements contestataires, sans préférence politique marquée, et cela conduit la Russie à démultiplier les thèmes de désinformation de sa propagande. Elle dispose de relais d’influence qui sont d’autant plus importants en France que notre pays, d’une part, est soumis depuis près de 150 ans à l’ingérence russe et, d’autre part, se caractérise depuis plus d’un siècle par la force de son antiaméricanisme.

    En un an de guerre, comment les messages ont-ils évolué ?
    Ils n’ont pas évolué, ils sont identiques au type de propagande auquel la Russie recourt depuis un siècle, c’est-à-dire qu’il s’agit d’abord d’une communication stratégique qui vise à dissuader les pays occidentaux de se porter au secours de l’Ukraine, notamment en mettant en avant le thème du risque de l’escalade nucléaire. Et cette communication stratégique a remarquablement bien marché en 2014. Elle continue aujourd’hui de produire ses effets.

    La Russie a depuis longtemps mis en œuvre une stratégie de communication qui repose sur le brouillage parfait de la frontière entre l’état de guerre et l’état de paix. Et de ce point de vue là, elle n’a aucun intérêt à sortir de l’incertitude qu’elle a elle-même lancée et exploitée. C’est cette incertitude qui lui a permis de conquérir la Crimée en 2014 sans que les pays occidentaux ne réagissent. C’est cette incertitude qui lui permet aujourd’hui de déployer sa propagande dans les pays occidentaux et, au-delà, en Afrique, en Amérique latine, en Asie avec un certain succès.

    Quels sont les relais de la propagande russe ?
    La Russie recourt, comme elle le fait depuis au moins un siècle, à différents vecteurs. L’essentiel de la propagande et de la désinformation russe se fait au grand jour de façon transparente, c’est ce que l’on appelle communément la propagande blanche. La diplomatie publique russe se fait le relais de la communication stratégique du Kremlin en même temps que de ses opérations de guerre psychologique, et, ça, c’est très original. Et, si vous prenez le cas de la France, les agences de presse d’abord, les médias ensuite, reprennent systématiquement les déclarations de Vladimir Poutine, de Serguei Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, des diplomates russes. ETC…

    V

    VATICAN

    SAINT-SIÈGE : UN NOUVEAU MOTU PROPRIO DE RÉFORME ÉCONOMIQUE
    LIEN :
    Saint-Siège : un nouveau motu proprio de réforme économique - FSSPX.Actualités / FSSPX.News

                Le pape François a signé un nouveau document qui semble parachever les réformes économiques du Saint-Siège. Il concerne directement le patrimoine du Siège apostolique, mais il a une portée très vaste et fondamentale, puisqu’il précise le statut de tous les biens du Saint-Siège, quels qu’ils soient.

    Le titre du motu proprio est en italien « Il diritto nativo », ce qui peut se traduire par « droit originaire », mais aussi par « droit inné » ou encore « droit naturel ».

    L’Eglise, et le Saint-Siège, possède un droit inné, « indépendant du pouvoir civil » dit le texte, de détenir et d’acquérir des biens temporels : cela découle d’ailleurs de sa divine constitution comme société parfaite. Le Siège apostolique utilise ses biens « pour les fins propres de l’Eglise », et, ajoute le pape, « avec l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de sa mission ».

    Vient le passage important : « La destination universelle des biens du Saint-Siège leur confère une nature publique ecclésiastique. » C’est le point essentiel. Il est développé ensuite : « Les entités du Saint-Siège les acquièrent et les utilisent, non pas pour elles-mêmes, comme le propriétaire privé, mais, au nom et sous l’autorité du Pontife Romain, pour la poursuite de leurs fins institutionnelles, qui sont également publiques, et donc pour le bien commun et au service de l’Eglise universelle. »

    Toutes les entités du Saint-Siège n’en reçoivent que l’administration et la gestion, ce qui est une évidence, mais les évidences ont parfois besoin d’être rappelées. La suite ne fait qu’expliciter le principe central : il concerne tous les biens, meubles, immeubles, liquidités, titres – présents et futurs – de toutes les entités rattachées au Saint-Siège.

    Les entités reçoivent ces biens, qui font partie d’un patrimoine indivisible, en tant qu’administrateurs publics, et elles doivent en user prudemment, selon les compétences et les finalités de chacune. Il est précisé in fine, que la structure mise en place par les réformes précédentes, en particulier le rôle du Conseil pour l’Economie, reste intouchée.

    Le motu proprio permet d’intégrer quelques structures

    Comme l’explique l'agence suisse cath.ch, ce motu proprio, en élargissant le patrimoine du Saint-Siège à toutes les entités, intègre certaines structures jusqu’alors non concernées du fait de leur autonomie : les universités pontificales du Latran et Urbanienne, ainsi que les trois chapitres des basiliques romaines Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure, et Saint-Paul-hors-les-murs.

    Ce motu proprio semble clore les réformes économiques du Saint-Siège par une centralisation de la gestion de son patrimoine. Les entités restant responsables de l’administration des biens qui leur sont confiés, sous la direction et la haute surveillance du Conseil économique.

    Même si l’on peut discuter sur la centralisation et trouver qu’elle peut paraître excessive, il faut avouer que le procès qui se déroule actuellement au Vatican semble bien justifier cette politique, au moins dans les circonstances actuelles. ETC…

    Le pape François accepte la renonciation du cardinal Maradiaga
    Le souverain pontife a accepté la démission du cardinal Óscar Andrés Rodríguez Maradiaga, cinq ans après l’âge de la retraite canonique fixée à 75 ans. Le cardinal hondurien devient archevêque émérite de l’archidiocèse métropolitain de Tegucigalpa (Honduras). Ayant eu 80 ans le 29 décembre dernier, il ne participera donc pas au prochain conclave.

    L’influent cardinal, qui est coordinateur au sein du Conseil des cardinaux depuis 2013, est considéré comme l’un des plus proches conseillers du souverain pontife.

     Un conseiller du pape François contesté et contestable

    Prêtre salésien, Oscar Maradiaga a été ordonné en 1970. En 1993, Jean-Paul II lui a confié le diocèse de Tegucigalpa qu’il gardera pendant 30 ans. De 1995 à 1999, Mgr Maradiaga est nommé à la tête de la très influente CELAM, Conférence épiscopale des pays d’Amérique latine, où il a pu rencontrer Mgr Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos Aires. Il a été créé cardinal le 1er février 2001, devenant alors le premier cardinal de son pays.

    Il se dit proche de la théologie de la libération sans se reconnaître dans ses dérives doctrinales. Une fois élu, le pape François en a fait un de ses plus proches conseillers, le nommant au sein du conseil des cardinaux chargé de l’assister dans sa réforme de la Curie romaine. « Aucune déclaration de Mgr Maradiaga ou du Vatican ne suggère qu’il se retirera de ce rôle, malgré sa démission de son siège épiscopal », précise le site LifeSiteNews

    Le même site rappelle que le cardinal Maradiaga a fait l’objet de rapports portant sur des dissimulations financières et des abus, pendant un certain nombre d’années, auxquels il a toujours refusé de répondre. LifeSiteNews  précise : « Peut-être plus que pour ses manœuvres financières et politiques, Maradiaga s’est fait connaître des observateurs du Vatican en raison de sa protection présumée de séminaristes homosexuels. »

    Le site Rome Reports résume une appréciation de Mgr Maradiaga sur l’actuel pontificat, en ces termes : François a « fidèlement suivi les accords issus des réunions dites de “pré-conclave”, au cours desquelles les cardinaux ont défini un certain nombre de mesures qui devaient être prises par le prochain pontife. Parmi elles, la création du Conseil des cardinaux en tant qu’organe consultatif, l’une des premières mesures prises par le pape François. »

    François a nommé à la tête de l’archidiocèse de Tegucigalpa, le père José Vicente Nácher Tatay, âgé de 58 ans, curé de San Vicente de Paúl dans la ville de San Pedro Sula et supérieur régional de la Congrégation de la Mission (Lazaristes) au Honduras. ETC…

    VATICAN

    L’ALGORITHME SOUS HAUTE SURVEILLANCE
    LIEN :
    Vatican : l’algorithme sous haute surveillance - FSSPX.Actualités / FSSPX.News

                 Dans le domaine militaire ou dans celui de la protection de la vie, l’Eglise est très attentive aux applications toujours plus innovantes – parfois inquiétantes – de l’intelligence artificielle, et souhaite donner une dimension éthique au développement de l’algorithme.

    La question de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) à des fins militaires était au cœur du sommet international organisé à La Haye sous l’égide des Pays-Bas et de la Corée du Sud, le 16 février 2023. Parmi la soixantaine d’Etats participants, le Saint-Siège était représenté par Francesca Di Giovanni, experte auprès de la secrétairerie d’Etat.

    D’emblée, la déléguée du Saint-Siège a noté l’ambiguïté de l’intitulé même du sommet : parler d’intelligence artificielle « responsable », explique Francesca Di Giovanni, semble « contradictoire ». En effet, le Saint-Siège « réaffirme le besoin urgent de maintenir et de justifier la différence entre les personnes et les objets inanimés ».

    De fait, les systèmes basés sur l’IA « ne peuvent pas penser, entendre, décider ou assumer la responsabilité de leurs actions, car ils sont dénués de toute conscience morale ». Tout au plus ne peuvent-ils que « simuler des comportements » tandis que « la réalité ne saurait jamais être réduite à une simple simulation d’elle-même ».

    Des principes qui trouvent leur application dans le domaine militaire :  « Si d’importants pouvoirs de décision concernant l’usage de la force sont délégués à un type d’arme dont le comportement est imprévisible, ou dont le but et la portée opérationnelle ne sont pas bien définis ou connus » – c’est la question des armes autonomes dotées d’une capacité d’apprentissage automatique – « le lien crucial entre actions, effets et responsabilités est inévitablement compromis », surtout en raison du fait que « toute attaque armée doit être soigneusement pesée et sa légitimité démontrée ».

    Cette mise en garde éthique posée, le Vatican rappelle qu’il ne désire pas pour autant entraver la recherche dans le domaine de l’algorithme mais plutôt orienter celui-ci « vers un horizon plus approprié, qui ne repose pas seulement sur des critères d’utilité ou d’efficacité, mais sur la promotion du bien commun de l’humanité ». Concrètement, le Siège apostolique plaide pour la création d’une Agence internationale dédiée à l’IA, afin de prévenir les utilisations néfastes qui pourraient en être faites.

    Dans le domaine de la protection de la vie, le Vatican prend garde au règne de plus en plus envahissant de l’IA. Intervenant le 20 février dernier devant l’Académie pontificale pour la vie, le Souverain Pontife a rappelé aux participants qu’ils étaient confrontés à une tâche urgente, celle de l’évaluation éthique des nouvelles technologies : « Vous devez vous assurer que la croissance scientifique et technologique se réconcilie de plus en plus avec un développement parallèle en matière de responsabilité, de valeurs et de conscience », a souligné le pape François.

    « Ces jours-ci, vous réfléchirez à la relation entre la personne, les technologies émergentes et le bien commun : c’est une frontière délicate à laquelle le progrès, l’éthique et la société se rencontrent, et où la foi, dans sa pertinence pérenne, peut apporter une contribution précieuse », a ajouté le pontife argentin, avant de mettre en garde contre la « mauvaise tentation » qui voudrait faire en sorte que le « virtuel l’emporte sur le réel ».

    « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » : cet aphorisme de Rabelais sur lequel des générations d’élèves ont disserté jadis, n’a rien perdu de son actualité et nous rappelle que seule la foi chrétienne, parce qu’elle est fondée sur l’authentique Révélation divine – dont les deux sources sont l’Ecriture et la Tradition – peut façonner en l’homme cette conscience morale capable de relever tous les défis de la modernité. ETC….

     VACCIN 

    L’ÉVENTUELLE RÉINTÉGRATION DES SOIGNANTS NON VACCINÉS EMBARRASSE L’EXÉCUTIF
    lien :
    La Sélection du jour | Ma sélection (laselectiondujour.com)

               Bien qu’il n’ait pas pesé lourd pour la vaccination anti-Covid, le principe de précaution n’est pas révolu en France. La Haute Autorité de Santé (HAS) l’applique encore, en tout cas à elle-même : elle a publié le 20 février un avis « provisoire » dont l’essentiel tient dans cette phrase : « Dans le contexte actuel, l'obligation vaccinale contre la Covid-19 pourrait être levée pour tous les professionnels visés ». Étant entendu, ajoute aussitôt le communiqué de la HAS, que la vaccination anti-Covid « devrait rester fortement recommandée, en particulier pour les professions pour lesquelles une recommandation de vaccination est actuellement en vigueur pour la grippe ». La HAS ajoute encore que « a levée d'une obligation vaccinale en milieu professionnel ne doit pas être considérée comme une remise en question de l'intérêt de cette vaccination que ce soit en milieu professionnel ou en population générale ». Par un surcroît de prudence, la HAS réserve toutefois son avis définitif pour la fin mars, le temps de mener « une consultation publique » (auprès de citoyens choisis au hasard, comme pour l’euthanasie ? cf. LSDJ n°1831). Les avis de cette instance sont généralement suivis par le gouvernement, à moins que ce ne soit l’inverse. Toutefois, si par extraordinaire l’avis finalement émis par la HAS contrariait l’exécutif, il pourrait invoquer celui du Conseil national d'éthique (CCNE) qui a l’habitude de suivre au cordeau la ligne gouvernementale, y compris dans ses revirements, comme cela s’est vérifié encore à propos de l’euthanasie .

    S’agissant des vaccins anti-Covid, « le contexte » a en effet changé. La moindre virulence de la souche Omicron, les faiblesses ou les ratés de la vaccination, ou encore la peur que suscite un produit dont l’Autorisation de Mise sur le marché (AMM) a été donnée à titre provisoire, rendent l’obligation vaccinale difficilement tenable. Le gouvernement français est le seul en Europe, avec celui de la Hongrie, à ne pas avoir fait le choix de réintégrer son personnel soignant ou socio-médical non-vacciné. Ceux qui n’ont reçu aucune dose sont suspendus depuis le 15 septembre 2021, et les réfractaires à la deuxième dose depuis le 15 octobre 2021 (notons que selon un avis émis le 20 juillet 2022 par le Conseil scientifique, « la 3e dose est obligatoire dans cette population mais pas toujours réalisée » alors qu’elle est « particulièrement importante » pour les personnes à risque »...) Cette sanction d’une exceptionnelle rigueur pour les réfractaires aux deux doses de vaccin (voire à la troisième, encore que beaucoup pourraient y avoir échappé) est la conséquence de la loi sur la gestion de la crise sanitaire adoptée au mois d’août 2021 qui elle-même faisait suite à l’annonce par Emmanuel Macron de la vaccination obligatoire des soignants, le 12 juillet (approuvée par le Conseil scientifique le 16). Voilà donc dix-huit mois que des médecins, infirmières, infirmiers, secrétaires médicaux des établissements de santé et des Ehpad, ou encore des pompiers sont privés du droit d’exercer, et laissés sans salaire ni indemnité. Les nombreux recours qu’ils ont déposés auprès du Conseil d’État comme les référés devant la justice administrative ont été systématiquement rejetés, ne laissant aux requérants que la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l’homme.

    Combien les réfractaires sont-ils au total ? Cela reste un mystère... En novembre 2022, la Fédération hospitalière de France (FHF) estimait que sur un total de 1,2 million d’agents de la fonction publique hospitalière, 4 000 professionnels étaient suspendus (au total, tous métiers confondus, les suspendus auraient culminé à 12 000 cf. LSDJ 1749). Ce même mois de novembre 2022, l’Académie nationale de médecine s’est dite défavorable à une réintégration des soignants non vaccinés. C’est alors que le ministre de la santé, François Braun – lui-même défavorable à la réintégration – a saisi la HAS pour l’avis qu’elle vient d’émettre le 20 février dernier.

    Quelle que soit la conclusion de cette affaire, on peut déjà dire que les autorités gouvernementales et sanitaires se seront hâtées lentement. Avec peu d’égards pour la misère voire le désespoir (parfois jusqu’au suicide) de milliers d’hommes et de femmes privés de ressources et mis au ban après avoir été applaudis quelques mois plus tôt, avec l’ensemble des soignants, pour leur dévouement au plus fort de la crise sanitaire. Le chirurgien Denis Dupuy dénonce dans Contrepoints (en lien ci-dessous) les « mauvaises raisons » pour lesquelles ces réfractaires ont été ostracisés après que le président de la République en personne eut déclaré son « envie de les emmerder ». etc….

    VENEZUELA

    CE MATIN-LÀ... LE CARA-CASSE

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    La Sélection du jour | Ma sélection (laselectiondujour.com)

    Le 27 février 1989, une semaine d’émeutes sans précédent éclate au Venezuela, sur fond de pauvreté. Comment le pays a-t-il pu en arriver là ?

    Riche de 30 % des réserves pétrolières mondiales, le Venezuela, fondateur de l’OPEP, ne pouvait pourtant pas faire faillite. Mais le pays entretient depuis des années le mirage de la cagnotte pétrolière : administration pléthorique, entreprises publiques déficitaires, grands projets d’infrastructures et probité fragile. Tout est importé, les prix sont subventionnés et contrôlés. La classe moyenne achète une voiture neuve par an. Le litre d’essence coûte 3 centimes. Surtout, le pays ne produit presque rien de tout ce qu’il consomme : il importe tout, et en dollars.

    Ce train de vie artificiel repose sur un endettement continu. Les banques internationales prêtent près de 35 milliards de dollars au pays qui n’en a pourtant pas besoin. En parallèle, tout ce qui garantit la pérennité d’un pays – éducation, formation, infrastructures, industrie, finances saines et économie productive – est négligé.

    En 1984, une première alerte conduit à un accord de ré-étalement en 1986, doublé d’une dévaluation et d’un plan de rigueur créant des pénuries. Car, sans nouveaux emprunts, le pays ne peut pas importer et payer ses dettes dans le même temps.

    Le bolivar chute face au dollar. Que faire ? Toute dévaluation fait monter les prix et le mécontentement. Pour préserver le pouvoir d’achat, le gouvernement crée alors une nouvelle administration qui gère un taux de change permettant d’importer les marchandises au taux de 6,5 bolivars / dollar pour un cours réel de 40. À ce compte, impossible d’équilibrer la balance commerciale et de développer l’industrie locale qui ne peut concurrencer les importations.

    Fin 1988, le parti socialiste Action Démocratique de Jaime Lusinchi ne pense plus qu’à gagner les élections, quoi qu’il en coûte, et à faire réélire l’improbable Carlos Andrés Pérez, le père du système. Pour cela, on relance la consommation grâce au taux de change magique : les produits importés coûtent 7 fois moins cher qu’à Paris. On finance l’année électorale par les crédits à l’importation, garantis par des réserves de change qui n’existent plus.

    Pérez remporte les élections le 2 février 1989. Deux semaines après, il déclare la cessation de paiements et réclame au FMI un nouveau prêt de 5 milliards. Les conditions d’obtention sont telles que le gouvernement annonce une série de mesures économiques très controversées, incluant notamment la fin des prix subventionnés. Dès lors, les pénuries apparaissent, les prix montent, dans un climat tendu.

    Ce matin du 27 février 1989, les travailleurs se rendent à la gare routière de Guarenas, une banlieue située à 30 km de Caracas, la capitale. Sur place, ils constatent que le prix du billet de bus a doublé depuis la veille. Pour eux, c’est la ruine. De rage, ils mettent le feu au bus, gagnent la ville et pillent les petits commerces qualifiés d’accaparateurs.

    Certains policiers participent au pillage, avec l’autorité que leur procure leur arme de service. D’autres font feu pour dégager les rues. Les troubles gagnent Caracas le lendemain, 28 février. Tout le monde tire sur tout le monde. Les plus riches s’enfuient vers Miami, tandis que l’émeute s’approche du palais présidentiel. Chacun se défend, arme au poing. Les milices de voisins contre-attaquent pour nettoyer les quartiers. Les combats ont lieu jour et nuit. Un avocat du quartier de la Florida abat en une nuit 14 assaillants sur son toit.

    Le gouvernement, mi-compatissant mi-dépassé, ne sait plus quoi dire, ni quoi faire avec cette population qu’il cajole et achète par des dépenses inconsidérées depuis plus de 15 ans, en lui assurant la prospérité. Sidéré, le ministre de l’Intérieur ne parvient même pas à prononcer son allocution télévisée, qu’on remplace alors par un dessin animé de Walt Disney. C’en est trop. Il faut recourir à l’armée, dernière institution encore debout. Le 1er mars, le président suspend les droits constitutionnels et instaure le couvre-feu : toute personne en dehors de son domicile ou à sa fenêtre sera abattue. Le quadrillage commence rue par rue, au fusil d’assaut.

    En une semaine, tout a disparu : ravitaillement, essence, État, droits fondamentaux, confiance dans le gouvernement. Le bilan humain des émeutes s’élève de 200 à 3 500 morts « selon les sources ». Aucun des gouvernements suivants ne parvient à redresser le pays. De faillites du système bancaire en coups d’État ratés, le pouvoir échoit en 1999 à Hugo Chavez.

    La révolution socialiste bolivarienne de Chavez porte alors la dette à 190 milliards de dollars, engendre faillites et crises alimentaires, avec plus de 7 millions de Vénézuéliens exilés et réfugiés. En 15 ans, ce pays si riche a fait le chemin inverse d’un voisin pourtant très mal parti : le Chili. D’abord surendetté et dépendant des matières premières, celui-ci est devenu un pays industriel, développé, désendetté, et a rejeté en 1988 son dictateur, par référendum. ETC…

    VENEZUELA

    28 ANS PLUS TARD, LES ÉMEUTES D’ “EL CARACAZO” TOUJOURS AU CENTRE DU DÉBAT AU VENEZUELA
    LIEN : 28 ans plus tard, les émeutes d’ “El Caracazo” toujours au centre du débat au Venezuela · Global Voices en Français
               Le 27 février 1989 et la semaine suivante sont des dates gravées dans la mémoire de nombreux Vénézuéliens et sont considérées comme un tournant majeur dans l'histoire moderne du Venezuela. Elles ont marqué le début d'une série d'émeutes, de pillages et de fusillades qui ont causé la mort de centaines de personnes, qui a été surnommée “El Caracazo” ou “El Sacudón”, que l'on peut traduire approximativement par “Le Grand coup de Caracas”. Les émeutes sont nées de manifestations dans Caracas en réponse à des mesures du gouvernement qui auraient provoqué la flambée des prix de l'essence et des transports en commun.

    Le 27 février 2017 a marqué le 28e anniversaire d'El Caracazo, événement qui a généré un tel débat qu'il est devenu l'un des sujets les plus discutés sur Twitter au Venezuela. Beaucoup ont partagé leurs souvenirs des émeutes, et les utilisateurs pro-gouvernement et pro-opposition se sont lancés piques sur piques, déclarant qu'El Caracazo a marqué le début des divisions politiques d'aujourd'hui ou alors qu'il a été le point de départ d'un mouvement populaire contre l'oppression :

    28e anniversaire de l'explosion sociale du “Caracazo”, mouvement populaire né du rejet des mesures économiques qu'on voulait nous imposer !! #27FLevezVous

    El Caracazo n'a rien d'une explosion sociale, c'était une opportunité manipulée pour que l'anarchie sème les graines du chavisme !

    Le “spasme de chaos qui a changé le Venezuela à jamais”

    Le contexte, les causes et les conséquences d'El Caracazo sont encore aujourd'hui largement discutés et analysés. Etant donné l'impact des émeutes sur l'histoire et la crise contemporaine du Venezuela, le collectif en ligne “Caracas Chronicles” [Les chroniques de Caracas] a consacré une série de publications au souvenir, à l'explication et à l'analyse de ce “spasme de chaos en 1989 qui a changé le Venezuela à jamais”.

    Trois publications de cette série ont été consacrées à l'explication de ce qui s'est passé lors d'El Caracazo et de la place qu'il occupe dans le discours politique actuel. Rafael Osío Cabrices et Cynthia Rodriguez ont ainsi rassemblé des références et des témoignages et tentent de comprendre ce qui s'est passé avant, pendant et après les émeutes

    [L'ancien président vénézuélien Carlos Andrés Pérez] avait axé sa campagne sur la promesse de rendre au Venezuela sa grandeur, après cinq années de déclin économique et de scandales de corruption […]. Ceux qui avaient voté pour lui espéraient vivre une nouvelle frénésie consumériste comme celle qui avait animé le Venezuela lors de son premier mandat dans les années 70. Il n'en fut rien. Bien que le prix du pétrole n'ait presque pas bougé depuis 1977, le montant de la dette nationale avait atteint le double de celui des réserves de change, et la population avait beaucoup augmenté.

    De nombreuses mesures prises par l'ancien président étaient très controversées, mais celle qui a enflammé les rues a été la fin des subventions à l'essence. Comme mentionné plus haut, cette décision a entrainé la flambée des prix de l'essence et des transports en commun et provoqué des manifestations dans la capitale et ses environs :

    Nous l'appelons El Caracazo parce que la capitale a été le théâtre principal et l'endroit qui a compté le plus de victimes. Néanmoins, dès le 27 février à midi, la contestation s'est étendue à d'importantes zones commerciales dans [des villes autour de la capitale]. La police, [la garde nationale] et la DISERS [DIrection générale des Services de Renseignement et de Sécurité] n'ont pas réussi à contenir la violence dans ces zones. […] A partir du 28 février au matin, les pilleurs étaient présents en force à l'ouest et au centre de Caracas. Largement en infériorité numérique, la [police municipale] semblait paralysée, et donc les émeutes se sont propagées. Aucun responsable politique ne contrôlait cette violence. Certaines rues et avenues dans le centre et à l'est de Caracas étaient bloquées par des barricades ou des bus et des camions en flammes. Ce fut un déchaînement de rage mais aussi de joie, de pauvreté désespérée et d'opportunisme pragmatique. La police et l'armée étaient présentes, mais elles ne faisaient rien ; elles attendaient des ordres. Dans le même temps, les pauvres issus des quartiers sur les flancs des montagnes qui encerclent la vallée de Caracas sont descendus en masse. Les prophètes du désastre avaient raison : ““el día en que bajarán los cerros” [le jour où les collines descendront sur la ville] était arrivé.

    La série présente également une analyse détaillée de l'un des rapports établis par PROVEA, une ONG vénézuélienne qui promeut les droits humains et documente les violences. Son travail auprès des victimes d'El Caracazo a révélé de nouvelles découvertes d'abus commis par la police et l'armée :

    La plupart des morts de cette période ont été causées par des blessures par balles de gros calibre sur la partie supérieure du corps, de nuit et pendant le couvre-feu. D'après les récits des familles des victimes, la tactique militaire la plus répandue dans les zones populaires de Caracas […] consistait à faire feu au hasard sur des appartements et des maisons, entrainant la destruction de nombre d'entre eux, en réponse à quelques francs-tireurs.

    Le chiffre officiel de 276 victimes a été établi par le procureur de la république de l'époque, malgré le fait que la justice n'avait pas mené d'enquête approfondie sur le sujet. Le mutisme politique, les restrictions imposées à la presse et une sévère répression ont empêché que les victimes soient correctement comptées et enregistrées.

    D'un autre côté, nous nous interrogeons quant à la pertinence du bilan final étant donné le caractère inacceptable de la façon dont ces personnes ont été tuées, quand bien même il y aurait eu un millier, une dizaine ou même une seule victime. La Constitution vénézuélienne ne permet pas la levée des garanties qui protègent le droit à la vie, et persiste pourtant le sentiment que la levée de certaines de ces garanties a été considérée par les différents services de sécurité comme un permis de tuer. L'équipe d'un journal télévisé a interrogé un capitaine qui a déclaré : “des soldats ont été tués ici, et dans ce cas-là, nous travaillons plus dur… ce n'est pas difficile [de tuer] parce que c'est ancré en nous, nous avons l'habitude et nous sommes prêts psychologiquement.”

    Les réactions de la population, les affrontements avec la police, les atteintes aux droits humains et les récits confus concernant El Caracazo sont toujours des sujets qui divisent le Venezuela d'aujourd'hui, particulièrement pour ceux qui pensent que la crise politique et économique actuelle est liée aux jours qui ont suivi ce 27 février.

    Dans sa partie de la série intitulée “Confronting El Caracazo” (Face au Caracazo), Gianmarco Greci considère qu'il s'agit d'une période très douloureuse et confuse dans l'histoire du pays, qu'il faut essayer de comprendre ou alors à laquelle il ne faut pas penser du tout :

    On peut ramener les différentes réactions à deux lectures principales : d'un côté, celle de l’estallido social [l'explosion sociale] de la part de personnes incapables de penser sur le long terme et qui n'ont pas compris l'importance réelle de ces réformes et se sont au contraire adonnées au chaos le plus sauvage. De l'autre, celle du despertar de un pueblo [le réveil de tout un peuple], une vision politisée qui voit en ces événements un chavisme embryonnaire, un instant-T de la prise de conscience générée par un immense mouvement politique opposé au néolibéralisme impérialiste. Deux lectures, deux Venezuela. ETC…


    VIOLENCE

    COLÈRE, IMPATIENCE OU EMPORTEMENT ? NE PAS CONFONDRE LA VIOLENCE AVEC SES CAUSES
    LIEN :
    Colère, impatience ou emportement ? Ne pas confondre la violence avec ses causes – Cyrano

               Nous appelons « colère » tout ce qui est poussée violente de nos nerfs. Pourtant, la colère n’est pas l’emportement, ni l’impatience, ni la violence, même si tout cela peut se manifester par une perte de contrôle des nerfs. Pour parvenir à apaiser son tempérament de feu, il faut donc savoir à quoi se rapportent nos « coups de sang », sans quoi nous utiliserons un mauvais extincteur. Quand il n’est pas peur défensive, l’emportement caractérise le trop plein, suite à une accumulation de dérangements. Un ras le bol qui explose. Ici ce qui est en cause c’est notre capacité à maitriser et dominer, ce que l’on appelle la résilience. L’impatience entraîne un agacement particulier qui n’est pas de l’emportement, mais une fébrilité liée au manque de tempérance. Vouloir tout tout de suite, tout m’est dû, sans compter l’orgueil. Ici, il faut travailler : tempérance, douceur, patience, renoncement, humilité, bref le détachement. A côté, la rage est l’explosion de la haine, l’envie, du désir, de la jalousie qui, à la différence de l’emportement et de l’impatience, se chargent de méchanceté.
    La colère est la réaction à l’injustice. Froide ou violente c’est la réponse de l’impuissance à l’injustice. Une impuissance qui ne se résout pas. Je ne peux rien faire parce qu’impuissant mais ne peux m’y résoudre. La réaction résolue est souvent transformée en tristesse, désespoir ou ressentiment. La colère est un indicateur sain de notre sensibilité à la justice et nous invite à trouver le moyen de la résoudre. Tempérance et résilience sont les meilleurs alliés pour garder la tête froide et ne pas se laisser submerger par l’injustice ou par le sentiment d’injustice. ETC…    

    X

    XINJIANG

    LE GOUVERNEUR DU XINJIANG, ERKIN TUNIYAZ : ESCLAVE DE PÉKIN, TYRAN DES OUÏGHOURS
    LIEN : ttps://www.lemonde.fr/international/article/2023/02/12/ouigours...

              L'homme politique qui a dû annuler son voyage en Europe était autrefois surnommé "l'esclave" (du PCC) mais s'appelle désormais "Ertis" (acteur) Tuniyaz.

    L'autre jour, j'ai parlé avec un compatriote qui vit dans une province de Chine : « Allez, les gars ! Pourquoi parlez-vous mal de l'acteur Tuniyaz ? » demanda-t-il en plaisantant. Comme je n'ai pas compris, il a continué sa diatribe : « Les Britanniques ne sont-ils pas amateurs d'art ? Que se passerait-il avec un concert de plus à Londres ? Les députés britanniques n'apprécient-ils pas les acteurs ?

    J'ai alors appris qu'il parlait du gouverneur fantoche de la région autonome ouïghoure, Erkin Tuniyaz, et de sa visite annulée au Royaume-Uni.  Tuniyaz a joué dans un "théâtre" aux Nations Unies en 2019, dans un spectacle orchestré par la Chine. En tant qu'orateur principal, il a annoncé la fermeture des camps de transformation par l'éducation, dont la Chine avait longtemps nié l'existence, et présentés plus tard comme des "centres de formation professionnelle".

    Il a également affirmé à ce moment-là : "Tous les stagiaires de ces établissements auront obtenu leur diplôme d'ici octobre 2019".  En fait, les camps n'étaient pas fermés ; ils ont été transformés en prisons. Plus de trois millions de Ouïghours qui avaient été détenus indéfiniment ont été condamnés à diverses peines d'emprisonnement sans procès. Ainsi, la Chine s'est protégée des critiques internationales auxquelles elle était alors exposée en transformant la détention illégale des Ouïghours en détention « légale ». Le nom des camps avait changé, pas la situation.

    Erkin Tuniyaz a décrit ce processus plus en détail lors de sa mise en scène  "Maintenant, tous les stagiaires ont des emplois stables et mènent une vie normale." En réalité, des millions de familles ont été déchirées par les incarcérations dans les camps. Les familles ont été chassées de la population active et les femmes veuves ont été indirectement et directement forcées d'épouser des immigrants chinois Han. Plus de 500 000 « orphelins » ont été envoyés dans des orphelinats. Pour masquer cette situation, les restrictions d'information et de communication ont doublé dans la région et, par conséquent, des milliers de Ouïghours à l'étranger n'ont pas pu communiquer avec leurs proches dans la mère patrie.

    Pendant trois ans, une nation entière a été prise en otage. Le taux de natalité de la population ouïghoure a diminué verticalement à Hotan et Kashgar. Erkin Tuniyaz a proclamé que cette situation était une portion de paradis : "Les gens de tous les groupes ethniques du XUAR sont unis aussi étroitement que les graines d'une grenade."    Tuniyaz lors de l'événement de propagande Web de 2021 "Le Xinjiang est une belle terre". Source. Ministère des Affaires étrangères de la RPC.

    Son prédécesseur Shohrat Zakir, nommé à la même tâche à Pékin, ne pouvait cacher la fausseté de ses propos. Il était tendu, nerveux et en sueur en répondant aux questions des journalistes. En revanche, Tuniyaz s'est avéré être un bon acteur. Il a joué avec succès le rôle qu'il a assumé avec une attitude détendue, ne perdant jamais son sang-froid, même sur la scène de l'ONU.

    Selon les informations que le dirigeant ouïghour Rebiya Kadeer a reçues d'un initié, Shokret Zakir a été démis de ses fonctions parce qu'il n'a pas bien rempli ses fonctions historiques ; il ne pouvait pas jouer le jeu et ne pouvait pas suggérer de manière convaincante que les camps du Turkestan oriental avaient été fermés. Erkin Tuniyaz a été promu président régional pour avoir rempli avec succès ce rôle au-delà des attentes de la Chine.

    Étant donné qu'Erkin Tuniyaz n'a jamais été diplômé d'une université, n'était pas une personnalité éminente avant 2017 et n'a eu aucune implication publique majeure avant de prendre la parole lors de la réunion de l'ONU, il semble que la spéculation ci-dessus ne soit pas sans fondement. Bien sûr, le rôle de Tuniyaz dans l'établissement et la gestion des camps de concentration était également important, mais il n'était pas seul dans ce projet chinois du siècle. Le caractère unique de son rôle, avec le témoignage de son identité ethnique dans la défense des camps, a été l'un des outils les plus importants du génocide ouïghour.

    La Chine, en tant que régime colonial, tout en administrant le Turkestan oriental (du Xinjiang à la Chine), a fait grand usage non seulement de sa puissance militaire, de sa bureaucratie et de sa population immigrée, mais aussi de ses fonctionnaires fantoches, de son clergé mercenaire et d'artistes corrompus parmi la population locale.

    Depuis 1949, date à laquelle le Turkestan oriental a été complètement annexé, huit personnalités ouïghoures ont été des présidents fantoches dans la région : Burhan Shahidi (1949-1955), Saifuddin Azizi (1955-1967 ; 1972-1978), Ismail Amat (1979-1985), Tömür Dawamat (1985–1993), Abdul'ahat Abdulrixit (1993–2003), Ismail Tiliwaldi (2003–2007), Nur Bekri (2007–2015), Shohrat Zakir (2015–2021) et Erkin Tuniyaz (2021-présent).

    Tous ces fonctionnaires nommés par Pékin ont répondu aux besoins immédiats des Chinois pendant les différentes périodes du régime colonial. Par exemple, Burhan Shahidi et Saifuddin Azizi ont joué un rôle dans la prise du Turkestan oriental par l'Armée rouge chinoise et la dissolution de l'armée nationale du Turkestan oriental. İsmail Amat et Tömür Dawamat ont joué un rôle dans l'augmentation rapide des immigrants chinois dans la région ouïghoure. Abdul'ahat Abdulrixit et Ismail Tiliwaldi ont joué un rôle dans la lutte contre le séparatisme ethnique et le « terrorisme ».

     

    REVUE  DU 01 MARS 2023

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